HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

ἐπὶ



Texte grec :

[186] (186a) « πάρεισιν » εἶπεν « οἱ μέλλοντες μάχεσθαι· » καὶ χρησάμενος αὐτοῖς προθύμοις ἐνίκησε τοὺς πολεμίους. ΑΡΙΣΤΕΙΔΗΣ. Ἀριστείδης δὲ ὁ δίκαιος ἀεὶ καθ´ ἑαυτὸν ἐπολιτεύετο καὶ τὰς ἑταιρείας ἔφευγεν, ὡς τῆς ἀπὸ τῶν φίλων δυνάμεως ἀδικεῖν ἐπαιρούσης. Ἐπεὶ δὲ τῶν Ἀθηναίων ὁρμωμένων ἐπὶ τὸν ἐξοστρακισμὸν ἄνθρωπος ἀγράμματος καὶ ἄγροικος ὄστρακον ἔχων προσῆλθεν αὐτῷ κελεύων ἐγγράψαι τὸ ὄνομα τοῦ Ἀριστείδου, « γινώσκεις γάρ » ἔφη « τὸν Ἀριστείδην; » τοῦ δ´ ἀνθρώπου γινώσκειν μὲν οὐ φήσαντος, ἄχθεσθαι (186b) δὲ τῇ τοῦ δικαίου προσηγορίᾳ, σιωπήσας ἐνέγραψε τὸ ὄνομα τῷ ὀστράκῳ καὶ ἀπέδωκεν. Ἐχθρὸς δ´ ὢν τοῦ Θεμιστοκλέους καὶ πρεσβευτὴς ἐκπεμφθεὶς σὺν αὐτῷ « βούλει » φησίν « ἐπὶ τῶν ὅρων, ὦ Θεμιστόκλεις, τὴν ἔχθραν ἀπολίπωμεν; ἂν γὰρ δοκῇ, πάλιν αὐτὴν ἐπανιόντες ληψόμεθα. » Τάξας δὲ τοὺς φόρους τοῖς Ἕλλησι τοσούτῳ πτωχότερος ἐπανῆλθεν, ὅσον εἰς τὴν ἀποδημίαν ἀνήλωσεν. Αἰσχύλου δὲ ποιήσαντος εἰς Ἀμφιάραον « οὐ γὰρ δοκεῖν ἄριστος ἀλλ´ εἶναι θέλει, βαθεῖαν ἄλοκα διὰ φρενὸς καρπούμενος, ἐξ ἧς τὰ κεδνὰ βλαστάνει βουλεύματα » (186c) καὶ λεγομένων τούτων, πάντες εἰς Ἀριστείδην ἀπέβλεψαν. ΠΕΡΙΚΛΗΣ. Περικλῆς, ὁπότε μέλλοι στρατηγεῖν, ἀναλαμβάνων τὴν χλαμύδα πρὸς ἑαυτὸν ἔλεγε « πρόσεχε, Περίκλεις, ἐλευθέρων μέλλεις ἄρχειν καὶ Ἑλλήνων καὶ Ἀθηναίων. » Ἐκέλευσε δὲ τοὺς Ἀθηναίους τὴν Αἴγιναν ὥσπερ λήμην ἀφαιρεῖν τοῦ Πειραιῶς. Πρὸς δὲ φίλον τινὰ μαρτυρίας ψευδοῦς δεόμενον, ᾗ προσῆν καὶ ὅρκος, ἔφησε μέχρι τοῦ βωμοῦ φίλος εἶναι. Μέλλων δ´ ἀποθνήσκειν αὐτὸς ἑαυτὸν ἐμακάριζεν ὅτι μηδεὶς Ἀθηναίων μέλαν ἱμάτιον δι´ αὐτὸν ἐνεδύσατο. ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ. (186d) Ἀλκιβιάδης ἔτι παῖς ὢν ἐλήφθη λαβὴν ἐν παλαίστρᾳ· καὶ μὴ δυνάμενος διαφυγεῖν ἔδακε τὴν χεῖρα τοῦ καταπαλαίοντος· εἰπόντος δ´ ἐκείνου « δάκνεις ὡς αἱ γυναῖκες », « οὐ μὲν οὖν » εἶπεν « ἀλλ´ ὡς οἱ λέοντες. » Ἔχων δὲ κύνα πάγκαλον ἐωνημένον ἑπτακισχιλίων δραχμῶν ἀπέκοψεν αὐτοῦ τὴν οὐράν « ὅπως » ἔφη « τοῦτο λέγωσιν Ἀθηναῖοι περὶ ἐμοῦ καὶ μηδὲν ἄλλο πολυπραγμονῶσι. » Προσελθὼν δὲ διδασκαλείῳ ῥαψῳδίαν Ἰλιάδος ᾔτει· τοῦ δὲ διδασκάλου μηδὲν ἔχειν Ὁμήρου φήσαντος ἐντρίψας αὐτῷ κόνδυλον παρῆλθεν. (186e) Ἐλθὼν δ´ ἐπὶ θύρας τοῦ Περικλέους καὶ πυθόμενος αὐτὸν μὴ σχολάζειν ἀλλὰ σκοπεῖν, ὅπως ἀποδώσει λόγους Ἀθηναίοις, « οὐ βέλτιον » ἔφη « σκοπεῖν ἦν, ὅπως οὐκ ἀποδώσει; » Καλούμενος δ´ ἐπὶ κρίσιν θανατικὴν ὑπὸ τῶν Ἀθηναίων ἀπὸ Σικελίας ἔκρυψεν ἑαυτόν, εἰπὼν εὔηθες εἶναι τὸ δίκην ἔχοντα ζητεῖν ἀποφυγεῖν, ἐξὸν φυγεῖν. Εἰπόντος δέ τινος « οὐ πιστεύεις τῇ πατρίδι τὴν περὶ σεαυτοῦ κρίσιν; » « ἐγὼ μέν » ἔφη « οὐδὲ τῇ μητρί, μή πως ἀγνοήσασα τὴν μέλαιναν βάλῃ ψῆφον ἀντὶ τῆς λευκῆς. » Ἀκούσας δὲ ὅτι θάνατος αὐτοῦ κατέγνωσται καὶ τῶν σὺν αὐτῷ « δείξωμεν οὖν αὐτοῖς » εἶπεν « ὅτι ζῶμεν· » (186f) καὶ πρὸς Λακεδαιμονίους τρεψάμενος τὸν Δεκελεικὸν ἤγειρεν ἐπὶ τοὺς Ἀθηναίους πόλεμον. ΛΑΜΑΧΟΣ. Λάμαχος ἐπετίμα τινὶ τῶν λοχαγῶν ἁμαρτόντι· τοῦ δὲ φήσαντος μηκέτι τοῦτο ποιήσειν « οὐκ ἔστιν » εἶπεν « ἐν πολέμῳ δὶς ἁμαρτεῖν. »

Traduction française :

[186] « Ceux qui veulent combattre, leur dit-il, sont arrivés. » En effet, avec ce qu'il avait de soldats, qui étaient bien disposés, il livra la bataille et la gagna. ARISTIDE. Aristide, surnommé le Juste, agissait toujours seul dans le gouvernement, et fuyait avec soin les associations et les partis. Il regardait le pouvoir qu'on doit aux intrigues de ses amis comme l'occasion de beaucoup d'injustices. Pendant que les Athéniens étaient assemblés pour porter contre lui la peine de l'ostracisme, un paysan, qui ne savait point écrire, vint le prier de mettre sur sa coquille le nom d'Aristide. « Le connaissez-vous? lui demanda Aristide. — Non, répondit le paysan; mais je suis las de lui entendre donner le nom de Juste. » Aristide, sans se faire connaître, écrivit son nom sur la coquille et la rendit au paysan. Il fut envoyé en ambassade avec Thémistocle, dont il était l'ennemi : « Voulez-vous, lui dit-il, que nous déposions notre inimitié sur les confins de l'Attique, sauf à la reprendre au retour, si nous le jugeons à propos? » Chargé d'aller lever les impôts dans les villes de la Grèce, il s'en revint plus pauvre qu'il n'était, de tous les frais de voyage. Le poète Eschyle avait dit d'Amphiaraus : "C'est assez pour lui d'être juste, Il n'en affecte point le nom. Son cœur, de la vertu le sanctuaire auguste, Des plus sages conseils est un trésor fécond". Lorsqu'on prononça ces vers sur le théâtre, tous les spectateurs se tournèrent vers Aristide. PÉRICLÈS. Toutes les fois que Périclès, pendant qu'il était en charge, prenait les marques de sa dignité, il se disait à lui-même : « Prends garde, Périclès, tu commandes à des hommes libres, à des Grecs, à des Athéniens. » Il conseillait au peuple d'Athènes de détruire l'île d'Égine, qui était comme une tache sur l'œil du Pirée. Un de ses amis le priait de lui servir de témoin, et d'attester un fait faux avec serment. Il lui répondit qu'il était son ami jusqu'à l'autel. Au moment de sa mort, il s'estimait heureux de ce qu'il n'avait jamais fait prendre le deuil à aucun citoyen. ALCIBIADE. Alcibiade, dès son enfance, s'exerçait à la lutte. Il fut an jour si bien saisi par son adversaire, que, pour s'en débarrasser, il lui mordit la main : « Tu mords comme une femme, lui dit l'autre. — « Non, repartit Alcibiade, mais comme un lion. » Il avait un chien d'une grande beauté qui lui avait coûté sept mille drachmes. Il lui fit couper la queue, afin, disait-il, que les Athéniens ayant ce sujet de conversation sur son compte, fussent distraits sur le reste de sa conduite. Il entra un jour dans une école publique, et demanda un livre de l'Iliade. Le maître lui ayant répondu qu'il n'avait rien des poésies d'Homère, Alcibiade lui donna un soufflet, et passa outre. Un jour qu'il allait voir Périclès, on lui dit qu'il n'était pas visible, qu'il pensait à rendre ses comptes aux Athéniens. « Ne ferait-il pas mieux, dit Alcibiade, de songer à ne pas les rendre ? » Rappelé de Sicile par les Athéniens, qui voulaient lui faire son procès, il se cacha, et dit qu'il faudrait être fou pour vouloir se défendre contre une accusation capitale, quand on avait la liberté de s'enfuir. Quelqu'un lui dit à ce sujet : « Eh quoi ! vous ne vous fiez pas à votre patrie du jugement qu'elle portera sur votre compte? — Je ne m'en fierais pas à ma mère, répondit-il. Je craindrais que, par erreur, elle ne mît une boule noire au lieu d'une blanche. » Quand il apprit qu'on l'avait condamné à mort, lui et tous ceux qui l'avaient suivi, il dit : « Montrons-leur que nous sommes vivants. » Il se retira à Sparte, et suscita aux Athéniens la guerre décélique. LAMACHUS. Lamachus reprenait un centurion pour une faute qu'il avait commise; et comme il promettait de n'y plus retomber, ce général lui dit : « On ne peut pas faillir deux fois à la guerre. »





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Dernière mise à jour : 11/02/2009