HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la face qui paraît sur la lune

πέφυκεν



Texte grec :

[931] (931a) ἀλλ´ ἐκεῖνα φωτίζειν μόνον, ὧν ἅπτεται κατὰ τὴν ἐπιφάνειαν; Ὃν γὰρ ὁ ἥλιος περιιὼν κύκλον ἄγει καὶ περιστρέφει περὶ τὴν σελήνην, νῦν μὲν ἐπιπίπτοντα τῷ διορίζοντι τὸ ὁρατὸν αὐτῆς καὶ τὸ ἀόρατον, νῦν δ´ ἀνιστάμενον πρὸς ὀρθὰς ὥστε τέμνειν ἐκεῖνον ὑπ´ ἐκείνου τε τέμνεσθαι, ἄλλαις δὲ κλίσεσι καὶ σχέσεσι τοῦ λαμπροῦ πρὸς τὸ σκιερὸν ἀμφικύρτους καὶ μηνοειδεῖς ἀποδιδόντα μορφὰς ἐν αὐτῇ, παντὸς μᾶλλον ἐπιδείκνυσιν οὐ σύγκρασιν ἀλλ´ ἐπαφήν, οὐδὲ σύλλαμψιν ἀλλὰ περίλαμψιν αὐτῆς ὄντα τὸν φωτισμόν. Ἐπεὶ δ´ οὐκ αὐτὴ φωτίζεται μόνον ἀλλὰ καὶ δεῦρο (931b) τῆς αὐγῆς ἀναπέμπει τὸ εἴδωλον, ἔτι καὶ μᾶλλον ἰσχυρίσασθαι τῷ λόγῳ περὶ τῆς οὐσίας δίδωσιν. Αἱ γὰρ ἀνακλάσεις γίνονται πρὸς οὐδὲν ἀραιὸν οὐδὲ λεπτομερές, οὐδ´ ἔστι φῶς ἀπὸ φωτὸς ἢ πῦρ ἀπὸ πυρὸς ἀφαλλόμενον (ἢ) νοῆσαι ῥᾴδιον, ἀλλὰ δεῖ τὸ ποιῆσον ἀντιτυπίαν τινὰ καὶ κλάσιν ἐμβριθὲς εἶναι καὶ πυκνόν, ἵνα πρὸς αὐτὸ πληγὴ καὶ ἀπ´ αὐτοῦ φορὰ γένηται. Τὸν γοῦν αὐτὸν ἥλιον ὁ μὲν ἀὴρ διίησιν οὐ παρέχων ἀνακοπὰς οὐδ´ ἀντερείδων, ἀπὸ δὲ ξύλων καὶ λίθων καὶ ἱματίων εἰς φῶς τιθεμένων πολλὰς ἀντιλάμψεις καὶ περιλάμψεις ἀποδίδωσιν. Οὕτω (931c) δὲ καὶ τὴν γῆν ὁρῶμεν ὑπ´ αὐτοῦ φωτιζομένην· οὐ γὰρ εἰς βάθος ὥσπερ ὕδωρ οὐδὲ δι´ ὅλης ὥσπερ ἀὴρ διίησι τὴν αὐγήν, ἀλλ´ οἷος τὴν σελήνην περιστείχει κύκλος αὐτοῦ καὶ ὅσον ὑποτέμνεται μέρος ἐκείνης, τοιοῦτος ἕτερος περίεισι τὴν γῆν καὶ τοσοῦτον φωτίζων ἀεὶ καὶ ἀπολείπων ἕτερον ἀφώτιστον· ἡμισφαιρίου γὰρ ὀλίγῳ δοκεῖ μεῖζον εἶναι τὸ περιλαμπόμενον ἑκατέρας. Δότε δή μοι γεωμετρικῶς εἰπεῖν πρὸς ἀναλογίαν ὡς, εἰ τριῶν ὄντων οἷς τὸ ἀφ´ ἡλίου φῶς πλησιάζει, γῆς σελήνης ἀέρος, ὁρῶμεν οὐχ ὡς ὁ ἀὴρ μᾶλλον ἢ ὡς ἡ γῆ φωτιζομένην τὴν σελήνην, ἀνάγκη φύσιν ἔχειν ὁμοίαν ἃ τὰ αὐτὰ πάσχειν (931d) ὑπὸ τοῦ αὐτοῦ πέφυκεν.» Ἐπεὶ δὲ πάντες ἐπῄνεσαν τὸν Λεύκιον, «Εὖ γ´» ἔφην «ὅτι καλῷ λόγῳ καλὴν ἀναλογίαν προσέθηκας· οὐ γὰρ ἀποστερητέον σε τῶν ἰδίων». Κἀκεῖνος ἐπιμειδιάσας «Οὐκοῦν» ἔφη «καὶ δεύτερον ἀναλογίᾳ προσχρηστέον, ὅπως μὴ τῷ τὰ αὐτὰ πάσχειν ὑπὸ τοῦ αὐτοῦ μόνον ἀλλὰ καὶ τῷ ταὐτὰ ποιεῖν ταὐτὸν ἀποδείξωμεν τῇ γῇ τὴν σελήνην προσεοικυῖαν. Ὅτι μὲν γὰρ οὐδὲν οὕτως τῶν περὶ τὸν ἥλιον γινομένων ὅμοιόν ἐστιν ὡς ἔκλειψις ἡλίου δύσει, δότε μοι ταύτης τῆς ἔναγχος συνόδου μνησθέντες, ἣ πολλὰ μὲν ἄστρα πολλαχόθεν τοῦ οὐρανοῦ διέφηνεν εὐθὺς (931e) ἐκ μεσημβρίας ἀρξαμένη, κρᾶσιν δ´ οἵαν τὸ λυκαυγὲς τῷ ἀέρι παρέσχεν. Εἰ δὲ μή, Θέων ἡμῖν οὗτος τὸν Μίμνερμον ἐπάξει καὶ τὸν Κυδίαν καὶ τὸν Ἀρχίλοχον, πρὸς δὲ τούτοις τὸν Στησίχορον καὶ τὸν Πίνδαρον ἐν ταῖς ἐκλείψεσιν ὀλοφυρομένους «Ἄστρον φανερώτατον κλεπτόμενον » καί «μέσῳ ἄματι νύκτα γινομένην» καὶ τὴν «ἀκτῖνα τοῦ ἡλίου σκότους ἀτραπὸν ἐσσυμέναν» φάσκοντας, ἐπὶ πᾶσι δὲ τὸν Ὅμηρον νυκτὶ καὶ ζόφῳ τὰ πρόσωπα κατέχεσθαι τῶν ἀνθρώπων λέγοντα καί «τὸν ἥλιον ἐξαπολωλέναι τοῦ οὐρανοῦ» περὶ τὴν σελήνην καὶ - - - (931f) τοῦτο γίνεσθαι πέφυκε «τοῦ μὲν φθίνοντος μηνὸς τοῦ δ´ ἱσταμένου». Τὰ λοιπὰ δ´ οἶμαι ταῖς μαθηματικαῖς ἀκριβείαις εἰς τὸν - - - ἐξῆχθαι καὶ βέβαιον, ὡς ἥ γε νύξ ἐστι σκιὰ γῆς, ἡ δ´ ἔκλειψις τοῦ ἡλίου σκιὰ σελήνης, ὅταν ἡ ὄψις ἐν αὐτῇ γένηται. Δυόμενος γὰρ ὑπὸ τῆς γῆς ἀντιφράττεται πρὸς τὴν ὄψιν, ἐκλιπὼν δ´ ὑπὸ τῆς σελήνης·

Traduction française :

[931] (931a) et qu'il n'y a d'éclairé que la portion de surface que les rayons atteignent ? Car le cercle que le soleil décrit autour de la lune, et qui tantôt tombe sur la ligne de séparation de la partie visible d'avec celle qui ne l'est pas, tantôt s'élevant perpendiculairement au-dessus de cette planète qu'il coupe en deux parties égales, comme il en est coupé lui-même ; qui, par les différents rapports et les inclinaisons réciproques de la portion éclairée avec celle qui est dans les ténèbres, cause les diverses phases de la lune ; ce cercle, dis-je, démontre plus sensiblement que toute autre preuve, que sa clarté n'est pas l'effet de la réunion des deux lumières, mais du simple contact de celle du soleil, qui l'éclaire en tournant autour d'elle. «Mais outre qu'elle est elle-même éclairée, elle envoie (931b) aussi jusqu'à nous l'image de sa lumière, ce qui confirme encore ce que nous avons déjà dit de sa substance. Un corps dont les parties sont rares et déliées ne réfléchit pas les corps qui le frappent, et il n'est pas facile d'imaginer comment une lumière ou un feu pourrait en réfléchir un autre. La réflexion ne peut se faire que par un corps assez solide et assez dense pour renvoyer celui qui le frappe. L'air, par exemple, donne passage au soleil, il n'arrête ni ne repousse ses rayons ; au contraire, nous voyons que les bois, les pierres et les vêtements exposés au soleil produisent autour d'eux plusieurs réflexions de lumière. (931c) La terre n'est pas non plus éclairée jusqu'au fond, comme l'eau, ni dans sa totalité, comme l'air, deux substances qui donnent à la lumière un libre passage. Mais comme le cercle que le soleil décrit autour de la lune coupe cette planète en deux parties, de même un autre de ses cercles environne la terre et en éclaire une partie. tandis qu'il laisse l'autre dans l'obscurité ; et ce qui est éclairé dans ces deux planètes est un peu plus que la moitié d'une sphère. Maintenant permettez-moi d'employer, pour conclure, des proportions à la manière des géomètres. Si de trois corps qui sont frappés par la lumière du soleil, la terre, la lune et l'air, nous voyons la lune éclairée, non comme l'air, mais comme la terre, il faut nécessairement que ces deux planètes aient une même nature, puisqu'une même cause produit (931d) sur elles les mêmes effets. Toute l'assemblée applaudit fort à la démonstration de Lucius. «Vous avez, lui dis-je, conclu un beau raisonnement par une belle proportion, car il ne faut pas vous priver des éloges qui vous sont dus. — Eh bien ! reprit-il en riant, je veux en faire une seconde pour prouver que la lune a la plus grande analogie avec la terre, non seulement parce que ces deux planètes sont affectées de la même manière par une même cause, mais parce qu'elles produisent l'une et l'autre les mêmes effets. Vous m'accorderez sans doute que rien ne ressemble plus au coucher du soleil que son éclipse, surtout si vous vous souvenez de celle que cet astre souffrit, il y a peu de temps, qui nous laissa voir à l'heure de midi plusieurs étoiles en divers endroits du ciel, (931e) et pendant laquelle l'air n'eut pas plus de clarté que dans le crépuscule. Si vous ne voulez pas m'accorder mon assertion, notre ami Théon appellera contre vous en témoignage Mimnerme, Cydias, Archiloque, et avec eux Stésichore et Pindare, qui, dans les éclipses, se plaignent que l'univers a perdu sa plus brillante lumière ; qui disent que la nuit vient au milieu du jour, et que les rayons du soleil ont passé dans la route des ténèbres. A tous ces poètes il joindra Homère, qui dit que les visages des amants de Pénélope étaient environnés de ténèbres épaisses, et que le soleil, ne brillant plus au ciel pour eux, les plongeait dans une affreuse obscurité. Cela arrive naturellement, suivant ce poète, "Lorsqu'un des mois finit et que l'autre commence". (931f) Le reste du raisonnement me paraît aussi exact et aussi concluant que les démonstrations mathématiques; car la nuit est l'ombre de la terre, comme l'éclipse du soleil est l'ombre de la lune, qui fait que notre vue se replie sur elle-même. Quand le soleil se couche, il disparaît à nos yeux, parce que la terre se place entre cet astre et nous ; et lorsqu'il s'éclipse, il nous est dérobé par la lune.





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Dernière mise à jour : 24/01/2008