HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, De la musique

Chapitre 19

  Chapitre 19

[19] XIX. (408) Χρῆσιν δὲ μουσικῆς προσήκουσαν ἀνδρὶ καλὸς Ὅμηρος ἐδίδαξε. (409) Δηλῶν γὰρ ὅτι μουσικὴ πολλαχοῦ χρησίμη, τὸν Ἀχιλλέα πεποίηκε τὴν ὀργὴν πέττοντα τὴν πρὸς τὸν Ἀγαμέμνονα διὰ μουσικῆς, ἧς ἔμαθε παρὰ τοῦ σοφωτάτου Χείρωνος· « Τὸν δ´ εὗρον (φησί) φρένα τερπόμενον φόρμιγγι λιγείῃ, καλῇ δαιδαλέῃ· περὶ δ´ ἀργύρεον ζυγὸν ἦεν· τὴν ἄρετ´ ἐξ ἐνάρων πόλιν Ἠετίωνος ὀλέσσας· τῇ ὅγε θυμὸν ἔτερπεν, ἄειδε δ´ ἄρα κλέα ἀνδρῶν. » (411) Μάθε, φησὶν Ὅμηρος, πῶς δεῖ μουσικῇ χρῆσθαι· (412) κλέα γὰρ ἀνδρῶν ᾄδειν καὶ πράξεις ἡμιθέων ἔπρεπεν Ἀχιλλεῖ τῷ Πηλέως τοῦ δικαιοτάτου. (413) Ἔτι δὲ καὶ τὸν καιρὸν τῆς χρήσεως τὸν ἁρμόττοντα διδάσκων Ὅμηρος ἀργοῦντι γυμνάσιον ἐξεῦρεν ὠφέλιμον καὶ ἡδύ. (414) Πολεμικὸς γὰρ ὢν καὶ πρακτικὸς Ἀχιλλεύς, διὰ τὴν γενομένην αὐτῷ πρὸς τὸν Ἀγαμέμνονα μῆνιν οὐ μετεῖχε τῶν κατὰ τὸν πόλεμον κινδύνων. (415) ᾨήθη οὖν Ὅμηρος πρέπον εἶναι τὴν ψυχὴν τοῖς καλλίστοις τῶν μελῶν παραθήγειν τὸν ἥρωα, ἵν´ ἐπὶ τὴν μετὰ μικρὸν αὐτῷ γενησομένην ἔξοδον παρεσκευασμένος · (416) τοῦτο δ´ ἐποίει δηλονότι μνημονεύων τῶν πάλαι πράξεων. (417) Τοιαύτη ἦν ἀρχαία μουσικὴ καὶ εἰς τοῦτο χρησίμη. (418) Ἡρακλέα τε γὰρ ἀκούομεν κεχρημένον μουσικῇ καὶ Ἀχιλλέα καὶ πολλοὺς ἄλλους, ὧν παιδευτὴς σοφώτατος Χείρων παραδέδοται, μουσικῆς τε ἅμα ὢν καὶ δικαιοσύνης καὶ ἰατρικῆς διδάσκαλος. (419) Καθόλου δ´ γε νοῦν ἔχων οὐ τῶν ἐπιστημῶν ἂν ἔγκλημα δήπου θείη, εἴ τις αὐταῖς μὴ κατὰ τρόπον χρῷτο, ἀλλὰ τῆς τῶν χρωμένων κακίας ἴδιον εἶναι τοῦτο νομίσειεν. (420) Εἰ γοῦν τις τὸν παιδευτικὸν τῆς μουσικῆς τρόπον ἐκπονήσας τύχοι ἐπιμελείας τῆς προσηκούσης ἐν τῇ τοῦ παιδὸς ἡλικίᾳ, τὸ μὲν καλὸν ἐπαινέσει τε καὶ ἀποδέξεται, ψέξει δὲ τὸ ἐναντίον ἔν τε τοῖς ἄλλοις καὶ ἐν τοῖς κατὰ μουσικήν, καὶ ἔσται τοιοῦτος καθαρὸς πάσης ἀγεννοῦς πράξεως, (421) διὰ μουσικῆς τε τὴν μεγίστην ὠφέλειαν καρπωσάμενος, ὄφελος ἂν μέγα γένοιτο αὑτῷ τε καὶ πόλει, μηθενὶ μήτ´ ἔργῳ μήτε λόγῳ χρώμενος ἀναρμόστῳ, σῴζων αἰεὶ καὶ πανταχοῦ τὸ πρέπον καὶ σῶφρον καὶ κόσμιον. (422) Ὅτι δὲ καὶ ταῖς εὐνομωτάταις τῶν πόλεων ἐπιμελὲς γεγένηται φροντίδα ποιεῖσθαι τῆς γενναίας μουσικῆς, πολλὰ μὲν καὶ ἄλλα μαρτύρια παραθέσθαι ἔστι, (423) Τέρπανδρον δ´ ἄν τις παραλάβοι τὸν τὴν γενομένην ποτὲ παρὰ Λακεδαιμονίοις στάσιν καταλύσαντα, καὶ Θαλήταν τὸν Κρῆτα, ὅν φασι κατά τι πυθόχρηστον Λακεδαιμονίοις παραγενόμενον διὰ μουσικῆς ἰάσασθαι ἀπαλλάξαι τε τοῦ κατασχόντος λοιμοῦ τὴν Σπάρτην, καθάπερ φησὶ Πρατίνας. (425) Ἀλλὰ γὰρ καὶ Ὅμηρος τὸν κατασχόντα λοιμὸν τοὺς Ἕλληνας παύσασθαι λέγει διὰ μουσικῆς· (426) ἔφη γοῦν· « Οἱ δὲ πανημέριοι μολπῇ θεὸν ἱλάσκοντο, καλὸν ἀείδοντες παιήονα, κοῦροι Ἀχαιῶν, μέλποντες Ἑκάεργον· δὲ φρένα τέρπετ´ ἀκούων. » (427) Τούτους τοὺς στίχους, ἀγαθὲ διδάσκαλε, κολοφῶνα τῶν περὶ τῆς μουσικῆς λόγων πεποίημαι, ἐπεὶ φθάσας σὺ τὴν μουσικὴν δύναμιν διὰ τούτων προαπέφηνας ἡμῖν· (428) τῷ γὰρ ὄντι τὸ πρῶτον αὐτῆς καὶ κάλλιστον ἔργον εἰς τοὺς θεοὺς εὐχάριστός ἐστιν ἀμοιβή, ἑπόμενον δὲ τούτῳ καὶ δεύτερον τὸ τῆς ψυχῆς καθάρσιον καὶ ἐμμελὲς καὶ ἐναρμόνιον σύστημα. » (429) Ταῦτ´ εἰπὼν Σωτήριχοςἔχειςἔφητοὺς ἐπικυλικείους περὶ μουσικῆς λόγους, ἀγαθὲ διδάσκαλε.’ [19] XIX. — Utilité de la musique. «Quant à l'usage de la musique, tel qu'il convient à un homme, c'est l'excellent Homère qui nous l'a enseigné. Voulant montrer, en effet, que la musique est souvent utile, il nous représente Achille, pour calmer la colère qu'il a conçue contre Agamemnon, faisant appel à la musique, qu'il avait apprise du très sage Chiron : «Ils le trouvèrent (dit-il) charmant son âme aux sons de la phorminx harmonieuse, — belle, artistement travaillée, traversée par un joug d'argent ; — il l'avait choisie parmi les dépouilles de la ville d'Eétion, détruite par lui; — c'est avec elle qu'il charmait son cœur, et il chantait les gloires des héros.» «Apprenez, nous dit Homère, quel usage il faut faire de la musique : chanter les gloires des héros et les hauts faits des demi-dieux, voilà ce qui convenait à Achille, fils du très juste Pelée. Homère nous enseigne encore quel est le temps le plus propre à cette occupation : il en fait l'exercice utile et agréable des moments de loisir. Né pour la guerre et l'action, Achille, par suite de sa colère contre Agamemnon, ne prenait plus aucune part aux périls de la guerre. Homère estime donc qu'il était convenable de montrer le héros aiguisant son courage par les plus beaux airs, de manière à rester prêt pour sa prise d'armes qui devait bientôt survenir ; et c'est ce qu'il faisait en se rappelant les hauts faits d'autrefois. «Telle était la musique ancienne et tel l'usage qu'on en faisait. Nous apprenons, en effet, que cet art fut cultivé par Héraclès, par Achille et par beaucoup d'autres, qui eurent, dit-on, pour maître le très sage Chiron, lequel enseignait à la fois la musique, la justice et la médecine. «En général, l'homme sensé ne fera jamais un reproche aux diverses disciplines du mauvais usage qu'on en peut faire; il n'en accusera que la méchanceté de ceux qui s'y adonnent. Si donc un homme a étudié dans son enfance le style éducatif de la musique et a été instruit avec tout le soin nécessaire, on le verra toujours louer et approuver le bien, blâmer le mal en toute matière et particulièrement en musique; jamais un tel homme ne se souillera par une action déshonnête ; mais retirant de la musique les plus grands avantages, il sera aussi utile à lui-même qu'à sa patrie : il ne blessera jamais l'harmonie ni dans sa conduite ni dans ses discours, toujours et en tout lieu il respectera l'ordre, la décence et la sagesse. «Aussi les états les mieux gouvernés ont-ils pris le plus grand soin de conserver à la musique un caractère élevé. Parmi beaucoup d'autres preuves qu'on pourrait en citer, rappelons Terpandre, qui apaisa jadis la sédition née à Lacédémone, et Thalétas le Crétois, qui, appelé, dit-on, sur l'ordre de la Pythie, guérit les Lacédémoniens par la musique et délivra Sparte de la peste qui la ravageait, comme le raconte Pratinas. D'ailleurs, Homère lui-même nous montre les Grecs apaisant, par l'emploi de la musique, la peste qui les dévastait ; il s'exprime ainsi : «Eux, pendant tout le jour, apaisaient le dieu par leur chant, — entonnant un beau péan, les fils des Achéens; — ils chantaient Celui qui frappe au loin, et lui, réjouissait son cœur à les entendre.» «Ces vers, mon bon maître, j'en ai fait la conclusion de mon discours sur la musique, comme toi-même tu les as cités en commençant pour nous faire sentir la puissance de cet art. Et, en vérité, sa première, sa plus belle fonction, c'est de rendre aux dieux la reconnaissance due à leurs bienfaits ; puis, en second lieu, de faire de notre âme comme un ensemble pur, mélodique et harmonieux.» Ayant ainsi parlé : «Voilà, dit Sotérichos, mon bon maître, mon discours de table sur la musique.»


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Dernière mise à jour : 24/01/2008