Texte grec :
[78] Καὶ τοῦθ´ ὅπερ οἱ νῦν ἱερεῖς ἀφοσιούμενοι καὶ
παρακαλυπτόμενοι μετ´ εὐλαβείας ὑποδηλοῦσιν, ὡς ὁ
θεὸς οὗτος ἄρχει καὶ βασιλεύει τῶν τεθνηκότων οὐχ
ἕτερος ὢν τοῦ καλουμένου παρ´ Ἕλλησιν Ἅιδου καὶ
Πλούτωνος, ἀγνοούμενον ὅπως ἀληθές ἐστι, διαταράττει
τοὺς πολλοὺς ὑπονοοῦντας ἐν γῇ καὶ ὑπὸ γῆν τὸν
ἱερὸν καὶ ὅσιον ὡς ἀληθῶς Ὄσιριν οἰκεῖν, ὅπου τὰ
σώματα κρύπτεται τῶν τέλος ἔχειν δοκούντων. ὁ δ´
ἔστι μὲν αὐτὸς ἀπωτάτω τῆς γῆς ἄχραντος καὶ ἀμίαντος
καὶ καθαρὸς οὐσίας ἁπάσης φθορὰν δεχομένης καὶ
θάνατον, ἀνθρώπων δὲ ψυχαῖς ἐνταυθοῖ μὲν ὑπὸ σωμάτων
καὶ παθῶν περιεχομέναις οὐκ ἔστι μετουσία τοῦ
θεοῦ πλὴν ὅσον ὀνείρατος ἀμαυροῦ θιγεῖν νοήσει διὰ
φιλοσοφίας· ὅταν δ´ ἀπολυθεῖσαι μεταστῶσιν εἰς τὸ
ἀειδὲς καὶ ἀόρατον καὶ ἀπαθὲς καὶ ἁγνόν, | οὗτος αὐταῖς
ἡγεμών ἐστι καὶ βασιλεὺς ὁ θεὸς ἐξηρτημέναις ὡς ἂν
ἀπ´ αὐτοῦ καὶ θεωμέναις ἀπλήστως καὶ ποθούσαις τὸ
μὴ φατὸν μηδὲ ῥητὸν ἀνθρώποις κάλλος· οὗ τὴν Ἶσιν
ὁ παλαιὸς ἀποφαίνει λόγος ἐρῶσαν ἀεὶ καὶ διώκουσαν
καὶ συνοῦσαν ἀναπιμπλάναι τὰ ἐνταῦθα πάντων καλῶν
καὶ ἀγαθῶν, ὅσα γενέσεως μετέσχηκε. Ταῦτα μὲν οὖν οὕτως
ἔχει τὸν μάλιστα θεοῖς πρέποντα λόγον·
|
|
Traduction française :
[78] Il est un autre dogme qui inspire aux prêtres d'aujourd'hui
une horreur religieuse. Ils en font mystère, et ne
le dévoilent qu'avec une réserve extrême : c'est le dogme par
lequel il est enseigné qu'Osiris est maître et roi des morts,
et qu'il n'est autre que l'Hadès et le Pluton des Grecs. Ce
point de doctrine, sur lequel on ne connaît pas la vérité,
trouble le vulgaire. On se figure qu'Osiris, ce Dieu saint et
pur, habite en réalité sous terre, là où sont ensevelis les
corps de ceux que l'on estime avoir cessé d'exister. Mais lui,
au contraire, il est le plus loin possible de la terre. Pur et
sans tache, il reste étranger à toute matière corruptible et
mortelle. Les âmes des hommes, tant qu'elles sont ici-bas
dans les liens du corps et sous l'influence d'affections diverses,
n'ont point de communication avec la Divinité, hormis
celles que peut réaliser l'intelligence par le secours de la
philosophie et comme dans les visions confuses d'un songe.
Mais lorsque, dégagées de leurs liens, les âmes échangent la
terre contre un séjour immatériel, invisible et mystérieux,
centre de pureté, que ne trouble aucune passion, ce même
Dieu devient alors leur chef et leur roi. Les âmes s'attachent
étroitement à lui, et contemplent avec une allégresse,
avec un désir insatiables cette beauté qui échappe à tout
contact, à tout regard humain. C'est cette même beauté dont
Isis, selon l'ancienne mythologie, est toujours amoureuse,
qu'elle poursuit sans cesse, avec laquelle elle s'unit, répandant
ici-bas tous les biens et tous les avantages sur les êtres
qui sont le produit d'une telle union. C'est ainsi qu'on peut
trouver dans ces pratiques une interprétation convenable à
la nature des Dieux.
|
|