Texte grec :
[36] Οὐ μόνον δὲ τὸν Νεῖλον, ἀλλὰ πᾶν ὑγρὸν ἁπλῶς
Ὀσίριδος ἀπορροὴν καλοῦσι, καὶ τῶν ἱερῶν ἀεὶ προπομπεύει
τὸ ὑδρεῖον ἐπὶ τιμῇ τοῦ θεοῦ. καὶ θρύῳ βασιλέα
καὶ τὸ νότιον κλίμα τοῦ κόσμου γράφουσι, καὶ μεθερμηνεύεται
τὸ θρύον ποτισμὸς καὶ κύησις πάντων καὶ
δοκεῖ γεννητικῷ μορίῳ τὴν φύσιν ἐοικέναι. τὴν δὲ τῶν
Παμυλίων ἑορτὴν ἄγοντες, ὥσπερ εἴρηται, φαλλικὴν
οὖσαν ἄγαλμα προτίθενται καὶ περιφέρουσιν, οὗ τὸ
αἰδοῖον τριπλάσιόν ἐστιν· ἀρχὴ γὰρ ὁ θεός, ἀρχὴ δὲ
πᾶσα τῷ γονίμῳ πολλαπλασιάζει τὸ ἐξ αὑτῆς. τὸ δὲ
πολλάκις εἰώθαμεν καὶ τρὶς λέγειν, ὡς τό ’τρισμάκαρες‘
καὶ ’δεσμοὶ μὲν τρὶς τόσσοι ἀπείρονες‘, εἰ μὴ νὴ
Δία κυρίως ἐμφαίνεται τὸ τριπλάσιον ὑπὸ τῶν παλαιῶν·
ἡ γὰρ ὑγρὰ φύσις ἀρχὴ καὶ γένεσις οὖσα πάντων ἐξ αὑτῆς
τὰ πρῶτα τρία σώματα, γῆν ἀέρα καὶ πῦρ, ἐποίησε. καὶ
γὰρ ὁ προστιθέμενος τῷ μύθῳ λόγος, ὡς τοῦ Ὀσίριδος
ὁ Τυφὼν τὸ αἰδοῖον ἔρριψεν εἰς τὸν ποταμόν, ἡ δ´ Ἶσις
οὐχ εὗρεν, ἀλλ´ ἐμφερὲς ἄγαλμα θεμένη καὶ κατασκευάσασα
τιμᾶν καὶ φαλληφορεῖν ἔταξεν, ἐνταῦθα δὴ περιχωρεῖ
διδάσκων, ὅτι τὸ γόνιμον καὶ τὸ σπερματικὸν τοῦ
θεοῦ πρώτην ἔσχεν ὕλην τὴν ὑγρότητα καὶ δι´ ὑγρότητος
ἐνεκράθη τοῖς πεφυκόσι μετέχειν γενέσεως. ἄλλος δὲ λόγος
ἐστὶν Αἰγυπτίων, ὡς Ἄποπις Ἡλίου ὢν ἀδελφὸς ἐπολέμει
τῷ Διί, τὸν δ´ Ὄσιριν ὁ Ζεὺς συμμαχήσαντα καὶ
συγκαταστρεψάμενον αὐτῷ τὸν πολέμιον παῖδα θέμενος
Διόνυσον προσηγόρευσε. καὶ τούτου δὲ τοῦ λόγου τὸ
μυθῶδες ἔστιν ἀποδεῖξαι τῆς περὶ φύσιν ἀληθείας ἁπτόμενον.
Δία μὲν γὰρ Αἰγύπτιοι τὸ πνεῦμα καλοῦσιν, ᾧ
πολέμιον τὸ αὐχμηρὸν καὶ πυρῶδες· τοῦτο δ´ ἥλιος μὲν
οὐκ ἔστι, πρὸς δ´ ἥλιον ἔχει τινὰ συγγένειαν· ἡ δ´ ὑγρότης
σβεννύουσα τὴν ὑπερβολὴν τῆς ξηρότητος αὔξει καὶ
ῥώννυσι τὰς ἀναθυμιάσεις, ὑφ´ ὧν τὸ πνεῦμα τρέφεται
καὶ τέθηλεν.
|
|
Traduction française :
[36] Mais ce n'est pas seulement le Nil, c'est encore toute
espèce d'eau que l'on regarde en général comme découlant
d'Osiris; et en l'honneur de ce Dieu, les processions des
prêtres sont toujours précédées d'une aiguière. On désigne
aussi par une feuille de figuier le roi Osiris et le climat du
Midi, et l'on explique cet emblème en disant que la feuille
du figuier renferme un principe d'humidité et de génération,
et qu'elle paraît avoir quelque ressemblance avec un
membre viril. Quand on célèbre la fête des Pamylies, qui,
comme nous l'avons dit déjà, est celle du Phallus, on expose
aux regards et on promène une statue dont le membre
viril a trois fois la grandeur ordinaire. Car Dieu est le
principe par excellence, et tout principe multiplie, par
génération, ce qui vient de lui. Du reste, pour exprimer la
pluralité, nous avons aussi coutume d'employer le nombre trois,
comme quand nous disons «trois fois heureux», et :
"Triples étaient ces noeuds ...".
A moins, par Jupiter, que le mot "triple" ne fût employé
par les anciens dans son sens propre. En effet, la
substance humide qui dès l'origine a été le principe générateur
de toute chose, produisit d'abord trois éléments,
la terre, l'air et le feu. Ce qu'on a ajouté à la teneur du
récit mythologique, à savoir que Typhon jeta dans le Nil
les parties sexuelles d'Osiris, qu'Isis ne put les retrouver,
mais qu'elle fit et dressa une image à leur ressemblance en
ordonnant de les honorer et de porter en pompe un Phallus,
ce détail ajouté a pour but de nous apprendre que la faculté
génératrice et reproductrice chez Dieu tient son premier
principe de l'humidité, et s'est communiquée par la
vertu de cette humidité à tout ce qui est capable de produire.
Une autre tradition a cours en Égypte : c'est que
Apopis, qui était frère du Soleil, avait déclaré la guerre à
Jupiter. Osiris vint au secours du maître des Dieux, et mit
avec lui l'ennemi en fuite. Jupiter alors l'adopta pour son
fils, et l'appela Dionysus. Mais il est facile de montrer que
le fabuleux de ce récit cache une vérité toute physique.
En effet les Egyptiens donnent au vent le nom de Jupiter,
et le vent a pour ennemis la sécheresse et le feu, lesquels,
sans être précisément le soleil, ont quelque affinité
avec le soleil. Or l'humidité, neutralisant l'excès de la
sécheresse, augmente et fortifie les exhalaisons qui alimentent
le vent et qui lui donnent de la force.
|
|