Texte grec :
[62] Ἔοικε δὲ τούτοις καὶ τὰ Αἰγύπτια. τὴν μὲν γὰρ
Ἶσιν πολλάκις τῷ τῆς Ἀθηνᾶς ὀνόματι καλοῦσι φράζοντι
τοιοῦτον λόγον ’ἦλθον ἀπ´ ἐμαυτῆς,‘ ὅπερ ἐστὶν
αὐτοκινήτου φορᾶς δηλωτικόν· ὁ δὲ Τυφών, ὥσπερ εἴρηται,
Σὴθ καὶ Βέβων καὶ Σμὺ ὀνομάζεται,
βίαιόν τινα καὶ κωλυτικὴν ἐπίσχεσιν ἤ τιν´ ὑπεναντίωσιν
ἢ ἀναστροφὴν ἐμφαίνειν βουλομένων τῶν ὀνομάτων.
ἔτι τὴν σιδηρῖτιν λίθον ὀστέον Ὥρου, Τυφῶνος δὲ τὸν
σίδηρον, ὡς ἱστορεῖ Μανεθώς (fr. 77 M.), καλοῦσιν·
ὥσπερ γὰρ ὁ σίδηρος πολλάκις μὲν ἑλκομένῳ καὶ ἑπομένῳ
πρὸς τὴν λίθον ὅμοιός ἐστι, πολλάκις δ´ ἀποστρέφεται
καὶ ἀποκρούεται πρὸς τοὐναντίον, οὕτως ἡ σωτήριος
καὶ ἀγαθὴ καὶ λόγον ἔχουσα τοῦ κόσμου κίνησις
ἐπιστρέφει τότε καὶ προσάγεται καὶ μαλακωτέραν ποιεῖ
πείθουσα τὴν σκληρὰν ἐκείνην καὶ τυφώνειον, εἶτ´ αὖθις
ἀνασχεθεῖσα εἰς ἑαυτὴν ἀνέστρεψε καὶ κατέδυσεν εἰς
τὴν ἀπορίαν. ἔτι φησὶ περὶ τοῦ Διὸς ὁ Εὔδοξος
μυθολογεῖν Αἰγυπτίους, ὡς τῶν σκελῶν συμπεφυκότων
αὐτῷ μὴ δυνάμενος βαδίζειν ὑπ´ αἰσχύνης ἐν ἐρημίᾳ
διέτριβεν· ἡ δ´ Ἶσις διατεμοῦσα καὶ διαστήσασα τὰ
μέρη ταῦτα τοῦ σώματος ἀρτίποδα τὴν πορείαν παρέσχεν.
αἰνίττεται δὲ καὶ διὰ τούτων ὁ μῦθος, ὅτι καθ´
ἑαυτὸν ὁ τοῦ θεοῦ νοῦς καὶ λόγος ἐν τῷ ἀοράτῳ καὶ
ἀφανεῖ βεβηκὼς εἰς γένεσιν ὑπὸ κινήσεως προῆλθεν.
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Traduction française :
[62] Les noms égyptiens eux-mêmes ont de l'analogie
avec les nôtres. Isis est souvent appelée Athènè, qui en égyptien
signifie : "je suis venu de moi-même" ; et le mot indique
que cette déesse emprunte à elle seule son mouvement.
Typhon, comme il a été dit, est aussi appelé Seth, Bébon,
Smu, mots voulant dire « contrainte violente qui arrête »,
« opposition », « renversement ». Ils appellent encore la
pierre d'aimant « os d'Horus », et le fer « os de Typhon. »
C'est Manéthos qui le rapporte. En effet, comme le fer
semble souvent être entraîné par la pierre d'aimant et la
suivre, comme souvent aussi il s'en éloigne et prend la
direction contraire, de même le mouvement du monde, qui,
dirigé par la raison, est conservateur et propice, ce mouvement
tourne de son côté, attire à soi et adoucit d'une
manière persuasive le mouvement rebelle de Typhon ; puis,
par une évolution contraire, il se replie sur lui-même et
retombe dans l'infini. Eudoxe rapporte encore, au sujet
de Jupiter, certains détails sur la mythologie égyptienne. Ce
Dieu étant né avec les deux jambes adhérentes l'une à l'autre,
il lui était impossible de marcher, et la honte le faisait vivre
dans la solitude. Mais la déesse Isis, ayant fendu et séparé
ces parties de son corps, lui procura une marche libre et
facile. Cette fable nous donne à entendre, que l'intelligence
et la raison du Dieu, primitivement reléguée dans un endroit
impénétrable et invisible, fut déterminée par le mouvement
à la production des êtres.
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