Texte grec :
[15] Ἐκ δὲ τούτου πυθέσθαι περὶ τῆς λάρνακος, | ὡς
πρὸς τὴν Βύβλου χώραν ὑπὸ τῆς θαλάσσης ἐκκυμανθεῖσαν
αὐτὴν ἐρείκῃ τινὶ μαλθακῶς ὁ κλύδων προσέμιξεν· ἡ δ´
ἐρείκη κάλλιστον ἔρνος ὀλίγῳ χρόνῳ καὶ μέγιστον ἀναδραμοῦσα
περιέπτυξε καὶ περιέφυ καὶ ἀπέκρυψεν ἐντὸς ἑαυτῆς.
θαυμάσας δ´ ὁ βασιλεὺς τοῦ φυτοῦ τὸ μέγεθος καὶ
περιτεμὼν τὸν περιέχοντα τὴν σορὸν οὐχ ὁρωμένην κορμὸν
ἔρεισμα τῇ στέγῃ ὑπέστησε. ταῦτά τε πνεύματί φασι
δαιμονίῳ φήμης πυθομένην τὴν Ἶσιν εἰς Βύβλον ἀφικέσθαι
καὶ καθίσασαν ἐπὶ κρήνης ταπεινὴν καὶ δεδακρυμένην
ἄλλῳ μὲν μηδενὶ προσδιαλέγεσθαι, τῆς δὲ βασιλίδος τὰς
θεραπαινίδας ἀσπάζεσθαι καὶ φιλοφρονεῖσθαι τήν τε κόμην
παραπλέκουσαν αὐτῶν καὶ τῷ χρωτὶ θαυμαστὴν εὐωδίαν
ἐπιπνέουσαν ἀφ´ ἑαυτῆς. ἰδούσης δὲ τῆς βασιλίδος τὰς
θεραπαινίδας ἵμερον ἐμπεσεῖν τῆς ξένης τῶν τε τριχῶν
τοῦ τε χρωτὸς ἀμβροσίαν πνέοντος· οὕτω δὲ μεταπεμφθεῖσαν
καὶ γενομένην συνήθη ποιήσασθαι τοῦ παιδίου {τὴν}
τίτθην. ὄνομα δὲ τῷ μὲν βασιλεῖ Μάλκανδρον εἶναί φασιν·
αὐτῇ δ´ οἱ μὲν Ἀστάρτην οἱ δὲ Σάωσιν οἱ δὲ Νεμανοῦν, ὅπερ
ἂν Ἕλληνες Ἀθηναΐδα προσείποιεν.
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Traduction française :
[15] Bientôt la déesse apprit le sort du coffre. Il avait été
apporté par les flots de la mer sur le territoire de Byblos, et
la vague l'avait déposé mollement au milieu d'une bruyère.
La bruyère avait en peu de temps poussé de belles et
grandes branches, au milieu desquelles elle enveloppa de
tous côtés le coffre, en sorte qu'il était dérobé aux regards.
Le roi du pays, émerveillé du développement prodigieux de
cette plantation, ordonna de couper la tige qui cachait le
coffre par son feuillage, et en fit une colonne pour soutenir
le toit de son palais. Instruite de cet incident par un vent
divin de renommée, Isis se rendit à Byblos. Elle était assise
près d'une fontaine dans l'attitude la plus humble; et,
les yeux baignés de larmes, elle n'adressait la parole à personne,
si ce n'est aux suivantes de la reine; mais quand
celles-ci venaient à passer, elle les saluait, leur parlait
affectueusement; et elle se mettait à tresser en nattes leur
chevelure, répandant sur toute leur personne une odeur
parfumée qui s'exhalait de son propre corps. Quand la reine revit
ses suivantes, elle voulut savoir ce qu'était cette étrangère
grâce à qui leurs cheveux et leur corps répandaient un parfum
d'ambroisie. Elle l'envoya donc chercher, et fit d'elle
aussitôt son amie la plus intime, demandant qu'elle devînt la
nourrice de son petit enfant. Le roi s'appelait, dit-on, Malcandre;
la reine, Astarté, selon les uns, selon les autres
Saosis, selon d'autres enfin Nemanoun; nom que les Grecs
traduiraient par « nourrice ».
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