HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Consolation a Apollonius

φιλότητ´



Texte grec :

[119] ὅτι ὁ υἱὸς αὐτοῦ Γρύλλος ἀγωνιζόμενος (119a) ἐτελεύτησε, περιελόμενον τὸν στέφανον ἐξετάζειν τίνα τρόπον ἐτελεύτησε. Τῶν δὲ ἀπαγγειλάντων ὅτι γενναίως ἀριστεύων καὶ πολλοὺς τῶν πολεμίων κατακτείνας, μικρὸν παντελῶς διασιωπήσαντα χρόνον καὶ τῷ λογισμῷ τὸ πάθος παρακατασχόντα, ἐπιθέμενον πάλιν τὸν στέφανον ἐπιτελεῖν τὴν θυσίαν, καὶ πρὸς τοὺς ἀγγέλους εἰπεῖν ὅτι « Θεοῖς ηὐξάμην οὐκ ἀθάνατον οὐδὲ πολυχρόνιον γενέσθαι μοι τὸν υἱόν (τὸ γὰρ τοιοῦτον ἄδηλον εἰ συμφέρει), ἀγαθὸν δὲ καὶ φιλόπατριν, ὃ δὴ καὶ γέγονεν. » (119b) Δίωνα δὲ τὸν Συρακόσιον συνεδρεύοντα μετὰ τῶν φίλων, κατὰ τὴν οἰκίαν θορύβου γενομένου καὶ μεγάλης κραυγῆς, πυθόμενον τὴν αἰτίαν καὶ τὸ συμβεβηκὸς ἀκούσαντα ὅτι ὁ υἱὸς αὐτοῦ καταπεσὼν ἀπὸ τοῦ στέγους ἐτελεύτησεν, οὐδὲν ἐκπλαγέντα τὸ μὲν σωμάτιον κελεῦσαι τοῦ μεταλλάξαντος ταῖς γυναιξὶ παραδοῦναι πρὸς τὴν νόμιμον ταφήν, αὐτὸν δὲ περὶ ὧν διεσκέπτετο μὴ παραλιπεῖν. Τοῦτον ζηλῶσαι λέγεται καὶ Δημοσθένην τὸν ῥήτορα, τὴν μόνην καὶ ἀγαπητὴν ἀπολέσαντα θυγατέρα, περὶ ἧς φησιν Αἰσχίνης, κατηγορεῖν αὐτοῦ δόξας, ταυτί· « Ἑβδόμην δ´ ἡμέραν τῆς (119c) θυγατρὸς αὐτῷ τετελευτηκυίας, πρὶν πενθῆσαι καὶ τὰ νομιζόμενα ποιῆσαι, στεφανωσάμενος καὶ λευκὴν ἐσθῆτα ἀναλαβὼν ἐβουθύτει καὶ παρενόμει, τὴν μόνην ὁ δείλαιος καὶ πρώτην αὐτὸν πατέρα προσειποῦσαν ἀπολέσας. » Οὗτος μὲν οὖν ῥητορικῶς προθέμενος αὐτοῦ κατηγορῆσαι ταῦτα διεξῆλθεν, ἀγνοῶν ὅτι διὰ τούτων αὐτὸν ἐπαινεῖ τὸ πενθεῖν παρωσάμενον καὶ τὸ φιλόπατρι πρὸ τῆς τῶν ἀναγκαίων συμπαθείας ἐπιδειξάμενον. Ἀντίγονον δὲ τὸν βασιλέα πυθόμενον τὴν Ἀλκυονέως τοῦ υἱοῦ τελευτὴν ἐν παρατάξει γενομένην μεγαλοφρόνως τε πρὸς τοὺς ἀπαγγείλαντας αὐτῷ τὴν συμφορὰν ἀπιδεῖν καὶ μικρὸν ἐπισχόντα καὶ κατηφιάσαντα προσειπεῖν « Ὦ (119d) Ἀλκυονεῦ, ὀψίτερον μετήλλαξας τὸν βίον, οὕτως ἀφειδῶς ἐξορμῶν πρὸς τοὺς πολεμίους καὶ οὔτε τῆς σαυτοῦ σωτηρίας οὔτε τῶν ἐμῶν παραινέσεων φροντίζων.» Τούτους δὴ τοὺς ἄνδρας θαυμάζουσι μὲν τῆς μεγαλοφροσύνης πάντες καὶ ἄγανται, μιμεῖσθαι δ´ ἐπὶ τῶν ἔργων οὐ δύνανται διὰ τὴν ἐκ τῆς ἀπαιδευσίας ἀσθένειαν τῆς ψυχῆς. Πλὴν πολλῶν ὄντων παραδειγμάτων τῶν διὰ τῆς ἱστορίας ἡμῖν παραδιδομένων τῆς τε Ἑλληνικῆς καὶ τῆς Ῥωμαϊκῆς τῶν γενναίως καὶ καλῶς ἐν ταῖς τῶν ἀναγκαίων τελευταῖς διαγενομένων ἀποχρήσει τὰ εἰρημένα πρὸς τὴν ἀπόθεσιν τοῦ πάντων ἀνιαροτάτου (119e) πένθους καὶ τῆς ἐν τούτῳ πρὸς οὐδὲν χρήσιμον ματαιοπονίας. Ὅτι γὰρ οἱ ταῖς ἀρεταῖς διενεγκόντες ὡς θεοφιλεῖς νέοι μετέστησαν πρὸς τὸ χρεὼν καὶ πάλαι μὲν διὰ τῶν πρόσθεν ὑπέμνησα λόγων, καὶ νῦν δὲ πειράσομαι διὰ βραχυτάτων ἐπιδραμεῖν, προσμαρτυρήσας τῷ καλῶς ὑπὸ Μενάνδρου ῥηθέντι τούτῳ· Ὃν οἱ θεοὶ φιλοῦσιν ἀποθνῄσκει νέος. Ἀλλ´ ἴσως ὑποτυχὼν ἂν φαίης, Ἀπολλώνιε φίλτατε, σφόδρ´ ἦν ἐπιτεταγμένος ὁ νεανίσκος Ἀπόλλωνι (119f) καὶ Μοίραις, καὶ σὲ ἔδει ὑπ´ ἐκείνου τελείου γενομένου κηδευθῆναι μεταλλάξαντα τὸν βίον· τοῦτο γὰρ εἶναι κατὰ φύσιν. Τὴν ἡμετέραν δηλονότι καὶ τὴν ἀνθρωπίνην, ἀλλ´ οὐ κατὰ τὴν τῶν ὅλων πρόνοιαν καὶ τὴν κοσμικὴν διάταξιν. Ἐκείνῳ δὲ τῷ μακαρισθέντι οὐκ ἦν κατὰ φύσιν περαιτέρω τοῦ ἀπονεμηθέντος αὐτῷ χρόνου πρὸς τὸν ἐνθάδε βίον περιμένειν, ἀλλ´ εὐτάκτως τοῦτον ἐκπλήσαντι πρὸς τὴν εἱμαρμένην ἐπανάγειν πορείαν, καλούσης αὐτῆς, φησίν, ἤδη πρὸς ἑαυτήν. « Ἀλλ´ ἄωρος ἐτελεύτησεν.

Traduction française :

[119] lui apprirent que son fils Grillus y avait péri. (119a) Aussitôt il quitte sa couronne de fleurs et demande comment il est mort. « En combattant avec la plus grande valeur, lui répondit-on, et après avoir tué un grand nombre d'ennemis. » Alors il s'arrête quelques instants pour réprimer, par la réflexion, les premiers mouvements de la nature ; ensuite, rempilant la couronne sur sa tête, il achève le sacrifice et dit aux assistants : «J'avais demandé aux dieux, pour mon fils, non l'immortalité ou une longue vie, car il est douteux que ce soit un bien, mais la vertu et l'amour de la pairie. Ils m'ont exaucé. » (119b) Dion de Syracuse conversait un jour avec ses amis, lorsqu'il entendit du bruit et de grands cris dans la maison. Il en envoie demander la cause, et on lui rapporte que son fils venait de tomber du haut du toit, et s'était tué. Dion, sans paraître effrayé, ordonne qu'on remette le corps aux femmes, pour lui rendre les devoirs d'usage, et continue son entretien. On dit que l'orateur Démosthène imita cet exemple de courage, lorsqu'il perdit une fille unique qu'il aimait tendrement. Voici comment Eschine raconte le fait, en le taxant d'insensibilité : « Sept jours (119c) après la mort de sa fille, avant d'avoir achevé le deuil et les obsèques accoutumées, couronné de fleurs et vêtu de blanc, il fit un sacrifice aux dieux, violant ainsi les lois de la nature, et oubliant une fille unique qui, la première, l'avait appelé du doux nom de père. » Eschine, en vrai déclamateur, lui faisait un crime de cette conduite, sans penser qu'il le louait en voulant le blâmer, et qu'il montrait que cet orateur avait sacrifié à l'amour de la patrie sa douleur et sa compassion naturelle pour les siens. Antigone ayant appris que son fils Alcyonée avait péri dans une bataille, regarda d'un œil ferme ceux qui lui en avaient apporté la nouvelle ; et après être resté quelque temps la tète baissée, sans mot dire : (119d) « Ô Alcyonée, s'écria-t-il, tu devais mourir plus tôt, puisque tu te précipitais ainsi, sans ménagement, au milieu des ennemis, et que tu ne songeais ni à mes conseils ni au soin de ta vie. » Tout le monde admire le courage de ces grands hommes; mais une faiblesse d'âme, qui est la suite de l'ignorance, empêche qu'on ne les imite. L'histoire grecque et romaine nous offriraient une foule d'exemples de cette grandeur d'âme avec laquelle on doit supporter la perte de ses parents et de ses amis. Mais ceux que j'ai rapportés suffisent pour nous apprendre à modérer une affliction déraisonnable (119e) et ces vaines démonstrations d'une douleur inutile. J'ai dit plus haut que les hommes d'une vertu éminente recevaient de la bonté des dieux la grâce de mourir jeunes. J'y reviens encore ici; mais je m'y arrêterai peu, et je rendrai témoignage à cette belle parole de Ménandre : L'homme chéri des dieux meurt à la fleur de l'âge. Vous me préviendrez peut-être, mon cher Apollonius, (119f) et vous me direz que votre fils commençait la plus brillante carrière ; que, selon le cours de la nature, c'était lui qui devait, après votre mort, vous rendre les derniers devoirs. Oui, selon le cours de la nature et de l'humanité , et non suivant l'ordre de la Providence et les lois générales de cet univers. Établi maintenant dans un état de bonheur, il ne devait pas, selon la nature même, rester dans le monde au delà du temps qui lui avait été prescrit. Après en avoir rempli fidèlement l'espace, il a dû, rappelé par la nature, retourner vers le terme de la destinée commune. Mais sa mort a été prématurée.





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Dernière mise à jour : 8/10/2009