HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Pseudo-Plutarque, Des noms des fleuves et des montagnes

πόλιν



Texte grec :

[1] ΥΔΑΣΠΗΣ. Χρυσίππη διὰ μῆνιν Ἀφροδίτης εἰς ἐπιθυμίαν ἐμπεσοῦσα τοῦ γεννήσαντος Ὑδάσπου καὶ μὴ στέγουσα τοὺς παρὰ φύσιν ἔρωτας, νυκτὸς βαθείας τῷ προειρημένῳ συνῆλθε, τῆς τροφοῦ συνεργούσης. Κατηχηθεὶς δὲ περὶ τῶν συμβεβηκότων ὁ βασιλεὺς τὴν μὲν ἐνεδρεύσασαν αὐτὸν γραῦν ζῶσαν κατέχωσεν· τὴν δὲ θυγατέρα σταυρώσας διὰ λύπης ὑπερβολὴν ἔρριψεν ἑαυτὸν εἰς ποταμὸν Ἰνδὸν, ὃς ἀπ´ αὐτοῦ Ὑδάσπης μετωνομάσθη· ἔστι δὲ τῆς Ἰνδίας νεανικῶς καταφερόμενος εἰς τὴν Σαρωνικὴν Σύρτιν. Γεννᾶται δὲ ἐν αὐτῷ λίθος λύχνις καλούμενος. Ἐλαιώδης δέ ἐστιν τῇ χρόᾳ καὶ ζεστὸς πάνυ· σελήνης δὲ αὐξομένης εὑρίσκεται πρὸς μελῳδίαν αὐλῶν· χρῶν ται δὲ αὐτῷ οἱ ἐν ἐξοχῇ τυγχάνοντες. Εὑρίσκεται δὲ αὐτοῦ παρὰ τὰς καλουμένας Πύλας βοτάνη παρόμοιος ἡλιοτροπίῳ· ταύτην λειοτριβοῦντες τῷ χυλῷ τοῖς καύμασιν ἀλείφονται καὶ φέρουσιν ἀκινδύνως τῆς περισσοτέρας θερμασίας τὴν ἀναθυμίασιν. Οἱ δὲ ἐγχώριοι τὰς ἀσεβῶς ἀναστρεφομένας παρθένους σταυροῖς προσηλώσαντες εἰς αὐτὸν βάλλουσιν, τῇ σφῶν διαλέκτῳ τὸν Ἀφροδίτης ὕμνον ᾄδοντες. Κατορύσσουσι δὲ κατ´ ἐνιαυτὸν γραῦν κατάκριτον παρὰ τὸν ὀνομαζόμενον λόφον Θηρογόνον· ἅμα γὰρ τὴν πρεσβῦτιν κατορυχθῆναι ἑρπετῶν πλῆθος ἐκ τῆς ἀκρωρείας ἐξέρχεται καὶ τὰ περιιπτάμενα τῶν ἀλόγων ζώων κατεσθίει, καθὼς ἱστορεῖ Χρύσερμος ἐν πʹ Ἰνδικῶν. Μέμνηται δὲ τούτων ἀκριβέστερον Ἀρχέλαος ἐν ιγʹ περὶ Ποταμῶν. Παράκειται δὲ αὐτῷ ὄρος Ἐλέφας καλούμενον δι´ αἰτίαν τοιαύτην· Ἀλεξάνδρου τοῦ Μακεδόνος μετὰ στρατεύματος εἰς Ἰνδίαν ἐλθόντος καὶ τῶν ἐγχωρίων κρίσιν ἐχόντων ἀντιπολεμεῖν αὐτῷ, Πώρου τοῦ βασιλέως τῶν τόπων ἐλέφας αἰφνιδίως οἰστροπλὴξ γενόμενος ἐπὶ τὸν Ἡλίου λόφον ἀνέβη καὶ ἀνθρωπίνῃ φωνῇ χρησάμενος εἶπεν· Δέσποτα βασιλεῦ, τὸ γένος ἀπὸ Γηγασίου κατάγων, μηδὲν ἐξ ἐναντίας Ἀλεξάνδρου ποιήσῃς· Διὸς γάρ ἐστιν * Γηγάσιος. Καὶ τελέσας τὸν λόγον ἔθανεν. Ἀκούσας δὲ τούτων ὁ Πῶρος ψοφοδεὴς τοῖς Ἀλεξάνδρου γόνασιν προσέπεσεν εἰρήνην αἰτούμε νος· τυχὼν δὲ ὧν ἤθελεν, τὸ ὄρος Ἐλέφαντα μετωνό μασεν, καθὼς ἱστορεῖ Δέρκυλλος ἐν γʹ περὶ Ὀρῶν.

Traduction française :

[1] I. L'HYDASPE. Chrysippé, ayant encouru la colère de Vénus, conçut un amour criminel pour son père Hydaspe, et ne pouvant réprimer ses désirs incestueux, elle vint le trouver au milieu de la nuit, accompagnée de sa nourrice. Ce prince, à qui ce crime involontaire attira des malheurs, fit enterrer toute vive la femme qui l'avait trompé, attacha sa fille à un gibet, et, accablé de chagrin, se précipita dans l'lndus, qui depuis fut appelé Hydaspe. C'est un fleuve de l'Inde qui se décharge avec impétuosité dans le golfe Saronique. Il s'y forme une pierre appelée lychnis, de couleur d'huile et extrêmement brillante ; on la trouve au son de la flûte, quand la lune est à son croissant. Des gens très riches peuvent seuls en faire usage. Dans le voisinage de ce fleuve, et près d'un endroit qu'on appelle les défilés, une plante est assez semblable à l'héliotrope. Le suc qui s'en exprime, en la broyant, est un préservatif contre les rayons ardents du soleil, et ceux qui s'en frottent la peau peuvent supporter sans péril les chaleurs les plus excessives. Quand les filles manquent à la chasteté, les habitants les clouent à un poteau et les précipitent dans l'Hydaspe, en chantant dans la langue du pays un hymne en l'honneur de Vénus. Tous les ans ils enterrent vives, auprès d'une colline nommée Therogonum, une vieille femme à qui l'on a fait son procès dans les formes. Aussitôt on voit accourir du haut de la colline une multitude de serpents et dévorer les insectes qui voltigent autour de cette femme. C'est ce que raconte Chryserme, dans le quatre-vingtième livre de son histoire de l'Inde. Archélaüs en a parlé avec plus de détail dans son treizième livre des Fleuves. Près de l'Hydaspe est le mont Eléphas; voici d'où il a tiré son nom. Quand Alexandre, roi de Macédoine, fut entré dans l'Inde; à la tête de son armée, et que les habitants du pays eurent pris la résolution de le combattre, l'éléphant de Porus, roi de cette contrée, entrant tout à coup en fureur, monta sur la colline du soleil et prononça distinctement ces mots d'une voix humaine : Ô roi, mon maître, fis de Gégasius, garde-toi de rien entreprendre contre Alexandre, car il est fils de Jupiter. A peine il eut fini de parler qu'il expira. Porus, instruit de cet événement fut frappé de terreur, et étant aller trouver Alexandre, il se jeta à ses genoux et lui demanda la paix ; il l'obtint aux conditions qu'il avait proposées lui-même ; et, changeant le nom de la montagne, il l'appela le mont Eléphas. (Dercylle, dans son troisième livre des. Montagnes)





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Dernière mise à jour : 28/08/2008