HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Le démon de Socrate

θρηνοῦσαι



Texte grec :

[18] Ὑπολαβὼν δ´ ὁ Θεόκριτος καὶ κατασχὼν τὸν Χάρωνα βουλόμενον εἰπεῖν τι πρὸς τὸν Ἱπποσθενείδαν ‘ἀλλ´ ἔμοιγ´’ εἶπεν ‘ἀπ´ οὐδενὸς οὕτως οὐδέποτε θαρρῆσαι πρὸς τὴν πρᾶξιν, ὦ Ἱπποσθενείδα, παρέστη, καίπερ ἱεροῖς ἀεὶ χρησαμένῳ καλοῖς ὑπὲρ τῶν φυγάδων, ὡς ἀπὸ τῆς ὄψεως ταύτης· εἴ γε φῶς μὲν πολὺ καὶ λαμπρὸν ἐν τῇ πόλει λέγεις ἐξ οἰκίας φίλης ἀνασχεῖν, καπνῷ δὲ συμμελανθῆναι τὸ τῶν πολεμίων οἰκητήριον οὐδὲν οὐδέποτε δακρύων καὶ ταραχῆς φέροντι κρεῖττον, ἀσήμους δὲ φωνὰς ἐκφέρεσθαι παρ´ ἡμῶν, ὥστε κἄν (εἰ) τις ἐπιχειρῇ κατηγορεῖν, περιφώνησιν ἀσαφῆ καὶ τυφλὴν ὑπόνοιαν ἡ πρᾶξις λαβοῦσα μόνον ἅμα καὶ φανήσεται καὶ κρατήσει. δυσιερεῖν δέ γε θύοντας εἰκός· ἡ γὰρ ἀρχὴ καὶ τὸ ἱερεῖον οὐ δημόσιον ἀλλὰ τῶν κρατούντων ἐστίν.’ ἔτι δὲ τοῦ Θεοκρίτου λέγοντος λέγω πρὸς τὸν Ἱπποσθενείδαν ‘τίνα πρὸς τοὺς ἄνδρας ἐξαπέστειλας; εἰ γὰρ οὐ πολὺ προείληφας, διωξόμεθα.’ καὶ ὁ Ἱπποσθενείδας ‘οὐκ οἶδ´,’ εἶπεν ‘ὦ Καφισία (δεῖ γὰρ ὑμῖν τἀληθῆ λέγειν), εἰ καταλάβοις ἂν τὸν ἄνθρωπον ἵππῳ χρώμενον τῶν ἐν Θήβαις κρατίστῳ· γνώριμος δ´ ὑμῖν ὁ ἄνθρωπός ἐστι τῶν Μέλωνος ἁρματηλατῶν ἐπιστάτης καὶ διὰ Μέλωνα τὴν πρᾶξιν ἀπ´ ἀρχῆς συνειδώς.’ κἀγὼ κατιδὼν τὸν ἄνθρωπον ‘ἆρ´ οὐ Χλίδωνα λέγεις,’ εἶπον ‘ὦ Ἱπποσθενείδα, τὸν κέλητι τὰ Ἡράκλε ια νικῶντα πέρυσιν;’ ‘ἐκεῖνον μὲν οὖν αὐτόν’ ἔφησε. ‘καὶ τίς οὗτος’ ἔφην ‘ἐστὶν ὁ πρὸς ταῖς αὐλείοις θύραις ἐφεστὼς πάλαι καὶ προσβλέπων ἡμῖν;’ ἐπιστρέψας οὖν ὁ Ἱπποσθενείδας ‘Χλίδων’ ἔφη ‘νὴ τὸν Ἡρακλέα· φεῦ, μή τι χαλεπώτερον συμβέβηκε;’ κἀκεῖνος, ὡς εἶδεν ἡμᾶς προσέχοντας αὐτῷ, ἀπὸ τῆς θύρας ἡσυχῆ προσῆγε. τοῦ δ´ Ἱπποσθενείδου νεύσαντος αὐτῷ καὶ λέγειν κελεύσαντος εἰς ἅπαντας - - - ‘οἶδ´’ ἔφη ‘τοὺς ἄνδρας ἀκριβῶς, Ἱπποσθενείδα, καί σε μήτε κατ´ οἶκον εὑρὼν μήτ´ ἐπ´ ἀγορᾶς δεῦρο πρὸς τούτους ἐτεκμαιρόμην ἥκειν καὶ συνέτεινον εὐθύς, ἵνα μηδὲν ἀγνοῆτε τῶν γεγονότων. ὡς γὰρ ἐκέλευσας τάχει παντὶ χρησάμενον ἐπὶ τοῦ ὄρους ἀπαντῆσαι τοῖς ἀνδράσιν, εἰσῆλθον οἴκαδε ληψόμενος τὸν ἵππον, αἰτοῦντι δέ μοι τὸν χαλινὸν οὐκ εἶχεν ἡ γυνὴ δοῦναι, ἀλλὰ διέτριβεν ἐν τῷ ταμιείῳ πολὺν χρόνον ὡς ζητοῦσα καὶ σκευωρουμένη τὰ ἔνδον· ἱκανῶς δ´ ἀπολαύσασά μου τέλος ὡμολόγησε κεχρηκέναι τῷ γείτονι τὸν χαλινὸν ἑσπέρας αἰτησαμένης αὐτοῦ τῆς γυναικός. ἀγανακτοῦντος δ´ ἐμοῦ καὶ κακῶς αὐτὴν λέγοντος τρέπεται πρὸς δυσφημίας ἀποτροπαίους ἐπαρωμένη κακὰς μὲν ὁδοὺς (588) κακὰς δ´ ἐπανόδους· | ἃ νὴ Δία πάντα τρέψειαν εἰς αὐτὴν ἐκείνην οἱ θεοί. τέλος δὲ μέχρι πληγῶν προαχθεὶς ὑπ´ ὀργῆς, εἶτ´ ὄχλου γειτόνων καὶ γυναικῶν συνδραμόντος αἴσχιστα ποιήσας καὶ παθὼν μόλις ἀφῖγμαι πρὸς ὑμᾶς, ὅπως ἄλλον ἐκπέμπητε πρὸς τοὺς ἄνδρας, ὡς ἐμοῦ παντάπασιν ἐκστατικῶς ἐν τῷ παρόντι καὶ κακῶς ἔχοντος.’

Traduction française :

[18] Théocritos intervint, et retenant Charon qui voulait dire quelque chose à Hipposthénidas : «Eh bien, moi, j'ai toujours obtenu des sacrifices favorables aux bannis, mais jamais rien, Hipposthénidas, ne m'a encouragé à agir autant que cette vision ; si vraiment tu dis qu'une grande et brillante lumière a monté d'une maison amie dans la cité, que la demeure de nos ennemis s'est noircie de cette fumée qui n'apporte jamais rien de mieux que larmes et confusion, alors que de chez nous il sortait des sons indistincts, cela veut dire que si on tente de la dénoncer, notre entreprise, signalée seulement par des bruits incertains et des soupçons aveugles, n'apparaîtra au grand jour que pour triompher. Que les sacrifices aient été de mauvais augure, c'est normal : l'autorité et le sacerdoce sont aux mains des tyrans et ne concernent pas le peuple.» Théocritos parlait encore, quand je dis à Hipposthénidas : «Qui as-tu dépêché à nos gens ? Car si ton émissaire n'a pas trop d'avance, nous nous mettrons à sa poursuite.» Hipposthénidas répondit : «A vrai dire, Caphisias, je ne sais si tu pourrais rattraper cet homme, qui a le cheval le meilleur de Thèbes; vous le connaissez : il est chef des cochers de Mélon, et, par Mélon, au courant du coup depuis l'origine.» A ce moment, j'aperçus l'homme, et je dis : «Ne veux-tu pas, Hipposthénidas, parler de Chlidon, celui qui, l'an dernier, a gagné les jeux héracléens avec son alezan ?» «Oui, de lui-même», répondit-il. «Et qui est, repris-je, celui qui se tient depuis un instant à la porte de la cour à nous considérer?» Il se retourna : «C'est Chlidon, dit-il, par Héraclès -. Ah ! serait-il arrivé quelque malheur ?» Chlidon, voyant que nous l'avions remarqué, quitta la porte et s'avança sans hâte, Hipposthénidas lui fit signe et l'invita à parler devant tous. «Je les connais bien, dit-il, Hipposthénidas, et comme je ne te trouvais pas chez toi ni sur la place, j'ai deviné que tu étais venu ici les rejoindre, et me suis dépêché pour que vous n'ignoriez rien de ce qui s'est passé. Quand tu m'as ordonné de faire toute diligence pour aller au-devant de nos gens dans la montagne, je suis rentré chez moi pour prendre mon cheval; mais comme je demandais la bride, ma femme ne put me la donner ; elle se mit à s'attarder longtemps dans la remise, faisant semblant de chercher et d'inspecter ce qui s'y trouvait ; quand elle se fut suffisamment jouée de moi, elle finit par m'avouer qu'elle avait, ce même soir, prêté la bride au voisin à la demande de sa femme. Je m'emportai, je l'injuriai ; elle se lance dans des malédictions de fâcheux augure, me souhaite mauvaise route et mauvais retour ; que les dieux, par Zeus, fassent retomber tout cela sur elle. A la fin, exaspéré, je lui tombe dessus ; des voisins et des femmes s'attroupent, et, après échange de horions, je suis arrivé à grand peine jusqu'à vous, pour que vous en dépêchiez un autre à nos gens, car, pour le moment, je suis tout hors de moi, hors d'état de rien faire.»





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Dernière mise à jour : 24/08/2005