HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la face qui paraît sur la lune

μέγεθος



Texte grec :

[925] (925a) Ἀλλ´ ἥλιον μὲν ἀπλέτους μυριάδας ἀπέχειν τῆς ἄνω περιφορᾶς φατε» εἶπον, «ὦ φίλε Ἀπολλωνίδη, καὶ φωσφόρον ἐπ´ αὐτῷ καὶ στίλβοντα καὶ τοὺς ἄλλους πλάνητας ὑφιεμένους τε τῶν ἀπλανῶν καὶ πρὸς ἀλλήλους ἐν διαστάσεσι μεγάλαις φέρεσθαι, τοῖς δὲ βαρέσι καὶ γεώδεσιν οὐδεμίαν οἴεσθε τὸν κόσμον εὐρυχωρίαν παρέχειν ἐν ἑαυτῷ καὶ διάστασιν; Ὁρᾶτε ὅτι γελοῖόν ἐστιν, εἰ γῆν οὐ φήσομεν εἶναι τὴν σελήνην, ὅτι τῆς κάτω χώρας ἀφέστηκεν, ἄστρον δὲ φήσομεν, ὁρῶντες ἀπωσμένην τῆς ἄνω περιφορᾶς μυριάσι σταδίων τοσαύταις ὥσπερ εἰς βυθόν τινα καταδεδυκυῖαν. (925b) Τῶν μέν γ´ ἄστρων κατωτέρω τοσοῦτόν ἐστιν, ὅσον οὐκ ἄν τις εἴποι μέτρον, ἀλλ´ ἐπιλείπουσιν ὑμᾶς τοὺς μαθηματικοὺς ἐκλογιζομένους οἱ ἀριθμοί, τῆς δὲ γῆς τρόπον τινὰ ψαύει καὶ περιφερομένη πλησίον, «Ἅρματος ὡς πέρι χνοίη ἑλίσσεται» φησὶν Ἐμπεδοκλῆς «ἥ τε περὶ ἄκραν - - - .» Οὐδὲ γὰρ τὴν σκιὰν αὐτῆς ὑπερβάλλει πολλάκις ἐπὶ μικρὸν αἰρομένην τῷ παμμέγεθες εἶναι τὸ φωτίζον, ἀλλ´ οὕτως ἔοικεν ἐν χρῷ καὶ σχεδὸν ἐν ἀγκάλαις τῆς γῆς περιπολεῖν, ὥστ´ ἀντιφράττεσθαι πρὸς τὸν ἥλιον ὑπ´ αὐτῆς, μὴ ὑπεραίρουσα τὸν σκιερὸν καὶ χθόνιον καὶ νυκτέριον τοῦτον τόπον, ὃς γῆς κλῆρός ἐστι. (925c) Διὸ λεκτέον οἶμαι θαρροῦντας ἐν τοῖς γῆς ὅροις εἶναι τὴν σελήνην ὑπὸ τῶν ἄκρων αὐτῆς ἐπιπροσθουμένην. Σκόπει δὲ τοὺς ἄλλους ἀφεὶς ἀπλανεῖς καὶ πλάνητας, ἃ δείκνυσιν Ἀρίσταρχος ἐν τῷ Περὶ μεγεθῶν καὶ ἀποστημάτων, ὅτι τὸ τοῦ ἡλίου ἀπόστημα τοῦ ἀποστήματος τῆς σελήνης ὃ ἀφέστηκεν ἡμῶν πλέον μὲν ἢ ὀκτωκαιδεκαπλάσιον ἔλαττον δ´ ἢ εἰκοσαπλάσιόν ἐστι. Καίτοι ὁ τὴν σελήνην ἐπὶ μήκιστον αἴρων ἀπέχειν φησὶν ἡμῶν ἓξ καὶ πεντηκονταπλάσιον τῆς ἐκ τοῦ κέντρου τῆς γῆς· αὕτη δ´ ἐστὶ τεσσάρων μυριάδων καὶ κατὰ τοὺς μέσως ἀναμετροῦντας· (925d) καὶ ἀπὸ ταύτης συλλογιζομένοις ἀπέχει ὁ ἥλιος τῆς σελήνης πλέον ἢ τετρακισχιλίας τριάκοντα μυριάδας· οὕτως ἀπῴκισται τοῦ ἡλίου διὰ βάρος καὶ τοσοῦτο τῇ γῇ προσκεχώρηκεν. Ὥστε, εἰ τοῖς τόποις τὰς οὐσίας διαιρετέον, ἡ γῆς μοῖρα καὶ χώρα προσκαλεῖται σελήνην, καὶ τοῖς περὶ γῆν πράγμασι καὶ σώμασιν ἐπίδικός ἐστι κατ´ ἀγχιστείαν καὶ γειτνίασιν. Καὶ οὐδὲν οἶμαι πλημμελοῦμεν, ὅτι τοῖς ἄνω προσαγορευομένοις βάθος τοσοῦτο καὶ διάστημα διδόντες ἀπολείπομέν τινα καὶ τῷ κάτω περιδρομὴν καὶ πλάτος, ὅσον ἐστὶν ἀπὸ γῆς ἐπὶ σελήνην. Οὔτε γὰρ ὁ τὴν ἄκραν ἐπιφάνειαν τοῦ οὐρανοῦ μόνην ἄνω (925e) τἄλλα δὲ κάτω προσαγορεύων ἅπαντα μέτριός ἐστιν, οὔθ´ ὁ τῇ γῇ μᾶλλον δ´ ὁ τῷ κέντρῳ τὸ κάτω περιγράφων ἀνεκτός· ἀλλὰ καὶ κινητικὸν ταύτῃ διάστημα δοτέον ἐπιχωροῦντος τοῦ κόσμου διὰ μέγεθος. Πρὸς δὲ τὸν ἀξιοῦντα πᾶν εὐθὺς ἄνω καὶ μετέωρον εἶναι τὸ ἀπὸ τῆς γῆς ἕτερος ἀντηχεῖ πάλιν εὐθὺς εἶναι κάτω τὸ ἀπὸ τῆς ἀπλανοῦς περιφορᾶς. Ὅλως δὲ πῶς λέγεται καὶ τίνος ἡ γῆ μέση κεῖσθαι; Τὸ γὰρ πᾶν ἄπειρόν ἐστι, τῷ δ´ ἀπείρῳ μήτ´ ἀρχὴν ἔχοντι μήτε πέρας οὐ προσήκει μέσον ἔχειν· πέρας γάρ τι καὶ τὸ μέσον, ἡ δ´ ἀπειρία περάτων στέρησις. Ὁ (925f) δὲ μὴ τοῦ παντὸς ἀλλὰ τοῦ κόσμου μέσην εἶναι τὴν γῆν ἀποφαινόμενος ἡδύς ἐστιν, εἰ μὴ καὶ τὸν κόσμον αὐτὸν ἐνέχεσθαι ταῖς αὐταῖς ἀπορίαις νομίζει. Τὸ γὰρ πᾶν οὐδὲ τούτῳ μέσον ἀπέλιπεν, ἀλλ´ ἀνέστιος καὶ ἀνίδρυτός ἐστιν ἐν ἀπείρῳ κενῷ φερόμενος πρὸς οὐδὲν οἰκεῖον·

Traduction française :

[925] (925a) Mais les mathématiciens comme vous, Apollonides, prétendent que le soleil est éloigné du premier mobile d'une infinité de milliers de stades ; qu'au-dessus de lui sont Vénus, Mercure et les autres planètes, qui, placées au-dessous des étoiles fixes, font leurs révolutions à de très grandes distances les unes des autres. Et cependant vous ne voulez pas que l'univers laisse aux corps pesants et terrestres un vaste espace où ils soient réciproquement entre eux à une grande distance. Ne voyez-vous pas qu'il serait ridicule de nier que la lune soit une terre parce qu'elle n'est pas située dans la région inférieure, et d'affirmer qu'elle est un astre, quoiqu'elle soit à tant de milliers de stades du premier mobile, et comme plongée dans un gouffre profond? (925b) Elle est si fort au-dessous des étoiles, qu'on ne saurait mesurer l'intervalle qui l'en sépare, et que les nombres manquent aux mathématiciens pour le calculer. Il semble qu'elle touche à la terre, et elle fait sa révolution si près de nos montagnes, que, suivant Empédocle, elle y imprime la trace de son char ; car elle s'élève rapidement au-dessus de l'ombre de la terre, qui a peu d'étendue à cause de la grandeur immense du soleil qui l'éclaire. Elle tourne donc si près de la surface, et, pour ainsi dire, du sein de la terre, qu'elle nous cache la vue du soleil quand elle ne s'élève pas au-dessus de cette région terrestre, ombragée et obscure, qui est le partage de notre globe. (925c) Je crois donc qu'on peut dire hardiment que la lune est dans les limites de la terre, puisque sa lumière est souvent interceptée par les sommets de nos montagnes. Mais laissant là les étoiles fixes et les planètes, rappelez-vous ce qu'Aristote a démontré dans son traité des grandeurs et des distances, que le soleil est éloigné de la terre dix-huit fois plus que la lune, et qu'il ne l'est pas vingt fois plus. Ceux qui donnent à la lune le moins d'élévation disent que son éloignement de nous est de cinquante-six demi-diamètres de la terre, et le demi-diamètre de la terre est de quarante mille stades. (925d) En prenant une distance moyenne, et raisonnant d'après cette supputation, la lune est distante du soleil de plus de quarante millions trois cent mille stades, tant sa gravité naturelle l'éloigne de cet astre et la rapproche de la terre! Si donc il faut distinguer les substances par les lieux qu'elles occupent, la région de la terre revendique à juste titre la lune, qui, par droit de voisinage et de proximité, doit être comptée parmi les substances terrestres. Je crois que nous ne sommes pas dans l'erreur, lorsque ayant donné aux corps qu'on nomme supérieurs une si grande élévation et un espace si immense, nous laissons aux substances inférieures, pour y faire leur révolution, tout l'intervalle qui s'étend depuis la terre jusqu'à la lune. Ni ceux qui donnent la région supérieure à la seule surface du ciel et regardent (925e) tout le reste comme la région inférieure, ni ceux qui fixent à la terre ou même à son centre la région inférieure, ne sont dans un juste milieu, d'autant que la vaste étendue de l'univers permet d'assigner à cette dernière région un espace convenable au mouvement qui lui est nécessaire. Pour celui qui voudrait soutenir que tout ce qui est au-dessus de la terre forme la région supérieure, un autre lui opposera sur-le-champ que tout ce qui est au-dessous de la sphère des étoiles fixes doit être regardé comme la région inférieure. Mais comment peut-on dire que la terre occupe le milieu? Et de quel milieu veut-on parler? L'univers est infini ; or, l'infini, qui n'a ni commencement ni fin, ne saurait avoir un milieu ; le milieu est une sorte de limite, et l'infini est une privation de toute espèce de limite. Dire que la terre n'est pas le centre de l'univers, mais du monde, c'est être dans l'erreur ; cette seconde assertion offre les mêmes difficultés. (925f) L'univers ne laisse pas un milieu au monde lui-même, qui, n'ayant ni fondement ni siège déterminé, se meut dans un vide infini, sans se porter vers aucun lieu qui soit sa place naturelle;





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Dernière mise à jour : 24/01/2008