HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la cause du froid

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[954] (954a) εἰ δ´ ὑγροῦ τὸ μαλάσσειν, ὑγρότατον τὸ μαλακώτατον, οὕτως, εἰ ψυχροῦ τὸ πηγνύειν, ἀνάγκη ψυχρότατον εἶναι τὸ μάλιστα πεπηγός, οἷον γῆ. Τὸ δὲ ψυχρότατον φύσει δήπου καὶ πρώτως ψυχρόν· ὥστε φύσει καὶ πρώτως ψυχρὸν γῆ. Τοῦτο δ´ ἀμέλει καὶ τῇ αἰσθήσει δῆλόν ἐστι· καὶ γὰρ πηλὸς ὕδατος ψυχρότερος καὶ τὸ πῦρ γῆν ἐπιφοροῦντες ἀφανίζουσιν· οἱ δὲ χαλκεῖς τῷ πυρουμένῳ καὶ ἀνατηκομένῳ σιδήρῳ μάρμαρον καὶ λατύπην παραπάσσουσι, τὴν πολλὴν ῥύσιν ἐφιστάντες καὶ καταψύχοντες· ψύχει δὲ καὶ (954b) τὰ τῶν ἀθλητῶν κόνις σώματα καὶ κατασβέννυσι τοὺς ἱδρῶτας. δὲ καθ´ ἕκαστον ἐνιαυτὸν ἡμᾶς μετάγουσα καὶ μετοικίζουσα χρεία τί βούλεται, χειμῶνος μὲν ἀπωτάτω φεύγουσα τῆς γῆς εἰς τὰ μετέωρα καὶ ἀπόγεια, θέρους δὲ πάλιν ἀντεχομένη τῶν κάτω καὶ ὑποδυομένη καὶ διώκουσα προσφόρους καταφυγάς, τιθεμένη τὴν δίαιταν ἐν ἀγκάλαις γῆς ἀγαπητῶς; Ἆρ´ οὐχὶ ταῦτα ποιοῦμεν ἐπὶ τὴν γῆν ὑπὸ ψυχρότητος ὁδηγούμενοι τῇ αἰσθήσει καὶ τὸ πρώτωςκαὶφύσει ψυχρὸν ἐπιγινώσκοντες; Αἱ γοῦν παράλιοι χειμῶνος δίαιται τρόπον τινὰ γῆς φυγαί εἰσιν, ὡς ἀνυστὸν ἀπολειπόντων διὰ κρύος αὐτήν, τὸν δ´ ἔναλον (954c) ἀέρα καὶ πελάγιον θερμὸν ὄντα περιβαλλομένων〉· εἶτ´ αὖθις ἐν θέρει τὸν γηγενῆ καὶ χερσαῖον ὑπὸ καύματος ποθοῦμεν, οὐκ αὐτὸν ὄντα ψυχρὸν ἀλλὰ τοῦ φύσει ψυχροῦ καὶ πρώτως ἀποβλαστάνοντα καὶ βεβαμμένον ὑπὸ τῆς ἐν τῇ γῇ δυνάμεως ὥσπερ βαφῇ σίδηρον. Καὶ γὰρ τῶν ῥυτῶν ὑδάτων τὰ πετραῖα καὶ ὀρεινὰ ψυχρότατα καὶ τῶν φρεατιαίων τὰ κοιλότατα· τούτοις μὲν γὰρ οὐκέτι μίγνυται διὰ βάθους ἔξωθεν ἀήρ, ἐκεῖνα δ´ ἐκπίπτει διὰ γῆς ἀμίκτου καὶ καθαρᾶς, ὡς περὶ τὸ Τιτάριον δὴ (954d) Στυγὸς ὕδωρ καλοῦσιν ἐκ πέτρας γλίσχρως συλλειβόμενον οὕτω ψυχρόν ἐστιν, ὥστε μηδὲν ἀγγεῖον ἄλλο μόνην δ´ ὁπλὴν ὄνου στέγειν, τὰ δ´ ἄλλα διακόπτει καὶ ῥήγνυσιν. Ἔτι γε μὴν τῶν ἰατρῶν ἀκούομεν, ὡς πᾶσα γῆ τῷ γένει στύφειν καὶ ψύχειν πέφυκε· καὶ πολλὰ τῶν μεταλλευομένων καταριθμοῦσι στυπτικὴν αὐτοῖς παρέχοντα καὶ σχετικὴν εἰς τὰς φαρμακείας δύναμιν· καὶ γὰρ τὸ στοιχεῖον αὐτῆς οὐ τμητικὸν οὐδὲ κινητικὸν οὐδὲ λεῖπον οὐδ´ ἔχον ὀξύτητας οὐδὲ μαλθακὸν οὐδ´ εὐπερίχυτον γέγονεν, ἀλλ´ ἑδραῖον ὡς κύβος καὶ συνερειστικόν. Ὅθεν αὐτή τε βρῖθος ἔσχε, καὶ τὸ ψυχρόν, ὅπερ ἦν δύναμις (954e) αὐτῆς, τῷ πυκνοῦν καὶ συνωθεῖν καὶ ἀποθλίβειν τὰ ὑγρὰ φρίκας καὶ τρόμους διὰ τὴν ἀνωμαλίαν ἐνεργάζεται τοῖς σώμασιν· ἂν δ´ ἐπικρατήσῃ παντάπασι, τοῦ θερμοῦ φυγόντος σβεσθέντος, ἔστησε τὴν ἕξιν ἐκπαγεῖσαν καὶ νεκρωθεῖσαν. Ὅθεν οὐδὲ καίεται γῆ τὸ παράπαν καίεται γλίσχρως καὶ μόγις. Ἀὴρ μὲν γὰρ ἐξ ἑαυτοῦ πολλάκις φλόγας ἀναδίδωσι καὶ ζεῖ καὶ διαστράπτει πυρούμενος· τῷ δ´ ὑγρῷ τροφῇ χρῆται τὸ θερμόν· οὐ γὰρ τὸ στερεὸν ἀλλὰ τὸ νοτερὸν τοῦ ξύλου καυστόν ἐστιν· ἐξικμασθέντος δὲ τούτου, τὸ στερεὸν καὶ ξηρὸν ἀπολείπεται τέφρα γενόμενον. Οἱ δὲ καὶ τοῦτο φιλοτιμούμενοι μεταβάλλον ἀποδεῖξαι καὶ καταναλισκόμενον ἀναδεύοντες πολλάκις ἐλαίῳ (954f) καὶ στέατι φύροντες οὐδὲν περαίνουσιν, ἀλλ´ ὅταν ἐκκαῇ τὸ λιπαρόν, περίεστι πάντως καὶ διαμένει τὸ γεῶδες· ὅθεν οὐ κατὰ χώραν μόνον ἐξ ἕδρας ἀκίνητον οὖσαν αὐτὴν ἀλλὰ καὶ κατ´ οὐσίαν ἀμετάβλητον, Ἑστίαν, ἅτε δή « μένουσαν ἐν θεῶν οἴκῳ », κλίτα προσηγόρευσαν οἱ παλαιοί, διὰ τὴν στάσιν καὶ πῆξιν· ἧς ψυχρότης δεσμός ἐστιν, ὡς Ἀρχέλαος φυσικὸς εἶπεν, οὐδενὸς χαλῶντος αὐτὴν οὐδὲ μαλάττοντος, ἅτε θερομένην καὶ ἀλεαινομένην οὖσαν. [954] (954a) de même si la faculté du froid est de resserrer, il s'ensuivra nécessairement que le corps le plus dense, tel qu'est la terre, sera le plus froid ; et la substance la plus froide doit être naturellement le principe du froid. Il faut conclure de ces raisonnements que la terre est par sa nature la première cause du froid, et nos propres sensations nous le démontrent. La boue est plus froide que l'eau, et rien n'éteint plus tôt le feu que la terre. Quand le fer est enflammé et déjà en fusion, on y jette de la sciure de marbre ou de pierre, afin de le refroidir et, d'empêcher qu'il ne devienne trop fluide. (954b) La poussière dont on couvre le corps des athlètes arrête leur sueur et les rafraîchit. D'où vient d'ailleurs cet usage qui tous les ans nous fait changer d'habitation? Pourquoi l'hiver nous réfugions-nous dans des appartements hauts et éloignés de la terre? qu'au contraire, pendant l'été, nous cherchons dans des rez-de-chaussée des asiles commodes, et que nous choisirions volontiers une retraite dans le sein de la terre? Ne sommes-nous pas conduits par le sentiment naturel qui nous fait alors chercher la fraîcheur, et reconnaître la terre pour la première cause du froid? Quand l'hiver nous préférons les séjours voisins de la mer, c'est une manière de fuir la terre, autant qu'il est possible, à cause de sa froidure; (954c) nous nous environnons de l'air de la mer, qui est doux et chaud ; l'été, nous avons recours contre la chaleur à l'air qui s'élève de la terre, non qu'il soit froid par lui-même ; mais étant, pour ainsi dire, une production de la substance qui est le principe du froid, il est en quelque sorte imprégné de la faculté propre à la terre, comme le fer qu'on trempe prend la vertu que l'eau contient. Entre les eaux courantes, celles qui sortent des rochers et des montagnes sont les plus froides, et parmi les eaux de puits, ce sont celles dont les puits sont les plus profonds. Dans ces dernières, leur profondeur fait que l'air extérieur ne s'y mêle plus; les autres coulent à travers une terre franche et sans mélange, telle qu'est auprès du Ténare (954d) l'eau du Styx, qui sourd d'un rocher en légers bouillons. Elle est si froide, que les vaisseaux faits de corne de pied d'âne peuvent seuls la conserver; elle brise et fait éclater tous les autres. Les médecins nous disent qu'en général toute terre a la propriété de resserrer et de rafraîchir; ils comptent plusieurs sortes de métaux et de fossiles, dont ils font usage comme d'astringents. Aussi l'élément de la terre n'est ni incisif, ni propre à émouvoir, ni atténuant, ni pénétrant, ni émollient, ni expansif ; au contraire, il est ferme et stable comme le cube. Voilà pourquoi la terre est naturellement froide et pesante ; comme elle a la propriété (954e) de condenser, de comprimer les corps et d'en chasser l'humidité, .elle y produit par son inégalité des frissonnements et des tremblements ; et lorsqu'elle y domine, elle en chasse toute la chaleur, elle l'éteint, et y fixe l'habitude de la glace, et, pour ainsi dire, de la mort. Aussi la terre n'est-elle pas- combustible, ou du moins elle ne brûle que lentement et avec peine ; au lieu que l'air s'enflamme souvent de lui-même, et quand il est enflammé, il devient comme fluide et jette des éclairs. L'humidité sert d'aliment à la chaleur ; car dans le bois ce ne sont pas les parties solides qui sont propres à brûler, mais les parties humides; et lorsqu'elles sont entièrement consumées, il ne reste que les parties solides, qui se changent en cendres. Vainement ceux qui prétendent que ce résidu peut être consumé en l'arrosant souvent d'huile (954f) ou en le mêlant avec de la graisse le remettent au feu ; dès que ces matières grasses sont brûlées, il reste toujours les parties grossières et terrestres. Ce n'est pas seulement parce que la terre est immobile dans la place qu'elle occupe, mais encore parce que sa substance est inaltérable et qu'elle demeure toujours dans le domicile des dieux, que les anciens lui ont donné le nom de Vesta. Ils ont voulu désigner sa stabilité et sa masse compacte, dont le froid est le lien , suivant le physicien Archélaüs, attendu que rien ne la relâche et ne l'amollit, qu'elle n'est pas susceptible de chaleur, ni même de tiédeur.


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Dernière mise à jour : 24/01/2008