HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Consolation a Apollonius

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Texte grec :

[117] Τὰ προσπεσόντα δ´ ὅστις εὖ φέρει βροτῶν, (117a) ἄριστος εἶναι σωφρονεῖν τέ μοι δοκεῖ. Οἱ δὲ πολλοὶ πάντα καταμέμφονται καὶ πάντα τὰ παρὰ τὰς ἐλπίδας αὐτοῖς συμβεβηκότα ἐξ ἐπηρείας τύχης καὶ δαιμόνων γενέσθαι νομίζουσι. Διὸ καὶ ἐπὶ πᾶσιν ὀδύρονται, στένοντες καὶ τὴν ἑαυτῶν ἀτυχίαν αἰτιώμενοι. Πρὸς οὓς ὑποτυχὼν ἄν τις εἴποι· Θεὸς δέ σοι πῆμ´ οὐδὲν ἀλλ´ αὐτὸς σὺ σοί, καὶ ἡ διὰ τὴν ἀπαιδευσίαν ἄνοια καὶ παραφροσύνη. Διὰ ταύτην γοῦν τὴν διηπατημένην καὶ ψευδῆ δόξαν πάντα καταμέμφονται θάνατον. Ἐὰν μὲν (117b) γὰρ ἐν ἀποδημίᾳ τις ὢν ἀποθάνῃ, στένουσιν ἐπιλέγοντες· Δύσμορος, οὐδ´ ἄρα τῷ γε πατὴρ καὶ πότνια μήτηρ ὄσσε καθαιρήσουσιν· ἐὰν δ´ ἐπὶ τῆς οἰκείας πατρίδος παρόντων τῶν γονέων, ὀδύρονται ὡς ἐξαρπασθέντος ἐκ τῶν χειρῶν καὶ τὴν ἐν ὀφθαλμοῖς ὀδύνην αὐτοῖς ἀφέντος. Ἐὰν δ´ ἄφωνος μηδὲν προσειπὼν περὶ μηδενός, κλαίοντες λέγουσιν· Οὐδέ τί μοι εἶπας πυκινὸν ἔπος, οὗ τέ κεν αἰεί (117c) μεμνῄμην. Ἐὰν προσομιλήσας τι, τοῦτ´ ἀεὶ πρόχειρον ἔχουσιν ὥσπερ ὑπέκκαυμα τῆς λύπης. Ἐὰν ταχέως, ὀδύρονται λέγοντες « Ἀνηρπάσθη. » Ἐὰν μακρῶς, μέμφονται ὅτι καταφθινήσας καὶ τιμωρηθεὶς ἀπέθανε. Πᾶσα πρόφασις ἱκανὴ πρὸς τὸ τὰς λύπας καὶ τοὺς θρήνους συνεγείρειν. Ταῦτα δ´ ἐκίνησαν οἱ ποιηταί, καὶ μάλιστα τούτων ὁ πρῶτος Ὅμηρος λέγων· Ὡς δὲ πατὴρ οὗ παιδὸς ὀδύρεται ὀστέα καίων, νυμφίου, ὅς τε θανὼν δειλοὺς ἀκάχησε τοκῆας. Ἄρρητον δὲ τοκεῦσι γόον καὶ πένθος ἔθηκε, (117d) καὶ ταῦτα μὲν οὔπω δῆλον εἰ δικαίως ὀδύρεται, ἀλλ´ ὅρα τὸ ἑξῆς· Μοῦνος τηλύγετος πολλοῖσιν ἐπὶ κτεάτεσσι. Τίς γὰρ οἶδεν, εἰ ὁ θεὸς πατρικῶς κηδόμενος τοῦ ἀνθρωπείου γένους καὶ προορώμενος τὰ μέλλοντα συμβήσεσθαι προεξάγει τινὰς ἐκ τοῦ ζῆν ἀώρους; Ὅθεν οὐδὲν φευκτὸν νομιστέον αὐτοὺς πάσχειν (Δεινὸν γὰρ οὐδὲν τῶν ἀναγκαίων βροτοῖς (117e) οὔτε τῶν κατὰ προηγούμενον λόγον συμβαινόντων οὔτε τῶν κατ´ ἐπακολούθησιν), καὶ ὅτι οἱ πλεῖστοι θάνατοι πρὸ ἄλλων δυσχερῶν μειζόνων γίγνονται, καὶ ὅτι τοῖς μὲν οὐδὲ γενέσθαι συνέφερε, τοῖς δ´ ἅμα τῷ γενέσθαι ἀποθανεῖν, τοῖς δὲ προελθοῦσιν ἐπὶ μικρὸν, τοῖς δ´ ἀκμάζουσι. Πρὸς πάντας δὴ τούτους τοὺς θανάτους ἐλαφρῶς ἑκτέον, εἰδότας ὅτι τὴν μοῖραν οὐκ ἔστιν ἐκφυγεῖν (πεπαιδευμένων δ´ ἐστὶν ἀνθρώπων προσειληφέναι ὅτι βραχὺν χρόνον προειλήφασιν ἡμᾶς οἱ δοκοῦντες ἄωροι τοῦ ζῆν ἐστερῆσθαι· καὶ γὰρ ὁ μακρότατος βίος ὀλίγος ἐστὶ καὶ στιγμαῖος πρὸς τὸν ἄπειρον αἰῶνα) (117f) καὶ ὅτι πολλοὶ τῶν ἐπὶ πλέον πενθησάντων μετ´ οὐ πολὺ τοῖς ὑπ´ αὐτῶν κατοδυρθεῖσιν ἐπηκολούθησαν, οὐδὲν ἐκ τοῦ πένθους ὄφελος περιποιησάμενοι, μάτην δ´ ἑαυτοὺς καταικισάμενοι ταῖς κακουχίαις. Βραχυτάτου δὲ τοῦ τῆς ἐπιδημίας ὄντος ἐν τῷ βίῳ χρόνου, οὐκ ἐν ταῖς αὐχμηραῖς λύπαις οὐδ´ ἐν τῷ κακοδαιμονεστάτῳ πένθει διαφθείρειν ἑαυτοὺς δεῖ ταῖς ὀδύναις καὶ ταῖς τοῦ σώματος αἰκίαις παρατεινομένους, ἀλλὰ μεταβάλλειν ἐπὶ τὸ κρεῖττον καὶ ἀνθρωπικώτερον, πειρωμένους καὶ σπουδάζοντας ἐντυγχάνειν

Traduction française :

[117] Celui qui souffre en paix tous les événements, (117a) Doit être des mortels estimé le plus sage. Mais la plupart des hommes condamnent tout ce qui n'arrive pas suivant leur espérance ; ils l'attribuent à la colère des dieux et aux caprices de la fortune ; ils se plaignent, gémissent, accusent leur mauvaise destinée. Mais ne pourrait–on pas leur dire avec justice : N'accusez point des dieux la sagesse suprême: Seul de tous vos malheurs vous fûtes l'artisan? Qui, vous-même, votre folie et votre erreur, sont des suites nécessaires de votre ignorance. C'est cette fausse et trompeuse opinion qui fait qu'on se plaint de la mort, de quelque manière qu'elle arrive. (117b) Un homme est-il mort loin de son pays, on dit en gémissant : Infortuné ! ses yeux, en quittant la lumière, Par de tendres parents n'ont point été fermés. Meurt–il dans sa patrie, entre les bras de ses parents, on gémit de ce qu'il a été ainsi enlevé et qu'il ne reste de lui que le triste souvenir de l'avoir perdu. Expire–t-il en silence, sans avoir rien dit de mémorable, on s'écrie en pleurant : Tu n'as point proféré quelque sage maxime, (117c) Dont j'eusse à conserver l'utile souvenir! A–t–il dit quelques mots avant de mourir, ou se les rappelle sans cesse pour servir d'aliment à la douleur. Sa mort a-t-elle été prompte, hélas! dit-on, comme il nous a été ravi ! Si elle a été lente, on se plaint de ce qu'il a souffert longtemps; enfin, on se fait un prétexte de tout pour s'abandonner à la douleur et aux larmes. Ce sont les poètes qui ont donné lieu à toutes ces plaintes, et Homère le premier, lorsqu'il dit : Tel un malheureux père arrose de ses pleurs Le corps d'un fils chéri dont la mort imprévue A plongé dans le deuil sa famille éperdue. (117d) Il n'est pas certain si c'est là un juste motif de plainte ; mais écoutons ce qu'il dit ailleurs : Ses parents l'avaient eu dans l'extrême vieillesse; D'une fortune immense il devait hériter. Eh ! qui sait si Dieu, par une providence et une bonté paternelles envers les hommes, n'en retire pas plusieurs de cetlte vie dans leur premier âge parce qu'il prévoit les maux qui leur arriveraient? Pourquoi donc les croire malheureux? Rien n'est fâcheux pour nous dès qu'il est nécessaire, (117e) que nous l'ayons prévu ou non. La mort prévient souvent de plus grands malheurs. Il eût été utile aux uns de ne pas naître, aux autres de mourir en naissant, à ceux-ci, dans leur première enfance, à d'autres enfin, à la fleur de leur âge. Puis donc que la loi du destin est inévitable, il faut supporter avec patience la mort des personnes qui nous intéressent, à quelque époque de leur vie qu'elle arrive. Un homme sensé doit d'avance s'être dit à lui-même que ceux dont la mort paraît prématurée ne nous ont précédés que d'un intervalle bien court. La plus longue vie, je le répète, est un point insensible, comparée à l'éternité. (117f) Plusieurs qui se plaisaient à nourrir leur douleur ont bientôt suivi ceux qu'ils pleuraient, sans avoir retiré d'autre fruit de leur affliction que de s'être rendus volontairement misérables. Le voyage de cette vie étant aussi court, pourquoi se consumer de tristesse, et affliger son corps par des chagrins et des peines excessives? Pourquoi ne pas faire un effort sur soi-même, et prendre un parti plus raisonnable et plus humain? Que ne cherchons-nous pour amis,





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Dernière mise à jour : 8/10/2009