Texte grec :
[384] ΠΕΡΙ ΤΟΥ ΕΙ ΤΟΥ ΕΝ ΔΕΛΦΟΙΣ.
(384d) Στιχιδίοις τισὶν οὐ φαύλως ἔχουσιν, ὦ φίλε Σαραπίων, ἐνέτυχον
πρῴην, ἃ Δικαίαρχος Εὐριπίδην οἴεται πρὸς Ἀρχέλαον εἰπεῖν·
«οὐ βούλομαι πλουτοῦντι δωρεῖσθαι πένης,
μή μ´ ἄφρονα κρίνῃς ἢ διδοὺς αἰτεῖν δοκῶ.»
Χαρίζεται μὲν γὰρ οὐδὲν ὁ διδοὺς ἀπ´ ὀλίγων μικρὰ τοῖς πολλὰ κεκτημένοις,
ἀπιστούμενος δ´ ἀντὶ μηδενὸς διδόναι κακοηθείας καὶ ἀνελευθερίας
προσλαμβάνει δόξαν. Ὅρα δ´ (384e) ὅσον ἐλευθεριότητι καὶ κάλλει τὰ
χρηματικὰ δῶρα λείπεται τῶν ἀπὸ λόγου καὶ σοφίας, ἃ καὶ διδόναι καλόν
ἐστι καὶ διδόντας ἀνταιτεῖν ὅμοια παρὰ τῶν λαμβανόντων. Ἐγὼ γοῦν πρὸς σὲ
καὶ διὰ σοῦ τοῖς αὐτόθι φίλοις τῶν Πυθικῶν λόγων ἐνίους ὥσπερ ἀπαρχὰς
ἀποστέλλων ὁμολογῶ προσδοκᾶν ἑτέρους καὶ πλείονας καὶ βελτίονας παρ´ ὑμῶν,
ἅτε δὴ καὶ πόλει χρωμένων μεγάλῃ καὶ σχολῆς μᾶλλον ἐν βιβλίοις πολλοῖς καὶ
παντοδαπαῖς διατριβαῖς εὐπορούντων. Ὁ δ´ οὖν φίλος Ἀπόλλων ἔοικε τὰς μὲν
περὶ τὸν βίον ἀπορίας ἰᾶσθαι καὶ διαλύειν θεμιστεύων τοῖς χρωμένοις,
(384f) τὰς δὲ περὶ τὸν λόγον αὐτὸς ἐνιέναι καὶ προβάλλειν τῷ φύσει
φιλοσόφῳ τῆς ψυχῆς ὄρεξιν ἐμποιῶν ἀγωγὸν ἐπὶ τὴν ἀλήθειαν, ὡς ἄλλοις τε
πολλοῖς δῆλόν ἐστι καὶ τῇ {περὶ} τοῦ εἶ καθιερώσει. Τοῦτο γὰρ εἰκὸς οὐ
κατὰ τύχην οὐδ´ οἷον ἀπὸ κλήρου τῶν γραμμάτων μόνον ἐν προεδρίᾳ
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Traduction française :
[384] QUE SIGNIFIE LE MOT EI GRAVÉ
SUR LA PORTE DU TEMPLE DE DELPHES.
(384d) Je lus dernièrement, mon cher Sérapion, des vers qui n'étaient
pas sans agrément, que Dicéarque croit être du poète Euripide, qui
les adressait à Archélaüs. Les voici :
"Quand au riche le pauvre donne,
L'avarice conduit son cur;
Ce don produit l'espoir flatteur
D'un plus grand qu'il ambitionne".
Le pauvre qui donne au riche ne mérite pas sa reconnaissance, parce que
ses dons ne sont pas désintéressés, et que la ruse et l'avarice les
présentent. (384e) Il n'en est pas de même des dons que font la sagesse et
la science ; ils sont bien supérieurs à ceux de la richesse : on les fait
avec plaisir, et on en demande sans honte ni juste retour. Je vous envoie
donc, et par rapport à vous, aux amis avec qui vous vivez, une
dissertation sur l'inscription du temple de Delphes, comme les prémices de
mon travail; et je vous avoue que cet ouvrage m'en fait espérer de
votre part de meilleurs et de plus nombreux. Votre séjour dans une plus
grande ville, votre loisir, la ressource de beaucoup de livres, le
commerce avec les savants dont vous y jouissez, vous procurent des
avantages que je n'ai pas. Il est vrai qu'Apollon nous éclaire par
ses oracles, et fixe nos incertitudes sur les divers événements de la vie ;
(384f) mais il abandonne à la sagacité de notre esprit les discussions
philosophiques, en nous inspirant un grand desir de connaître la vérité.
Nous en avons beaucoup d'exemples; mais je ne citerai que celui de
l'inscription EI, de la porte de son temple. Il n'est pas vraisemblable que
le sort ou des lettres jetées au hasard, aient placé cette inscription
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