HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Que signifie le mot EI gravé sur la porte du temple de Delphes ?

διὸ



Texte grec :

[388] « Ἐπεὶ γάρ » ἔφην « εἰς τὸ ἄρτιον νενεμημένου (388a) παντὸς ἀριθμοῦ καὶ τὸ περιττὸν ἡ μὲν μονὰς ἀμφοτέρων ἐπίκοινός ἐστι τῇ δυνάμει (διὸ καὶ προστιθεμένη τὸν μὲν περιττὸν ἀριθμὸν ἄρτιον ποιεῖ τὸν δ´ ἄρτιον περιττόν), ἀρχὴν δὲ τοῦ μὲν ἀρτίου τὰ δύο τοῦ δὲ περιττοῦ τὰ τρία ποιοῦνται, τὰ δὲ πέντε γεννᾶται τούτων πρὸς ἀλλήλους μιγνυμένων, εἰκότως ἔσχηκε τιμὴν ὁ πρῶτος ἐκ πρώτων ἀποτελούμενος καὶ γάμος ἐπωνόμασται τῇ τοῦ ἀρτίου πρὸς τὸ θῆλυ περιττοῦ δ´ αὖ πρὸς τὸ ἄρρεν ὁμοιότητι· ταῖς γὰρ εἰς ἴσα τομαῖς τῶν ἀριθμῶν ὁ μὲν ἄρτιος πάντῃ διιστάμενος ὑπολείπει τινὰ δεκτικὴν ἀρχὴν οἷον ἐν ἑαυτῷ καὶ χώραν, ἐν δὲ τῷ περιττῷ τὸ αὐτὸ (388b) παθόντι μέσον ἀεὶ περίεστι τῆς νεμήσεως μόριον· ᾗ καὶ γονιμώτερός ἐστι τοῦ ἑτέρου καὶ μιγνύμενος ἀεὶ κρατεῖ κρατεῖται δ´ οὐδέποτε· γίγνεται γὰρ ἐξ ἀμφοῖν κατ´ οὐδεμίαν μῖξιν ἄρτιος ἀλλὰ κατὰ πάσας περιττός. Ἔτι δὲ μᾶλλον αὐτὸς ἐπιβάλλων αὑτῷ. Καὶ συντιθέμενος δείκνυσι τὴν διαφορὰν ἑκάτερος· ἄρτιος μὲν γὰρ οὐδεὶς ἀρτίῳ συνελθὼν περισσὸν παρέσχεν οὐδ´ ἐξέβη τὸ οἰκεῖον ὑπ´ ἀσθενείας ἄγονος ὢν ἑτέρου καὶ ἀτελής· περισσοὶ δὲ μιγνύμενοι περισσοῖς ἀρτίους πολλοὺς διὰ τὸ πάντῃ γόνιμον ἀποτελοῦσι. Τὰς δ´ ἄλλας οὐκ ἄν τις ἐν καιρῷ νῦν (388c) ἐπεξίοι δυνάμεις καὶ διαφορὰς τῶν ἀριθμῶν. Ὡς οὖν ἄρρενός τε τοῦ πρώτου καὶ θήλεος ὁμιλίᾳ τὰ πέντε γιγνόμενα γάμον οἱ Πυθαγόρειοι προσεῖπον. Ἔστι δ´ ᾗ καὶ φύσις λέλεκται τῷ περὶ αὑτὸν πολλαπλασιασμῷ πάλιν εἰς ἑαυτὸν περαίνων. Ὡς γὰρ ἡ φύσις λαβοῦσα πυρὸν ἐν σπέρματι † καὶ χθαμένη πολλὰ μὲν ἐν μέσῳ φύει σχήματα καὶ εἴδη, δι´ ὧν ἐπὶ τέλος ἐξάγει τὸ ἔργον, ἐπὶ πᾶσι δὲ πυρὸν ἀνέδειξεν ἀποδοῦσα τὴν ἀρχὴν ἐν τῷ τέλει τοῦ παντός, οὕτω τῶν λοιπῶν ἀριθμῶν, ὅταν αὑτοὺς πολλαπλασιάσωσιν, εἰς ἑτέρους τελευτώντων τῇ αὐξήσει μόνος (388d) ὁ τῶν πέντε καὶ ἓξ γενόμενος τοσαυτάκις αὑτοὺς ἀναφέρουσι καὶ ἀνασῴζουσιν. Ἑξάκις γὰρ τὰ ἓξ τριακονταέξ, καὶ πεντάκις τὰ πέντε εἰκοσιπέντε γίγνεται. Καὶ πάλιν ὁ μὲν τῶν ἓξ ἅπαξ τοῦτο ποιεῖ καὶ μοναχῶς αὐτὸς ἐφ´ ἑαυτοῦ τετράγωνος γιγνόμενος· τῇ δὲ πεμπάδι καὶ τοῦτο μὲν συμβέβηκε κατὰ πολλαπλασιασμόν, ἰδίως δὲ τὸ κατὰ σύνθεσιν ἢ ἑαυτὴν ἢ τὴν δεκάδα ποιεῖν παρὰ μέρος ἐπιβάλλουσαν αὑτῇ, καὶ τοῦτο γίγνεσθαι μέχρι παντός, ἀπομιμουμένου τοῦ ἀριθμοῦ τὴν τὰ ὅλα διακοσμοῦσαν ἀρχήν. Ὡς γὰρ ἐκείνην ὑπαλλάττουσαν ἐκ μὲν ἑαυτῆς τὸν κόσμον ἐκ δὲ τοῦ κόσμου πάλιν ἑαυτὴν ἀποτελεῖν « πυρός τε ἀνταμοιβὴν τὰ πάντα » φησὶν ὁ Ἡράκλειτος (388e) « καὶ πῦρ ἁπάντων, ὅκωσπερ χρυσοῦ χρήματα καὶ χρημάτων χρυσός, » οὕτως ἡ τῆς πεμπάδος πρὸς ἑαυτὴν σύνοδος οὐδὲν οὔτ´ ἀτελὲς οὔτ´ ἀλλότριον γεννᾶν πέφυκεν, ἀλλ´ ὡρισμένας ἔχει μεταβολάς· ἢ γὰρ αὑτὴν ἢ τὴν δεκάδα γεννᾷ, τουτέστιν ἢ τὸ οἰκεῖον ἢ τὸ τέλειον. Ἐὰν οὖν ἔρηταί τις, τί ταῦτα πρὸς τὸν Ἀπόλλωνα, φήσομεν οὐχὶ μόνον, ἀλλὰ καὶ πρὸς τὸν Διόνυσον, ᾧ τῶν Δελφῶν οὐδὲν ἧττον ἢ τῷ Ἀπόλλωνι μέτεστιν. Ἀκούομεν οὖν τῶν θεολόγων τὰ μὲν ἐν ποιήμασι τὰ δ´ ἄνευ μέτρου λεγόντων (388f) καὶ ὑμνούντων, ὡς ἄφθαρτος ὁ θεὸς καὶ ἀίδιος πεφυκώς, ὑπὸ δή τινος εἱμαρμένης γνώμης καὶ λόγου μεταβολαῖς ἑαυτοῦ χρώμενος ἄλλοτε μὲν εἰς πῦρ ἀνῆψε τὴν φύσιν πάντα ὁμοιώσας πᾶσιν, ἄλλοτε δὲ παντοδαπὸς ἔν τε μορφαῖς καὶ ἐν πάθεσι καὶ δυνάμεσι διαφόροις γιγνόμενος, ὡς γίγνεται νῦν, κόσμος ὀνομάζεται {δὲ} τῷ γνωριμωτάτῳ τῶν ὀνομάτων. Κρυπτόμενοι δὲ τοὺς πολλοὺς οἱ σοφώτεροι τὴν μὲν εἰς πῦρ μεταβολὴν Ἀπόλλωνά τε τῇ μονώσει Φοῖβόν

Traduction française :

[388] (388a) Le nombre se divise en pair et impair ; l'unité leur est commune, elle sert à l'un et à l'autre : si on l'ajoute au pair, elle le rend impair ; si on l'ajoute à l'impair, elle le rend pair. Deux est le premier fondement du nombre pair, trois celui de l'impair. Cinq est un nombre distingué, parce qu'il est composé des deux premiers ; il est appelé mariage, à cause du rapport du nombre pair avec la femelle, et de celui de l'impair avec le mâle. Lorsqu'on divise les nombres en parties égales, le pair laisse entre les deux membres entièrement égaux de sa division un espace vide, et comme une sorte de récipient. Après la division de l'impair, (388b) il reste un nombre milieu, principe de multiplication ; aussi est-il plus fécond que le nombre pair. Quand il lui est uni, il conserve toutes ses propriétés, et il ne peut jamais les perdre. Cela est si vrai, que le pair joint à l'impair, au lieu de produire le pair, ne produit jamais que l'impair. La combinaison de ces deux nombres en fait connaître la différence. Le pair joint au pair ne produit jamais l'impair. Sa propriété est invariable ; il n'a pas la puissance de produire un nombre différent ; au lieu que les impairs sont toujours féconds et produisent des nombres pairs quand ils sont joints à des impairs. Les circonstances ne me permettent pas de parler ici (388c) des autres propriétés et différences des nombres. J'ai déjà dit que la ressemblance du premier nombre pair avec la femme, et du premier impair avec l'homme, avait fait donner au nombre cinq, par les disciples de Pythagore, le nom de mariage. On lui donne aussi le nom de nature, parce qu'en le multipliant par lui-même, on a pour dernier terme un nombre cinq. Comme la nature qui reçoit du froment pour semence, après l'avoir multiplié et lui avoir fait subir plusieurs transformations nécessaires à la perfection de son œuvre, le ramène enfin à sa première substance et reproduit du froment, de même tandis que les autres nombres, multipliés par eux-mêmes, donnent dans leur multiplication des nombres différents, (388d) les nombres cinq et six sont les seuls dont les carrés se terminent au nombre de leur racine; car le carré de six est trente-six comme celui de cinq est vingt-cinq, avec cette différence cependant que le nombre six n'a la propriété de se reproduire dans son carré qu'une seule fois et d'une seule manière ; au lieu que le nombre cinq, outre la propriété de se reproduire lui-même par la multiplication, a de plus cette faculté particulière, que doublé, ou il produit une dizaine, ou il se reproduit lui-même alternativement, et ainsi de suite jusqu'à l'infini, en quoi il est l'image de cette cause éternelle qui régit l'univers. En effet, comme cette cause, toujours subsistante, produit le monde, et que par le monde elle se perfectionne elle-même, car, dit Héraclite, (388e) toutes les substances se changent en feu, et le feu en toutes les autres substances (comme d'un lingot d'or on fait de la monnaie, et de la monnaie un lingot d'or); ainsi le nombre cinq joint avec lui-même ne peut rien produire d'imparfait ou d'hétérogène, et ses changements sont tellement déterminés, qu'il ne peut que se reproduire lui-même, ou une dizaine, c'est-à-dire un nombre de son espèce, ou un nombre parfait. Maintenant, si quelqu'un me demande quel rapport tout cela peut avoir avec Apollon, je répondrai que ce dieu n'est pas le seul à qui on puisse l'appliquer, et que cela convient également à Bacchus, qui n'a pas moins de droit qu'Apollon sur l'oracle de Delphes. J'ai entendu des théologiens prononcer dans leurs discours, (388f) ou chanter dans leurs vers, que Dieu, incorruptible et éternel de sa nature, subit, par la loi d'une destinée et d'une raison nécessaires, différentes transformations. Tantôt il change tout en feu et assimile entre elles toutes les substances ; tantôt il prend toutes sortes de formes avec des affections contraires et un assujettissement à des habitudes différentes ; et voilà ce qui constitue ce que nous appelons communément le monde. Les philosophes, qui voulaient cacher au vulgaire cette doctrine, ont appelé le changement du principe universel en feu, APOLLON, pour exprimer son unité, et PHÉBUS,





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Dernière mise à jour : 14/11/2007