Texte grec :
[924] (924a) ὥσπερ οὗτοι τὴν ἐπὶ τὸ μέσον φορὰν εἰσάγουσιν.
ᾟ τί παράδοξον οὐκ ἔνεστιν; Οὐχὶ τὴν γῆν σφαῖραν εἶναι,
τηλικαῦτα βάθη καὶ ὕψη καὶ ἀνωμαλίας ἔχουσαν; Οὐκ ἀντίποδας οἰκεῖν ὥσπερ
θρῖπας ἢ γαλεώτας τραπέντα ἄνω τὰ κάτω τῇ γῇ προσισχομένους; Ἡμᾶς δ´
αὐτοὺς μὴ πρὸς ὀρθὰς βεβηκότας ἀλλὰ πλαγίους ἐπιμένειν ἀπονεύοντας, ὥσπερ
οἱ μεθύοντες; Οὐ μύδρους χιλιοταλάντους διὰ βάθους τῆς γῆς φερομένους,
ὅταν ἐξίκωνται πρὸς τὸ μέσον, ἵστασθαι μηδενὸς ἀπαντῶντος μηδ´
ὑπερείδοντος, εἰ δὲ ῥύμῃ κάτω φερόμενοι τὸ μέσον ὑπερβάλλοιεν, αὖθις ὀπίσω
στρέφεσθαι καὶ ἀνακάμπτειν ἀπ´ αὐτῶν; (924b) Οὐ τμήματα δοκῶν ἀποπρισθέντα
τῆς γῆς ἑκατέρωθεν μὴ φέρεσθαι κάτω διὰ παντός, ἀλλὰ προσπίπτοντα πρὸς τὴν
γῆν ἔξωθεν εἴσω διωθεῖσθαι καὶ ἀποκρύπτεσθαι περὶ τὸ μέσον; Οὐ ῥεῦμα
λάβρον ὕδατος κάτω φερόμενον εἰ πρὸς τὸ μέσον ἔλθοι σημεῖον, ὅπερ αὐτοὶ
λέγουσιν ἀσώματον, ἵστασθαι περικορυσσόμενον ἢ κύκλῳ περιπολεῖν,
ἄπαυστον αἰώραν καὶ ἀκατάπαυστον αἰωρούμενον; Οὐδὲ γὰρ ψευδῶς ἔνια τούτων
βιάσαιτο ἄν τις αὑτὸν εἰς τὸ δυνατὸν τῇ ἐπινοίᾳ καταστῆσαι. Τοῦτο γάρ ἐστι
τὰ ἄνω κάτω κἂν πάντα τραπέμπαλιν εἶναι, τῶν ἄχρι τοῦ μέσου κάτω τῶν δ´
ὑπὸ τὸ μέσον αὖ πάλιν ἄνω γινομένων· (924c) ὥστ´, εἴ τις συμπαθείᾳ τῆς γῆς
τὸ μέσον αὐτῆς ἔχων σταίη περὶ τὸν ὀμφαλόν, ἅμα καὶ τὴν κεφαλὴν ἄνω καὶ
τοὺς πόδας ἄνω ἔχειν τὸν αὐτόν· κἂν μὲν διασκάπτῃ τις τὸν ἐπέκεινα τόπον,
ἀνακύπτον αὐτοῦ τὸ - - - εἶναι καὶ κάτω ἄνωθεν ἕλκεσθαι τὸν ἀνασκαπτόμενον,
εἰ δὲ δὴ τούτῳ τις ἀντιβεβηκὼς νοοῖτο, τοὺς ἀμφοτέρων ἅμα πόδας ἄνω
γίνεσθαι καὶ λέγεσθαι.
Τοιούτων μέντοι καὶ τοσούτων παραδοξολογιῶν οὐ μὰ Δία πήραν, ἀλλὰ
θαυματοποιοῦ τινος ἀποσκευὴν καὶ πυλαίαν κατανωτισάμενοι καὶ παρέλκοντες
ἑτέρους φασὶ γελοιάζειν, (924d) ἄνω τὴν σελήνην γῆν οὖσαν ἐνιδρύοντας, οὐχ
ὅπου τὸ μέσον ἐστί. Καίτοι γ´ εἰ πᾶν σῶμα ἐμβριθὲς εἰς τὸ αὐτὸ συννεύει
καὶ πρὸς τὸ αὑτοῦ μέσον ἀντερείδει πᾶσι τοῖς μορίοις, οὐχ ὡς μέσον οὖσα
τοῦ παντὸς ἡ γῆ μᾶλλον ἢ ὡς ὅλον οἰκειώσεται μέρη αὐτῆς ὄντα τὰ βάρη· καὶ
τεκμήριον - - - ἔσται τῶν ῥεπόντων οὐ τῇ γῇ τῆς μεσότητος πρὸς τὸν κόσμον,
ἀλλὰ πρὸς τὴν γῆν κοινωνίας τινὸς καὶ συμφυΐας τοῖς ἀπωσμένοις αὐτῆς εἶτα
πάλιν καταφερομένοις. Ὡς γὰρ ὁ ἥλιος εἰς ἑαυτὸν ἐπιστρέφει τὰ μέρη ἐξ ὧν
συνέστηκε, καὶ ἡ γῆ τὸν λίθον ὥσπερ - - - προσήκοντα δέχεται καὶ φέρει
προσκείμενον· (924e) ὅθεν ἑνοῦται τῷ χρόνῳ καὶ συμφύεται πρὸς αὐτὴν τῶν
τοιούτων ἕκαστον. Εἰ δέ τι τυγχάνει σῶμα τῇ γῇ μὴ προσνενεμημένον ἀπ´
ἀρχῆς μηδ´ ἀπεσπασμένον, ἀλλά που καθ´ αὑτὸ σύστασιν ἔσχεν ἰδίαν καὶ
φύσιν, ὡς φαῖεν ἂν ἐκεῖνοι τὴν σελήνην, τί κωλύει χωρὶς εἶναι καὶ μένειν
περὶ αὑτό, τοῖς αὑτοῦ πεπιεσμένον μέρεσι καὶ συμπεπεδημένον; Οὔτε γὰρ ἡ γῆ
μέσον οὖσα δείκνυται τοῦ παντὸς ἥ τε πρὸς τὴν γῆν τῶν ἐνταῦθα συνέρεισις
καὶ σύστασις ὑφηγεῖται τὸν τρόπον, ᾧ μένειν τὰ ἐκεῖ συμπεσόντα πρὸς τὴν
σελήνην εἰκός ἐστιν. (924f) Ὁ δὲ πάντα τὰ γεώδη καὶ βαρέα συνελαύνων εἰς
μίαν χώραν καὶ μέρη ποιῶν ἑνὸς σώματος οὐχ ὁρῶ διὰ τί τοῖς κούφοις τὴν
αὐτὴν ἀνάγκην οὐκ ἀνταποδίδωσιν, ἀλλ´ ἐᾷ χωρὶς εἶναι συστάσεις πυρὸς
τοσαύτας καὶ οὐ πάντας εἰς ταὐτὸ συνάγων τοὺς ἀστέρας ἓν φῶς οἴεται δεῖν
καὶ σῶμα κοινὸν εἶναι τῶν ἀνωφερῶν καὶ φλογοειδῶν ἁπάντων.
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Traduction française :
[924] (924a) comme ceux-ci, par exemple, ont imaginé ce mouvement
autour du centre. Eh ! quelle sorte d'absurdité ne trouve-t-on pas dans ce
système? Ne disent-ils pas que la terre a la forme d'une sphère, quoique
nous y voyions tant de hauteurs, de profondeurs et d'inégalités (14)? Ne
soutiennent-ils pas qu'il y a des antipodes qui, la tête renversée, sont
attachés à la terre, comme des artisons ou des chats qui s'accrochent avec
leurs griffes? Ne veulent-ils pas que nous soyons nous-mêmes placés sur la
terre, non à plomb et à angles droits, mais penchés sur le côté comme des
gens ivres ? Ne prétendent-ils pas que des poids de mille talents qui
tomberaient dans le sein de la terre, arrivés au centre, s'y arrêteraient,
quand même ils ne rencontreraient aucun corps qui les retint ; ou que, si
la violence de leur chute leur faisait passer ce milieu, ils remonteraient
sur le champ, et viendraient se fixer à ce centre? (924b) N'assurent-ils
pas que les deux bouts d'une poutre qu'on aurait sciés de chaque côté de
la terre ne tendraient pas toujours vers le bas, mais que, tombant tous
deux par le dehors sur la terre, ils se rencontreraient au centre, et s'y
arrêteraient ? Ne supposent-ils pas qu'un torrent impétueux, qui, coulant
sous terre, arriverait jusqu'au centre, lequel, selon eux, n'est qu'un
point incorporel, y serait arrêté, et, tournant comme autour d'un pôle,
resterait perpétuellement suspendu? Opinions pour la plupart si absurdes
que l'imagination la plus facile n'en saurait admettre la possibilité.
C'est mettre en haut ce qui est en bas ; c'est tout bouleverser, et
vouloir que tout ce qui s'étend de la surface de la terre à son centre soit le
bas, et que tout ce qui est au-dessous soit le haut. Si donc il était possible
qu'un homme eût son nombril placé précisément au centre de la terre, il
aurait en même temps la tête et les pieds en haut ; (924c) il arriverait
tout à la fois que si l'on creusait au delà du centre, pour l'en retirer,
la partie de son corps qui occuperait le bas serait tirée en haut, et que
celle qui occuperait le haut serait tirée en bas ; et si l'on en imaginait
un second placé à l'opposite de celui-là, les pieds de l'un et de l'autre,
quoique opposés, seraient tout à la fois situés en haut.
Ainsi donc pendant qu'ils traînent après eux, je ne dis pas une simple
gibecière de joueur de gobelets, mais un plein sac de bateleurs, farci des
raisonnements les plus absurdes, ils accusent d'erreur ceux qui placent,
non au centre du monde, (924d) mais dans la région supérieure, la lune,
qui, selon eux-mêmes, n'est autre chose qu'une terre. En effet, si tous
les corps graves tendent vers un même lieu, et que de toutes leurs
parties, il se portent vers un centre commun, certainement ce ne sera pas
comme occupant le milieu de l'univers, mais comme faisant un tout, que la
terre s'appropriera les masses pesantes qui sont ses parties, et cette
réunion des corps graves autour d'elle prouvera, non qu'elle est le centre
du monde, mais que ces corps qui ont été arrachés de son globe, et qui s'y
portent de nouveau, ont avec elle une conformité de nature. Comme le
soleil change en sa substance toutes les parties dont il est composé, de
même la terre reçoit la pierre comme partie d'elle-même, (924e) en sorte
que par la suite des temps chacun de ces corps s'unit et s'incorpore avec
elle. S'il est par hasard quelque corps qui n'ait pas, dès l'origine,
appartenu à la terre, et qui n'en ait pas été séparé, mais qui ait eu à
part son existence et sa nature, comme ces philosophes pourraient le dire
de la lune, qui empêche qu'il ne subsiste séparément, composé et comme
lié de ses propres parties? Car ils ne démontrent pas que la terre soit le
centre de l'univers; et la réunion des corps graves qui sont sur la terre,
leur coalition avec elle, nous font concevoir comment les parties qui sont
réunies auprès de la lune peuvent y rester attachées. (924f) Mais celui
qui pousse et range dans un même lieu tous ces corps graves et terrestres,
qui en fait autant de parties d'un même corps, je ne vois pas pourquoi il
ne soumet pas les corps légers à la même nécessité, pourquoi il laisse
séparées les unes des autres tant de masses de feu, ne rassemble pas en un
même lieu toutes les étoiles, et enfin pourquoi il ne forme pas un seul
corps de toutes les substances enflammées qui s'élèvent dans la région
supérieure.
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