Texte grec :
[50] διὸ καὶ τῶν μὲν ἡμέρων ζῴων ἀπονέμουσιν αὐτῷ τὸ ἀμαθέστατον,
ὄνον· τῶν δ´ ἀγρίων τὰ θηριωδέστατα, κροκόδειλον καὶ τὸν ποτάμιον
ἵππον· περὶ μὲν οὖν τοῦ ὄνου προδεδηλώκαμεν·
ἐν Ἑρμοῦ πόλει δὲ Τυφῶνος ἄγαλμα δεικνύουσιν ἵππον
ποτάμιον, ἐφ´ οὗ βέβηκεν ἱέραξ ὄφει μαχόμενος, τῷ μὲν
ἵππῳ τὸν Τυφῶνα δεικνύντες, τῷ δ´ ἱέρακι δύναμιν καὶ
ἀρχήν, ἣν βίᾳ κτώμενος ὁ Τυφὼν πολλάκις οὐκ ἀνίεται
ταραττόμενος ὑπὸ τῆς κακίας καὶ ταράττων. διὸ καὶ
θύοντες ἑβδόμῃ τοῦ Τυβὶ μηνός, ἣν καλοῦσιν ἄφιξιν
Ἴσιδος ἐκ Φοινίκης, ἐπιπλάττουσι τοῖς ποπάνοις ἵππον
ποτάμιον δεδεμένον. ἐν δ´ Ἀπόλλωνος πόλει νενομισμένον
ἐστὶ κροκοδείλου φαγεῖν πάντως ἕκαστον· ἡμέρᾳ δὲ μιᾷ
θηρεύσαντες ὅσους ἂν δύνωνται καὶ κτείναντες ἀπαντικρὺ
τοῦ ἱεροῦ προβάλλουσι καὶ λέγουσιν ὡς ὁ Τυφὼν τὸν
Ὧρον ἀπέδρα κροκόδειλος γενόμενος, πάντα καὶ ζῷα
καὶ φυτὰ καὶ πάθη τὰ φαῦλα καὶ βλαβερὰ Τυφῶνος
ἔργα καὶ μέρη καὶ κινήματα ποιούμενοι.
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Traduction française :
[50] Aussi, entre les animaux privés lui a-t-on départi
celui qui est le plus stupide, l'âne, et entre les sauvages,
ceux qui sont les plus féroces, le crocodile et l'hippopotame.
Nous avons précédemment exposé ce qui est relatif à l'âne.
Pour ce qui est de l'hippopotame, on montre à Hermopolis
une image de Typhon sous la forme de cet animal. Il a sur
le dos un épervier qui se bat contre un serpent. L'hippopotame
désignant Typhon, l'épervier marque la puissance et
l'autorité que ce mauvais Génie acquiert souvent par la violence :
autorité dont il ne se lasse pas d'abuser, dans sa malice,
pour troubler les autres comme il est troublé lui-même.
C'est pourquoi dans les sacrifices qu'on lui fait le septième
jour du mois Tybi, jour appelé "retour d'Isis de la Phénicie",
on ligure sur les gâteaux sacrés un hippopotame
chargé de chaînes. Dans Apollinopolis une loi oblige chaque
citoyen, sans exception, à manger du crocodile. A un jour
fixé, ils en prennent à la chasse autant qu'ils peuvent, et après
les avoir tués ils les jettent devant le temple du Dieu. Ils
donnent pour motif, que Typhon échappa à Horus en prenant
la forme d'un crocodile. Ainsi, tout ce qu'il y a de mauvais
dans les animaux, dans les plantes, dans les passions, ils le
regardent comme l'oeuvre de Typhon, comme faisant partie
de son être, et comme étant le produit de ses mouvements.
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