HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Sur Isis et Osiris

καὶ



Texte grec :

[20] Ταῦτα σχεδόν ἐστι τοῦ μύθου τὰ κεφάλαια τῶν δυσφημοτάτων ἐξαιρεθέντων, οἷόν ἐστι τὸ περὶ τὸν Ὥρου διαμελισμὸν καὶ τὸν Ἴσιδος ἀποκεφαλισμόν. ὅτι μὲν οὖν, εἰ ταῦτα περὶ τῆς μακαρίας καὶ ἀφθάρτου φύσεως, καθ´ ἣν μάλιστα νοεῖται τὸ θεῖον, ὡς ἀληθῶς πραχθέντα καὶ συμπεσόντα δοξάζουσι καὶ λέγουσιν, ’ἀποπτύσαι δεῖ καὶ καθήρασθαι‘ τὸ ’στόμα‘ κατ´ Αἰσχύλον, οὐδὲν δεῖ λέγειν πρὸς σέ· καὶ γὰρ αὐτὴ δυσκολαίνεις τοῖς οὕτω παρανόμους καὶ βαρβάρους δόξας περὶ θεῶν ἔχουσιν· ὅτι δ´ οὐκ ἔοικε ταῦτα κομιδῇ μυθεύμασιν ἀραιοῖς καὶ διακένοις πλάσμασιν, οἷα ποιηταὶ καὶ λογογράφοι καθάπερ οἱ ἀράχναι γεννῶντες ἀφ´ ἑαυτῶν {ἀπ}ἀρχὰς ἀνυποθέτους ὑφαίνουσι καὶ ἀποτείνουσιν, ἀλλ´ ἔχει τινὰς ἀπορίας καὶ παθῶν διηγήσεις, γινώσκεις αὐτή. καὶ καθάπερ οἱ μαθηματικοὶ τὴν ἶριν ἔμφασιν εἶναι τοῦ ἡλίου λέγουσι ποικιλλομένην τῇ πρὸς τὸ νέφος ἀναχωρήσει τῆς ὄψεως, οὕτως ὁ μῦθος ἐνταῦθα λόγου τινὸς ἔμφασίς ἐστιν ἀνακλῶντος ἐπ´ ἄλλα τὴν διάνοιαν, ὡς ὑποδηλοῦσιν αἵ τε θυσίαι τὸ πένθιμον ἔχουσαι καὶ σκυθρωπὸν ἐμφαινόμενον αἵ τε τῶν ναῶν διαθέσεις πῆ μὲν ἀνειμένων εἰς πτερὰ καὶ δρόμους ὑπαιθρίους καὶ καθαρούς, πῆ δὲ κρυπτὰ καὶ σκότια κατὰ γῆς ἐχόντων στολιστήρια θηκαίοις ἐοικότα καὶ σηκοῖς, οὐχ ἥκιστα δ´ ἡ τῶν Ὀσιρείων δόξα, πολλαχοῦ κεῖσθαι λεγομένου τοῦ σώματος· τήν τε γὰρ Διοχίτην ὀνομάζεσθαι πολίχνην λέγουσιν, ὡς μόνην τὸν ἀληθινὸν ἔχουσαν, ἔν τ´ Ἀβύδῳ τοὺς εὐδαίμονας τῶν Αἰγυπτίων καὶ δυνατοὺς μάλιστα θάπτεσθαι φιλοτιμουμένους ὁμοτάφους εἶναι τοῦ σώματος Ὀσίριδος. ἐν δὲ Μέμφει τρέφεσθαι τὸν Ἆπιν εἴδωλον ὄντα τῆς ἐκείνου ψυχῆς, ὅπου καὶ τὸ σῶμα κεῖσθαι· καὶ τὴν μὲν πόλιν οἱ μὲν ὅρμον ἀγαθῶν ἑρμηνεύουσιν, οἱ δ´ ἰδίως τάφον Ὀσίριδος. τὴν δὲ πρὸς Φιλαῖς νιστιτάνην ἄλλως μὲν ἄβατον ἅπασι καὶ ἀπροσπέλαστον εἶναι καὶ μηδ´ ὄρνιθας ἐπ´ αὐτὴν καταίρειν μηδ´ ἰχθῦς προσπελάζειν, ἑνὶ δὲ καιρῷ τοὺς ἱερεῖς διαβαίνοντας ἐναγίζειν καὶ καταστέφειν τὸ σῆμα μηδίθης φυτῷ περισκιαζόμενον ὑπεραίροντι πάσης ἐλαίας μέγεθος.

Traduction française :

[20] Voilà quels sont à peu près Ies faits capitaux du récit; nous en supprimons les détails les plus odieux, tels que le démembrement d'Horus et la décapitation d'Isis. Si de pareilles fables mises sur le compte d'une nature bienheureuse et impérissable, telle que nous nous figurons que doit être par-dessus tout la nature de la Divinité, sont crues et répétées par certaines personnes comme étant vraies, comme ayant été réellement accomplies, je n'ai pas besoin de vous dire, Cléa, que suivant l'expression d'Eschyle, "Il faut cracher dessus et se rincer la bouche". De vous-même, du reste, vous ressentez de l'aversion contre ceux qui ont à l'égard des Dieux des opinions si étranges et si barbares. Toutefois, le récit que je viens de reproduire ne ressemble pas le moins du monde à ces fables sans consistance, à ces inventions creuses, que les poètes et les mythologistes tirent de leur cerveau, comme les araignées, sans appuyer sur aucun fondement leur trame et leur tissu. Il s'agit de points sérieusement contestés et d'accidents réels : comme la suite le prouvera. De même que les mathématiciens disent que l'arc-en-ciel est une image du soleil, et que la variété des couleurs est l'effet de la réfraction que les rayons solaires éprouvent dans la nue, de même cette fable est l'image d'un certain récit qui n'arrive à notre intelligence que décomposé par d'autres traditions. C'est ce que prouvent ces sacrifices empreints en quelque sorte d'un deuil farouche, ces dispositions architecturales des temples, desquels une partie se déploie en ailes, en promenades découvertes et à perte de vue, tandis que l'autre partie se cache, se dérobe sous terre, et ne se compose que de cellules où l'on orne et habille les statues des dieux, cellules qui ressemblent plutôt à des cavernes et à des tombeaux. Une autre preuve non moins forte, c'est la notoriété dont jouissent les nombreux tombeaux Osiriens. Bien que l'on dise que le corps du Dieu est enseveli en plusieurs endroits, une petite ville est citée, à ce que l'on prétend, comme renfermant seule le tombeau véritable. Ainsi, de même que c'est à Abydos qu'on enterre de préférence les plus riches et les plus puissants d'entre les Egypliens parce qu'ils sont jaloux de partager la sépulture d'Osiris, de même que c'est à Memphis que l'on nourrit le boeuf Apis, personnification de l'âme du Dieu ; de même la petite ville en question, que quelques-uns appellent « le port des gens de bien », est appelée proprement par d'autres Taphosiris. On dit aussi qu'il y a une petite île, auprès de Phylé, qui ordinairement est inabordable et inaccessible pour tout le monde : les oiseaux ne s'y abattent jamais; les poissons n'en approchent point. Seulement il y a une époque fixée, où les prêtres traversent l'eau pour s'y rendre. Ils y font des expiations : ils couronnent le tombeau, lequel est ombragé par un plant d'arbustes dont la hauteur excède celle de tous les oliviers.





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Dernière mise à jour : 11/01/2006