HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Que signifie le mot EI gravé sur la porte du temple de Delphes ?

ἀνταμοιβὴν



Texte grec :

[386] τὸ δὲ (386a) χαλκοῦν Ἀθηναίων· τὸ δὲ πρῶτον καὶ παλαιότατον τῇ δ´ οὐσίᾳ ξύλινον ἔτι νῦν τῶν σοφῶν καλοῦσιν, ὡς οὐχ ἑνὸς ἀλλὰ κοινὸν ἀνάθημα πάντων γενόμενον. » Ὁ μὲν οὖν Ἀμμώνιος ἡσυχῆ διεμειδίασεν, ὑπονοήσας ἰδίᾳ τὸν Λαμπρίαν δόξῃ κεχρῆσθαι, πλάττεσθαι δ´ ἱστορίαν καὶ ἀκοὴν ἑτέρων πρὸς τὸ ἀνυπεύθυνον· ἕτερος δέ τις ἔφη τῶν παρόντων, ὡς ὅμοια ταῦτ´ ἐστὶν οἷς πρῴην ὁ Χαλδαῖος ἐφλυάρει ξένος, ἑπτὰ μὲν εἶναι τὰ φωνὴν ἰδίαν ἀφιέντα τῶν γραμμάτων, ἑπτὰ δὲ τοὺς κίνησιν αὐτοτελῆ καὶ ἀσύνδετον ἐν οὐρανῷ κινουμένους ἀστέρας· εἶναι δὲ τῇ (386b) τάξει δεύτερον τό τ´ εἶ τῶν φωνηέντων ἀπ´ ἀρχῆς καὶ τὸν ἥλιον ἀπὸ σελήνης τῶν πλανήτων· ἡλίῳ δ´ Ἀπόλλωνα τὸν αὐτὸν ὡς ἔπος εἰπεῖν πάντας Ἕλληνας νομίζειν. « Ἀλλὰ ταυτὶ μέν » ἔφη « παντάπασιν ἐκ πίνακος καὶ πυλαίας. » Ὁ δὲ Λαμπρίας ἔλαθεν, ὡς ἔοικε, τοὺς ἀφ´ ἱεροῦ κινήσας ἐπὶ τὸν αὑτοῦ λόγον. Ἃ μὲν γὰρ ἐκεῖνος εἶπεν, οὐδεὶς ἐγίγνωσκε Δελφῶν· τὴν δὲ κοινὴν καὶ περιηγητικὴν δόξαν εἰς τὸ μέσον προῆγον, οὔτε τὴν ὄψιν ἀξιοῦντες οὔτε τὸν φθόγγον ἀλλὰ τοὔνομα μόνον τοῦ γράμματος ἔχειν τι σύμβολον. « Ἔστι γάρ » ὡς ὑπολαμβάνουσι Δελφοὶ καὶ τότε προηγορῶν ἔλεγε Νίκανδρος ὁ ἱερεύς « σχῆμα καὶ μορφὴ τῆς πρὸς τὸν θεὸν ἐντεύξεως καὶ τάξιν ἡγεμονικὴν (386c) ἐν τοῖς ἐρωτήμασιν ἔχει τῶν χρωμένων ἑκάστοτε διαπυνθανομένων, εἰ νικήσουσιν, εἰ γαμήσουσιν, εἰ συμφέρει πλεῖν, εἰ γεωργεῖν, εἰ ἀποδημεῖν. Τοῖς δὲ διαλεκτικοῖς χαίρειν ἔλεγε σοφὸς ὢν ὁ θεὸς οὐδὲν οἰομένοις ἐκ τοῦ « εἰ » μορίου καὶ τοῦ μετ´ αὐτοῦ ταχθέντος ἀξιώματος πρᾶγμα γίγνεσθαι, πάσας τὰς ἐρωτήσεις ὑποτεταγμένας τούτῳ καὶ νοῶν ὡς πράγματα καὶ προσιέμενος. Ἐπεὶ δ´ ἴδιον τὸ ἐρωτᾶν ὡς μάντιν ἐστὶν ἡμῖν καὶ τὸ εὔχεσθαι κοινὸν ὡς πρὸς θεὸν, οὐχ ἧττον οἴονται τῆς (386d) πευστικῆς τὴν εὐκτικὴν τὸ γράμμα περιέχειν δύναμιν· « εἰ γάρ » {ὤφελον} φησὶν ἕκαστος τῶν εὐχομένων. Καὶ Ἀρχίλοχος « Εἰ γὰρ ὣς ἐμοὶ γένοιτο χεῖρα Νεοβούλης θιγεῖν. » Καὶ τοῦ « εἴθε » τὴν δευτέραν συλλαβὴν - - - παρέλκεσθαί φασιν, οἷον τὸ Σώφρονος « Ἄλλα τέκνων θην δευμένα· » καὶ τὸ Ὁμηρικόν « Ὣς θην καὶ σὸν ἐγὼ λύσω μένος· » ἐν δὲ τῷ « Εἰ » τὸ εὐκτικὸν {καὶ} ἀποχρώντως δηλοῦσθαι. » Ταῦτα τοῦ Νικάνδρου διελθόντος, οἶσθα γὰρ δὴ Θέωνα τὸν ἑταῖρον, ἤρετο τὸν Ἀμμώνιον, εἰ διαλεκτικῇ παρρησίας μέτεστιν οὕτω περιυβρισμένῃ καὶ κακῶς ἀκηκουίᾳ· τοῦ δ´ Ἀμμωνίου λέγειν παρακελευομένου καὶ βοηθεῖν (386e) « ἀλλ´ ὅτι μέν » ἔφη « διαλεκτικώτατος ὁ θεός ἐστιν, οἱ πολλοὶ τῶν χρησμῶν δηλοῦσιν· τοῦ γὰρ αὐτοῦ δήπουθέν ἐστι καὶ λύειν καὶ ποιεῖν ἀμφιβολίας. Ἔτι δ´, ὥσπερ Πλάτων ἔλεγε χρησμοῦ δοθέντος ὅπως τὸν ἐν Δήλῳ βωμὸν διπλασιάσωσιν, ὃ τῆς ἄκρας ἕξεως περὶ γεωμετρίαν ἔργον ἐστίν, οὐ τοῦτο προστάττειν τὸν θεὸν ἀλλὰ γεωμετρεῖν διακελεύεσθαι τοῖς Ἕλλησιν, οὕτως ἄρα χρησμοὺς ἀμφιβόλους ἐκφέρων ὁ θεὸς αὔξει καὶ συνίστησι διαλεκτικὴν ὡς ἀναγκαίαν τοῖς μέλλουσιν ὀρθῶς αὐτοῦ συνήσειν. Ἐν δὲ διαλεκτικῇ δήπου μεγίστην ἔχει δύναμιν ὁ (386f) συναπτικὸς οὑτοσὶ σύνδεσμος, ἅτε δὴ τὸ λογικώτατον σχηματίζων ἀξίωμα· πῶς γὰρ οὐ τοιοῦτο τὸ συνημμένον, εἴ γε τῆς μὲν ὑπάρξεως τῶν πραγμάτων ἔχει καὶ τὰ θηρία γνῶσιν, ἀκολούθου δὲ θεωρίαν καὶ κρίσιν ἀνθρώπῳ μόνῳ παραδέδωκεν ἡ φύσις; ὅτι μὲν γάρ « ἡμέρα » καὶ « φῶς » ἔστιν,

Traduction française :

[386] (386a) qui est d'airain, est celui des Athéniens; et le plus ancien de tous, qui est en bois, s'appelle encore aujourd'hui l'EI des sages, comme dédié non par un seul d'entre eux, mais par tous les cinq ensemble. » Cette explication fit sourire Ammonius. Il soupçonna que Lamprias avait exposé son opinion particulière, et que ne voulant pas en être responsable il inventait une histoire qu'il disait avoir entendu raconter à d'autres. Un des assistants dit alors que ce récit ressemblait assez à une explication plaisante qu'un Chaldéen en avait donnée depuis peu. Il prétendait que, comme il y a sept voyelles dans l'alphabet, il y a aussi dans le ciel sept planètes, qui ont un mouvement propre, distingué du mouvement général de l'univers; (386b) que l'E a été de tout temps la seconde des voyelles, comme le soleil est, après la lune, la seconde planète. « Or, tous les Grecs s'accordent à reconnaître Apollon dans le soleil. Mais ces choses sont absolument du tableau et pour la populace. Au reste, Lamprias ne s'est pas aperçu qu'il soulevait contre son opinion tous les ministres du temple ; car personne ne sait ici l'histoire qu'il vient de raconter. » Mais les prêtres donnent de cette inscription une interprétation connue de tout le monde. Ils disent que ce n'est ni la forme ni le son de cette lettre, mais sa signification qui renferme quelque chose de symbolique. Elle est, selon l'opinion commune des Delphiens (et le prêtre Nicandre lui-même qui était présent, le confirma), un terme de formule dont on se sert pour consulter le dieu. (386c) « C'est, dit-il, le premier mot de toutes les questions qu'on fait à l'oracle, à qui l'un vient demander s'il remportera la victoire; l'autre, s'il se remariera; un troisième, s'il fera bien de s'embarquer ; celui-ci, s'il doit s'appliquer à l'agriculture ; celui-là, s'il doit voyager. Le sage Apollon reçoit toutes ces demandes, en dépit des dialecticiens, qui prétendent que cette conjonction "Si", et la proposition qui la suit, ne présentent aucun sens. Nous interrogeons Apollon comme prophète ; tout le monde l'invoque comme dieu. (386d) Sous ces deux rapports, le mot Ei ou Si, n'annonce pas moins un désir qu'une question. Nous disons tous les jours: Si telle chose m'arrivait. Ah ! disait Archiloque, "De ma Néobulé, si je touchais la main!" Dans le mot "eithé", qui exprime aussi le désir, la seconde syllabe n'a point de signification, aussi bien que la syllabe "then", dans ce vers de Sophron : "Que ne puis-je avoir des enfants ! et dans celui-ci d'Homère : Ainsi je réduirai ta force et ton courage. Mais le mot Si tout seul énonce suffisamment le desir." Quand Nicandre eut fini, Théon, mon ami, qui, je crois, vous est connu, demanda à Ammonius si l'on laissait à la dialectique, si vivement insultée, la liberté de se défendre. Ammonius lui dit qu'il pouvait parler, et la venger. (386e) « La plupart des oracles d'Apollon, dit-il, prouvent combien ce dieu est versé dans la dialectique. Il sait également et proposer des énigmes, et les expliquer. Ainsi l'oracle par lequel il ordonnait de faire un carré double de celui de l'autel de Délos (ce qui est une opération de la plus haute géométrie), ne regardait pas proprement cet autel, suivant Platon, mais était un ordre donné aux Grecs de s'appliquer à la géométrie. Ce dieu donc, en prononçant des réponses ambiguës, recommande par là l'étude de la dialectique, comme nécessaire à ceux qui voudront bien saisir le sens de ses oracles. Or, dans la dialectique, la conjonction "SI" a la plus grande force (386f) , puisqu'elle sert à énoncer un raisonnement dont l'esprit humain est seul capable. Il est vrai que les brutes ont certaines connaissances des choses ; mais la nature n'a donné qu'à l'homme seul la faculté de réfléchir et de tirer une conséquence.





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Dernière mise à jour : 14/11/2007