HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Sur Isis et Osiris

ἐντὸς



Texte grec :

[80] τὸ δὲ κῦφι μῖγμα μὲν ἑκκαίδεκα μερῶν συντιθεμένων ἐστί, μέλιτος καὶ οἴνου καὶ σταφίδος καὶ κυπέρου ῥητίνης τε καὶ σμύρνης καὶ ἀσπαλάθου καὶ σεσέλεως, ἔτι δὲ σχίνου τε καὶ ἀσφάλτου καὶ θρύου καὶ λαπάθου, πρὸς δὲ τούτοις ἀρκευθίδων ἀμφοῖν (ὧν τὴν μὲν μείζονα τὴν δ´ ἐλάττονα καλοῦσι) καὶ καρδαμώμου καὶ καλάμου. συντίθενται δ´ οὐχ ὅπως ἔτυχεν, ἀλλὰ γραμμάτων ἱερῶν τοῖς μυρεψοῖς, ὅταν ταῦτα μιγνύωσιν, ἀναγιγνωσκομένων. τὸν δ´ ἀριθμόν, εἰ καὶ πάνυ δοκεῖ τετράγωνος ἀπὸ τετραγώνου καὶ μόνος ἔχων τῶν ἴσων ἰσάκις ἀριθμῶν τῷ χωρίῳ τὴν περίμετρον ἴσην ἀγαπᾶσθαι προσηκόντως, ἐλάχιστα ῥητέον εἴς γε τοῦτο συνεργεῖν, ἀλλὰ τὰ πλεῖστα τῶν συλλαμβανομένων ἀρωματικὰς ἔχοντα δυνάμεις γλυκὺ πνεῦμα καὶ χρηστὴν μεθίησιν ἀναθυμίασιν, ὑφ´ ἧς ὅ τ´ ἀὴρ τρεπόμενος καὶ τὸ σῶμα διὰ τῆς πνοῆς κινούμενον λείως καὶ προσηνῶς ὕπνου τε κρᾶσιν ἐπαγωγὸν ἴσχει καὶ τὰ λυπηρὰ καὶ σύντονα τῶν μεθημερινῶν φροντίδων ἄνευ μέθης οἷον ἅμματα χαλᾷ καὶ διαλύει· καὶ τὸ φανταστικὸν καὶ δεκτικὸν ὀνείρων | μόριον ὥσπερ κάτοπτρον ἀπολεαίνει καὶ ποιεῖ καθαρώτερον οὐδὲν ἧττον ἢ τὰ κρούματα τῆς λύρας, οἷς ἐχρῶντο πρὸ τῶν ὕπνων οἱ Πυθαγόρειοι, τὸ ἐμπαθὲς καὶ ἄλογον τῆς ψυχῆς ἐξεπᾴδοντες οὕτω καὶ θεραπεύοντες. τὰ γὰρ ὀσφραντὰ πολλάκις μὲν τὴν αἴσθησιν ἀπολείπουσαν ἀνακαλεῖται, πολλάκις δὲ πάλιν ἀμβλύνει καὶ κατηρεμίζει διαχεομένων ἐν τῷ σώματι τῶν ἀναλωμάτων ὑπὸ λειότητος· ὥσπερ ἔνιοι τῶν ἰατρῶν τὸν ὕπνον ἐγγίνεσθαι λέγουσιν, ὅταν ἡ τῆς τροφῆς ἀναθυμίασις οἷον ἕρπουσα λείως περὶ τὰ σπλάγχνα καὶ ψηλαφῶσα ποιῇ τινα γαργαλισμόν. τῷ δὲ κῦφι χρῶνται καὶ πόματι καὶ χρίματι· πινόμενον γὰρ δοκεῖ τὰ ἐντὸς καθαίρειν, - - - χρῖμα μαλακτικόν. ἄνευ δὲ τούτων ῥητίνη μέν ἐστιν ἔργον ἡλίου καὶ σμύρνα πρὸς τὴν εἵλην τῶν φυτῶν ἐκδακρυόντων, τῶν δὲ τὸ κῦφι συντιθέντων ἔστιν ἃ νυκτὶ χαίρει μᾶλλον, ὥσπερ ὅσα πνεύμασι ψυχροῖς καὶ σκιαῖς καὶ δρόσοις καὶ ὑγρότησι τρέφεσθαι πέφυκεν· ἐπεὶ τὸ τῆς ἡμέρας φῶς ἓν μέν ἐστι καὶ ἁπλοῦν καὶ τὸν ἥλιον ὁ Πίνδαρος ὁρᾶσθαί φησιν ’ἐρήμης δι´ αἰθέρος‘, ὁ δὲ νυκτερινὸς ἀὴρ κρᾶμα καὶ σύμμιγμα πολλῶν γέγονε φώτων καὶ δυνάμεων οἷον σπερμάτων εἰς ἓν ἀπὸ παντὸς ἄστρου καταρρεόντων. εἰκότως οὖν ἐκεῖνα μὲν ὡς ἁπλᾶ καὶ ἀφ´ ἡλίου τὴν γένεσιν ἔχοντα δι´ ἡμέρας, ταῦτα δ´ ὡς μικτὰ καὶ παντοδαπὰ ταῖς ποιότησιν ἀρχομένης νυκτὸς ἐπιθυμιῶσι.

Traduction française :

[80] Le Kyphi est un parfum composé de seize espèces de substances : de miel, de vin, de raisins secs, de souchet, de résine, de myrrhe, d'aspalathe, de séséli, de lentisque, d'asphalte, de jusquiame, de patience, de grand genièvre, de petit genièvre (car il y en a deux espèces), de cardamome et de calame. Ces ingrédients ne sent pas mêlés au hasard, mais selon une formule indiquée par les livres saints et dont il est fait lecture, pendant l'opération, à ceux qui sont chargés de composer ce parfum. Reste à expliquer le nombre de seize. Il est bien vrai qu'il semble être l'objet d'une préférence motivée, puisque c'est le carré d'un carré, puisque c'est la seule figure rectiligne dans laquelle, tous les côtés étant parfaitement égaux les uns aux autres, la somme du périmètre soit identique à l'aire. Mais il faut dire pourtant que la géométrie n'est ici d'aucune importance. Comme la plupart des matières employées ont des vertus aromatiques, il s'en exhale une vapeur suave et profitable, qui change les conditions de l'air. Cette vapeur s'insinuant dans le corps au moyen du souffle, le berce d'une manière douce et insensible, l'invite au sommeil, et répand autour de lui une influence délicieuse. Les soucis journaliers, qui sont comme autant de chaînes si pénibles, perdent de leur douleur et de leur intensité ; ils s'affaiblissent et se relâchent, sans le secours de l'ivresse. Agissant aussi sur l'imagination, faculté si puissante dans les songes, ces exhalaisons la rendent en quelque sorte nette comme le miroir le plus uni. L'effet obtenu n'est pas moins merveilleux que celui des sons de la lyre, dont les Pythagoriciens se servaient avant de goûter le sommeil. De cette manière se charment et s'adoucissent les troubles et les désordres de l'âme. Du reste les odeurs ont plus d'une fois ranimé le sentiment qui s'évanouissait; plus d'une fois aussi elles ont calmé et apaisé le système nerveux par la subtilité de leur influence : de même que, selon certains médecins, le sommeil se produit après que l'estomac a reçu les aliments. On suppose, en effet, que de ceux-ci est dégagée une vapeur qui se répand doucement autour des intestins et y détermine une espèce de chatouillement. Quoi qu'il en soit, les Egyptiens usent encore du Kyphi comme de breuvage mélangé; et il paraît que c'est une boisson purgative et émolliente. En laissant à part ces considérations, on peut remarquer que la résine et la myrrhe sont l'ouvrage du soleil, puisque c'est le produit des larmes que la chaleur du jour fait répandre aux plantes. D'un autre côté, parmi les ingrédients il en a qui s'accommodent mieux de la nuit, comme toutes les substances qui sont faites pour être alimentées par les vents frais, par l'ombre, par la rosée et l'humidité : attendu que la lumière du jour est une, et simple; et Pindare dit du soleil, "Qu'on le voit à travers les déserts de l'espace". Au contraire, l'air de la nuit est un composé et un mélange de plusieurs lueurs, de plusieurs influences, qui, comme autant de germes, partent de chaque astre et se combinent dans l'atmosphère. C'est donc avec raison que les deux premières substances sont brûlées pendant le jour, comme étant simples et comme tenant leur naissance du soleil, tandis que toutes les autres, qui présentent le mélange d'une foule de propriétés différentes, sont brûlées au commencement de la nuit.





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Dernière mise à jour : 11/01/2006