HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la cause du froid

ἐν



Texte grec :

[955] Οἱ δὲ (955a) πνεύματος μὲν αἰσθάνεσθαι ψυχροῦ καὶ ὕδατος, γῆς δ´ ἧττον οἰόμενοι, τὴν ἔγγιστα γῆν ὁρῶσιν ἀέρων καὶ ὑδάτων καὶ ἡλίου (καὶ) θερμότητος ἀνάπλεων σύμμιγμα καὶ συμφόρημα γεγενημένην· καὶ οὐδὲν διαφέρουσι τῶν μὴ τὸν αἰθέρα φύσει καὶ πρώτως θερμὸν ἀλλὰ τὸ ζέον ὕδωρ ἢ τὸν διάπυρον σίδηρον ἀποφαινομένων, ὅτι τούτων μὲν ἅπτονται καὶ προσθιγγάνουσι, τοῦ δὲ πρώτου καθαροῦ καὶ οὐρανίου πυρὸς αἴσθησιν δι´ ἁφῆς οὐ λαμβάνουσιν, ὥσπερ οὐδ´ οὗτοι τῆς ἐν βάθει γῆς, ἣν μάλιστα γῆν ἄν τις νοήσειεν αὐτὴν καθ´ αὑτὴν ἀποκεκριμένην τῶν ἄλλων. Δεῖγμα δ´ αὐτῆς ἐστι (955b) κἀνταῦθα περὶ τὰς πέτρας· πολὺ γὰρ ἐκ βάθους καὶ οὐ ῥᾴδιον ἀνασχέσθαι προβάλλουσι κρύος. Οἱ δὲ ψυχροτέρου ποτοῦ δεόμενοι χάλικας ἐμβάλλουσιν εἰς τὸ ὕδωρ· γίνεται γὰρ οὐλότερον καὶ στομοῦται παρὰ τὴν ἀπὸ τῶν λίθων ψυχρότητα, πρόσφατον καὶ ἄκρατον ἀναφερομένην. Τοὺς οὖν πάλαι σοφοὺς καὶ λογίους ἄμικτα θέσθαι τὰ ἐπίγεια καὶ τὰ οὐράνια χρὴ νομίζειν, οὐ τοῖς τόποις, ὥσπερ ἐπὶ ζυγοῦ πρὸς τὰ κάτω καὶ ἄνω βλέποντας, ἀλλὰ τῇ διαφορᾷ τῶν δυνάμεων τὰ μὲν θερμὰ καὶ λαμπρὰ καὶ ταχέα καὶ κοῦφα τῇ θείᾳ καὶ ἀιδίῳ φύσει προσνέμοντας, (955c) τὰ δὲ σκοτεινὰ καὶ ψυχρὰ καὶ βραδέα φθιτῶν καὶ ἐνέρων οὐκ εὐδαίμονα κλῆρον ἀποφαίνοντας. Ἐπεὶ καὶ τὸ σῶμα τοῦ ζῴου, μέχρι μὲν ἔμπνουν ἐστὶ καὶ « θαλερόν », ὡς οἱ ποιηταὶ λέγουσι, θερμότητι χρῆται καὶ ζωῇ· γενόμενον δὲ τούτων ἔρημον καὶ ἀπολειφθὲν ἐν μόνῃ τῇ τῆς γῆς μοίρᾳ ψυχρότης εὐθὺς ἴσχει καὶ κρύος, ὡς ἐν παντὶ μᾶλλον ἢ τῷ γεώδει κατὰ φύσιν θερμότητος ἐνυπαρχούσης. Ταῦτ´, ὦ Φαβωρῖνε, τοῖς εἰρημένοις ὑφ´ ἑτέρων παράβαλλε· κἂν μήτε λείπηται τῇ πιθανότητι μήθ´ ὑπερέχῃ πολύ, χαίρειν ἔα τὰς δόξας, τὸ ἐπέχειν ἐν τοῖς ἀδήλοις τοῦ συγκατατίθεσθαι φιλοσοφώτερον ἡγούμενος.

Traduction française :

[955] (955a) Ceux qui disent qu'ils sentent bien le froid de l'air et de l'eau, et non celui de la terre, ne font attention qu'à cette terre qui est près d'eux, qui n'est qu'un mélange, qu'un composé d'air, d'eau, de soleil et de chaleur. C'est comme s'ils disaient que le feu élémentaire n'est pas le principe naturel de la chaleur, mais l'eau bouillante ou le fer rouge, parce qu'ils peuvent voir et toucher ces derniers objets, et que le feu élémentaire, le feu pur et céleste n'est accessible à aucun de nos sens. Mais ils ne voient pas non plus la terre qui est à une très grande profondeur, et que nous devons regarder comme la véritable terre, séparée et distincte de toutes les autres. (955b) Nous avons cependant des preuves de son existence dans les rochers, qui, de la profondeur où ils sont, nous envoient un froid piquant et presque insupportable. Ceux qui veulent boire très frais jettent dans l'eau de petits cailloux qui la condensent et lui donnent plus de vivacité par la fraîcheur pure et active qu'ils lui communiquent. Lors donc que les anciens philosophes ont dit que les matières terrestres ne se mêlaient point avec les substances célestes, ils n'ont pas eu égard aux espaces supérieurs et inférieurs, comme aux bassins d'une balance qui se baissent et s'élèvent successivement, mais à la différence des facultés. Ils ont attribué à la nature immortelle et éternelle la chaleur, la lumière, la vitesse, la légèreté, et ils ont assigné aux régions souterraines des enfers, séjour affreux des morts, (955c) le froid, les ténèbres et la pesanteur. Le corps même d'un animal, tant qu'il respire et que, selon l'expression des poètes, il est à la fleur de l'âge, conserve de la chaleur et de la vie ; mais dès qu'il est privé de ces deux facultés, et qu'il n'y reste plus que la matière terrestre, aussitôt le froid et la glace s'en emparent, parce que la chaleur est plus naturelle à toute autre substance qu'à un corps terrestre.





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Dernière mise à jour : 24/01/2008