Texte grec :
[43] Οἴονται δὲ πρὸς τὰ φῶτα τῆς σελήνης ἔχειν τινὰ
λόγον τοῦ Νείλου τὰς ἀναβάσεις. ἡ μὲν γὰρ μεγίστη
περὶ τὴν Ἐλεφαντίνην ὀκτὼ γίνεται καὶ εἴκοσι πήχεων,
ὅσα φῶτα καὶ μέτρα τῶν ἐμμήνων περιόδων ἑκάστης
ἔστιν· ἡ δὲ περὶ Μένδητα καὶ Ξόιν βραχυτάτη πήχεων
ἓξ πρὸς τὴν διχότομον· ἡ δὲ μέση περὶ Μέμφιν, ὅταν ᾖ
δικαία, δεκατεσσάρων πήχεων πρὸς τὴν πανσέληνον. τὸν
δ´ Ἆπιν εἰκόνα μὲν Ὀσίριδος ἔμψυχον εἶναι, γίνεσθαι δέ,
ὅταν φῶς ἐρείσῃ γόνιμον ἀπὸ τῆς σελήνης καὶ καθάψηται
βοὸς ὀργώσης. διὸ καὶ τοῖς τῆς σελήνης σχήμασιν ἔοικε
πολλὰ τοῦ Ἄπιδος περιμελαινομένου τὰ λαμπρὰ τοῖς
σκιεροῖς. ἔτι δὲ τῇ νουμηνίᾳ τοῦ Φαμενὼθ μηνὸς
ἑορτὴν ἄγουσιν ἔμβασιν Ὀσίριδος εἰς τὴν σελήνην ὀνομάζοντες,
ἔαρος ἀρχὴν οὖσαν. οὕτω τὴν Ὀσίριδος δύναμιν
ἐν τῇ σελήνῃ τιθέντες τὴν Ἶσιν αὐτῷ γένεσιν οὖσαν
συνεῖναι λέγουσι. διὸ καὶ μητέρα τὴν σελήνην τοῦ κόσμου
καλοῦσι καὶ φύσιν ἔχειν ἀρσενόθηλυν οἴονται πληρουμένην
ὑφ´ ἡλίου καὶ κυισκομένην, αὐτὴν δὲ πάλιν εἰς τὸν ἀέρα
προϊεμένην γεννητικὰς ἀρχὰς καὶ κατασπείρουσαν· οὐ γὰρ
ἀεὶ τὴν φθορὰν ἐπικρατεῖν τὴν Τυφώνειον, πολλάκις δὲ
κρατουμένην ὑπὸ τῆς γενέσεως καὶ συνδεομένην αὖθις
ἀναλύεσθαι καὶ διαμάχεσθαι πρὸς τὸν Ὧρον. ἔστι δ´
οὗτος ὁ περίγειος κόσμος οὔτε φθορᾶς ἀπαλλαττόμενος
παντάπασιν οὔτε γενέσεως.
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Traduction française :
[43] Ils pensent qu'aux phases de la lune correspondent
jusqu'à un certain point les accroissements du Nil. La plus
grande hauteur de ses eaux à Eléphantine est de vingt-huit
coudées; et c'est le nombre juste de jours que la lune met à
faire chaque mois sa révolution lumineuse. La moindre hauteur,
à Mendès et à Xoïs, en est de six coudées, et répond
aux six jours pendant lesquels la lune gagne son premier
quartier. La hauteur moyenne, qui se produit à Memphis, et
qui est de quatorze coudées quand elle est régulière, se rapporte
à la pleine lune. Apis est, disent-ils, l'image vivante
d'Osiris; il naît au moment où une lumière fécondante
part de la lune et vient toucher la génisse dont les désirs
sont excités. C'est pour cela encore qu'Apis a plusieurs traits
de ressemblance avec les formes de la lune : la blancheur
de son corps étant noircie çà et là de taches sombres. De
plus, à la nouvelle lune du mois Phamenoth on célèbre
une fête qu'on appelle « l'entrée d'Osiris dans la lune »
c'est au commencement du printemps. Ainsi ils placent la
puissance d'Osiris dans cet astre, et lui donnent pour femme
Isis, qui est la faculté génératrice. C'est pour cela aussi
qu'ils appellent la lune « mère du monde », et qu'ils lui
supposent les deux sexes, parce que fécondée et rendue mère
par le soleil, elle pénètre l'air à son tour et y répand des
principes de fertilité. En effet, disent-ils, l'influence destructive
dont jouit Typhon ne domine pas toujours. Souvent elle
est vaincue, enchaînée par la faculté génératrice ; puis elle
reprend le dessus, et fait la guerre à Horus. Or celui-ci est
le monde terrestre, qui n'est jamais complétement dépouillé
ni de la puissance de détruire ni de celle de créer.
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