HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Le délais de la justice divine

ἀρχῇ



Texte grec :

[3] Ταῦτα τοῦ Πατροκλέου διελθόντος ἐπιβαλὼν ὁ Ὀλύμπιχος ‘ἐκεῖνο δ´’ εἶπεν ‘ὦ Πατροκλέα, πηλίκον αἱ περὶ ταῦτα τοῦ θείου διατριβαὶ καὶ μελλήσεις ἄτοπον ἔχουσιν, ὅτι τὴν πίστιν ἡ βραδυτὴς ἀφαιρεῖ τῆς προνοίας, καὶ τὸ μὴ παρ´ ἕκαστον ἀδίκημα τοῖς πονηροῖς ἐπακολουθοῦν κακὸν ἀλλ´ ὕστερον εἰς ἀτυχήματος χώραν τιθέμενοι καὶ συμφορὰν οὐ τιμωρίαν ὀνομάζοντες οὐθὲν ὠφελοῦνται, τοῖς μὲν συμβαίνουσιν ἀχθόμενοι τοῖς δὲ πεπραγμένοις μὴ μεταμελόμενοι; καθάπερ γὰρ ἵππον ἡ παραχρῆμα τὸ πταῖσμα καὶ τὴν ἁμαρτίαν διώκουσα πληγὴ καὶ νύξις ἐπανορθοῖ καὶ μετάγει πρὸς τὸ δέον, οἱ δ´ ὕστερον καὶ μετὰ χρόνον σπαραγμοὶ καὶ ἀνακρούσεις καὶ περιψοφήσεις ἑτέρου τινὸς ἕνεκα μᾶλλον δοκοῦσι γίνεσθαι ἢ διδασκαλίας, δι´ ὃ τὸ λυποῦν ἄνευ τοῦ παιδεύειν ἔχουσιν, οὕτως ἡ καθ´ ἕκαστον ὧν πταίει καὶ προσπίπτει ῥαπιζομένη καὶ ἀνακρουομένη τῷ κολάζεσθαι κακία μόλις ἂν γένοιτο σύννους καὶ ταπεινὴ καὶ κατάφοβος πρὸς τὸν θεὸν ὡς ἐφεστῶτα τοῖς ἀνθρωπίνοις πράγμασι καὶ πάθεσιν οὐχ ὑπερήμερον δικαιωτήν· ἡ δ´ ἀτρέμα καί ’βραδεῖ ποδί‘ κατ´ Εὐριπίδην καὶ ὡς ἔτυχεν ἐπιπίπτουσα Δίκη τοῖς πονηροῖς τῷ αὐτομάτῳ μᾶλλον ἢ τῷ κατὰ πρόνοιαν ὅμοιον ἔχει τὸ πεπλανημένον καὶ ὑπερήμερον καὶ ἄτακτον. ὥστ´ οὐχ ὁρῶ, τί χρήσιμον ἔνεστι τοῖς ὀψὲ δὴ τούτοις ἀλεῖν λεγομένοις μύλοις τῶν θεῶν καὶ ποιοῦσι τὴν δίκην ἀμαυρὰν καὶ τὸν φόβον ἐξίτηλον τῆς κακίας.’

Traduction française :

[3] Patroclès ayant ainsi discouru, Olympicus prit la parole. «Il y a encore à remarquer, dit-il, que les délais et les retards de la Divinité en ces matières sont une grave inconséquence. Une pareille lenteur empêche qu'on n'ait foi en la Providence. Les méchants que l'expiation atteint, non pas à la suite de chaque crime, mais seulement plus tard, finissent par la regarder plutôt comme un malheur que comme un châtiment. Elle ne leur est d'aucune utilité, et ils s'irritent plus du mal qui leur arrive qu'ils ne se repentent de ce qu'ils ont fait. De même que si, au moment où un cheval bronche et fait un faux pas, on emploie le fouet et l'éperon, il se corrige et se remet à marcher comme il faut, tandis que si l'on attend plus tard pour le tirer, pour le ramener, pour crier à ses oreilles, on semble songer à toute autre chose plutôt qu'à le corriger, et on le tourmente sans réformer sa mauvaise habitude; de même, si, chaque fois que le méchant bronche et succombe, le châtiment venait l'atteindre et le réprimer, malgré lui ii deviendrait pensif, il s'humilierait, il tremblerait devant Dieu comme devant un juge qui a l'oeil sur les actes, sur les passions, et qui ne remet pas la justice au lendemain. Mais la vengeance céleste ne vient «que tard et d'un pas lent,» comme dit Euripide. Elle tombé accidentellement sur les coupables; et elle semble un effet du hasard bien plutôt que de la Providence, tant elle est incertaine, hésitante et irrégulière. De sorte que je ne vois pas l'utilité de ces meules des Dieux, lesquelles sont dites moudre lentement : elles obscurcissent l'idée de la justice divine, et elles suppriment dans le coupable tout sentiment de terreur.»





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Dernière mise à jour : 1/09/2005