HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la face qui paraît sur la lune

ἄλλον



Texte grec :

[936] ἐπιβάλλει γὰρ ἡ σκιὰ τοῦ ὄρους, ὡς ἔοικε, χαλκέῳ τινι βοιδίῳ, (936a) μῆκος ἀποτείνουσα διὰ τῆς θαλάττης οὐκ ἔλαττον ἑπτακοσίων σταδίων, - - - τὸ κατασκιάζον ὕψος εἶναι. Διὰ τίν´ αἰτίαν; Ὅτι πολλαπλασίους αἱ τοῦ φωτὸς ἀποστάσεις τῶν σωμάτων τὰς σκιὰς ποιοῦσι. Δεῦρο δὴ θεῶ καὶ τῆς σελήνης, ὅτε πάμμηνός ἐστι καὶ μάλιστα τὴν ἰδέαν ἔναρθρον τοῦ προσώπου βαθύτητι τῆς σκιᾶς ἀποδίδωσι, τὸ μέγιστον ἀπέχοντα διάστημα τὸν ἥλιον· ἡ γὰρ ἀπόστασις τοῦ φωτὸς αὕτη τὴν σκιὰν μεγάλην, οὐ τὰ μεγέθη τῶν ὑπὲρ τὴν σελήνην ἀνωμαλιῶν πεποίηκε. Καὶ μὴν οὐδὲ τῶν ὀρῶν τὰς ὑπεροχὰς ἐῶσι μεθ´ ἡμέραν αἱ (936b) περιαυγαὶ τοῦ ἡλίου καθορᾶσθαι, τὰ μέντοι βαθέα καὶ κοῖλα φαίνεται καὶ σκιώδη πόρρωθεν. Οὐδὲν οὖν ἄτοπον, εἰ καὶ τῆς σελήνης τὴν ἀντίλαμψιν καὶ τὸν ἐπιφωτισμὸν οὐκ ἔστι καθορᾶν ἀκριβῶς, αἱ δὲ τῶν σκιερῶν παραθέσεις παρὰ τὰ λαμπρὰ τῇ διαφορᾷ τὴν ὄψιν οὐ λανθάνουσιν. Ἀλλ´ ἐκεῖνο μᾶλλον» ἔφην «ἐλέγχειν δοκεῖ τὴν λεγομένην ἀνάκλασιν ἀπὸ τῆς σελήνης, ὅτι τοὺς ἐν ταῖς ἀνακλωμέναις αὐγαῖς ἑστῶτας οὐ μόνον συμβαίνει τὸ φωτιζόμενον ὁρᾶν, ἀλλὰ καὶ τὸ φωτίζον. Ὅταν γὰρ αὐγῆς ἀφ´ ὕδατος πρὸς τοῖχον ἁλλομένης ὄψις ἐν αὐτῷ τῷ πεφωτισμένῳ κατὰ τὴν ἀνάκλασιν τόπῳ γένηται, τὰ τρία (936c) καθορᾷ, τήν τ´ ἀνακλωμένην αὐγὴν καὶ τὸ ποιοῦν ὕδωρ τὴν ἀνάκλασιν καὶ τὸν ἥλιον αὐτόν, ἀφ´ οὗ τὸ φῶς τῷ ὕδατι προσπίπτον ἀνακέκλασται. Τούτων δ´ ὁμολογουμένων καὶ φαινομένων κελεύουσι τοὺς ἀνακλάσει φωτίζεσθαι τὴν γῆν ὑπὸ τῆς σελήνης ἀξιοῦντας ἐπιδεικνύναι νύκτωρ ἐμφαινόμενον τῇ σελήνῃ τὸν ἥλιον, ὥσπερ ἐμφαίνεται τῷ ὕδατι μεθ´ ἡμέραν, ὅταν ἀνάκλασις ἀπ´ αὐτοῦ γένηται· μὴ φαινομένου δὲ τούτου, κατ´ ἄλλον οἴονται τρόπον, οὐκ ἀνακλάσει, γίνεσθαι τὸν φωτισμόν· εἰ δὲ μὴ τοῦτο, μηδὲ γῆν εἶναι τὴν σελήνην ». «Τί οὖν» ἔφη «πρὸς αὐτοὺς λεκτέον»; (936d) Ὁ Ἀπολλωνίδης· «Κοινὰ γὰρ ἔοικε καὶ πρὸς ἡμᾶς εἶναι τὰ τῆς ἀνακλάσεως.» «Ἀμέλει τρόπον τινά» ἔφην ἐγώ «κοινά, τρόπον δ´ ἄλλον οὐ κοινά. Πρῶτον δ´ ὅρα τὰ τῆς εἰκόνος ὡς «ἄνω ποταμῶν» καὶ τραπέμπαλιν λαμβάνουσιν. Ἐπὶ γῆς γάρ ἐστι καὶ κάτω τὸ ὕδωρ, ὑπὲρ γῆς δὲ σελήνη καὶ μετέωρος· ὅθεν ἀντίστροφον αἱ κεκλασμέναι τὸ σχῆμα τῆς γωνίας ποιοῦσι, τῆς μὲν ἄνω πρὸς τῇ σελήνῃ τῆς δὲ κάτω πρὸς τῇ γῇ τὴν κορυφὴν ἐχούσης. Μὴ ἅπασαν οὖν ἰδέαν κατόπτρων μηδ´ ἐκ πάσης ἀποστάσεως ὁμοίαν ἀνάκλασιν ποιεῖν ἀξιούτωσαν, ἐπεὶ μάχονται πρὸς τὴν ἐνάργειαν. Οἱ δὲ σῶμα (936e) μὴ λεπτὸν μηδὲ λεῖον, ὥσπερ ἐστὶ τὸ ὕδωρ, ἀποφαίνοντες τὴν σελήνην ἀλλ´ ἐμβριθὲς καὶ γεῶδες οὐκ οἶδ´ ὅπως ἀπαιτοῦνται τοῦ ἡλίου τὴν ἔμφασιν ἐν αὐτῇ πρὸς τὴν ὄψιν. Οὐδὲ γὰρ τὸ γάλα τοὺς τοιούτους ἐσοπτρισμοὺς ἀποδίδωσιν οὐδὲ ποιεῖ τῆς ὄψεως ἀνακλάσεις διὰ τὴν ἀνωμαλίαν καὶ τραχύτητα τῶν μορίων· πόθεν γε τὴν σελήνην δυνατόν ἐστιν ἀναπέμπειν ἀφ´ ἑαυτῆς τὴν ὄψιν, ὥσπερ ἀναπέμπει τὰ λειότερα τῶν ἐσόπτρων; Καίτοι καὶ ταῦτα δήπουθεν, ἐὰν ἀμυχή τις ἢ ῥύπος ἢ τραχύτης καταλάβῃ τὸ σημεῖον (ἂν), ἀφ´ οὗ πέφυκεν ἡ ὄψις ἀνακλασθῆναι, (936f) τυφλοῦται, καὶ βλέπεται μὲν αὐτά, τὴν δ´ ἀνταύγειαν οὐκ ἀποδίδωσιν. Ὁ δ´ ἀξιῶν ἢ καὶ τὴν ὄψιν ἡμῶν ἐπὶ τὸν ἥλιον ἢ μηδὲ τὸν ἥλιον ἐφ´ ἡμᾶς ἀνακλᾶν ἀφ´ ἑαυτῆς τὴν σελήνην ἡδύς ἐστι τὸν ὀφθαλμὸν ἥλιον ἀξιῶν εἶναι φῶς δὲ τὴν ὄψιν οὐρανὸν δὲ τὸν ἄνθρωπον. Τοῦ μὲν γὰρ ἡλίου δι´ εὐτονίαν καὶ λαμπρότητα πρὸς τῇ σελήνῃ γινομένην μετὰ πληγῆς τὴν ἀνάκλασιν φέρεσθαι πρὸς ἡμᾶς εἰκός ἐστιν· ἡ δ´ ὄψις ἀσθενὴς οὖσα καὶ λεπτὴ καὶ ὀλιγοστὴ τί θαυμαστὸν εἰ μήτε πληγὴν ἀνακρουστικὴν ποιεῖ μήτ´ ἀφαλλομένης τηρεῖ τὴν συνέχειαν ἀλλὰ θρύπτεται καὶ ἀπολείπει,

Traduction française :

[936] Cette ombre, à ce qu'il paraît, tombe sur un bœuf d'airain qui est à Lemnos : (936a) elle se prolonge par-dessus la mer à une distance qui n'est pas moins de 700 stades, ce qui ne vient pas de la hauteur de la montagne d'où l'ombre est projetée, mais de l'éloignement de la lumière, qui fait que les ombres excèdent de beaucoup la grandeur naturelle des corps qui les projettent. Remarquez encore que quand la lune est dans son plein, et que la profondeur de l'ombre rend la face de son disque plus sensible, elle se trouve alors à une plus grande distance du soleil ; car c'est l'éloignement de la lumière qui prolonge les ombres, et non la grandeur des aspérités qui sont sur le disque de la lune. D'ailleurs les rayons du soleil ne permettent pas qu'on voie pendant le jour les (936b) sommets des montagnes, au lieu qu'on aperçoit de loin les vallées, les cavités et les endroits ombragés qui sont à leur racine. «Il n'y a donc rien d'extraordinaire si nous ne pouvons pas voir exactement comment la lune est éclairée et reçoit les rayons du soleil. Le voisinage des corps obscurs et ténébreux auprès de ceux qui sont éclairés en rend, par ce contraste, la vue plus sensible. Mais il me semble, ajoutai-je, que cela prouve davantage contre la réflexion qu'on attribue à la lune, parce que ceux qui se trouvent dans les rayons réfléchis voient non seulement le corps qui est éclairé, mais encore celui d'où part la lumière. En effet, quand un rayon lumineux est réfléchi par l'eau contre une muraille, et que la vue porte sur l'espace éclairé par la réflexion, l'œil voit trois choses différentes: (936c) la lumière réfléchie, l'eau qui produit la réflexion, et le soleil lui-même, dont les rayons viennent frapper l'eau qui les réfléchit. Ces points étant avoués et reconnus, on demande à ceux qui veulent que la lune éclaire la terre en lui réfléchissant les rayons du soleil, qu'ils fassent voir pendant la nuit l'image du soleil sur le disque de la lune, comme le jour elle paraît sur l'eau qui réfléchit les rayons de cet astre ; et comme elle n'y est pas visible, on en infère que c'est d'une autre manière que par la réflexion que la lune est éclairée, et que, si cette réflexion n'a pas lieu, la lune n'est pas une terre. — Que faut-il répondre à cette objection, qui porte également contre nous? (936d) me dit Apollonides. — Elle vous est commune, lui dis-je, sous certains rapports, et non pas sous d'autres. Premièrement, observez comment ils prennent en sens contraire et, comme on dit, en faisant remonter les fleuves vers leur source, la comparaison qu'ils emploient. L'eau est en bas sur la terre, et la lune est au-dessus de nous dans une région fort élevée. Ainsi les angles de réflexion sont absolument opposés, l'un ayant son sommet en haut vers la lune, et l'autre en bas vers la terre. Qu'ils ne demandent donc pas que toute image soit semblable à un miroir, ni que, de tout intervalle, les réflexions soient égales, car cela répugne à l'évidence. Pour ceux qui disent que la lune n'est pas un corps (936e) lisse et uni comme l'eau, mais que c'est une masse terrestre et pesante, je ne sais pas pourquoi ils veulent qu'on y voie imprimée l'image du soleil ; car le lait lui-même, à cause de l'inégalité et des aspérités de ses parties, ne rend pas ces sortes d'images spéculaires, et ne réfléchit pas la lumière à notre vue. Comment donc serait-il possible que la lune nous renvoyât ces images de sa surface comme les réfléchissent les miroirs les plus polis, lors même que les miroirs ont quelque tache, quelque raie ou quelque inégalité sur leur surface où l'objet réfléchi prend sa forme? (936f) On voit bien les miroirs, mais ils ne renvoient pas la lumière. Celui donc qui veut que l'image du soleil paraisse dans la lune, ou que notre vue soit réfléchie vers le soleil, qu'il demande aussi que l'œil soit le soleil, que la vue soit la lumière, et l'homme, le ciel. «Il est vraisemblable que les rayons du soleil, qui se réfléchissent sur la lune, ayant beaucoup de force et d'éclat, rejaillissent vers nous avec une vive impression ; mais comme notre vue est petite et faible, il n'est pas surprenant qu'elle n'imprime pas un coup assez fort pour produire une réverbération, ou que, s'il s'en fait une, au lieu de se continuer quelque temps, elle se brise et se dissipe,





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Dernière mise à jour : 24/01/2008