Texte grec :
[61] ὁ δ´ Ὄσιρις ἐκ τοῦ ὁσίου καὶ ἱεροῦ τοὔνομα μεμιγμένον ἔσχηκε·
κοινὸς γάρ ἐστι τῶν ἐν οὐρανῷ καὶ τῶν ἐν Ἅιδου λόγους, ὧν τὰ
μὲν ἱερὰ τὰ δ´ ὅσια τοῖς παλαιοῖς ἔθος ἦν προσαγορεύειν.
ὁ δ´ ἀναφαίνων τὰ οὐράνια καὶ τῶν ἄνω φερομένων
λόγος Ἄνουβις ἔστιν ὅτε καὶ Ἑρμάνουβις ὀνομάζεται,
τὸ μὲν ὡς τοῖς ἄνω τὸ δ´ ὡς τοῖς κάτω προσήκων.
διὸ καὶ θύουσιν αὐτῷ τὸ μὲν λευκὸν ἀλεκτρυόνα,
τὸ δὲ κροκίαν, τὰ μὲν εἰλικρινῆ καὶ φανά, τὰ δὲ μικτὰ
καὶ ποικίλα νομίζοντες. οὐ δεῖ δὲ θαυμάζειν τῶν ὀνομάτων
τὴν εἰς τὸ Ἑλληνικὸν ἀνάπλασιν· καὶ γὰρ ἄλλα
μυρία τοῖς μεθισταμένοις ἐκ τῆς Ἑλλάδος συνεκπεσόντα
μέχρι νῦν παραμένει καὶ ξενιτεύει παρ´ ἑτέροις, ὧν ἔνια
τὴν ποιητικὴν ἀνακαλουμένην διαβάλλουσιν ὡς βαρβαρίζουσαν
οἱ γλώττας τὰ τοιαῦτα προσαγορεύοντες. ἐν δὲ
ταῖς Ἑρμοῦ λεγομέναις βίβλοις ἱστοροῦσι γεγράφθαι
περὶ τῶν ἱερῶν ὀνομάτων, ὅτι τὴν μὲν ἐπὶ τῆς τοῦ
ἡλίου περιφορᾶς τεταγμένην δύναμιν Ὧρον, Ἕλληνες δ´
Ἀπόλλωνα καλοῦσι· τὴν δ´ ἐπὶ τοῦ πνεύματος οἱ μὲν
Ὄσιριν, οἱ δὲ Σάραπιν, οἱ δὲ Σῶθιν Αἰγυπτιστί· |
σημαίνει δὲ κύησιν ἢ τὸ κύειν. διὸ καὶ παρατροπῆς
γενομένης τοῦ ὀνόματος Ἑλληνιστὶ κύων κέκληται τὸ
ἄστρον, ὅπερ ἴδιον τῆς Ἴσιδος νομίζουσιν. ἥκιστα μὲν
οὖν δεῖ φιλοτιμεῖσθαι περὶ τῶν ὀνομάτων, οὐ μὴν ἀλλὰ
μᾶλλον ὑφείμην ἂν τοῦ Σαράπιδος Αἰγυπτίοις ἢ τοῦ
Ὀσίριδος, ἐκεῖνο μὲν {οὖν} ξενικόν, τοῦτο δ´ Ἑλληνικόν,
ἄμφω δ´ ἑνὸς θεοῦ καὶ μιᾶς δυνάμεως ἡγούμενος.
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Traduction française :
[61] Quant au nom d'Osiris, il se compose des deux mots
"Osios" « saint », et "hiéros" « consacré ». En effet, il y a un
rapport commun entre les substances qui sont dans le ciel
et celles qui sont dans l'enfer. Or celles-ci étaient appelées
par les anciens « consacrées », et les premières on les nommait
habituellement « saintes ». Le Dieu qui fait connaître
les substances célestes, et qui est la raison de ce qui se passe
dans les régions d'en haut, s'appelle Anubis et quelque-fois
Hermanubis. Le premier nom désigne les relations du
Dieu avec le monde supérieur, le second, ses rapports avec
l'inférieur. Aussi lui sacrifie-t-on tantôt un coq blanc, tantôt
un coq de couleur jaune, emblèmes l'un de pureté, et l'autre
de mélange et de diversité. Du reste, il ne faut pas s'étonner
de ces noms formés à la façon grecque. Il en est un
grand nombre d'autres qui sont sortis de la Grèce avec des
émigrants, et qui s'étant naturalisés chez des nations étrangères
y subsistent encore aujourd'hui. Quelques-uns ont
été par les poètes rappelés de cette proscription ; mais ils
sont accusés comme introducteurs de barbarismes par ceux
qui donnent à ces mots le nom de gloses, ou termes étrangers.
Dans les livres appelés "livres de Mercure" il est,
dit-on, écrit au sujet des noms sacrés, que la Puissance
préposée aux révolutions du soleil est appelée Horus par les
Egyptiens, et Apollon par les Grecs; que celle qui préside
à l'air est appelée par les uns Osiris, par les autres
Sarapis, par d'autres Sothi, qui est le nom égyptien. Or ce
dernier mot signifie « grossesse », ou « être grosse ». En
grec son équivalent est "kuésis, kuein", d'où, par altération du
mot, on a appelé en grec "kuôn" « chien », la constellation
que l'on regarde comme spécialement consacrée à Isis.
Sans doute, il ne faut pas tenir à faire triompher son opinion
en matière d'étymologies ; toutefois j'accorderai plutôt à la
langue égyptienne ce mot de Sarapis que celui d'Osiris. Le
premier est étranger, le second est grec; mais je pense que
l'un et l'autre désignent un seul dieu, une faculté unique.
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