HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Sur Isis et Osiris

φαλλόν



Texte grec :

[18] Τῆς δ´ Ἴσιδος πρὸς τὸν υἱὸν Ὧρον ἐν Βούτῳ τρεφόμενον πορευθείσης τὸ δ´ ἀγγεῖον ἐκποδὼν ἀποθεμένης Τυφῶνα κυνηγετοῦντα νύκτωρ πρὸς τὴν σελήνην ἐντυχεῖν αὐτῷ | καὶ τὸ σῶμα γνωρίσαντα διελεῖν εἰς τεσσαρεσκαίδεκα μέρη καὶ διαρρῖψαι, τὴν δ´ Ἶσιν πυθομένην ἀναζητεῖν ἐν βάριδι παπυρίνῃ τὰ {δ´} ἕλη διεκπλέουσαν· ὅθεν οὐκ ἀδικεῖσθαι τοὺς ἐν παπυρίνοις σκάφεσι πλέοντας ὑπὸ τῶν κροκοδείλων ἢ φοβουμένων ἢ σεβομένων διὰ τὴν θεόν. ἐκ τούτου δὲ καὶ πολλοὺς τάφους Ὀσίριδος ἐν Αἰγύπτῳ λέγεσθαι διὰ τὸ προστυγχάνουσαν ἑκάστῳ μέρει ταφὰς ποιεῖν. οἱ δ´ οὔ φασιν, ἀλλ´ εἴδωλα ποιουμένην διδόναι καθ´ ἑκάστην πόλιν ὡς τὸ σῶμα διδοῦσαν ὅπως παρὰ πλείοσιν ἔχῃ τιμὰς καί, ἂν ὁ Τυφὼν ἐπικρατήσῃ τοῦ Ὥρου, τὸν ἀληθινὸν τάφον ζητῶν πολλῶν λεγομένων καὶ δεικνυμένων ἀπαγορεύσῃ. μόνον δὲ τῶν μερῶν τοῦ Ὀσίριδος τὴν Ἶσιν οὐχ εὑρεῖν τὸ αἰδοῖον· εὐθὺς γὰρ εἰς τὸν ποταμὸν ῥιφῆναι καὶ γεύσασθαι τόν τε λεπιδωτὸν αὐτοῦ καὶ τὸν φάγρον καὶ τὸν ὀξύρυγχον, {ὡς} οὓς μάλιστα τῶν ἰχθύων ἀφοσιοῦσθαι· τὴν δ´ Ἶσιν ἀντ´ ἐκείνου μίμημα ποιησαμένην καθιερῶσαι τὸν φαλλόν, ᾧ καὶ νῦν ἑορτάζειν τοὺς Αἰγυπτίους.

Traduction française :

[18] Isis s'étant mise en route pour aller trouver son fils Horus qui était élevé à Butus, avait déposé le coffre hors de toute vue. Typhon, une nuit qu'il chassait, le découvrit au clair de la lune, et il eut bientôt reconnu le corps. Il le coupa en quatorze morceaux, qu'il dispersa de tous les côtés. Isis l'ayant su, entreprit la recherche de ces lambeaux, et monta dans une barque faite d'écorce de papyrus avec laquelle elle se mit à parcourir les marais. De là vient, que ceux qui naviguent dans des esquifs de papyrus ne sont point attaqués par les crocodiles, parce que ces animaux les craignent ou les révèrent à cause de la Déesse. De là vient encore, que plusieurs tombeaux en Égypte passent pour être la sépulture d'Osiris, attendu que la Déesse en élevait un dans chaque endroit où elle découvrait un fragment du corps. Cette tradition est démentie par d'autres narrateurs. Selon eux, Isis fit reproduire des images d'Osiris ; et elle les donna successivement à chaque ville, comme si c'eût été le corps entier. C'était afin qu'il reçût le plus d'honneurs possibles, et que si Typhon, l'emportant sur Horus, venait à découvrir le vrai tombeau, il désespérât de la vérité au milieu de récits et d'indications contradictoires. La seule partie du corps d'Osiris qu'Isis ne retrouva pas, ce fut le membre viril : attendu qu'il avait été tout aussitôt jeté dans le fleuve, et que le lépidote, le pagre et l'oxyrynque l'y avaient dévoré : de là vient l'horreur toute particulière qu'inspirent ces poissons. Pour remplacer le membre, Isis en fit une imitation, et elle consacra ainsi le phallus, dont les Égyptiens encore aujourd'hui célèbrent la fête.





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Dernière mise à jour : 11/01/2006