Texte grec :
[191] (191a) Νυκτὸς δὲ μέλλων κατὰ τάχος ἀναζευγνύειν ἐκ τῆς πολεμίας
καὶ τὸν ἐρώμενον ὁρῶν ἀπολειπόμενον δι´ ἀσθένειαν καὶ δακρύοντα, «
χαλεπόν » εἶπεν « ἅμα ἐλεεῖν καὶ φρονεῖν. »
Μενεκράτους δὲ τοῦ ἰατροῦ τοῦ Διὸς προσαγορευομένου
γράψαντος ἐπιστολὴν πρὸς αὐτόν « Μενεκράτης Ζεὺς βασιλεῖ Ἀγησιλάῳ
χαίρειν » ἀντέγραψεν « βασιλεὺς Ἀγησίλαος Μενεκράτει ὑγιαίνειν. »
Λακεδαιμονίων δὲ νικησάντων Ἀθηναίους καὶ τοὺς συμμάχους ἐν
Κορίνθῳ πυθόμενος τὸ πλῆθος τῶν πολεμίων νεκρῶν « φεῦ τᾶς Ἑλλάδος
» εἶπεν « ἃ τοσούτους ὑφ´ (191b) αὑτᾶς ἀπολώλεκεν, ὅσοις ἀρκεῖ τοὺς
βαρβάρους νικῆν ἅπαντας. »
Χρησμὸν δὲ λαβὼν ἐν Ὀλυμπίᾳ παρὰ τοῦ Διὸς ὃν ἤθελεν, εἶτα τῶν
ἐφόρων κελευόντων καὶ τὸν Πύθιον ἐρωτῆσαι περὶ τῶν αὐτῶν, εἰς
Δελφοὺς παραγενόμενος ἠρώτησε τὸν θεόν, εἰ ἅπερ τῷ πατρὶ δοκεῖ καὶ
αὐτῷ.
Παραιτούμενος δέ τινα τῶν φίλων παρὰ τοῦ Καρὸς Ἱδριέως ἔγραψε
πρὸς αὐτόν « Νικίας εἰ μὲν οὐκ ἀδικεῖ, ἄφες· εἰ δ´ ἀδικεῖ, ἐμοὶ ἄφες· πάντως
δ´ ἄφες. »
Τοῦ δὲ μιμουμένου τὴν τῆς ἀηδόνος φωνὴν ἀκοῦσαι παρακαλούμενος
« αὐτᾶς » εἶπεν « ἄκουκα πολλάκις. »
Μετὰ δὲ τὴν ἐν Λεύκτροις μάχην, πάντας τοὺς τρέσαντας (191c)
ἀτίμους εἶναι τοῦ νόμου κελεύοντος, ὁρῶντες οἱ ἔφοροι τὴν πόλιν ἀνδρῶν
ἔρημον οὖσαν ἐβούλοντο τὴν ἀτιμίαν λῦσαι καὶ νομοθέτην ἀπέδειξαν τὸν
Ἀγησίλαον· ὁ δὲ προελθὼν εἰς τὸ μέσον ἐκέλευσε τοὺς νόμους ἀπὸ τῆς
αὔριον κυρίους εἶναι.
Ἐπεὶ δὲ πεμφθεὶς τῷ βασιλεῖ τῶν Αἰγυπτίων σύμμαχος ἐπολιορκεῖτο
μετ´ αὐτοῦ πολλαπλασίων ὄντων τῶν πολεμίων καὶ περιταφρευόντων τὸ
στρατόπεδον, κελεύσαντος ἐπεξιέναι καὶ διαμάχεσθαι τοῦ βασιλέως, οὐκ
ἔφη διακωλύσειν τοὺς πολεμίους ἴσους αὐτοῖς γενέσθαι βουλομένους. ἔτι
δὲ μικρὸν ἀπολειπούσης τῆς τάφρου (191d) συνάψαι, κατὰ τοῦτο
παρατάξας τὸ διαλεῖπον καὶ πρὸς ἴσους ἴσοις ἀγωνισάμενος ἐνίκησεν.
Ἀποθνῄσκων δὲ τοὺς φίλους ἐκέλευσε μηδεμίαν πλαστὰν μηδὲ
μιμηλὰν ποιήσασθαι, τὰς εἰκόνας οὕτω προσαγορεύων· « εἰ γάρ τι καλὸν
ἔργον πεποίηκα, τοῦτό μου μνημεῖον ἔσται· εἰ δὲ μηδέν, οὐδ´ οἱ πάντες
ἀνδριάντες. »
ΑΡΧΙΔΑΜΟΣ Ο ΑΓΗΣΙΛΑΟΥ.
Ἀρχίδαμος ὁ Ἀγησιλάου καταπελτικὸν ἰδὼν βέλος τότε πρῶτον ἐκ
Σικελίας ἀχθὲν ἀνεβόησεν « ὦ Ἡράκλεις, ἀπόλωλεν ἀνδρὸς ἀρετά. »
ΑΓΙΣ Ο ΝΕΩΤΕΡΟΣ
(191e) Ὁ δὲ νεώτερος Ἆγις, Δημάδου λέγοντος ὅτι τὰ Λακωνικὰ ξίφη
διὰ μικρότητα καταπίνουσιν οἱ θαυματοποιοί, « καὶ μήν » ἔφη « μάλιστα οἱ
Λακεδαιμόνιοι τῶν πολεμίων τοῖς ξίφεσιν ἐφικνοῦνται. »
Τῷ δὲ προδότῃ παραδοῦναι στρατιώτας τῶν ἐφόρων κελευόντων οὐκ
ἔφη πιστεύειν τοὺς ἀλλοτρίους τῷ προδόντι τοὺς ἰδίους.
ΚΛΕΟΜΕΝΗΣ.
Κλεομένης πρὸς τὸν ὑπισχνούμενον αὐτῷ δώσειν ἀλεκτρυόνας
ἀποθνῄσκοντας ἐν τῷ μάχεσθαι « μὴ σύ γε » εἶπεν « ἀλλὰ δός μοι τοὺς
κατακτέννοντας ἐν τῷ μάχεσθαι. »
ΠΕΔΑΡΙΤΟΣ.
(191f) Πεδάριτος οὐκ ἐγκριθεὶς εἰς τοὺς τριακοσίους, ἥτις ἦν ἐν τῇ
πόλει πρωτεύουσα τιμὴ τῇ τάξει, ἱλαρὸς καὶ μειδιῶν ἀπῄει, χαίρειν λέγων εἰ
τριακοσίους ἡ πόλις ἔχει πολίτας ἑαυτοῦ βελτίονας.
ΔΑΜΩΝΙΔΑΣ.
Δαμωνίδας δὲ ταχθεὶς εἰς τὴν τελευταίαν τοῦ χοροῦ τάξιν ὑπὸ τοῦ τὸν
χορὸν ἱστάντος « εὖγε » εἶπεν « ἐξεῦρες, πῶς καὶ αὕτη ἔντιμος γένηται. »
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Traduction française :
[191] Obligé de décamper la nuit avec précipitation du pays ennemi, il vit
un jeune homme qu'il aimait, qui fondait en larmes, parce qu'étant
malade, il ne pouvait suivre l'armée, et qu'on était obligé de le laisser
derrière. « Qu'il est difficile, dit-il, d'être à la fois compatissant et sage ! »
Le médecin Ménécrate, qui prenait le surnom de Jupiter, lui écrivit un
jour : « Ménécrate Jupiter, au roi Agésilas, salut. » Il lui répondit : « Le roi
Agésilas, à Ménécrate, santé. »
Les Spartiates avaient défait, auprès de Corinthe, les Athéniens et
leurs alliés. Lorsque Agésilas sut le grand nombre d'ennemis qui étaient
restés sur le champ de bataille, il s'écria : « ô malheureuse Grèce ! tu fais
périr toi-même plus de soldats qu'il n'en faudrait pour subjuguer tout ce
qu'il y a de Barbares ! »
Il était allé consulter l'oracle de Jupiter à Olympie, et en avait eu une
réponse favorable. Les éphores lui mandèrent d'interroger sur le même
sujet l'oracle d'Apollon ; arrivé à Delphes, il demanda au dieu s'il n'était
pas du même avis que son père.
Idrieus, roi de Carie, tenait prisonnier un ami d'Agésilas. Il lui écrivit
pour demander sa délivrance. « Si Nicias n'est point coupable, rendez-lui
la liberté ; s'il l'est, donnez-la-lui par égard pour moi ; mais quoi qu'il en
soit, tirez-le de prison. »
On l'invitait à venir entendre un homme qui imitait parfaitement le
chant du rossignol : « J'ai, dit-il, souvent entendu le rossignol même. »
Après la bataille de Leuctres, les éphores voyant que l'exécution
rigoureuse de la loi qui notait d'infamie les fuyards, rendrait la ville
presque déserte, pensèrent à abolir cette peine, et donnèrent pouvoir à
Agésilas de faire à ce sujet une nouvelle loi. Agésilas s'avança dans la
place publique, et dit qu'à compter du lendemain, toutes les lois
anciennes seraient en pleine vigueur.
Envoyé au secours du roi d'Égypte, il fut assiégé avec lui dans son
camp. Les ennemis, qui étaient beaucoup plus nombreux, travaillaient à
les enfermer de retranchements. Le roi d'Égypte était d'avis qu'on
sortît des lignes pour livrer le combat : «Je n'ai garde, lui dit Agésilas,
de m'opposer à l'égalité que nos ennemis veulent mettre entre eux et
nous. » Lorsque les deux bouts du retranchement furent prêts à se
joindre, il rangea son armée en bataille dans l'intervalle qui restait, et
pouvant alors combattre à nombre égal, il remporta la victoire.
En mourant, il recommanda à ses amis de ne faire aucun portrait ni
aucune statue de lui. « Si j'ai fait, leur dit-il, quelques actions d'éclat, elles
me serviront de monument, sinon toutes les statues ne courront éterniser
ma mémoire. »
ARCHIDAMUS, FILS D'AGÉSILAS.
Lorsque Archidamus vit le premier trait de batterie qu'on avait
apporté de Sicile, il s'écria : « Grands dieux ! c'en est fait de la valeur
humaine. »
AGIS LE JEUNE.
L'orateur Démade disait que les épées des Lacédémoniens étaient si
courtes, que des joueurs de gobelets pourraient les escamoter. « Cela est
vrai", repartit Agis. "Cependant, c'est avec leurs épées que les
Lacédémoniens frappent le mieux leurs ennemis. »
Les éphores lui avaient ordonné de remettre ses troupes entre les
mains d'un homme qu'il connaissait pour un traître : « Je n'ai garde, dit-il,
de confier les soldats d'autrui à celui qui a trahi les siens. »
CLÉOMÈNE.
Quelqu'un offrait à Cléomène des coqs qui, en combattant, se
faisaient tuer sur la place. « Donnez-moi plutôt, dit Cléomène, ceux qui
tuent leurs adversaires. »
PÉDARÊTE.
Pédarète ne fut pas choisi pour le conseil des trois cents qui
composaient le premier corps de magistrature à Lacédémone. Il s'en
retourna très satisfait, et dit qu'il voyait avec plaisir que Sparte avait
trois cents citoyens meilleurs que lui.
DAMONIDAS.
Damonidas, dans une assemblée publique, fut mis au dernier rang
par celui qui distribuait les places. « Vous avez, lui dit-il, trouvé le secret
de rendre cette place honorable. »
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