Texte grec :
[63] Ἐμφαίνει καὶ τὸ σεῖστρον, ὅτι σείεσθαι δεῖ τὰ
ὄντα καὶ μηδέποτε παύεσθαι φορᾶς, ἀλλ´ οἷον ἐξεγείρεσθαι
καὶ κλονεῖσθαι καταδαρθάνοντα καὶ μαραινόμενα.
τὸν γὰρ Τυφῶνά φασι τοῖς σείστροις ἀποτρέπειν καὶ
ἀποκρούεσθαι δηλοῦντες, ὅτι τῆς φθορᾶς συνδεούσης καὶ
ἱστάσης αὖθις ἀναλύει τὴν φύσιν καὶ ἀνίστησι διὰ τῆς
κινήσεως ἡ γένεσις. τοῦ δὲ σείστρου περιφεροῦς ἄνωθεν
ὄντος ἡ ἁψὶς περιέχει τὰ σειόμενα τέτταρα. καὶ γὰρ ἡ
γεννωμένη καὶ φθειρομένη μοῖρα τοῦ κόσμου περιέχεται
μὲν ὑπὸ τῆς σεληνιακῆς σφαίρας, κινεῖται δ´ ἐν αὐτῇ
πάντα καὶ μεταβάλλεται διὰ τῶν τεττάρων στοιχείων,
πυρὸς καὶ γῆς καὶ ὕδατος καὶ ἀέρος. τῇ δ´ ἁψῖδι τοῦ
σείστρου κατὰ κορυφὴν ἐντορεύουσιν αἴλουρον ἀνθρώπου
πρόσωπον ἔχοντα, κάτω δ´ ὑπὸ τὰ σειόμενα πῆ
μὲν Ἴσιδος πῆ δὲ Νέφθυος πρόσωπον, αἰνιττόμενοι τοῖς
μὲν προσώποις γένεσιν καὶ τελευτήν (αὗται γάρ εἰσι
τῶν στοιχείων μεταβολαὶ καὶ κινήσεις), τῷ δ´ αἰλούρῳ
τὴν σελήνην διὰ τὸ ποικίλον καὶ νυκτουργὸν καὶ γόνιμον
τοῦ θηρίου. λέγεται γὰρ ἓν τίκτειν, εἶτα δύο καὶ τρία
καὶ τέσσαρα καὶ πέντε, καὶ καθ´ ἓν οὕτως ἄχρι τῶν
ἑπτὰ προστίθησιν, ὥστ´ ὀκτὼ καὶ εἴκοσι τὰ πάντα
τίκτειν, ὅσα καὶ τῆς σελήνης φῶτ´ ἔστιν. τοῦτο μὲν οὖν
ἴσως μυθωδέστερον· αἱ δ´ ἐν τοῖς ὄμμασιν αὐτοῦ κόραι
πληροῦσθαι μὲν καὶ πλατύνεσθαι δοκοῦσιν ἐν πανσελήνῳ,
λεπτύνεσθαι δὲ καὶ μαραυγεῖν ἐν ταῖς μειώσεσι τοῦ
ἄστρου. τῷ δ´ ἀνθρωπομόρφῳ τοῦ αἰλούρου τὸ νοερὸν
καὶ λογικὸν ἐμφαίνεται τῶν περὶ τὴν σελήνην μεταβολῶν.
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Traduction française :
[63] Le sistre indique aussi que tous les êtres doivent être
agités sans que rien fasse cesser leur mouvement, et qu'il
faut en quelque sorte les secouer, les réveiller de leur
état de marasme et de torpeur. Ils prétendent en effet
qu'au bruit des sistres Typhon est détourné et mis en
fuite. On donne à entendre par là, que le principe de corruption
entrave et arrête le cours de la nature, au lieu que
la cause génératrice, par le moyen du mouvement, la dégage
et lui rend toute sa force. La partie supérieure du sistre est
d'une forme convexe, et à ce sommet sont fixées les quatre
choses qui se secouent. Car la portion du monde qui est
engendrée et qui doit périr est contenue dans la sphère de la
lune; et dans cette portion tous les mouvements, toutes les
variations éprouvées sont l'effet de la combinaison des
quatre éléments, le feu, la terre, l'air et l'eau. Au sommet
de la convexité du sistre est ciselé un chat à face humaine;
et au bas de l'instrument, au-dessous des choses que l'on
secoue, se voient d'un côté le visage d'Isis, et de l'autre
celui de Nephthys. Par ces deux emblèmes on désigne la
naissance et la mort, qui sont les mutations diverses et
les mouvements subis par les quatre éléments. Le chat
représente la lune, à cause de la variété de ses couleurs,
de son activité pendant la nuit et de sa fécondité. Car
cet animal, dit-on, porte la première fois un petit, puis
deux, puis trois, puis quatre, ensuite cinq, et jusqu'à
sept; de sorte qu'en tout il va jusqu'à vingt-huit, nombre
égal à celui des jours de la lune. Ceci est peut-être par
trop fabuleux ; mais il paraît toutefois que dans les yeux
du chat les prunelles se remplissent et se dilatent à la pleine
lune, tandis qu'elles se contractent et diminuent au décours
de cet astre. Quant à la figure humaine donnée à ce chat,
elle indique l'intelligence et la raison qui préside aux changements
de la lune.
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