Texte grec :
[55] διὸ καί φασι τὸν θεὸν ἐκεῖνον ἀνάπηρον ὑπὸ
σκότῳ γενέσθαι καὶ πρεσβύτερον Ὧρον καλοῦσιν· οὐ γὰρ
ἦν κόσμος, ἀλλ´ εἴδωλόν τι καὶ κόσμου φάντασμα μέλλοντος·
ὁ δ´ Ὧρος οὗτος αὐτός ἐστιν ὡρισμένος
καὶ τέλειος, οὐκ ἀνῃρηκὼς τὸν Τυφῶνα παντάπασιν,
ἀλλὰ τὸ δραστήριον καὶ ἰσχυρὸν αὐτοῦ παρῃρημένος.
ὅθεν ἐν Κοπτῷ τὸ ἄγαλμα τοῦ Ὥρου λέγουσιν ἐν τῇ
ἑτέρᾳ χειρὶ Τυφῶνος αἰδοῖα κατέχειν καὶ τὸν Ἑρμῆν
μυθολογοῦσιν ἐξελόντα τοῦ Τυφῶνος τὰ νεῦρα χορδαῖς
χρήσασθαι, διδάσκοντες ὡς τὸ πᾶν ὁ λόγος διαρμοσάμενος
σύμφωνον ἐξ ἀσυμφώνων μερῶν ἐποίησε καὶ τὴν
φθαρτικὴν οὐκ ἀπώλεσεν ἀλλ´ ἀνεπήρωσε δύναμιν. ὅθεν
ἐκείνη μὲν ἀσθενὴς καὶ ἀδρανὴς ἐνταῦθα, φυρομένη καὶ
προσπλεκομένη τοῖς παθητικοῖς καὶ μεταβολικοῖς μέρεσι,
σεισμῶν μὲν ἐν γῇ καὶ τρόμων, αὐχμῶν δ´ ἐν ἀέρι καὶ
πνευμάτων ἀτόπων, αὖθις δὲ πρηστήρων καὶ κεραυνῶν
δημιουργός ἐστι· φαρμάττει δὲ καὶ λοιμοῖς ὕδατα καὶ
πνεύματα καὶ μέχρι σελήνης ἀνατρέχει καὶ ἀναχαιτίζει
συγχέουσα καὶ μελαίνουσα πολλάκις τὸ λαμπρόν, ὡς
Αἰγύπτιοι νομίζουσι καὶ λέγουσιν, ὅτι τοῦ Ὥρου νῦν μὲν
ἐπάταξε νῦν δ´ ἐξελὼν κατέπιεν ὁ Τυφὼν τὸν ὀφθαλμόν,
εἶτα τῷ Ἡλίῳ πάλιν ἀπέδωκε· πληγὴν μὲν αἰνιττόμενοι τὴν
κατὰ μῆνα μείωσιν τῆς σελήνης, πήρωσιν δὲ τὴν ἔκλειψιν,
ἣν ὁ ἥλιος ἰᾶται διαφυγούσῃ τὴν σκιὰν τῆς γῆς εὐθὺς ἀντιλάμπων.
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Traduction française :
[55] Quant au plus jeune Horus, qui est l'Horus déterminé,
défini et parfait, il ne détruisit pas entièrement Typhon,
mais il lui enleva sa force et son activité. C'est pour
cela, disent-ils, qu'à Coptos la statue d'Horus tient dans
une de ses mains le membre viril de Typhon. Leurs fables
racontent aussi que Mercure, ayant ôté à Typhon ses nerfs,
en fit des cordes pour la lyre. C'est une manière d'enseigner,
que quand la raison organisa l'Univers elle y établit
l'harmonie, la faisant succéder aux discordances. Elle n'anéantit
pas le principe destructif, mais elle se contenta de
le contrebalancer. Aussi ce principe est-il affaibli sur la
terre, et il n'a pas toute son efficacité, mêlé qu'il est, et
comme lié à des substances susceptibles d'affections diverses
et de changements. Il n'en produit pas moins ici-bas des
secousses et des tremblements, et au-dessus de nos têtes des
sécheresses, des vents désordonnés, des ouragans mêlés
d'éclairs et des foudres, Son influence pestilentielle s'étend
sur les eaux et sur l'air qu'on respire. Il bondit et s'élance
jusqu'au globe lunaire, troublant et obscurcissant plus
d'une fois l'éclat de cet astre. Les Egyptiens le pensent du
moins ainsi; et c'est ce qu'ils expriment en disant, que
Typhon tantôt a frappé d'un coup Horus sur l'oeil, et tantôt
le lui a arraché, l'a avalé, puis a rendu ce même oeil au
soleil : car par ce coup ils entendent énigmatiquement la
décroissance mensuelle de la lune; et par la privation entière
de l'oeil, ils entendent l'éclipse totale de cette planète,
éclipse que le soleil répare en éclairant de nouveau la lune,
dès qu'elle s'est dégagée de l'ombre de la terre.
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