Texte grec :
[4] 44. Τῆς δὲ πολιτείας ὁ μὲν Ἆγις ἔοικεν ἅψασθαι μαλακώτερον, ἐκκρουσθεὶς ὑπ' Ἀγησιλάου καὶ ψευσάμενος τὸν ἀναδασμὸν τοῖς πολίταις, καὶ ὅλως ἐλλιπὴς καὶ ἀτελὴς ὧν προείλετο καὶ κατήγγειλεν ὑπ' ἀτολμίας διὰ τὴν ἡλικίαν γενόμενος· ὁ δὲ Κλεομένης τοὐναντίον θρασύτερον καὶ βιαιότερον ἐπὶ τὴν μεταβολὴν ἦλθε τῆς πολιτείας, ἀποκτείνας τοὺς ἐφόρους παρανόμως, οὓς καὶ προσαγαγέσθαι τοῖς ὅπλοις κρατοῦντα καὶ μεταστῆσαι ῥᾴδιον ἦν, ὥσπερ οὐκ ὀλίγους ἄλλους μετέστησεν ἐκ τῆς πόλεως. Τὸ γὰρ ἄνευ τῆς ἐσχάτης ἀνάγκης ἐπιφέρειν σίδηρον οὔτ' ἰατρικὸν οὔτε πολιτικόν, ἀλλ' ἀτεχνίας μὲν ἀμφότερα, τούτῳ δὲ καὶ τὸ ἀδικεῖν μετ' ὠμότητος πρόσεστι. Τῶν δὲ Γράγχων οὐδέτερος μὲν ἤρξατο σφαγῆς ἐμφυλίου, Γάιος δὲ λέγεται μηδὲ βαλλόμενος ὁρμῆσαι πρὸς ἄμυναν, ἀλλὰ λαμπρότατος ὢν ἐν τοῖς πολεμικοῖς ἀργότατος ἐν τῇ στάσει γενέσθαι. Καὶ γὰρ προῆλθεν ἄνοπλος, καὶ μαχομένων ἀνεχώρησε, καὶ ὅλως πλείονα τοῦ μή τι δρᾶσαι πρόνοιαν ἢ τοῦ μὴ παθεῖν ἔχων ἑωρᾶτο. Διὸ καὶ τὴν φυγὴν αὐτῶν οὐκ ἀτολμίας σημεῖον, ἀλλ' εὐλαβείας ποιητέον· ἔδει γὰρ ὑπεῖξαι τοῖς ἐπιφερομένοις, ἢ μένοντας ὑπὲρ τοῦ μὴ παθεῖν τῷ δρᾶν ἀμύνασθαι.
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Traduction française :
[4] Quant à la conduite politique, il semble quAgis y montra trop de mollesse : il se laissa duper par Agésilas, et frustra ses concitoyens du partage des terres quil leur avait promis ; en somme, sa timidité, suite ordinaire de la jeunesse, lui fit laisser imparfaits les changements quil avait projetés, et qui excitaient lattente publique. Cléomène, au contraire, mit dans lexécution de son projet trop de violence et daudace : il fit égorger contre toute justice les éphores, quand il pouvait, par la force dont il disposait, les attirer à son parti, ou les chasser de la ville, comme tant dautres citoyens en avaient déjà été bannis. Car il nest ni dun habile médecin ni dun sage politique, de recourir au fer sans une extrême nécessité : cest dans lun et dans lautre une preuve dignorance ; et, dans lhomme dÉtat, il sy joint de plus linjustice avec la cruauté. Mais ni lun ni lautre des deux Gracques ne commença le premier à verser le sang de ses concitoyens ; et lon rapporte que Caïus, assailli dune grêle de traits, ne songea pas même à se défendre, et quautant il était vaillant dans les combats, autant il se montra calme dans la sédition. En effet, il sortit de chez lui sans armes ; il se retira à lécart lorsquil vit le combat sengager ; et toujours il prit bien plus garde de ne point faire de mal que de nen point souffrir lui-même. Aussi nest-ce point à lâcheté, mais bien à précaution, quon doit imputer la fuite des Gracques ; car il fallait nécessairement ou quils cédassent par la fuite à ceux qui les poursuivaient, ou, sils les attendaient, quils se missent en défense, afin de repousser leurs attaques.
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