HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

εἶναι



Texte grec :

[199] (199a) Τὴν δ´ ἀδικίαν ἔλεγε τοῖς ἀδικοῦσιν ἂν μὴ φέρῃ κίνδυνον, ἅπασι φέρειν. Τῷ δὲ γήρᾳ πολλῶν αἰσχρῶν παρόντων ἠξίου μὴ προστιθέναι τὴν ἀπὸ τῆς κακίας αἰσχύνην. Τὸν δ´ ὀργιζόμενον ἐνόμιζε τοῦ μαινομένου χρόνῳ διαφέρειν. Ἥκιστα δὲ φθονεῖσθαι τοὺς τῇ τύχῃ χρωμένους ἐπιεικῶς καὶ μετρίως· « οὐ γὰρ ἡμῖν ἀλλὰ τοῖς περὶ ἡμᾶς φθονοῦσι. » Τοὺς δὲ σπουδάζοντας ἐν τοῖς γελοίοις ἔλεγεν ἐν τοῖς σπουδαίοις ἔσεσθαι καταγελάστους. Τὰς δὲ καλὰς πράξεις ἔλεγε δεῖν καταλαμβάνειν πράξεσι καλαῖς, ἵνα μὴ τῆς δόξης ἀπορρέωσιν. Ἐπετίμα δὲ τοῖς πολίταις ἀεὶ τοὺς αὐτοὺς αἱρουμένοις (199b) ἄρχοντας· « δόξετε γάρ » εἶπεν « ἢ μὴ πολλοῦ τὸ ἄρχειν ἄξιον ἢ μὴ πολλοὺς τοῦ ἄρχειν ἀξίους ἡγεῖσθαι. » Τὸν δὲ τοὺς παραλίους ἀγροὺς πεπρακότα προσεποιεῖτο θαυμάζειν ὡς ἰσχυρότερον τῆς θαλάσσης· « ἃ γὰρ ἐκείνη μόλις ἐπικλύζει, οὗτος ῥᾳδίως καταπέπωκε. » Τιμητείαν δὲ μετιὼν καὶ τοὺς ἄλλους ὁρῶν δεομένους τῶν πολλῶν καὶ κολακεύοντας, αὐτὸς ἐβόα τὸν δῆμον ἀποτόμου χρείαν ἔχειν ἰατροῦ καὶ μεγάλου καθαρμοῦ· δεῖν οὖν μὴ τὸν ἥδιστον, ἀλλὰ τὸν ἀπαραίτητον αἱρεῖσθαι. Καὶ ταῦτα λέγων ᾑρέθη πρὸ πάντων. Διδάσκων δὲ τοὺς νέους εὐθαρσῶς μάχεσθαι πολλάκις (199c) ἔλεγε τοῦ ξίφους τὸν λόγον μᾶλλον καὶ τὴν φωνὴν τῆς χειρὸς τρέπειν καὶ καταπλήττειν τοὺς πολεμίους. Ἐπεὶ δὲ πολεμῶν τοῖς περὶ τὸν Βαῖτιν ποταμὸν οἰκοῦσιν εἰς κίνδυνον ὑπὸ πλήθους τῶν πολεμίων κατέστη, τῶν μὲν Κελτιβήρων ἐπὶ διακοσίοις ταλάντοις βουλομένων βοηθεῖν τῶν δὲ Ῥωμαίων οὐκ ἐώντων ὁμολογεῖν μισθὸν ἀνθρώποις βαρβάροις, ἁμαρτάνειν ἔφησεν αὐτούς· νικῶντας μὲν γὰρ ἀποδώσειν οὐ παρ´ αὑτῶν ἀλλὰ παρὰ τῶν πολεμίων, ἡττωμένων δὲ μήτε τοὺς ἀπαιτουμένους μήτε τοὺς ἀπαιτοῦντας ἔσεσθαι. Πλείονας δὲ πόλεις ἑλών, ὥς φησι, τῶν ἡμερῶν (199d) ἃς διέτριψεν ἐν τοῖς πολεμίοις οὐδὲν αὐτὸς πλέον ἔλαβεν ὧν ἔπιε καὶ ἔφαγεν ἐκ τῆς πολεμίας. Τῶν δὲ στρατιωτῶν ἑκάστῳ λίτραν ἀργυρίου διανείμας φησὶ βέλτιον εἶναι πολλοὺς ἔχοντας ἀργύριον ἢ ὀλίγους χρυσίον ἀπὸ τῆς στρατείας ἐπανελθεῖν· τῶν γὰρ ἀρχόντων οὐδὲν ἄλλο δεῖν ἐν ταῖς ἐπαρχίαις ἢ τὴν δόξαν αὐξάνεσθαι. Πέντε δ´ οἰκέτας εἶχεν ἐπὶ τῆς στρατείας, ὧν εἷς αἰχμάλωτα τρία σώματα πριάμενος, ὡς οὐκ ἔλαθε τὸν Κάτωνα, πρὶν εἰς ὄψιν ἐλθεῖν, ἀπήγξατο. Παρακληθεὶς δ´ ὑπὸ Σκιπίωνος Ἀφρικανοῦ τοῖς (199e) Ἀχαιῶν συλλαβέσθαι φυγάσιν, ὅπως εἰς τὰς πατρίδας κατέλθωσιν, προσεποιεῖτο μηδὲν αὐτῷ μέλειν τοῦ πράγματος· ἐν δὲ τῇ συγκλήτῳ πολλῶν γινομένων λόγων ἀναστάς « ὥσπερ οὐκ ἔχοντες » εἶπεν « ὃ πράττωμεν, καθήμεθα περὶ Γραικῶν γεροντίων ζητοῦντες πότερον ὑπὸ τῶν παρ´ ἡμῖν ἢ ὑπὸ τῶν ἐκεῖ νεκροφόρων ἐξενεχθῶσι. » Ποστουμίου δ´ Ἀλβίνου γράψαντος ἱστορίας Ἑλληνιστὶ καὶ συγγνώμην παρὰ τῶν ἀκροωμένων αἰτοῦντος, εἰρωνευόμενος ὁ Κάτων ἔφη δοτέον εἶναι συγγνώμην, εἰ τῶν Ἀμφικτυόνων ψηφισαμένων ἀναγκασθεὶς ἔγραψε. ΣΚΙΠΙΩΝ Ο ΝΕΩΤΕΡΟΣ. (199f) Σκιπίωνα τὸν νεώτερον λέγουσιν ἔτεσι πεντήκοντα καὶ τέτταρσιν, οἷς ἐβίωσε, μηδὲν πρίασθαι μηδὲν ἀποδόσθαι μηδὲν οἰκοδομῆσαι, λίτρας δὲ ἀργυρίου τρεῖς καὶ τριάκοντα μόνας (ἐν οὐσίᾳ μεγάλῃ) δύο δὲ χρυσίου καταλιπεῖν· καὶ ταῦτα Καρχηδόνος κύριον ὄντα καὶ μάλιστα τῶν στρατηγῶν πλουτίσαντα τοὺς στρατιώτας. Τὸ δὲ Πολυβίου παράγγελμα διαφυλάττων ἐπειρᾶτο μὴ πρότερον ἐξ ἀγορᾶς ἀπελθεῖν ἢ ποιήσασθαί τινα συνήθη καὶ φίλον ἁμωσγέπως τῶν ἐντυγχανόντων.

Traduction française :

[199] que l'injustice, lors même qu'elle n'était pas nuisible à son auteur, nuisait toujours au public. Il disait aux vieillards de ne pas ajouter la honte du vice à la vieillesse, déjà sujette à tant de maux. La colère, selon lui, ne différait de la fureur que par la durée. Il disait aussi que ceux qui usaient modérément de leur fortune n'étaient jamais un objet d'envie, parce que cette passion se porte moins sur nous-mêmes que sur les choses qui nous environnent ; que ceux qui traitaient sérieusement les bagatelles, se rendaient ridicules dans les choses sérieuses; qu'il fallait soutenir ses premiers exploits par d'autres, afin de n'en pas laisser ternir la gloire. Il blâmait les Romains de choisir presque toujours les mêmes magistrats. « Il faut, leur disait-il, ou que vous regardiez les fonctions de la magistrature comme bien peu importantes, ou que vous croyiez bien peu de personnes capables de les remplir. » Il disait, en plaisantant, d'un citoyen qui avait vendu des terres situées sur le bord de la mer, qu'il avait plus de force que cet élément, puisqu'il avait absorbé tout d'un coup ce que la mer ne minait que lentement. Lorsqu'il briguait la censure, tous les autres candidats employaient les prières et les caresses pour gagner les suffrages. Caton, au contraire, criait que le peuple avait besoin d'un médecin qui coupât dans le vif, et fit des incisions profondes ; qu'il fallait choisir, non l'homme le plus doux, mais le plus sévère et le plus inflexible. Ces discours le firent nommer censeur. En enseignant aux jeunes gens à combattre avec hardiesse, il leur répétait souvent que la parole et la voix avaient plus de pouvoir que la main et l'épée, pour mettre en fuite les ennemis. Pendant qu'il faisait la guerre aux peuples de la Bétique, la multitude des ennemis lui fit craindre pour son armée. Les Celtibériens étant venus lui offrir leur secours moyennant une somme de deux cents talents, les Romains ne voulaient pas qu'il s'engageât à prendre des Barbares à sa solde. Caton leur dit qu'ils avaient tort ; que s'ils remportaient la victoire, ils paieraient avec l'argent des ennemis, et qu'une fois vaincus, ni ceux qui exigeaient cette somme, ni ceux à qui on la demandait, n'existeraient plus. Après avoir soumis plus de villes qu'il n'avait passé de jours dans le pays ennemi, comme il le disait lui-même, il ne prit rien pour sa personne au delà de la nourriture. Il distribua seulement à ses troupes une livre d'argent par tête, et dit qu'il valait mieux que tous les soldats revinssent avec de l'argent qu'un petit nombre avec de l'or, et que les généraux ne devaient remporter des provinces où ils avaient commandé qu'un accroissement de gloire. Il avait à l'armée cinq esclaves, dont l'un acheta trois prisonniers. Lorsqu'il sut que Caton en était informé, il n'osa plus reparaître devant lui, et se donna la mort. Scipion l'Africain le pria de soutenir la cause des Achéens exilés, qui demandaient de rentrer dans leur pays. Il répondit qu'il n'y prenait aucun intérêt. Mais comme cette affaire était fort agitée dans le Sénat, il se leva et prit la parole : « Il semblerait, dit-il, que nous n'avons point d'affaire personnelle, à nous voir disputer ici avec tant de chaleur, pour savoir si quelques Grecs décrépits seront enterrés par nos licteurs ou par ceux de leur pays. » Posthumius Albinus avait écrit en grec l'histoire de Rome, et, dans sa préface, il priait les lecteurs de lui pardonner les fautes qui auraient pu lui échapper en écrivant dans une langue étrangère. Caton disait par ironie qu'il faudrait l'excuser si un décret des amphyctions l'eût forcé d'écrire en cette langue. SCIPION LE JEUNE. On dit que Scipion le jeune, pendant les cinquante-quatre ans qu'il vécut, n'acheta, ne vendit rien, et ne fit jamais bâtir; qu'avec de très grands biens il ne laissa en mourant que trente-trois livres d'argent et deux livres d'or, et cela après s'être rendu maître de Carthage, et avoir enrichi ses soldats plus que ne fit jamais aucun autre général. D'après le conseil de Polybe, il eut soin de ne jamais sortir de la place publique sans avoir mis tout en œuvre pour se faire quelques nouveaux amis.





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Dernière mise à jour : 11/02/2009