HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Le démon de Socrate

Βοιωτῶν



Texte grec :

[3] Ἐμοῦ δ´ ὁ μάντις Θεόκριτος τὴν χεῖρα πιέσας σφόδρα καὶ πρὸς τὸν Χάρωνα βλέψας προερχόμενον ‘οὗτος,’ εἶπεν ‘ὦ Καφισία, φιλόσοφος οὐκ ἔστιν οὐδὲ μετείληφε παιδείας διαφόρου καὶ περιττῆς ὥσπερ Ἐπαμεινώνδας ὁ σὸς ἀδελφός· ἀλλ´ ὁρᾷς, ὅτι φύσει πρὸς τὸ καλὸν ὑπὸ τῶν νόμων ἀγόμενος τὸν μέγιστον ὑποδύεται κίνδυνον ἑκουσίως ὑπὲρ τῆς πατρίδος. Ἐπαμεινώνδας δὲ Βοιωτῶν ἁπάντων τῷ πεπαιδεῦσθαι πρὸς ἀρετὴν ἀξιῶν διαφέρειν ἀμβλύς ἐστι καὶ ἀπρόθυμος - - - τοῦτον ἤ τινα βελτίονα καιρὸν αὑτῷ πεφυκότι καὶ παρεσκευασμένῳ καλῶς οὕτω χρησόμενος.’ κἀγὼ πρὸς αὐτόν ‘ὦ προθυμότατε’ εἶπον ‘Θεόκριτε, τὰ δεδογμένα πράττομεν ἡμεῖς· Ἐπαμεινώνδας δὲ μὴ πείθων, ὡς οἴεται βέλτιον εἶναι, ταῦτα μὴ πράσσειν εἰκότως ἀντιτείνει πρὸς ἃ μὴ πέφυκε μηδὲ δοκιμάζει παρακαλούμενος. οὐδὲ γὰρ ἰατρὸν ἄνευ σιδήρου καὶ πυρὸς ὑπισχνούμενον τὸ νόσημα παύσειν εὐγνωμονοίης ἄν, οἶμαι, τέμνειν ἢ ἀποκάειν βιαζόμενος - - - οὐκοῦν καὶ οὗτος - - - δήπου μηδὲ διὰ τῶν πολιτῶν - - - ἄκριτον, ἀλλὰ καὶ αἵματος ἐμφυλίου καὶ σφαγῆς τὴν πόλιν ἐλευθεροῦσι συναγωνιεῖσθαι προθύμως. ἐπεὶ δ´ οὐ πείθει τοὺς πολλούς, ἀλλὰ ταύτην ὡρμήκαμεν τὴν ὁδόν, (577) ἐᾶν αὑτὸν κελεύει φόνου καθαρὸν ὄντα καὶ ἀναίτιον | ἐφεστάναι τοῖς καιροῖς μετὰ τοῦ δικαίου καὶ τῷ συμφέροντι προσοισόμενον. οὐδὲ γὰρ ὅρον ἕξειν τὸ ἔργον, ἀλλὰ Φερένικον μὲν ἴσως καὶ Πελοπίδαν ἐπὶ τοὺς αἰτίους μάλιστα τρέψεσθαι καὶ πονηρούς, Εὐμολπίδαν δὲ καὶ Σαμίδαν, ἀνθρώπους διαπύρους πρὸς ὀργὴν καὶ θυμοειδεῖς, ἐν νυκτὶ λαβόντας ἐξουσίαν οὐκ ἀποθήσεσθαι τὰ ξίφη, πρὶν ἐμπλῆσαι τὴν πόλιν ὅλην φόνων καὶ διαφθεῖραι πολλοὺς τῶν ἰδίᾳ διαφόρων ὄντων.’

Traduction française :

[3] alors le devin Théocritos me serra fortement la main, et me dit avec un coup d'oeil vers Charon qui marchait devant : «Celui-ci, Caphisias, n'est pas philosophe et n'a pas connu les raffinements d'une éducation recherchée, comme ton frère Epaminondas; mais tu vois que sa bonne nature, renforcée par les lois, l'expose de plein gré au pire danger pour la patrie. Epaminondas, lui, qui prétend surpasser tous les Béotiens pour la formation morale, est mou et sans élan; si ce n'est cette fois-ci, pourtant, en quelle meilleure occasion exploitera-t-il ses dons et cette préparation si accomplie?» «Bouillant Théocritos, lui répondis-je, nous agissons, nous, parce que telle est notre conviction; mais si Epaminondas n'arrive pas à faire adopter le parti qu'il estime le meilleur, il a raison de ne pas vouloir faire ce qui n'est pas dans sa nature et il ne l'essaie pas lorsqu'on l'y invite. Quand un médecin se fait fort d'arrêter le mal sans recourir au fer et au feu, on lui manquerait en l'obligeant à user d'incisions et de cautères; de même pour Epaminondas : (il se déclarait) prêt à combattre de bon coeur avec ceux qui affranchiraient la cité des effusions de sang et des massacres fratricides. Cependant, puisqu'il ne convainc pas la majorité et que nous avons, nous, pris ce chemin, il demande qu'on le laisse, net de tout meurtre et hors de cause, observer les événements pour se porter à l'utile en même temps qu'au juste. Car l'affaire, ajoute-t-il, s'étendra malgré vous : peut-être Phérénicos et Pélopidas s'en prendront-ils surtout aux coupables et aux criminels, mais un Eumolpidas et un Samidas, ces coléreux, ces violents, dans la licence que leur donnera la nuit, ne poseront pas l'épée avant d'avoir rempli d'assassinats toute la ville et supprimé beaucoup de leurs ennemis personnels.





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Dernière mise à jour : 24/08/2005