Texte grec :
[6] Τοῦτο τοίνυν πρῶτον ὑπομιμνήσκωμεν αὐτούς, ὅτι,
καθάπερ τὸν οἶνον ἡδονῆς ἕνεκα καὶ φιλοφροσύνης εὑρημένον
οἱ προσβιαζόμενοι πολὺν πίνειν καὶ ἄκρατον ἐνίους
εἰς ἀηδίαν καὶ παροινίαν τρέπουσιν, οὕτω τὸν λόγον ἥδιστον
ὄντα καὶ φιλανθρωπότατον συμβόλαιον οἱ χρώμενοι
κακῶς καὶ προχείρως ἀπάνθρωπον ποιοῦσι καὶ ἄμικτον,
οἷς οἴονται χαρίζεσθαι λυποῦντες καὶ ἀφ´ ὧν θαυμάζεσθαι
καταγελώμενοι καὶ δι´ ὧν φιλεῖσθαι δυσχεραινόμενοι.
ὥσπερ οὖν ὁ τῷ κεστῷ τοὺς ὁμιλοῦντας ἀποστρέφων καὶ
ἀπελαύνων ἀναφρόδιτος, οὕτως ὁ τῷ λόγῳ λυπῶν καὶ
ἀπεχθανόμενος ἄμουσός τις καὶ ἄτεχνός ἐστι.
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Traduction française :
[6] Il est donc une première recommandation qu'il faut
rappeler à ces gens-là. De même que le vin a été inventé
pour faire naître la joie et la tendresse, mais que si l'on est
contraint de le boire en trop grande quantité et toujours pur,
on devient quelquefois triste et furieux; de même la parole,
ce moyen d'intimité si précieux et si utile à l'homme, devient,
quand on en fait un usage maladroit et immodéré, une cause
d'aversion et d'éloignement. Ceux à qui l'on croit être agréable
n'éprouvent que de l'ennui. On se figure qu'on leur inspire
de l'admiration, et l'on est moqué par eux. On croit se les
attacher : on les fatigue. Il me semble voir un homme qui,
fût-il muni de la ceinture de Vénus, éloignerait et ferait fuir
ceux qui s'approcheraient de lui, parce qu'il serait antipathique
à l'amour. De même celui qui rend la parole pénible et odieuse
peut se tenir pour homme de mauvaise grâce et mal appris.
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