Texte grec :
[12] Λεγέσθω δ´ ὁ μῦθος οὗτος ἐν βραχυτάτοις ὡς
ἔνεστι μάλιστα τῶν ἀχρήστων σφόδρα καὶ περιττῶν
ἀφαιρεθέντων. τῆς Ῥέας φασὶ κρύφα τῷ Κρόνῳ συγγενομένης
αἰσθόμενον ἐπαράσασθαι τὸν Ἥλιον αὐτῇ μήτε
μηνὶ μήτ´ ἐνιαυτῷ τεκεῖν· ἐρῶντα δὲ τῆς θεοῦ τὸν Ἑρμῆν
συνελθεῖν, εἶτα παίξαντα πέττια πρὸς τὴν Σελήνην καὶ
ἀφελόντα τῶν φώτων ἑκάστου τὸ ἑβδομηκοστὸν ἐκ
πάντων ἡμέρας πέντε συνελεῖν καὶ ταῖς ἑξήκοντα καὶ
τριακοσίαις ἐπαγαγεῖν, ἃς νῦν ἐπαγομένας Αἰγύπτιοι
καλοῦσι καὶ τῶν θεῶν γενεθλίους ἄγουσι. τῇ μὲν πρώτῃ
τὸν Ὄσιριν γενέσθαι καὶ φωνὴν αὐτῷ τεχθέντι συνεκπεσεῖν,
ὡς ὁ πάντων κύριος εἰς φῶς πρόεισιν. ἔνιοι δὲ
Παμύλην τινὰ λέγουσιν ἐν Θήβαις ὑδρευόμενον ἐκ τοῦ
ἱεροῦ τοῦ Διὸς φωνὴν ἀκοῦσαι διακελευομένην ἀνειπεῖν
μετὰ βοῆς, ὅτι μέγας βασιλεὺς εὐεργέτης Ὄσιρις γέγονε,
καὶ διὰ τοῦτο θρέψαι τὸν Ὄσιριν ἐγχειρίσαντος αὐτῷ τοῦ
Κρόνου καὶ τὴν τῶν Παμυλίων ἑορτὴν αὐτῷ τελεῖσθαι Φαλληφορίοις
ἐοικυῖαν. τῇ δὲ δευτέρᾳ τὸν Ἀρούηριν, {ὃν Ἀπόλλωνα,}
ὃν καὶ πρεσβύτερον Ὧρον ἔνιοι καλοῦσι, τῇ τρίτῃ
δὲ Τυφῶνα μὴ καιρῷ μηδὲ κατὰ χώραν, ἀλλ´ ἀναρρήξαντα
πληγῇ διὰ τῆς πλευρᾶς ἐξαλέσθαι. τετάρτῃ δὲ τὴν Ἶσιν
ἐν πανύγροις γενέσθαι, τῇ δὲ πέμπτῃ Νέφθυν, ἣν καὶ
Τελευτὴν καὶ Ἀφροδίτην, ἔνιοι δὲ καὶ Νίκην ὀνομάζουσιν.
εἶναι δὲ τὸν μὲν Ὄσιριν ἐξ Ἡλίου καὶ τὸν Ἀρούηριν, ἐκ
δ´ Ἑρμοῦ τὴν Ἶσιν, ἐκ δὲ τοῦ Κρόνου τὸν Τυφῶνα καὶ
τὴν Νέφθυν. | διὸ καὶ τὴν τρίτην τῶν ἐπαγομένων ἀποφράδα
νομίζοντες οἱ βασιλεῖς οὐκ ἐχρημάτιζον οὐδ´
ἐθεράπευον αὑτοὺς μέχρι νυκτός. γήμασθαι δὲ τῷ Τυφῶνι
τὴν Νέφθυν, Ἶσιν δὲ καὶ Ὄσιριν ἐρῶντας ἀλλήλων καὶ
πρὶν ἢ γενέσθαι κατὰ γαστρὸς ὑπὸ σκότῳ συνεῖναι. ἔνιοι
δέ φασι καὶ τὸν Ἀρούηριν οὕτω γεγονέναι καὶ καλεῖσθαι
πρεσβύτερον Ὧρον ὑπ´ Αἰγυπτίων, Ἀπόλλωνα δ´ ὑφ´ Ἑλλήνων.
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Traduction française :
[12] Voici donc le récit que l'on fait, et je le reproduirai
le plus brièvement possible, en supprimant avec soin tout ce
qui est inutile et superflu. Rhéa, dit-on, ayant eu avec
Saturne un commerce secret, le Soleil, qui le sut, prononça
contre elle cette imprécation: "Puisse-t-elle n'accoucher ni
dans le cours d'un mois , ni dans le cours d'une année!"
Mais Mercure, qui était amoureux de la Déesse et qui avait
obtenu également ses faveurs, joua aux dés avec la Lune, et
lui gagna un soixante-douzième de chacune de ses clartés.
De la somme de tous ces soixante-douzièmes il forma cinq
jours qu'il ajouta aux trois cent soixante; ce sont ces cinq
jours que les Egyptiens nomment Epagomènes, et qu'ils
célèbrent comme anniversaires de la naissance des Dieux. Dans
le premier jour, disent-ils, naquit Osiris; et au moment de
sa naissance une voix fit entendre ces mots : "C'est le maître
de toutes choses qui paraît à la lumière." Quelques-uns
racontent qu'un certain Pamylès, à Thèbes, étant allé puiser
de l'eau dans le temple de Jupiter, entendit une voix qui lui
ordonnait de crier de toutes ses forces : « Le grand roi, le
bienfaisant Osiris vient de naître ; que pour cette raison
Saturne lui remit l'enfant entre les bras et le chargea de
l'élever; et qu'en souvenir de cet événement on célèbre la
fête des Pamylies, qui ressemble à nos Phalléphories. Le
deuxième jour naquit Aruéris, le même qu'on appelle
généralement Apollon, et que quelques-uns nomment Horus le
vieux. Le troisième jour vint au monde Typhon, non pas à
terme ni par la voie ordinaire, mais en s'élançant à travers
le flanc maternel, qu'en le frappant il avait déchiré. Le
quatrième jour ce fut Isis, qui naquit au milieu des
marais. Le cinquième, ce fut Nephthys, appelée aussi
Teleuté et Aphrodite, et par quelques-uns Victoire. On
ajoute qu'Osiris et Aruéris avaient été conçus du Soleil,
qu'Isis l'avait été d'Hermès, Typhon et Nephthys, de
Saturne. Le troisième des jours Epagomènes était regardé
par les rois comme néfaste, à cause de la naissance de
Typhon. En ce jour ils ne traitaient aucune affaire, et ne
prenaient aucun repas jusqu'à l'entrée de la nuit. On dit
encore que Typhon fit de Nephthys sa femme ; qu'Isis et
Osiris, amoureux l'un de l'autre, s'étaient unis ensemble
avant de naître et quand ils étaient encore cachés à la lumière
dans le sein maternel. Même, au dire de quelques-uns,
de cette union naquit Aruéris, que les Egyptiens
appellent Horus le vieux, et les Grecs, Apollon.
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