HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

ἐγὼ



Texte grec :

[207] (207a) ἐκήρυττε τὰ πατρῷα καὶ ἐπίπρασκε· καὶ τὴν δωρεὰν ἀποδοὺς εὔνοιαν μὲν αὑτῷ, μῖσος δ´ ἐκείνῳ παρὰ τῶν πολιτῶν περιεποίησεν. Ἐπεὶ δὲ Ῥοιμητάλκης ὁ τῶν Θρᾳκῶν βασιλεὺς ἀπ´ Ἀντωνίου μεταβαλόμενος πρὸς αὐτὸν οὐκ ἐμετρίαζε παρὰ τοὺς πότους, ἀλλ´ ἦν ἐπαχθὴς ὀνειδίζων τὴν συμμαχίαν, προπιών τινι τῶν ἄλλων βασιλέων ὁ Καῖσαρ εἶπεν « ἐγὼ προδοσίαν φιλῶ, προδότας δ´ οὐκ ἐπαινῶ. » Τῶν δ´ Ἀλεξανδρέων μετὰ τὴν ἅλωσιν τὰ δεινότατα πείσεσθαι προσδοκώντων ἀναβὰς ἐπὶ τὸ βῆμα καὶ (207b) παραστησάμενος Ἄρειον τὸν Ἀλεξανδρέα φείδεσθαι τῆς πόλεως ἔφη πρῶτον μὲν διὰ τὸ μέγεθος καὶ τὸ κάλλος, ἔπειτα διὰ τὸν κτίστην Ἀλέξανδρον, τρίτον δὲ δι´ Ἄρειον τὸν φίλον. Ἀκούσας δὲ ὅτι Ἔρως ὁ τὰ ἐν Αἰγύπτῳ διοικῶν ὄρτυγα τὸν κρατοῦντα πάντων ἐν τῷ μάχεσθαι καὶ ἀήττητον ὄντα πριάμενος ὀπτήσας κατέφαγε, μετεπέμψατο αὐτὸν καὶ ἀνέκρινεν· ὁμολογήσαντα δ´ ἐκέλευσεν ἱστῷ νηὸς προσηλωθῆναι. Ἐν δὲ Σικελίᾳ Ἄρειον ἀντὶ Θεοδώρου κατέστησε διοικητήν· ἐπιδόντος δέ τινος αὐτῷ βιβλίον, ἐν ᾧ γεγραμμένον ἦν « φαλακρὸς ἢ κλέπτης Θεόδωρος ὁ Ταρσεύς· τί σοι δοκεῖ; » ἀναγνοὺς Καῖσαρ ὑπέγραψε « δοκεῖ.» (207c) Παρὰ δὲ Μαικήνα τοῦ συμβιωτοῦ καθ´ ἕκαστον ἐνιαυτὸν ἐν τοῖς γενεθλίοις δῶρον ἐλάμβανε φιάλην. Ἀθηνοδώρῳ δὲ τῷ φιλοσόφῳ διὰ γῆρας εἰς οἶκον ἀφεθῆναι δεηθέντι συνεχώρησεν. Ἐπεὶ δ´ ἀσπασάμενος αὐτὸν ὁ Ἀθηνόδωρος εἶπεν « ὅταν ὀργισθῇς, Καῖσαρ, μηδὲν εἴπῃς μηδὲ ποιήσῃς πρότερον ἢ τὰ εἴκοσι καὶ τέτταρα γράμματα διελθεῖν πρὸς ἑαυτόν », ἐπιλαβόμενος αὐτοῦ τῆς χειρός « ἔτι σοῦ παρόντος » ἔφη « χρείαν ἔχω· » καὶ κατέσχεν αὐτὸν ὅλον ἐνιαυτόν, εἰπὼν ὅτι « ἔστι καὶ (207d) σιγῆς ἀκίνδυνον γέρας. » Ἀκούσας δὲ ὅτι Ἀλέξανδρος δύο καὶ τριάκοντα γεγονὼς ἔτη κατεστραμμένος τὰ πλεῖστα διηπόρει τί ποιήσει τὸν λοιπὸν χρόνον, ἐθαύμαζεν, εἰ μὴ μεῖζον Ἀλέξανδρος ἔργον ἡγεῖτο τοῦ κτήσασθαι μεγάλην ἡγεμονίαν τὸ διατάξαι τὴν ὑπάρχουσαν. Γράψας δὲ τὸν περὶ τῶν μοιχῶν νόμον, ἐν ᾧ διώρισται πῶς δεῖ κρίνεσθαι τοὺς ἐν αἰτίαις γενομένους καὶ πῶς δεῖ κολάζεσθαι τοὺς ἁλόντας, εἶτα προπεσὼν ὑπ´ ὀργῆς τὸν ἐπ´ Ἰουλίᾳ τῇ θυγατρὶ διαβεβλημένον νεανίσκον ἔτυπτε ταῖς χερσίν, ἐκείνου δ´ ἀναβοῶντος « νόμον ἔθηκας, ὦ Καῖσαρ, » οὕτω μετενόησεν, ὥστε τὴν ἡμέραν ἐκείνην παραιτήσασθαι τὸ δεῖπνον. Γάιον δὲ τὸν θυγατριδοῦν εἰς Ἀρμενίαν ἀποστέλλων (207e) ᾐτεῖτο παρὰ τῶν θεῶν εὔνοιαν αὐτῷ τὴν Πομπηίου, τόλμαν δὲ τὴν Ἀλεξάνδρου, τύχην δὲ τὴν ἑαυτοῦ παρακολουθῆσαι. Ῥωμαίοις δὲ τῆς ἀρχῆς ἔλεγεν ἀπολείψειν διάδοχον, ὃς οὐδέποτε περὶ τοῦ αὐτοῦ πράγματος δὶς ἐβουλεύσατο, Τιβέριον λέγων. Θορυβοῦντας δὲ τοὺς ἐν ἀξιώματι νέους καταστεῖλαι βουλόμενος, ὡς οὐ προσεῖχον ἀλλ´ ἐθορύβουν, « ἀκούσατε » εἶπε « νέοι γέροντος, οὗ νέου γέροντες ἤκουον. » Τοῦ δ´ Ἀθηναίων δήμου ἐξημαρτηκέναι τι δόξαντος ἔγραψεν ἀπ´ Αἰγίνης βούλεσθαι μὴ λανθάνειν αὐτοὺς ὀργιζόμενος, οὐ γὰρ ἂν ἐν Αἰγίνῃ διαχειμάσειεν. Ἄλλο δ´ (207f) οὐδὲν οὔτ´ εἶπεν αὐτοὺς οὔτ´ ἐποίησε. Τῶν δ´ Εὐρυκλέους κατηγόρων ἑνὸς ἀφειδῶς καὶ κατακόρως παρρησιαζομένου καὶ προαχθέντος εἰπεῖν τι τοιοῦτον « εἰ ταῦτά σοι, Καῖσαρ, οὐ φαίνεται μεγάλα, κέλευσον αὐτὸν ἀποδοῦναί μοι Θουκυδίδου τὴν ἑβδόμην, » ὀργισθεὶς ἀπάγειν ἐκέλευσε· πυθόμενος δὲ ὅτι τῶν ἀπὸ Βρασίδου γεγονότων ὑπόλοιπος οὗτός ἐστι μετεπέμψατο καὶ μέτρια νουθετήσας ἀπέλυσε.

Traduction française :

[207] Alors il vendit tout son patrimoine, distribua au peuple la somme que César lui avait léguée, et gagna l'affection de tous les citoyens, en même temps qu'il attira sur Antoine la haine publique. Rhymetalce, roi de Thrace, qui avait quitté le parti d'Antoine pour passer dans celui de César, ne cessait, à table, de relever d'une manière odieuse l'importance de ce service. Auguste porta la santé à un des autres rois qui était à sa table, en disant : « J'aime la trahison, mais je n'estime pas les traîtres. » Après la prise d'Alexandrie, les habitants s'attendaient à être traités avec la dernière rigueur. Auguste étant monté sur son tribunal, y fit asseoir à son côté un Alexandrin nommé Arius, et déclara qu'il faisait grâce à la ville, d'abord à cause de sa grandeur et de sa beauté ; ensuite par respect pour Alexandre, son fondateur; troisièmement enfin, en considération de son ami Arius. Il apprit qu'Éros, son homme d'affaires en Égypte, avait acheté et fait rôtir une caille qui battait tous les oiseaux de son espèce, sans être jamais vaincue. Il le manda pour s'assurer du fait, et, sur son aveu, il le fit pendre au haut d'un mât. Il avait donné à Arius l'intendance de Sicile, à la place de Théodore. Quelqu'un lui remit un billet qui contenait ces mots : « Théodore de Tarse est chauve ou voleur ; que vous en semble? » Auguste, après ravoir lu, écrivit au-dessous : « Il me le semble. » Mécène, son intime ami, lui faisait tous les ans présent d'une coupe le jour de sa naissance. Le philosophe Athénodore lui demanda la permission de quitter la cour, à cause de son grand âge, et il l'obtint. En prenant congé, il lui dit : « César, lorsque vous serez en colère, ne dites et ne faites rien que vous n'ayez répété en vous-même les vingt-quatre lettres de l'alphabet. — J'ai encore besoin de vous, » lui dit Auguste en lui prenant la main ; et il le retint encore une année. Il ajouta : «Le silence a toujours sa récompense sûre.» Il entendait dire qu'Alexandre, maître à trente-deux ans de presque tout l'univers, était embarrassé de ce qu'il ferait le reste de sa vie. « Je m'étonne, dit-il, qu'Alexandre n'ait pas regardé comme une plus grande affaire de conserver un vaste empire que de le conquérir. » Il avait fait contre l'adultère une loi qui réglait l'instruction du procès dans ces sortes d'accusations et le châtiment qu'on infligerait au coupable. Dans la suite, informé qu'un jeune Romain était soupçonné d'avoir commis un adultère avec sa fille Julie, il se laissa emporter à la colère, et le frappa. Ce jeune homme se mit à crier : « César, vous avez fait une loi. » A ces mots, l'empereur, rentré en lui-même, fut si touché de repentir, qu'il ne voulut pas manger de la journée. Lorsqu'il envoya Caïus César, son petit-fils, en Arménie, il demanda pour lui aux dieux l'esprit conciliant de Pompée, l'audace d'Alexandre, et la fortune de son grand-père. Il disait qu'il laisserait pour successeur à l'empire un homme qui n'avait jamais délibéré deux fois sur la même affaire. C'était Tibère qu'il désignait. Un jour qu'il voulait apaiser une dispute parmi de jeunes magistrats qui paraissaient faire peu d'attention à ses avis, il leur dit : « Jeunes gens, écoutez un vieillard que les vieillards même écoutaient lorsqu'il était jeune. » Il écrivit de l'île d'Égine aux Athéniens qui lui avaient donné des sujets de plainte : « Vous n'ignorez pas sans doute que je suis mécontent de vous, autrement je n'aurais pas passé l'hiver à Égine. » Il ne dit et ne fit rien de plus. Un des accusateurs d'Euryclès avait plaidé avec une extrême liberté ; et, après avoir répété les mêmes propos jusqu'à la satiété, il finit par dire à Auguste : « Si ces objets ne vous paraissent pas assez importants, ordonnez à l'accusé de me réciter ici le septième livre de l'histoire de Thucydide. » L'empereur, irrité, le chassa de sa présence. Mais, ayant su que c'était le seul des descendants de Brasidas qui restât encore, il le fit rappeler, et, après une légère réprimande, il le renvoya.





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Dernière mise à jour : 11/02/2009