Texte grec :
[10] Ἡ μὲν οὖν εὐλάβεια τῆς περὶ τὰ θεῖα σοφίας Αἰγυπτίων
τοσαύτη {ἦν}, μαρτυροῦσι δὲ καὶ τῶν Ἑλλήνων οἱ σοφώτατοι,
Σόλων Θαλῆς Πλάτων Εὔδοξος Πυθαγόρας, ὡς
δ´ ἔνιοί φασι, καὶ Λυκοῦργος εἰς Αἴγυπτον ἀφικόμενοι καὶ
συγγενόμενοι τοῖς ἱερεῦσιν. Εὔδοξον μὲν οὖν Χονούφεώς
φασι Μεμφίτου διακοῦσαι, Σόλωνα δὲ Σόγχιτος Σαΐτου,
Πυθαγόραν δ´ Οἰνούφεως Ἡλιοπολίτου. μάλιστα δ´ οὗτος,
ὡς ἔοικε, θαυμασθεὶς καὶ θαυμάσας τοὺς ἄνδρας ἀπεμιμήσατο
τὸ συμβολικὸν αὐτῶν καὶ μυστηριῶδες ἀναμίξας
αἰνίγμασι τὰ δόγματα· τῶν γὰρ καλουμένων ἱερογλυφικῶν
γραμμάτων οὐθὲν ἀπολείπει τὰ πολλὰ τῶν Πυθαγορικῶν
παραγγελμάτων, οἷόν ἐστι τὸ μὴ ’ἐσθίειν ἐπὶ
δίφρου‘ μηδ´ ’ἐπὶ χοίνικος καθῆσθαι‘ μηδὲ ’φοίνικα
φυτεύειν‘ μηδὲ ’πῦρ μαχαίρᾳ σκαλεύειν ἐν οἰκίᾳ.‘ δοκῶ
δ´ ἔγωγε καὶ τὸ τὴν μονάδα τοὺς ἄνδρας ὀνομάζειν
Ἀπόλλωνα καὶ τὴν δυάδα Ἄρτεμιν, Ἀθηνᾶν δὲ τὴν ἑβδομάδα,
Ποσειδῶνα δὲ τὸν πρῶτον κύβον ἐοικέναι τοῖς
ἐπὶ τῶν ἱερῶν ἱδρυμένοις καὶ δρωμένοις νὴ Δία καὶ
γραφομένοις. τὸν γὰρ βασιλέα καὶ κύριον Ὄσιριν ὀφθαλμῷ
καὶ σκήπτρῳ γράφουσιν· | ἔνιοι δὲ καὶ τοὔνομα διερμηνεύουσι
πολυόφθαλμον, ὡς τοῦ μὲν ος τὸ πολύ, τοῦ δ´ ιρι
τὸν ὀφθαλμὸν Αἰγυπτίᾳ γλώττῃ φράζοντος· τὸν δ´ οὐρανὸν
ὡς ἀγήρω δι´ ἀιδιότητα καρδίᾳ θυμὸν ἐσχάρας ὑποκειμένης.
ἐν δὲ Θήβαις εἰκόνες ἦσαν ἀνακείμεναι δικαστῶν
ἄχειρες, ἡ δὲ τοῦ ἀρχιδικαστοῦ καταμύουσα τοῖς ὄμμασιν,
ὡς ἄδωρον ἅμα τὴν δικαιοσύνην καὶ ἀνέντευκτον οὖσαν.
τοῖς δὲ μαχίμοις κάνθαρος ἦν γλυφὴ σφραγῖδος· οὐ γὰρ
ἔστι κάνθαρος θῆλυς, ἀλλὰ πάντες ἄρσενες. τίκτουσι δὲ
τὸν γόνον ἀφιέντες εἰς ὄνθον, ὃν σφαιροποιοῦσιν, οὐ
τροφῆς μᾶλλον ὕλην ἢ γενέσεως χώραν παρασκευάζοντες.
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Traduction française :
[10] C'est ce que témoignent les plus éclairés d'entre les
Grecs: Solon, Thalès, Platon, Eudoxe, Pythagore, et aussi,
d'après quelques-uns, Lycurgue. Ils étaient allés en Égypte
et avaient eu des conférences avec les prêtres. Ainsi Eudoxe,
dit-on, avait conversé avec Onupheus de Memphis,
Solon, avec Sonchis le Saïtien ; l'Héliopolitain Enuphis
avait parlé à Pythagore. C'est ce dernier Grec, surtout, à
ce qu'il paraît, qui plein d'admiration pour ces prêtres, auxquels
il avait inspiré le même sentiment, voulut imiter leur
langage symbolique et mystérieux, en enveloppant d'allégories
tous ses dogmes. En effet il n'y a aucune différence
entre ce qu'on appelle des hiéroglyphes et la plupart des
préceptes de Pythagore. Tels sont ceux-ci : Ne point
manger sur un char. - Ne point s'asseoir sur le boisseau.
- Ne point planter de palmier. - Ne point attiser le feu
avec une épée dans sa maison. De plus je crois, pour ma
part, que les Pythagoriciens en appelant Apollon l'unité,
Diane le nombre deux, Minerve le nombre sept, Neptune
le premier cube, ont voulu imiter ce qui se pratique dans
les temples d'Égypte; et je trouve en cela certaine ressemblance
avec les consécrations, avec les pratiques usitées
dans ces temples et les inscriptions qui s'y trouvent tracées.
En effet les Égyptiens y représentent leur seigneur et roi,
Osiris, par un oeil et un sceptre. A ce nom même d'Osiris
quelques-uns donnent le sens de: «qui a beaucoup d'yeux»,
attendu que "os" en Égyptien veut dire « beaucoup », et
Iris "oeil". Ils représentent le ciel, qui, pensent-ils, ne
saurait vieillir puisqu'il est éternel, par un coeur posé sur
une cassolette. Or à Thèbes il y avait un tableau qui
représentait des juges sans mains et leur président ayant
les yeux fermés : c'était faire comprendre, que la Justice ne
doit ni accepter des présents ni laisser approcher personne
jusqu'à elle.
Les gens de guerre avaient un scarabée gravé sur le cachet
de leur anneau. En effet, il n'y a point de scarabées
femelles : ce sont tous des mâles; et ces insectes déposent
leur sperme dans une boule qu'ils préparent et construisent,
non pas tant comme matière et provision destinée ä
les faire vivre que comme une sorte d'oeuf où s'accomplira
une naissance.
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