HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Que les bêtes ont l'usage de la raison

Chapitre 4

  Chapitre 4

[4] ( Γ) Τίνος μὲν οὖν οὐχὶ μᾶλλον τῷ σοφωτάτῳ τῶν
ἀνθρώπων; σκόπει δὲ πρῶτον, εἰ βούλει, τὴν ἀνδρείαν,
ἐφ´ σὺ φρονεῖς μέγα καὶ οὐκ ἐγκαλύπτῃθρασὺςκαὶ
πτολίπορθοςἀποκαλούμενος, ὅστις, σχετλιώτατε,
δόλοις καὶ μηχαναῖς ἀνθρώπους ἁπλοῦν καὶ γενναῖον
εἰδότας πολέμου τρόπον ἀπάτης δὲ καὶ ψευδῶν ἀπείρους
παρακρουσάμενος ὄνομα τῇ πανουργίᾳ προστίθης ἀρετῆς
ἥκιστα πανουργίαν προσιεμένης. ἀλλὰ τῶν γε θηρίων
τοὺς πρὸς ἄλληλα καὶ πρὸς ὑμᾶς ἀγῶνας ὁρᾷς ὡς ἄδολοι
καὶ ἄτεχνοι καὶ μετ´ ἐμφανοῦς γυμνοῦ τε τοῦ θαρρεῖν
πρὸς ἀληθινῆς ἀλκῆς ποιοῦνται τὰς ἀμύνας· καὶ οὔτε
νόμου καλοῦντος οὔτ´ ἀστρατείας δεδοικότα γραφὴν ἀλλὰ
φύσει φεύγοντα τὸ κρατεῖσθαι μέχρι τῶν ἐσχάτων ἐγκαρτερεῖ
καὶ διαφυλάττει τὸ ἀήττητον· οὐ γὰρ ἡττᾶται κρατούμενα
τοῖς σώμασιν οὐδ´ ἀπαγορεύει ταῖς ψυχαῖς ἀλλὰ
ταῖς μάχαις ἐναποθνήσκει. πολλῶν δὲ θνησκόντων
ἀλκὴ μετὰ τοῦ θυμοειδοῦς ἀποχωρήσασά που καὶ συναθροισθεῖσα
περὶ ἕν τι τοῦ σώματος μόριον ἀνθίσταται
τῷ κτείνοντι καὶ πηδᾷ καὶ ἀγανακτεῖ, μέχρις ἂν ὥσπερ
πῦρ ἐγκατασβεσθῇ παντάπασι καὶ ἀπόληται. δέησις δ´
οὐκ ἔστιν οὐδ´ οἴκτου παραίτησις οὐδ´ ἐξομολόγησις
ἥττης, οὐδὲ δουλεύει λέων λέοντι καὶ ἵππος ἵππῳ δι´
ἀνανδρίαν, ὥσπερ ἄνθρωπος ἀνθρώπῳ, τὴν τῆς δειλίας
ἐπώνυμον εὐκόλως {ἐν}ἀσπαζόμενος. ὅσα δ´ ἄνθρωποι
πάγαις δόλοις ἐχειρώσαντο, τὰ μὲν ἤδη τέλεια καὶ τροφὴν
ἀπωσάμενα καὶ πρὸς δίψαν ἐγκαρτερήσαντα τὸν πρὸ
δουλείας ἐπάγεται καὶ ἀγαπᾷ θάνατον· νεοσσοῖς δὲ καὶ
σκύμνοις τούτων, δι´ ἡλικίαν εὐαγώγοις καὶ ἁπαλοῖς
οὖσιν, πολλὰ καὶ ἀπατηλὰ μειλίγματα καὶὑποπεττεύματα
προσφέροντες καὶ καταφαρμάττοντες, ἡδονῶν παρὰ
φύσιν γευόμενα καὶ διαίτης ἀδρανῆ χρόνῳ κατειργάσαντο,
ἕως προσεδέξαντο καὶ ὑπέμειναν τὴν καλουμένην ἐξημέρωσιν
ὥσπερ ἀπογυναίκωσιν τοῦ θυμοειδοῦς· οἷς δὴ μάλιστα
δῆλον ὅτι τὰ θηρία πρὸς τὸ θαρρεῖν εὖ πέφυκε. τοῖς
δ´ ἀνθρώποις καρτέρησις καὶ παρὰ φύσιν ἐστίν. ἐκεῖθεν
δ´ ἄν, βέλτιστ´ Ὀδυσσεῦ, μάλιστα καταμάθοις. ἐν γὰρ
τοῖς θηρίοις ἰσορροπεῖ πρὸς ἀλκὴν φύσις καὶ τὸ θῆλυ
τοῦ ἄρρενος οὐδὲν ἀποδεῖ πονεῖν τε τοὺς ἐπὶ τοῖς ἀναγκαίοις
πόνους ἀγωνίζεσθαί τε τοὺς ὑπὲρ τῶν τέκνων
ἀγῶνας. ἀλλὰ καὶ Κρομμυωνίαν τινὰ σῦν ἀκούεις,
πράγματα πολλά, θῆλυ θηρίον οὖσα, τῷ Θησεῖ παρέσχε· |
καὶ τὴν Σφίγγα ἐκείνην οὐκ ἂν ὤνησεν σοφία περὶ τὸ
Φίκιον ἄνω καθεζομένην, αἰνίγματα καὶ γρίφους πλέκουσαν,
εἰ μὴ ῥώμῃ καὶ ἀνδρείᾳ πολὺ τῶν Καδμείων ἐπεκράτει.
ἐκεῖ δέ που καὶ Τευμησίαν ἀλώπεκαμέρμερον
χρῆμακαὶ πλησίον ὄφιν τῷ Ἀπόλλωνι περὶ τοῦ χρηστηρίου
μονομαχοῦσαν ἐν Δελφοῖς γενέσθαι λέγουσι. τὴν δ´
Αἴθην βασιλεὺς ὑμῶν ἔλαβε παρὰ τοῦ Σικυωνίου μισθὸν
ἀστρατείας, ἄριστα βουλευσάμενος, ὃς δειλοῦ προετίμησεν
ἀνδρὸς ἵππον ἀγαθὴν καὶ φιλόνικον. αὐτὸς δὲ καὶ παρδάλεις
καὶ λεαίνας πολλάκις ἑώρακας ὡς οὐδέν τι τὰ θήλεα
τοῖς ἄρρεσιν ὑφίεται θυμοῦ καὶ ἀλκῆς, ὥσπερ σὴ γυνὴ
σοῦ πολεμοῦντος οἴκοι κάθηται πρὸς ἐσχάρᾳ πυρός, οὐκ
ἂν οὐδ´ ὅσον αἱ χελιδόνες ἀμυνομένη τοὺς ἐπ´ αὐτὴν καὶ
τὸν οἶκον βαδίζοντας, καὶ ταῦτα Λάκαινα οὖσα· τί οὖν
ἔτι σοι λέγω τὰς Καρίνας Μαιονίδας; ἀλλ´ ἐκ τούτων
γε δῆλόν ἐστιν, ὅτι τοῖς ἀνδράσιν οὐ φύσει μέτεστι τῆς
ἀνδρείας· μετῆν γὰρ ἂν ὁμοίως καὶ ταῖς γυναιξὶν ἀλκῆς.
ὥσθ´ ὑμεῖς κατὰ νόμων ἀνάγκην οὐχ ἑκούσιον οὐδὲ βουλομένην
ἀλλὰ δουλεύουσαν ἔθεσι καὶ ψόγοις καὶ δόξαις
ἐπήλυσι καὶ λόγοις πλανωμένοις μελετᾶτε ἀνδρείαν· καὶ
τοὺς πόνους ὑφίστασθε καὶ τοὺς κινδύνους οὐ πρὸς ταῦτα
θαρροῦντες ἀλλὰ τῷ ἕτερα μᾶλλον τούτων δεδιέναι. ὥσπερ
οὖν τῶν σῶν ἑταίρων φθάσας πρῶτος ἐπὶ τὴν ἐλαφρὰν
ἀνίσταται κώπην οὐ καταφρονῶν ἐκείνης ἀλλὰ δεδιὼς
καὶ φεύγων τὴν βαρυτέραν, οὕτως πληγὴν ὑπομένων,
ἵνα μὴ λάβῃ τραύματα, καὶ πρὸ αἰκίας τινὸς θανάτου
πολέμιον ἀμυνόμενος οὐ πρὸς ταῦτα θαρραλέος ἀλλὰ
πρὸς ἐκεῖνα δειλός ἐστιν. οὕτω δ´ ἀναφαίνεται ὑμῖν μὲν
ἀνδρεία δειλία φρόνιμος οὖσα, τὸ δὲ θάρσος φόβος ἐπιστήμην
ἔχων τοῦ δι´ ἑτέρων ἕτερα φεύγειν. ὅλως δ´, εἰ πρὸς
ἀνδρείαν οἴεσθε βελτίους εἶναι τῶν θηρίων, τί ποθ´ ὑμῶν
οἱ ποιηταὶ τοὺς κράτιστα τοῖς πολεμίοις μαχομένουςλυ
κόφροναςκαὶθυμολέονταςκαὶσυῒ εἰκέλους ἀλκὴν
προσαγορεύουσιν, ἀλλ´ οὐ λέοντά τις αὐτῶνἀνθρωπό
θυμονοὐ σῦνἀνδρὶ εἴκελον ἀλκὴνπροσαγορεύει; ἀλλ´
ὥσπερ οἶμαι τοὺς ταχεῖςποδηνέμουςκαὶ τοὺς καλοὺς
θεοειδεῖςὑπερβαλλόμενοι ταῖς εἰκόσιν ὀνομάζουσιν,
οὕτω τῶν δεινῶν μάχεσθαι πρὸς τὰ κρείττονα ποιοῦνται
τὰς ἀφομοιώσεις. αἴτιον δ´, ὅτι τῆς μὲν ἀνδρείας οἷον
βαφή τις θυμός ἐστι καὶ στόμωμα· τούτῳ δ´ ἀκράτῳ
τὰ θηρία χρῆται πρὸς τοὺς ἀγῶνας, ὑμῖν δὲ προσμιγνύμενος
πρὸς τὸν λογισμὸν ὥσπερ οἶνος πρὸς ὕδωρ ἐξίσταται
παρὰ τὰ δεινὰ καὶ ἀπολείπει τὸν κα
[4] GRYLLUS. Dis plutôt, quelle vertu ne leur accordé-je
pas, à un degré bien autrement plus remarquable qu'au
plus sage d'entre les hommes. Examine d'abord, si tu le
veux, la question du courage. Tu es particulièrement fier
du tien, et tu n'as garde de laisser ignorer qu'on t'appelle
le hardi, le ravageur de villes. Misérable que tu es' ! Employant
la ruse et tous les artifices possibles contre des
hommes qui ne connaissent qu'une manière franche et
généreuse de faire la guerre, contre des hommes étrangers à la
tromperie et aux mensonges, tu déguises ta fourberie sous
le nom de la vertu la plus incompatible avec la fourberie.
Vois les combats des animaux entre eux et leurs combats
contre vous. Comme tout s'y passe sans ruse et sans artifice!
C'est au grand jour, c'est à nu, qu'ils déploient leur
audace, et c'est bien leur force véritable qu'ils mettent au
service de leur vengeance. Ils n'ont pas besoin qu'une loi
les appelle sous les drapeaux, qu'on leur fasse craindre
l'appellation injurieuse de déserteurs. Une fierté naturelle
leur inspire l'horreur de la domination. Jusqu'à la dernière
extrémité ils résistent pour conserver leur indépendance. Ils
ne cèdent pas pour avoir été vaincus ; ils ne perdent jamais
courage, et ils meurent au milieu des combats. Chez plusieurs,
au moment où ils vont expirer, la force avec la fierté
se retire et se concentre dans une petite partie de leur
corps, et lutte contre l'ennemi qui va leur donner le trépas.
C'est cette partie d'eux-mêmes qui bondit, qui s'indigne :
jusqu'à ce que, comme du feu, elle soit complétement
éteinte et anéantie. Jamais ils n'ont recours aux prières, à
des supplications, avec le dessein d'apitoyer leur adversaire.
Jamais ils n'avouent leur défaite. Un lion ne se résigne pas
à devenir, par un effet de sa lâcheté, l'esclave d'un lion, ni
un cheval, d'un cheval. Un homme, au contraire, se reconnaît
esclave d'un autre, et accepte de gaieté de coeur avec
l'esclavage le titre de lâche dont ce nom est synonyme. Tous
les animaux qu'à force de piéges et d'artifices l'homme tient
sous sa puissance n'ont pas plus tôt acquis la plénitude de
leurs forces que, repoussant la nourriture qu'il leur offre, et
résistant à la soif, ils se donnent eux-mêmes la mort parce
qu'ils la préfèrent à la servitude. Pour ce qui est de leurs
petits, soit oiseaux, soit quadrupèdes, que leur âge rend
aisés à conduire et débonnaires, c'est en leur prodiguant
mille séductions trompeuses, mille douceurs perfides que
l'homme les ensorcelle, jusqu'à ce qu'à force de leur faire
goûter des plaisirs et un régime contraire à leur nature, il
leur enlève à la longue toute leur énergie. Alors seulement
ils consentent et se résignent à devenir ce qu'on appelle
apprivoisés, autrement dit, dépouillés de toute leur
fierté native. Est-il une preuve plus évidente, que les bêtes
sont très heureusement douées sous le rapport du courage?
Au contraire, les hommes n'ont de l'assurance qu'en
forçant leur nature. Je vais l'établir, mon très cher Ulysse,
par un argument qui te convaincra. Chez les animaux, il y
a équilibre parfait dans la vigueur des deux sexes. La femelle
ne le cède en rien au mâle, soit pour supporter les
fatigues indispensables, soit pour défendre sa progéniture.
A coup sûr tu as entendu parler d'une certaine laie de
Cromnyon, qui, toute laie qu'elle était, donna beaucoup de
mal à Thésée. Le sphinx, ce fameux monstre femelle qui
s'était installé sur le mont Phicius, n'aurait tiré aucun parti
de son habileté à compliquer des énigmes et des questions
embarrassantes, si sa force et son courage n'avaient pas déjà
fait trembler devant lui les habitants de la cité de Cadmus.
C'est encore dans ce même pays, que parurent, dit-on, la
renarde de Telmesse , qui exerça tant de dégâts, et, dans
son voisinage, la dragonne qui à Delphes se mesura en
combat singulier avec Apollon, au sujet de l'oracle. Ne sait-on
pas que la jument Étha fut acceptée par votre roi d'un
Sicyonien qui achetait ainsi le droit de ne pas partir à la
guerre. C'était un excellent calcul, que de préférer à un
homme lâche une noble et généreuse bête. Toi-même, qui
souvent as vu des panthères et des lionnes, tu as été à même
de reconnaître que ces femelles ne cèdent en rien à leurs
mâles sous le rapport du courage et de la vigueur. Compare
leur ta femme qui, pendant que tu fais la guerre, reste
tranquillement assise chez elle à son foyer, sans oser même,
ce qùe font les hirondelles, résister à ceux qui veulent
s'emparer de sa personne et de son logis. Pourtant c'est une
Lacédémonienne. Te citerai-je encore les Cariennes ou les
Méoniennes? Ce que j'ai dit prouve à l'évidence que la bravoure
n'est pas une qualité naturelle de l'espèce humaine;
car les femmes auraient aussi leur part de vigueur. Si bien
que c'est par la contrainte des lois, sans spontanéité, sans
initiative, que vous pratiquez la bravoure. Vous vous rendez
esclaves, en cela, des usages, du blâme, de l'opinion des
étrangers, et cette vaillance est toute de convention. Si
vous affrontez les fatigues et les dangers, ce n'est pas le
courage qui vous y excite, c'est la crainte d'autres fatigues,
d'autres dangers plus considérables. Ainsi donc, de
même que parmi tes compagnons celui qui a su gagner de
vitesse sur les autres, prend la rame la plus légère à
manoeuvrer, non parce qu'il en fait peu de cas, mais parce
qu'il en redoute et en fuit une plus lourde; de même,
l'homme qui endure des coups afin de ne pas recevoir de
blessures, et qui se défend contre un ennemi plutôt que
de subir des mauvais traitements ou la mort, est moins
brave contre le danger qu'il n'est timide en face de cette
autre perspective. C'est ainsi que j'ai reconnu dans votre
courage à tous une lâcheté prudente, et dans votre hardiesse
une frayeur habile à éviter un mal par un autre.
Du reste, pour parler d'une manière générale, si vous
croyez en fait de bravoure valoir mieux que les bêtes, pourquoi
vos poètes, quand ils parlent des hommes qui combattent
le plus vigoureusement contre les ennemis, les appellent-ils
"des mortels au coeur de lion", des "mortels
comparables au sanglier pour leur vigueur"? Pas un
d'eux, ne s'avise de dire d'un lion, qu'il a le coeur d'un
homme, d'un sanglier, qu'il vaut un homme pour la vigueur.
Mais, si je raisonne bien, de même que pour qualifier
ceux qui sont légers, les poètes donnent aux pieds des
coureurs la rapidité du vent, que par une hyperbole
d'image ils appellent "semblables aux dieux" ceux qui
sont beaux; de même, ils font des rapprochements entre
les mortels les plus vaillants au combat et les créatures
les plus valeureuses par leur nature. Quelle est la raison
de cette supériorité? C'est que le courage est en quelque
sorte ce qui donne la fermeté et la trempe aux âmes.
Or c'est avec leur âme, simplement et purement, que les
bêtes affrontent les combats, tandis que vous autres vous
y mêlez le raisonnement, comme on mêle de l'eau avec du
vin. Voilà pourquoi votre âme fléchit en face du danger et
vient à défaillir dans un moment critique. Quelques-uns
d'entre vous vont jusqu'à dire qu'il ne faut en aucune façon
déployer de l'ardeur dans les combats, qu'il faut supprimer
ces transports généreux pour faire usage d'une raison bien
calme. Voilà qui est le mieux du monde au point de vue de
la conservation et de la santé personnelle, mais au point de
vue de l'énergie et de la vigueur c'est une théorie honteuse.
N'y a-t-il pas inconséquence flagrante ! Vous accusez la
nature de ce qu'elle n'a point armé vos corps d'aiguillons,
de ce qu'elle ne vous a pas donné des dents en forme de
défenses, des serres recourbées, et, d'autre part, votre armure
naturelle qui est votre âme, vous l'annulez, vous en
arrêtez l'essor.


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Dernière mise à jour : 7/07/2005