HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Le délais de la justice divine

προθυμούμενος



Texte grec :

[224] Ἄλλην οὖν τοσαύτην διελθὼν ὁδὸν ἔδοξεν ἀφορᾶν κρατῆρα μέγαν, εἰς δὲ τοῦτον ἐμβάλλοντα ῥεύματα, τὸ μὲν ἀφροῦ θαλάσσης ἢ χιόνων λευκότερον, τὸ δ´ ὁποῖον ἶρις ἐξανθεῖ τὸ ἁλουργόν, ἄλλα δ´ ἄλλαις βαφαῖς κεχρωσμένα, πρόσωθεν ἴδιον ἐχούσαις φέγγος. ὡς δὲ πλησίον ἦλθον, ὁ κρατὴρ ἐκεῖνος ἀφανὴς χλεμάβλου τοῦ περιέχοντος, τῶν τε χρωμάτων ἀμαυρουμένων τὸ ἀνθηρότερον ἀπέλειπε πλὴν τῆς λευκότητος. ἑώρα δὲ τρεῖς δαίμονας ὁμοῦ καθημένους ἐν σχήματι τριγώνου πρὸς ἀλλήλους τὰ ῥεύματα μέτροις τισὶν ἀνακεραννύντας. ἔλεγεν οὖν ὁ τοῦ Θεσπεσίου ψυχοπομπὸς ἄχρι τούτου τὸν Ὀρφέα προελθεῖν, ὅτε τὴν ψυχὴν τῆς γυναικὸς μετῄει, καὶ μὴ καλῶς διαμνημονεύσαντα λόγον εἰς ἀνθρώπους κίβδηλον ἐξενεγκεῖν ὡς κοινὸν εἴη μαντεῖον ἐν θεοῖς Ἀπόλλωνος καὶ Νυκτός· οὐδενὸς γὰρ Ἀπόλλωνι Νύκτα κοινωνεῖν· ‘ἀλλὰ τοῦτο μέν’ ἔφη ‘Νυκτός ἐστι καὶ Σελήνης μαντεῖον κοινόν, οὐδαμοῦ τῆς γῆς περαῖνον οὐδ´ ἔχον ἕδραν μίαν, ἀλλὰ πάντῃ πλανητὸν ἐπὶ τοὺς ἀνθρώπους ἐνυπνίοις καὶ εἰδώλοις· ἐκ τούτου γὰρ οἱ ὄνειροι μιγνύμενον, ὡς ὁρᾷς, τῷ ἀπατηλῷ καὶ ποικίλῳ τὸ ἁπλοῦν καὶ ἀληθὲς παραλαμβάνοντες διασπείρουσι. τὸ δ´ Ἀπόλλωνος οὐκέτ´ οἶδα’ εἶπεν ‘εἰ κατιδεῖν ἔσῃ δυνατός· ἀνωτέρω γὰρ οὐκ ἐπιδίδωσιν οὐδὲ χαλᾷ τὸ τῆς ψυχῆς ἐπίγειον ἀλλὰ κατατείνει τῷ σώματι προσηρτημένον.’ ἅμα δ´ ἐπειρᾶτο προσάγων ἐπιδεικνύειν αὐτῷ τὸ φῶς ἐκ τοῦ τρίποδος, ὡς ἔλεγε, διὰ τῶν κόλπων τῆς Θέμιδος ἀπερειδόμενον εἰς τὸν Παρνασόν. προθυμούμενος δ´ αὐτὸς ἰδεῖν οὐκ εἶδεν ὑπὸ λαμπρότητος, ἀλλ´ ἤκουε παριὼν φωνὴν ὀξεῖαν γυναικὸς ἐν μέτρῳ φράζουσαν ἄλλα τινὰ καὶ χρόνον, ὡς ἔοικε, τῆς ἐκείνου τελευτῆς. ἔλεγε δ´ ὁ δαίμων τὴν φωνὴν εἶναι Σιβύλλης· ᾄδειν γὰρ αὐτὴν περὶ τῶν μελλόντων ἐν τῷ προσώπῳ τῆς σελήνης περιφερομένην. βουλόμενος οὖν ἀκροᾶσθαι πλείονα τῇ ῥύμῃ τῆς σελήνης εἰς τοὐναντίον ὥσπερ ἐν ταῖς δίναις ἐξεώσθη καὶ βραχέα κατήκουσεν· ὧν ἦν καὶ τὰ περὶ τὸ Βέσβιον ὄρος καὶ τὴν Δικαιαρχείας ὑπὸ πυρὸς φθορὰν γενησομένην, καί τι κομμάτιον περὶ τοῦ τότε ἡγεμόνος ὡς ‘ἐσθλὸς ἐὼν νούσῳ τυραννίδα λείψει.’

Traduction française :

[224] Quand il eut donc parcouru encore autant de chemin, Thespésius crut voir une grande coupe, où se déversaient plusieurs cours d'eau. Un d'entre eux était plus blanc que l'écume de la mer ou que la neige. Un deuxième était rouge comme l'écarlate qui brille dans l'arc-en-ciel. D'autres avaient des couleurs différentes, qui de loin présentaient des nuances distinctes. Lorsqu'ils s'en furent approchés, l'air qui environnait la coupe se dissipa : les couleurs s'effacèrent, et de toute leur brillante variété, ce vase ne conserva que la couleur blanche. Alors ses yeux virent trois Génies qui étaient assis les uns près des autres de manière à former un triangle, et qui mêlaient ces courants d'eau dans de certaines proportions. Le conducteur d'âmes, qui avait amené là Thespésius, lui dit que c'était jusqu'à cet endroit qu'Orphée avait pénétré, lorsqu'il était venu chercher l'âme de son épouse, et que, ayant mal retenu dans son souvenir ce qu'avaient vu ses yeux, il avait répandu parmi les hommes une fausse croyance, à savoir que l'oracle de Delphes était commun à Apollon et à la Nuit. «Or, continua le guide, Apollon n'a rien de commun avec la Nuit. Ce qui est vrai, c'est qu'il y a un oracle commun à la Nuit et à la Lune; mais cet oracle ne transpire en aucun endroit jusqu'à la terre. Il n'a pas de siége fixe : il erre en tout lieu parmi les hommes, en rêves et en apparitions. C'est de là que les songes, mêlant, comme tu en es témoin, l'erreur et la confusion avec le simple et le vrai, se répandent dans tout l'univers. Quant à l'oracle d'Apollon, tu ne l'as point vu, et il ne té sera point possible de le voir. A de si hautes régions ne saurait atteindre et s'élever la partie terrestre de l'âme, toujours penchée en bas, toujours attachée au corps.» En même temps il emmena Thespésius, pour tâcher de lui montrer la lumière qui, disait-il, s'élançait du trépied et allait, à travers le sein de Thémis, rayonner sur le Parnasse. Thespésius aurait été désireux de voir cette lumière; mais il ne le put, à cause de l'éclat même qu'elle jetait. Seulement il entendit, en passant, une voix perçante de femme qui parlait en vers, et qui, entre autres choses, annonçait le temps auquel Thespésius devait mourir. «C'est, dit le Génie, la voix de la Sibylle; et cette voix, tournoyant dans la face de la Lune, annonce l'avenir.» Thespésius aurait voulu en entendre davantage; mais repoussé en sens contraire par l'impétuosité de la Lune comme par un tourbillon, il ne put saisir que de courtes paroles. Les unes avaient trait aux ravages que le feu devait causer près du Vésuve et sur Dichéarchie, les autres se bornaient à ce vers, qui regardait l'empereur alors régnant : "Il est bon: il mourra de simple maladie".





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Dernière mise à jour : 1/09/2005