HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la face qui paraît sur la lune

ἂν



Texte grec :

[937] πλῆθος οὐκ ἔχουσα φωτὸς (937a) ὥστε μὴ διασπᾶσθαι περὶ τὰς ἀνωμαλίας καὶ τραχύτητας; Ἀπὸ μὲν γὰρ ὕδατος καὶ τῶν ἄλλων ἐσόπτρων ἰσχύουσαν ἔτι τῆς ἀρχῆς ἐγγὺς οὖσαν ἐπὶ τὸν ἥλιον ἅλλεσθαι τὴν ἀνάκλασιν οὐκ ἀδύνατόν ἐστιν· ἀπὸ δὲ τῆς σελήνης, κἂν γίνωνταί τινες ὀλισθήσεις αὐτῆς, ἀσθενεῖς ἔσονται καὶ ἀμυδραὶ καὶ προαπολείπουσαι διὰ τὸ μῆκος τῆς ἀποστάσεως. Καὶ γὰρ ἄλλως τὰ μὲν κοῖλα τῶν ἐσόπτρων εὐτονωτέραν ποιεῖ τῆς προηγουμένης αὐγῆς τὴν ἀνακλωμένην, ὥστε καὶ φλόγας ἀναπέμπειν πολλάκις, τὰ δὲ κυρτὰ καὶ τὰ σφαιροειδῆ τῷ μὴ πανταχόθεν ἀντερείδειν ἀσθενῆ καὶ ἀμαυράν - - - . (937b) Ὁρᾶτε δήπουθεν, ὅταν ἴριδες δύο φανῶσι, νέφους νέφος ἐμπεριέχοντος, ἀμαυρὰ ποιοῦσαν καὶ ἀσαφῆ τὰ χρώματα τὴν περιέχουσαν· τὸ γὰρ ἐκτὸς νέφος ἀπωτέρω τῆς ὄψεως κείμενον οὐκ εὔτονον οὐδ´ ἰσχυρὰν τὴν ἀνάκλασιν ἀποδίδωσι. Καὶ τί δεῖ πλείονα λέγειν; Ὅπου γὰρ τὸ τοῦ ἡλίου φῶς ἀνακλώμενον ἀπὸ τῆς σελήνης τὴν μὲν θερμότητα πᾶσαν ἀποβάλλει, τῆς δὲ λαμπρότητος αὐτοῦ λεπτὸν ἀφικνεῖται μόλις πρὸς ἡμᾶς καὶ ἀδρανὲς λείψανον, ἦπου τῆς ὄψεως τὸν ἴσον φερομένης δίαυλον ἐνδέχεται μόριον ὁτιοῦν λείψανον ἐξικέσθαι πρὸς (937c) τὸν ἥλιον ἀπὸ τῆς σελήνης; Ἐγὼ μὲν οὐκ οἶμαι. Σκοπεῖτε δ´» εἶπον «Καὶ ὑμεῖς· εἰ τὰ αὐτὰ πρὸς τὸ ὕδωρ καὶ τὴν σελήνην ἔπασχεν ἡ ὄψις, ἔδει καὶ γῆς καὶ φυτῶν καὶ ἀνθρώπων καὶ ἄστρων ἐμφάσεις ποιεῖν τὴν πανσέληνον, οἵας τὰ λοιπὰ ποιεῖται τῶν ἐσόπτρων· εἰ δ´ οὐ γίνονται πρὸς ταῦτα τῆς ὄψεως ἀνακλάσεις δι´ ἀσθένειαν αὐτῆς ἢ τραχύτητα τῆς σελήνης, μηδὲ πρὸς τὸν ἥλιον ἀπαιτῶμεν. Ἡμεῖς μὲν οὖν» ἔφην, «ὅσα μὴ διαπέφευγε τὴν μνήμην τῶν ἐκεῖ λεχθέντων, ἀπηγγέλκαμεν· ὥρα δὲ καὶ Σύλλαν παρακαλεῖν μᾶλλον δ´ ἀπαιτεῖν τὴν διήγησιν, (937d) οἷον ἐπὶ ῥητοῖς ἀκροατὴν γεγενημένον· ὥστε, εἰ δοκεῖ, καταπαύσαντες τὸν περίπατον καὶ καθίσαντες ἐπὶ τῶν βάθρων ἑδραῖον αὐτῷ παράσχωμεν ἀκροατήριον.» Ἔδοξε δὴ ταῦτα, καὶ καθισάντων ἡμῶν ὁ Θέων «Ἐγώ τοι, ὦ Λαμπρία» εἶπεν «ἐπιθυμῶ μὲν οὐδενὸς ἧττον ὑμῶν ἀκοῦσαι τὰ λεχθησόμενα, πρότερον δ´ ἂν ἡδέως ἀκούσαιμι περὶ τῶν οἰκεῖν λεγομένων ἐπὶ τῆς σελήνης, οὐκ εἰ κατοικοῦσί τινες ἀλλ´ εἰ δυνατὸν ἐκεῖ κατοικεῖν. Εἰ γὰρ οὐ δυνατόν, ἄλογον καὶ τὸ γῆν εἶναι τὴν σελήνην. Δόξει γὰρ πρὸς οὐθὲν ἀλλὰ μάτην γεγονέναι μήτε καρποὺς ἐκφέρουσα (937e) μήτ´ ἀνθρώποις τισὶν ἕδραν παρέχουσα καὶ γένεσιν καὶ δίαιταν· ὧν ἕνεκα καὶ ταύτην γεγονέναι φαμὲν κατὰ Πλάτωνα «τροφὸν ἡμετέραν ἡμέρας τε καὶ νυκτὸς ἀτρεκῆ φύλακα καὶ δημιουργόν». Ὁρᾷς δ´ ὅτι πολλὰ λέγεται καὶ σὺν γέλωτι καὶ μετὰ σπουδῆς περὶ τούτων. Τοῖς μὲν γὰρ ὑπὸ τὴν σελήνην οἰκοῦσιν ὥσπερ Ταντάλοις ἐκ κεφαλῆς ἐκκρέμασθαί φασι, τοὺς δ´ οἰκοῦντας αὖ πάλιν ἐπ´ αὐτῆς ὥσπερ Ἰξίονας ἐνδεδεμένους ῥύμῃ τόση- - - . Καίτοι μίαν οὐ κινεῖται κίνησιν, ἀλλ´, ὥς που καὶ λέγεται, Τριοδῖτίς ἐστιν, ἅμα μῆκος ἐπὶ τοῦ ζῳδιακοῦ καὶ πλάτος φερομένη καὶ βάθος· ὧν (937f) τὴν μὲν περιδρομὴν τὴν δ´ ἕλικα τὴν δ´ οὐκ οἶδα πῶς ἀνωμαλίαν ὀνομάζουσιν οἱ μαθηματικοί, καίπερ οὐδεμίαν ὁμαλὴν οὐδὲ τεταγμένην ταῖς ἀποκαταστάσεσιν ὁρῶντες ἔχουσαν. Οὔκουν εἰ λέων τις ἔπεσεν ὑπὸ ῥύμης εἰς Πελοπόννησον, ἄξιόν ἐστι θαυμάζειν, ἀλλ´ ὅπως οὐ μυρί´ ὁρῶμεν ἀεὶ «πεσήματ´ ἀνδρῶν καὶ ἀπολακτισμοὺς βίων» ἐκεῖθεν οἷον ἐκκυβιστώντων καὶ περιτρεπομένων.

Traduction française :

[937] parce que sa lumière n'est pas assez abondante (937a) pour se conserver au milieu de tant d'inégalités. Il n'est pas impossible que la réflexion que notre vue éprouve sur l'eau et sur ces miroirs étant encore dans sa force et près de son origine, revienne de ces objets à nos yeux. Mais celles qui se font sur la lune, quoiqu'elles puissent venir en glissant jusqu'à nous, n'y arrivent que faibles et obscures, à cause du grand espace qu'elles ont à parcourir ; elles sont dissipées avant de nous parvenir. Les miroirs concaves réfléchissent les rayons avec beaucoup plus de force qu'ils ne les reçoivent, au point qu'ils enflamment souvent les objets ; au contraire, les miroirs convexes et bombés les renvoient plus faibles et plus obscurs, parce qu'ils ne les réfléchissent pas de tous les côtés. (937b) Vous voyez que lorsqu'il paraît deux arcs-en-ciel, ce qui arrive quand une nuée en environne une autre, la nuée supérieure ne donne que des couleurs faibles et douteuses, parce que étant plus éloignée de notre vue et plus en dehors, elle ne produit pas une réflexion aussi vive et aussi forte que la nuée intérieure. Qu'ai-je besoin d'en dire davantage, puisque la lumière du soleil réfléchie par la lune perd toute sa chaleur, et que de sa clarté même il n'en parvient qu'avec peine jusqu'à nous un bien faible reste ? Est-il donc possible que notre vue, en traversant le même espace, rapporte de la lune la plus petite portion (937c) de l'image solaire? Pour moi, je ne le pense pas. Vous-mêmes, leur dis-je, faites réflexion que si notre vue était affectée de la même manière par l'eau et par la lune, il faudrait que cette planète dans son plein représentât les images de la terre, des arbres, des hommes et des astres comme font les miroirs. Mais si notre vue n'éprouve pas la réflexion de ces objets, soit à cause de sa faiblesse, soit à raison de la surface raboteuse de la lune, ne demandons pas non plus qu'elle se réfléchisse jusqu'au soleil. «J'ai rapporté, autant que j'ai pu m'en souvenir, tout ce qui fut dit dans cette conférence. Il est temps de prier Sylla, ou plutôt de le sommer de nous faire le récit qu'il nous a promis, (937d) puisque ce n'est qu'à cette condition que nous l'avons admis à notre entretien. Si donc vous le trouvez bon, suspendons la promenade, et asseyons-nous ici pour écouter tranquillement sa narration. » Tout le monde en fut d'avis, et chacun se plaça. Mais Théon prenant la parole : «Je suis, dit-il, aussi curieux qu'aucun de vous d'entendre ce récit; mais je voudrais qu'auparavant on nous dît quelque chose sur l'opinion qui place des habitants dans la lune. Je désirerais savoir, non pas précisément si elle est habitée, mais s'il est possible qu'elle le soit. S'il est impossible qu'il y ait des habitants, on ne peut soutenir raisonnablement que la lune soit une terre ; autrement elle aurait été créée en vain et sans motif, puisqu'elle ne porterait aucun fruit, (937e) et qu'aucune race d'hommes n'y trouverait une assiette solide pour y naître et pour s'y nourrir, fins pour lesquelles nous croyons avec Platon qu'a été formée la terre que nous habitons; Dieu l'a faite pour être la nourrice du genre humain, pour produire le jour et la nuit et en maintenir fidèlement la durée. Vous savez qu'on dit sur cette matière beaucoup de choses sérieuses et beaucoup de plaisanteries. On prétend que ceux qui habitent au-dessous de la lune ont, comme autant de Tantales, cette planète suspendue sur leur tête ; et que ceux qui habitent au-dessus y sont attachés comme d'autres Ixions, et sont emportés avec elle par la révolution la plus rapide. La lune a plus d'un mouvement; on en distingue trois qui lui ont fait donner le nom de Trivia ; elle se meut dans le zodiaque en longitude, en latitude et en profondeur. (937f) Le premier mouvement s'appelle révolution; le second se fait par une ligne spirale ; et le troisième a été, je ne sais pourquoi, nommé inégalité par les mathématiciens, quoiqu'ils voient qu'elle n'a dans aucun de ses mouvements rien d'uniforme et de réglé. «Il ne faut donc pas s'étonner si la violence de ce mouvement a fait tomber une fois de la lune un lion dans le Péloponnèse. On doit plutôt être surpris de ne pas voir tous les jours des milliers d'hommes et d'animaux, fortement secoués, en tomber la tête la première.





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Dernière mise à jour : 24/01/2008