HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Pseudo-Plutarque, Des noms des fleuves et des montagnes

ἐγκείμενον



Texte grec :

[7] ΠΑΚΤΩΛΟΣ Πακτωλὸς ποταμός ἐστι τῆς Λυδίας κατὰ πόλιν Σάρδεις. Ἐκαλεῖτο δὲ πρότερον Χρυσορρόας. * Χίος ὁ Ἀπόλλωνος καὶ Ἀπαθίππης * παῖς τὴν μηχανικὴν τέχνην ἀσκήσας καὶ σπάνει βίου συνεχόμενος, νυκτὸς βαθείας τοὺς θησαυροὺς Κροίσου τοῦ βασιλέως ἀνέῳξεν καὶ τὸν χρυσὸν ἐκκομίζων διεδίδου τοῖς οἰκείοις· καταδιωχθεὶς δὲ ὑπὸ τῶν φρουρῶν καὶ κατάληπτος γενόμενος, ἑαυτὸν ἔρριψεν εἰς ποταμὸν, ὃς ἀπ´ αὐτοῦ Χρυσορρόας μετωνομάσθη. Πακτωλὸς δὲ μετεκλήθη διὰ τήνδε τὴν περίστασιν. Πακτωλὸς, οειολιος * καὶ Λευκοθέης παῖς, ἐν τοῖς Ἀφροδίτης μυστηρίοις Δημοδίκην τὴν ἀδελφὴν κατ´ ἄγνοιαν βιασάμενος καὶ περὶ τῶν συμβεβηκότων κατηχηθεὶς διὰ λύπης ὑπερβολὴν ἑαυτὸν ἔρριψεν εἰς ποταμὸν Χρυσορρόαν, ὃς ἀπ´ αὐτοῦ Πακτωλὸς προσηγορεύθη. Γεννᾶται δ´ ἐν αὐτῷ ψῆγμα Δαρείου χρυσίου καταφερόμενον εἰς τὸν εὐδαίμονα κόλπον. Γεννᾶται δ´ ἐν αὐτῷ καὶ λίθος ἀρουραφύλαξ * καλούμενος· ἔστι δὲ ἀργύρῳ παρόμοιος· εὑρίσκεται δὲ δυσχερῶς τῷ καταφερομένῳ ψήγματι συναναμιγνύμενος· ἔχει δὲ δύναμιν τοιαύτην. Οἱ ἐν ἐξοχῇ τυγχάνοντες τῶν Λυδῶν συναγοράζουσιν αὐτὸν καὶ πρὸ τῆς εἰσόδου τῶν θησαυρῶν τιθέασι, καὶ διαφυλάττουσιν ἀκινδύνως τὸν διατιθέμενον χρυσόν. Ὁσάκις γὰρ ἂν φῶρες ἐπέλθωσι, σάλπιγγος ᾖχον ἀναδίδωσιν ὁ λίθος. Οἱ δὲ, ὡς ὑπὸ δορυφόρων διωκόμενοι, κατὰ κρημνῶν φέρονται. Καὶ καλεῖται ὁ τόπος τῶν βιαιοθανατησάντων Πακτωλοῦ φρουρά. Γεννᾶται δὲ {ἐν αὐτῷ καὶ} βοτάνη πορφυράνθεμος, καλουμένη χρυσοπόλη· πρὸς αὐτὴν γὰρ αἱ ἀστυγείτονες πόλεις τὸν ἀκέραιον χρυσὸν δοκιμάζουσιν. Ἅμα γὰρ αὐτὸν χωνευθῆναι βάπτουσι τὴν βοτάνην· καὶ ἐὰν μὲν ἀνόθευτον τὸ χρυσίον ᾖ, τὰ φύλλα χρυσοῦται· ἐὰν δ´ ἐφθαρμένον ὑπάρχῃ, τὴν ἠλλαγμένην ὑγρασίαν ἀποπτύει, καὶ διατηρεῖ τῆς ὕλης τὴν οὐσίαν, καθὼς ἱστορεῖ Χρύσερμος ἐν γʹ περὶ Ποταμῶν. Παράκειται δὲ αὐτῷ ὄρος Τμῶλος, παντοδαπῶν θηρίων πλῆρες· ἐκαλεῖτο δὲ πρότερον Καρμανόριον ἀπὸ Καρμάνορος τοῦ Διονύσου καὶ Ἀλεξιρροίας παιδὸς, ὃς κυνηγετῶν ἀπέθανεν ὑπὸ κάπρου πληγείς· ὕστερον δὲ μετωνομάσθη Τμῶλος διὰ τοιαύτην αἰτίαν. Τμῶλος Ἄρεως καὶ Θεογόνης υἱὸς, βασιλεὺς Λυδίας, ἐν Καρμανορίῳ κυνηγετῶν ὄρει καὶ θεασάμενος Ἀρσίππην παρθένον τῇ Ἀρτέμιδι συναναστρεφομένην, εἰς ἐπιθυμίαν αὐτῆς {ἐν}έπεσεν καὶ πλεονεκτούμενος ὑπὸ τοῦ ἔρωτος ἐπεδίωκεν αὐτὴν βιάσασθαι βουλόμενος· ἡ δὲ περικατάληπτος γενομένη ἀπέφυγεν εἰς τὸν ναὸν τῆς Ἀρτέμιδος. Καταφρονήσας δὲ τῆς δεισιδαιμονίας ὁ τύραννος ἐν τῷ τεμένει τὴν κόρην ἔφθειρεν· ἡ δὲ ἀθυμίᾳ συσχεθεῖσα βρόχῳ τὸν βίον περιέγραψεν. Ἀναξιοπαθήσασα δὲ ἐπὶ τοῖς πραχθεῖσιν ἡ θεὸς, οἰστροπλῆγα τῷ προειρημένῳ ταῦρον ἐπέσκηψεν, ὑφ´ οὗ ῥιφεὶς εἰς ὕψος καὶ εἰς σκόλοπας κατενεχθεὶς, μετὰ βασάνων ἔθανεν. Θεοκλύμενος δὲ, τοῦ προειρημένου παῖς, τὸν γεννήσαντα θάψας τὸ ὄρος ἀπ´ αὐτοῦ μετωνόμασεν. Γεννᾶται δὲ ἐν αὐτῷ λίθος κισήρει παρόμοιος καὶ σπανίως εὑρίσκεται· τετράκις γὰρ τῆς ἡμέρας ἀλλάσσει τὴν χρόαν· βλέπεται δὲ ὑπὸ παρθένων τῶν μήπω χρόνον φρονήσεως ἐχουσῶν· αἱ δὲ ὥραν ἔχουσαι γάμου ἐὰν ὁρῶσιν αὐτὸν, οὐδὲν ἀδικοῦνται παρὰ τῶν ὑβρίζειν θελόντων· καθὼς ἱστορεῖ Κλειτοφῶν ....

Traduction française :

[7] VII. LE PACTOLE Le Pactole, fleuve de Lydie, baigne la ville de Sardes. Il s'appelait anciennement Chrysorrhoas. Apollon eut d'Apathippé un fils nommé Chius, qui exerçait un art mécanique d'où il tirait une modique subsistance. Il trouva le moyen d'entrer pendant la nuit dans le trésor du roi Crésus, et d'en emporter beaucoup d'or qu'il distribuait à ses amis. Mais enfin, ayant été surpris par les gardes, et ne voyant aucune issue pour leur échapper, il se jeta dans le fleuve, qui depuis fut appelé Chrysorrhoas, et qui reçut ensuite le nom de Pactole à l'occasion suivante. Pendant la célébration des mystères de Vénus, Pactole, le fils d'Iolis et de Leucothée, fit violence à sa sœur Démodicé, sans la connaître. Quand il fut instruit de son crime, il se jeta de désespoir dans le fleuve Chrysorrhoas, qui prit alors le nom de Pactole. Il roule avec son sable des paillettes d'or très pur, et il se décharge dans le golfe Heureux. On trouve dans le Pactole une pierre appelée drurophylox, et qui ressemble à l'argent. Il est assez difficile de la distinguer, parce qu'elle est mêlée avec les paillettes d'or que le fleuve roule dans le sable. Elle a une propriété singulière. Les Lydiens riches, qui sont seuls en état de l'acheter, la placent sur le seuil de leur trésor, et conservent ainsi sans danger l'or qui y est renfermé ; car toutes les fois que des voleurs s'en approchent, cette pierre rend le son d'une trompette, et les voleurs, qui se croient poursuivis, s'enfuient et tombent dans des précipices. L'endroit où ils meurent ainsi d'une mort violente, est appelé la prison du Pactole. Il croît sur ses bords une plante dont les fleurs sont couleur de pourpre, et qu'on appelle chrysopole. Les habitants des villes voisines s'en servent pour éprouver si l'or est pur. Pendant qu'il est en fusion, ils en approchent cette plante ; et si l'or est sans alliage, les feuilles de la chrysopole se dorent et retiennent la substance de ce métal ; mais s'il est altéré, elles rejettent cette matière dégénérée. (Voyez Chryserme, dans le second livre des Fleuves. ) Près du Pactole est le mont Tmolus, rempli de bêtes sauvages de toute espèce. Il s'appelait anciennement Carmanorium, de Carmanor, fils de Bacchus et d'Alexirrhoé, qui mourut de la blessure que lui fit un sanglier à la chasse. Voici à quelle occasion il prit dans la suite le nom de Tmolus. Un roi de Lydie, de ce nom, fils de Mars et de Théogone, chassant un jour sur cette montagne, et y ayant rencontré Arrhipé, nymphe de Diane, il en devint subitement amoureux, et, emporté par sa passion, il la poursuivit dans le dessein de lui faire violence. Comme elle ne pouvait lui échapper, elle se réfugia dans le temple de Diane ; mais ce prince, sans être retenu par la sainteté du lieu, abusa de la nymphe dans le temple même. Arrhipé se pendit de désespoir, et la déesse, indignée de l'action du roi, envoya contre lui un taureau furieux qui le saisit et le lança dans l'air, d'où il retomba sur des pieux très pointus et périt dans des tourments cruels. Théoclymène, son fils, lui rendit les honneurs funèbres, et donna son nom à la montagne. Il y a sur le mont Tmolus une pierre assez semblable à la pierre ponce, mais qu'il est difficile de trouver, parce qu'elle change de couleur quatre fois le jour. Elle n'est aperçue que par les jeunes filles qui n'ont pas encore atteint l'âge de raison. Si celles qui sont nubiles la trouvent, elle les garantit, suivant le rapport de Clitophon, des outrages qu'on voudrait leur faire.





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Dernière mise à jour : 28/08/2008