HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

ἐκ



Texte grec :

[196] (196a) ὁ δὲ Φάβιος εἶπεν « ἀληθῆ λέγεις· εἰ μὴ γὰρ σὺ τὴν πόλιν ἀπέβαλες, οὐκ ἂν ἐγὼ ἀνέλαβον. » Ἤδη δὲ πρεσβύτερος ὤν, ὑπατεύοντος τοῦ υἱοῦ καὶ χρηματίζοντος ἐν δημοσίῳ πολλῶν παρόντων, ἀναβὰς ἐφ´ ἵππον προσῄει· πέμψαντος δὲ τοῦ νεανίσκου ῥαβδοῦχον καὶ καταβῆναι κελεύσαντος, οἱ μὲν ἄλλοι διετράπησαν, αὐτὸς δὲ ὁ Φάβιος ἀποπηδήσας τοῦ ἵππου προσέδραμε παρ´ ἡλικίαν καὶ περιβαλὼν τὸν υἱόν « εὖγε » εἶπεν, « ὦ παῖ, φρονεῖς, αἰσθόμενος τίνων ἄρχεις καὶ πηλίκης ἀρχῆς μέγεθος παρείληφας. » ΣΚΙΠΙΩΝ Ο ΠΡΕΣΒΥΤΕΡΟΣ. (196b) Σκιπίων δὲ ὁ πρεσβύτερος τὴν ἀπὸ τῶν στρατειῶν καὶ τῆς πολιτείας σχολὴν ἐν γράμμασι διατριβὴν ποιούμενος ἔλεγεν, ὁπότε σχολάζοι, πλείονα πράττειν. Ἐπεὶ δὲ Καρχηδόνα κατὰ κράτος εἷλε καὶ τῶν στρατιωτῶν τινες αἰχμάλωτον λαβόντες εὐπρεπῆ παρθένον ἧκον κομίζοντες αὐτῷ τ´ ἐδίδοσαν, « ἡδέως ἄν » ἔφη « ἔλαβον, εἴπερ ἦν ἰδιώτης καὶ μὴ ἄρχων. » Πολιορκῶν δὲ πόλιν Βαθεῖαν, ἧς ὑπερεφαίνετο ναὸς Ἀφροδίτης, ἐκέλευσεν ἐκεῖ τὰς ἐγγύας ὁμολογεῖν, ὡς εἰς τρίτην ἐν τῷ ἱερῷ τῆς Ἀφροδίτης ἀκουσόμενος τῶν διαδικούντων· καὶ τοῦτ´ ἐποίησεν, ὡς προεῖπε, τῆς πόλεως ἁλούσης. (196c) Πυνθανομένου δέ τινος ἐν Σικελίᾳ, τίνι πεποιθὼς ἐπὶ Καρχηδόνα μέλλοι τὸν στόλον περαιοῦν, δείξας αὐτῷ ἐνόπλους ἄνδρας τριακοσίους γυμναζομένους καὶ πύργον ὑψηλὸν ὑπὲρ θαλάττης « οὐδείς » ἔφη « τούτων ἐστίν, ὅστις ἐπὶ τὸν πύργον ἀναβὰς τοῦτον οὐκ ἂν ἑαυτὸν ῥίψειεν ἐπὶ κεφαλὴν ἐμοῦ κελεύσαντος. » Ἐπεὶ δὲ διάρας τῆς τε γῆς ἐκράτει καὶ τὰ στρατόπεδα τῶν πολεμίων κατέκαυσεν, οἱ δὲ Καρχηδόνιοι πέμψαντες ἐποιοῦντο συνθήκας, τά τε θηρία καὶ τὰς ναῦς καὶ τὰ χρήματα δώσειν ὁμολογήσαντες, Ἀννίβου δὲ καταπλεύσαντος ἐξ Ἰταλίας μετεμέλοντο ταῖς ὁμολογίαις (196d) διὰ τὸ θαρρεῖν, πυθόμενος Σκιπίων ἔφη μηδὲ βουλομένοις αὐτοῖς ἔτι τὰς σπονδὰς φυλάξειν, ἂν μὴ τάλαντα πεντακισχίλια προεκτίσωσιν, ὅτι μετεπέμψαντο τὸν Ἀννίβαν. Ἐπεὶ δὲ νικηθέντες οἱ Καρχηδόνιοι κατὰ κράτος περὶ σπονδῶν καὶ εἰρήνης πρέσβεις ἀπέστειλαν πρὸς αὐτόν, ἐκέλευσεν εὐθὺς ἀπιέναι τοὺς ἥκοντας, ὡς οὐκ ἀκουσόμενος πρότερον αὐτῶν ἢ Λεύκιον Τερέντιον ἀναγάγωσιν· ἦν δὲ Ῥωμαῖος ὁ Τερέντιος, ἐπιεικὴς ἀνήρ, γεγονὼς αἰχμάλωτος ὑπὸ Καρχηδονίων· ἐπεὶ δὲ ἧκον ἄγοντες τὸν ἄνδρα, καθίσας ἐν τῷ συμβουλίῳ παρ´ (196e) αὑτὸν ἐπὶ τοῦ βήματος, οὕτως ἐχρημάτισε τοῖς Καρχηδονίοις καὶ κατέλυσε τὸν πόλεμον. Ὁ δὲ Τερέντιος ἐπηκολούθησεν αὐτῷ θριαμβεύοντι πιλίον ἔχων ὥσπερ ἀπελεύθερος· ἀποθανόντος δὲ τοῖς ἐπὶ τὴν ἐκφορὰν παραγενομένοις ἐνέχει πίνειν οἰνόμελι καὶ τὰ ἄλλα περὶ τὴν ταφὴν ἐφιλοτιμήθη. ταῦτα μὲν οὖν ὕστερον. Ἀντιόχου δὲ τοῦ βασιλέως μετὰ τὸ διαβῆναι Ῥωμαίους ἐπ´ αὐτὸν εἰς Ἀσίαν πέμψαντος πρὸς τὸν Σκιπίωνα περὶ διαλύσεως, « ἔδει πρότερον » εἶπεν « ἀλλὰ μὴ νῦν, ὁπότε καὶ τὸν χαλινὸν καὶ τὸν ἀναβάτην προσδέδεξαι.» Χρήματα δὲ τῆς συγκλήτου λαβεῖν αὐτὸν ἐκ τοῦ (196f) ταμιείου ψηφισαμένης, τῶν δὲ ταμιῶν οὐ βουλομένων ἀνοῖξαι τῆς ἡμέρας ἐκείνης, αὐτὸς ἀνοίξειν ἔφη· καὶ γὰρ κλείεσθαι δι´ αὐτὸν πλήσαντα χρημάτων τοσούτων τὸ ταμιεῖον. Πετιλλίου δὲ καὶ Κοΐντου πολλὰ πρὸς τὸν δῆμον αὐτοῦ κατηγορησάντων, εἰπὼν ὅτι τῇ σήμερον ἡμέρᾳ Καρχηδονίους καὶ Ἀννίβαν ἐνίκησεν, αὐτὸς μὲν ἔφη στεφανωσάμενος ἀναβαίνειν εἰς τὸ Καπετώλιον θύσων, τὸν δὲ βουλόμενον τὴν ψῆφον ἐκέλευσε φέρειν περὶ αὐτοῦ·

Traduction française :

[196] mais Fabius lui dit : « Vous avez raison ; si vous ne l'aviez pas laissé prendre, je ne l'aurais pas repris. » Il était déjà fort vieux, lorsqu'un jour il monta à cheval pour aller trouver son fils, qui remplissait les fonctions de consul dans une assemblée très nombreuse. Son fils, qui le vit venir, lui envoya un de ses licteurs pour lui dire de descendre de cheval. Tous les assistants en furent vivement affectés. Fabius mit pied à terre, courut à son fils avec une vivacité au-dessus de son âge, l'embrassa tendrement, et lui dit : « Que je t'approuve, mon fils, de sentir à quels hommes tu commandes, et quelle est la dignité des fonctions que tu exerces ! » SCIPION L'ANCIEN. Scipion l'Ancien, qui consacrait à l'étude tout le temps de loisir que lui laissaient le commandement des armées et le soin des affaires publiques, disait qu'il ne s'occupait jamais tant que lorsqu'il était en repos. Après la prise de Carthage en Espagne ses soldats lui amenèrent une jeune captive d'une grande beauté qu'on avait réservée pour lui : « Je l'accepterais volontiers, leur dit-il, si j'étais simple particulier, et que je ne fusse pas général de l'armée. » Pendant qu'il assiégeait la ville de Badia, au-dessus de laquelle était un temple de Vénus, il fit publier que dans trois jours il tiendrait son audience dans ce temple, et que tous ceux qui avaient quelque procès promissent sous caution de s'y rendre. Il tint parole, et se rendit maître de la ville au terme qu'il avait fixé. Lorsqu'il était en Sicile, quelqu'un lui demanda sur quelles forces il se confiait en faisant passer sa flotte en Afrique; Scipion lui montra d'un côté trois cents soldats qui s'exerçaient tout armés à des jeux militaires, et de l'autre une haute tour qui dominait sur la mer, et il lui dit : «Vous voyez ces trois cents hommes; il n'en est pas un qui ne soit prêt à se précipiter du haut de cette tour dans la mer, au premier ordre que je lui en donnerai.» Arrivé en Afrique, il fut bientôt maître du pays, et brûla les camps des ennemis. Les Carthaginois aussitôt lui envoyèrent demander la paix, en offrant de livrer tous leurs vaisseaux, leurs éléphants et une somme d'argent considérable. Dans l'intervalle, Annibal arriva d'Italie, et les Carthaginois, par la confiance qu'ils avaient dans les talents de ce général, eurent regret aux offres qu'ils venaient de faire Scipion, qui en fut instruit, leur déclara qu'il n'accorderait point la paix aux conditions arrêtées, quand même ils s'y tiendraient de leur côté, et qu'il exigeait cinq mille talents de plus, parce qu'ils avaient fait venir Annibal d'Italie. Les Carthaginois furent vaincus, et envoyèrent de nouveaux députés pour traiter de la paix. Scipion les renvoya sur-le-champ, en leur disant qu'il ne leur donnerait pas audience, qu'auparavant ils ne lui eussent ramené L. Térentius. C'était un citoyen romain, homme estimable, que les Carthaginois avaient fait prisonnier. Lorsqu'ils l'eurent amené, il le fit asseoir sur son tribunal à côté de lui, donna ainsi audience aux députés, et accorda la paix aux Carthaginois. Térentius, par reconnaissance, suivit le char de triomphe de Scipion, portant un chapeau sur la tête, comme son affranchi ; et lorsque ce grand homme mourut, il fit distribuer du vin et du miel à tous ceux qui assistèrent à ses funérailles, et montra le plus grand zèle à honorer ses obsèques. Mais sa mort n'arriva que longtemps après. Quand le roi Antiochus vit que les Romains étaient passés en Asie à dessein de l'attaquer, il envoya des ambassadeurs à Scipion pour faire des propositions de paix. « Il fallait, leur dit Scipion, que votre maître fît plus tôt cette démarche, et qu'il n'attendit pas pour cela d'avoir reçu le frein et le cavalier. » Le sénat avait ordonné qu'il prendrait de l'argent dans le trésor public. Les questeurs refusèrent de l'ouvrir le jour qu'il le demandait ; il dit qu'il l'ouvrirait lui-même, parce que c'était lui qui était cause qu'on le tenait ainsi fermé pour garder les sommes immenses qu'il y avait déposées. Les deux Pétîlius avaient formé contre lui plusieurs accusations devant le peuple. Il répondit pour toute justification : « Romains, c'est à pareil jour que j'ai vaincu Annibal et les Carthaginois. Je monte au Capitole la couronne sur la tête pour en remercier les dieux. Opine qui voudra sur mon compte. »





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Dernière mise à jour : 11/02/2009