HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

εἰσενέγκαντος



Texte grec :

[180] « καλῶς » ἔφη « ποιεῖ γινώσκων ὅτι (180a) φίλον ἔχει καὶ δυνάμενον τηλικαῦτα δωρεῖσθαι καὶ βουλόμενον. » Ἐν δὲ τῇ Μιλήτῳ πολλοὺς ἀνδριάντας ἀθλητῶν θεασάμενος Ὀλύμπια καὶ Πύθια νενικηκότων « καὶ ποῦ τὰ τηλικαῦτα » ἔφη « ἦν σώματα, ὅτε οἱ βάρβαροι ὑμῶν τὴν πόλιν ἐπολιόρκουν; » Τῆς δὲ τῶν Καρῶν βασιλίσσης Ἄδας ὄψα καὶ πέμματα παρεσκευασμένα περιττῶς διὰ δημιουργῶν καὶ μαγείρων φιλοτιμουμένης ἀεὶ πέμπειν πρὸς αὐτόν ἔφη κρείττονας ἔχειν αὐτὸς ὀψοποιούς, πρὸς μὲν ἄριστον τὴν νυκτοπορίαν πρὸς δὲ δεῖπνον τὴν ὀλιγαριστίαν. (180b) Ἐπεὶ δὲ παρεσκευασμένων πάντων πρὸς μάχην ἠρώτησαν οἱ στρατηγοί, μή τι πρὸς τούτοις ἕτερον, οὐδέν, εἶπεν, ἢ ξῦραι τὰ γένεια τῶν Μακεδόνων· θαυμάσαντος δὲ τοῦ Παρμενίωνος « οὐκ οἶδας » εἶπεν « ὅτι βελτίων οὐκ ἔστιν ἐν μάχῃ λαβὴ πώγωνος; » Δαρείου δὲ διδόντος αὐτῷ μύρια τάλαντα καὶ τὸ τὴν Ἀσίαν νείμασθαι πρὸς αὐτὸν ἐπίσης, καὶ Παρμενίωνος εἰπόντος « ἐγὼ μὲν ἔλαβον ἂν εἰ Ἀλέξανδρος ἤμην », « κἀγὼ νὴ Δία » εἶπεν « εἰ Παρμενίων ». Ἀπεκρίνατο δὲ Δαρείῳ μήτε τὴν γῆν ἡλίους δύο μήτε τὴν Ἀσίαν δύο βασιλεῖς ὑπομένειν. (180c) Μέλλοντι δ´ αὐτῷ περὶ τῶν ὅλων ἐν Ἀρβήλοις κινδυνεύειν πρὸς ἑκατὸν μυριάδας ἀντιτεταγμένας, προσῄεσαν οἱ φίλοι τῶν στρατιωτῶν κατηγοροῦντες ὡς ἐν ταῖς σκηναῖς διαλαλούντων καὶ συντιθεμένων, ὅπως μηδὲν τῶν λαφύρων εἰς τὸ βασιλικὸν ἀνοίσουσιν, ἀλλ´ αὐτοὶ κερδανοῦσιν. Ὁ δὲ μειδιάσας « ἀγαθά » φησίν « ἀγγέλλετε· νικᾶν γὰρ ἀνδρῶν οὐ φεύγειν παρεσκευασμένων ἀκούω διαλογισμούς. » Καὶ προσιόντες αὐτῷ πολλοὶ τῶν στρατιωτῶν ἔλεγον « ὦ βασιλεῦ, θάρρει καὶ μὴ φοβοῦ τὸ πλῆθος τῶν πολεμίων, αὐτὸν γὰρ ἡμῶν τὸν γράσον οὐχ ὑπομενοῦσι. » Παρατασσομένου δὲ τοῦ στρατεύματος ἰδών τινα τῶν (180d) στρατιωτῶν τὸ ἀκόντιον ἐναγκυλούμενον ἐξέωσε τῆς φάλαγγος ὡς ἄχρηστον, ὃς « παρασκευάζεται νῦν, ὅτε χρῆσθαι δεῖ τοῖς ὅπλοις. » Ἐπιστολὴν δὲ παρὰ τῆς μητρὸς ἀναγινώσκων αἰτίας ἀπορρήτους κατ´ Ἀντιπάτρου καὶ διαβολὰς ἔχουσαν, ἅμα τοῦ Ἡφαιστίωνος ὥσπερ εἰώθει συναναγινώσκοντος, οὐκ ἐκώλυσεν· ὡς δ´ ἀνέγνω, τὸν δακτύλιον ἀφελόμενος τὸν ἑαυτοῦ τῷ στόματι τῷ ἐκείνου τὴν σφραγῖδα ἐπέθηκεν. Ἐν δ´ Ἄμμωνος ὑπὸ τοῦ προφήτου παῖς Διὸς προσαγορευθείς « οὐδέν γε » ἔφη « θαυμαστόν, πάντων μὲν γὰρ ὁ Ζεὺς φύσει πατήρ ἐστιν, ἑαυτοῦ δὲ ποιεῖται τοὺς ἀρίστους. » (180e) Τοξεύματι δὲ πληγεὶς εἰς τὸ σκέλος, ὡς πολλοὶ συνέδραμον τῶν πολλάκις αὐτὸν εἰωθότων θεὸν προσαγορεύειν, διαχυθεὶς τῷ προσώπῳ « τουτὶ μὲν αἷμα » εἶπεν « ὡς ὁρᾶτε καὶ οὐκ ἰχώρ, οἷόσπέρ τε ῥέει μακάρεσσι θεοῖσιν. » Ἐπαινούντων δ´ ἐνίων τοῦ Ἀντιπάτρου τὴν εὐτέλειαν ὡς ἀθρύπτως διαιτωμένου καὶ αὐστηρῶς « ἔξωθεν » εἶπεν « Ἀντίπατρος λευκοπάρυφός ἐστι, τὰ δ´ ἔνδον ὁλοπόρφυρος. » Ἐν δὲ χειμῶνι καὶ ψύχει τῶν φίλων τινὸς ἑστιῶντος αὐτὸν ἐσχάραν δὲ μικρὰν καὶ πῦρ ὀλίγον εἰσενέγκαντος, ἢ ξύλα ἢ λιβανωτὸν εἰσενεγκεῖν ἐκέλευσεν. Ἀντιπατρίδου δὲ καλὴν ψάλτριαν ἐπὶ τὸ δεῖπνον (180f) ἀγαγόντος, κινηθεὶς τῇ ὄψει πρὸς αὐτὴν ὁ Ἀλέξανδρος ἠρώτησε τὸν Ἀντιπατρίδην, μή τι τυγχάνει τῆς γυναικὸς ἐρῶν· ἐκείνου δὲ ὁμολογήσαντος, « ὦ μιαρέ » εἶπεν « οὐκ ἀπάξεις εὐθὺς ἐκ τοῦ συμποσίου τὴν γυναῖκα; » Πάλιν δὲ Πύθωνα τὸν Εὐίου τοῦ αὐλητοῦ ἐρώμενον Κάσανδρος ἐβιάζετο φιλῆσαι· τὸν οὖν Εὔιον ὁρῶν ἀχθόμενον ἀνεπήδησε μετ´ ὀργῆς ἐπὶ τὸν Κάσανδρον, κεκραγώς « ἀλλ´ οὐδ´ ἐρασθῆναί τινος ἔξεστι δι´ ὑμᾶς; »

Traduction française :

[180] «Il fait bien, dit Alexandre ; il sait qu'il a en moi un ami qui a le pouvoir et la volonté de lui donner une aussi grande somme. » Il vit à Milet les statues de plusieurs athlètes qui avaient été couronnés aux jeux olympiques èt pythiens. «Où étaient donc ces grands corps, demanda-t-il aux Milésiens, lorsque les Barbares assiégeaient votre ville ? » Ada, reine de Carie, se faisait un plaisir de lui envoyer chaque jour de la pâtisserie faite avec le plus grand soin par d'excellents cuisiniers. Alexandre lui fit dire qu'il avait de bien meilleurs cuisiniers que les siens : c'était, pour le diner, l'exercice du matin, et pour le souper, un léger dîner. Un jour que tout était prêt pour combattre, ses généraux vinrent lui demander s'il n'avait pas d'autre ordre à leur donner. « Non, répondit-il, si ce n'est de faire raser les Macédoniens. » Comme Parménion s'étonnait d'un pareil ordre, Alexandre lui dit : « Ignorez-vous qu'il n'est pas d'endroit par où l'on puisse mieux saisir un ennemi que par la barbe ? » Darius lui faisait offrir, pour avoir la paix, cent mille talents et la moitié de l'Asie, « J'accepterais ces offres, dit Parménion, si j'étais Alexandre. — Et moi aussi, repartit ce prince, si j'étais Parménion. » Il répondit à Darius que la terre ne pouvait souffrir deux soleils, ni l'Asie deux rois. Comme il allait livrer cette fameuse bataille d'Arbelles, qui devait décider de l'empire du monde, et où il avait à combattre une armée d'un million d'hommes, quelques-uns de ses officiers vinrent lui dire qu'ils avaient entendu les soldats, dans leurs tentes, faire le complot de ne rien porter au trésor du roi du butin qu'ils auraient fait, et de tout garder pour eux. Alexandre se mit à rire, et leur dit : « La bonne nouvelle que vous m'apprenez là! C'est une preuve qu'ils sont résolus de vaincre, et qu'ils ne songent point à fuir. » En même temps, un gros de soldats s'approcha et lui dit : « Prince, ayez confiance, et ne craignez pas la multitude des ennemis. Nous vous répondons qu'ils ne soutiendront pas seulement l'odeur qui sort de nos aisselles. » Pendant qu'il rangeait son armée en bataille, il aperçut un soldat qui emmanchait son javelot. Il le fit sortir des lignes, comme un soldat inutile qui préparait ses armes au moment où il fallait s'en servir. Il lisait un jour une lettre de sa mère qui contenait plusieurs choses secrètes, et en particulier des plaintes contre Antipater. Héphestion la lisait en même temps que lui, comme il avait coutume de faire. Alexandre ne l'en empêcha point ; mais après qu'il eut achevé de la lire, il ôta son anneau et le mit sur la bouche d'Héphestion. Lorsqu'il alla visiter le temple d'Ammon, le prêtre le déclara fils de Jupiter. « Cela n'est pas étonnant, dit Alexandre, Jupiter est, par nature, le père de tous les hommes, et, par adoption, celui des plus gens de bien. » Dans un combat, il fut blessé à la cuisse d'un coup de flèche. Plusieurs de ceux qui avaient coutume de l'appeler dieu étant accourus aussitôt, il leur dit d'un air riant, en leur montrant sa plaie : « C'est, comme vous voyez, du véritable sang, et non cette liqueur subtile Que l'on dit circuler dans les veines des dieux. » Il dit à ceux qui louaient devant lui la simplicité d'Antipater, et son austère frugalité : « Antipater est blanc au dehors, et tout brillant de pourpre au dedans. » Un de ses amis, chez qui il soupait pendant un froid très rigoureux, n'avait fait allumer qu'un petit feu ; Alexandre lui dit de faire apporter ou du bois, ou de l'encens. Antipatride avait amené à un festin une belle musicienne. Alexandre en fut frappé, et demanda à ce courtisan s'il en était amoureux. Sur son aveu, Alexandre s'écria : « Malheureux! ne la feras-tu pas sortir d'ici bien vite?» Cassandre voulait faire violence à un jeune homme nommé Python, fort chéri du musicien Évius. Alexandre, qui s'aperçut du chagrin qu'en avait Évius, se leva tout en colère, en criant à haute voix : « Eh quoi ! nous ne laisserons plus la liberté d'aimer qui l'on voudra? »





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Dernière mise à jour : 11/02/2009