| [3]    III. Ἐν αὐταῖς τοίνυν ταῖς πολεμικαῖς πράξεσιν, ὁ μὲν Δίων ἄμεμπτος 
γέγονε στρατηγός, ὧν μὲν αὐτὸς ἐβουλεύετο, τοῖς πράγμασιν ἄριστα 
χρώμενος, ἃ δ´ ἐπταίσθη δι´ ἑτέρους, ἀναλαβὼν καὶ μεταστήσας ἐπὶ τὸ 
βέλτιον· ὁ δὲ Βροῦτος τὸν ἔσχατον ἀγῶνα ὑπὲρ τῶν ὅλων οὔθ´ ὑποστῆναι 
δοκεῖ φρονίμως, οὔτε σφαλεὶς ἐπανόρθωσιν εὑρεῖν, ἀλλ´ ἀπεῖπε καὶ 
προεῖτο τὰς ἐλπίδας, οὐδ´ ὅσον Πομπήϊος ἐπιτολμήσας τῇ τύχῃ· καὶ ταῦτα 
πολλῆς μὲν αὐτόθι λειπομένης ἐλπίδος ἐν τοῖς ὅπλοις, ταῖς δὲ ναυσὶ 
κρατῶν πάσης βεβαίως τῆς θαλάσσης. Ὃ δὲ μέγιστόν ἐστιν ὧν ἐγκαλοῦσι 
Βρούτῳ, τὸ σωθέντα τῇ Καίσαρος χάριτι καὶ σώσαντα τῶν συνεαλωκότων 
ὅσους ἐβούλετο καὶ φίλον νομιζόμενον καὶ προτιμηθέντα πολλῶν, 
αὐτόχειρα τοῦ σώσαντος γενέσθαι, τοῦτ´ οὐκ ἄν τις εἴποι κατὰ Δίωνος. 
Ἀλλὰ τοὐναντίον οἰκεῖος μὲν ὢν Διονυσίῳ καὶ φίλος, ὤρθου τὰ πράγματα 
καὶ συνδιεφύλαττεν, ἐκπεσὼν δὲ τῆς πατρίδος καὶ ἀδικηθεὶς περὶ τὴν 
γυναῖκα καὶ τὴν οὐσίαν ἀπολέσας, ἐκ προφανοῦς εἰς πόλεμον κατέστη 
νόμιμον καὶ δίκαιον. 
 | [3]    III. Dion, comme général, est dans la conduite de la guerre à l'abri de 
tout reproche ; les projets qu'il a conçus lui-même, il les exécute avec la 
plus grande sagesse, et il répare toujours heureusement les fautes des 
autres. Brutus paraît avoir manqué de prudence en mettant toute sa 
fortune au hasard d'une seconde bataille; et après l'avoir perdue, au lieu 
de chercher les moyens de rétablir ses affaires, il abandonne toute 
espérance, et n'a pas, comme Pompée, assez d'audace pour tenter 
encore le sort des armes, qui pouvait lui devenir favorable, puisque sa 
flotte était maîtresse de la mer. Le plus grand reproche qu'on puisse lui 
faire, c'est qu'ayant dû à la clémence de César et sa propre vie et celle de 
tous les compagnons de sa captivité, dont il lui demanda le pardon, en 
ayant été traité comme ami, et plus honoré qu'aucun de ses autres 
courtisans, il ait attenté de sa propre main aux jours de son bienfaiteur. 
On ne peut rien reprocher de semblable à Dion : tant qu'il fut l'allié et l'ami 
de Denys, il l'aida à établir, à conserver sa puissance ; et ce ne fut 
qu'après avoir été banni, après avoir éprouvé dans la personne de sa 
femme la plus grande injustice, après avoir été dépouillé de ses biens, 
qu'il entreprit contre lui une guerre juste et légitime.
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