Texte grec :
[3] Ἔτι πολλοὶ μὲν Ἑρμοῦ, πολλοὶ δὲ Προμηθέως
ἱστορήκασιν αὐτὴν θυγατέρα, {ὧν} τὸν μὲν ἕτερον σοφίας
καὶ προνοίας, Ἑρμῆν δὲ γραμματικῆς καὶ μουσικῆς
εὑρετὴν νομίζοντες. διὸ καὶ τῶν ἐν Ἑρμοῦ πόλει
Μουσῶν τὴν προτέραν Ἶσιν ἅμα καὶ Δικαιοσύνην καλοῦσι,
σοφὴν οὖσαν, ὥσπερ εἴρηται, καὶ δεικνύουσαν
τὰ θεῖα τοῖς ἀληθῶς καὶ δικαίως ἱεραφόροις καὶ ἱεροστόλοις
προσαγορευομένοις· οὗτοι δ´ εἰσὶν οἱ τὸν ἱερὸν λόγον
περὶ θεῶν πάσης καθαρεύοντα δεισιδαιμονίας καὶ περιεργίας
ἐν τῇ ψυχῇ φέροντες ὥσπερ ἐν κίστῃ καὶ περιστέλλοντες,
τὰ μὲν μέλανα καὶ σκιώδη τὰ δὲ φανερὰ καὶ
λαμπρὰ τῆς περὶ θεῶν ὑποδηλοῦντες οἰήσεως, οἷα καὶ
περὶ τὴν ἐσθῆτα τὴν ἱερὰν ἀποφαίνεται. διὸ καὶ τὸ
κοσμεῖσθαι τούτοις τοὺς ἀποθανόντας Ἰσιακοὺς σύμβολόν
ἐστι τοῦτον τὸν λόγον εἶναι μετ´ αὐτῶν, καὶ τοῦτον
ἔχοντας ἄλλο δὲ μηδὲν ἐκεῖ βαδίζειν. οὔτε γὰρ φιλοσόφους
πωγωνοτροφίαι, ὦ Κλέα, καὶ τριβωνοφορίαι ποιοῦσιν
οὔτ´ Ἰσιακοὺς αἱ λινοστολίαι καὶ ξυρήσεις· ἀλλ´ Ἰσιακός
ἐστιν ὡς ἀληθῶς ὁ τὰ δεικνύμενα καὶ δρώμενα περὶ τοὺς
θεοὺς τούτους, ὅταν νόμῳ παραλάβῃ, λόγῳ ζητῶν καὶ
φιλοσοφῶν περὶ τῆς ἐν αὐτοῖς ἀληθείας.
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Traduction française :
[3] Ce n'est pas tout. Plusieurs autorités veulent qu'Isis
soit la fille de Mercure; d'autres, non moins nombreuses,
qu'elle doive le jour à Prométhée. Les uns s'appuient sur
ce que ce dernier passe pour avoir découvert la sagesse et la
prévoyance ; les autres, sur ce que Mercure est réputé
l'inventeur de l'écriture et de la musique. C'est à cause de
quoi entre les Muses qui se voient à Hermopolis, on nomme
la première tout à la fois Isis et Justice, pour indiquer,
comme nous l'avons dit, qu'elle est savante, et qu'elle révèle
les choses divines à ceux qui par leur amour de la vérité et
de la justice méritent d'être appelés Hiéraphores et Hiérostoles.
Les premiers sont ceux qui possédant les doctrines
sacrées relatives aux Dieux pures de toute superstition et de
toute misérable pratique, les portent dans leur âme comme
dans une arche sainte. Les seconds, pour indiquer que ces
doctrines sont en partie obscures et sombres, en partie évidentes
et lumineuses, revêtent un costume sacré dont l'ensemble
est conforme à cette allégorie. Par le soin que l'on met à
recouvrir de ces vêtements les prêtres d'Isis après leur mort,
on fait entendre que la parole divine est avec eux, et qu'ils
passent dans l'autre vie avec cette parole et sans rien autre
chose. Car ce qui fait les philosophes, ô Cléa, ce n'est ni l'habitude
d'entretenir une longue barbe, ni le manteau. Ce n'est
pas non plus la robe de lin ni l'usage de se raser qui constituent
les prêtres d'Isis. Le véritable Isiaque est celui
qui après avoir reçu, par la voie légale de la tradition,
tout ce qui s'enseigne et se pratique à l'égard de ces divinités,
soumet les saintes doctrines à l'examen de sa raison
et s'étudie à en approfondir la vérité.
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