HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

τοὺς



Texte grec :

[193] (193a) ἐμβεβροντῆσθαι τοὺς πολεμίους εἶπεν, ὅτι τοιούτων χωρίων ἐγγὺς ὄντων ἐν τοιούτοις στρατοπεδεύουσιν. Ἥδιστον δὲ πάντων τῶν αὑτῷ γεγονότων καλῶν καὶ ἀγαθῶν εἶναι ἔλεγε τὸ (τῶν γειναμένων αὐτὸν) τοῦ πατρὸς ἔτι ζῶντος καὶ τῆς μητρὸς ἐν Λεύκτροις νικῆσαι Λακεδαιμονίους. Εἰωθὼς δὲ φαίνεσθαι τὸν ἄλλον χρόνον ἀληλιμμένος τὸ σῶμα καὶ φαιδρὸς τῷ προσώπῳ μετὰ τὴν μάχην ἐκείνην τῇ ὑστεραίᾳ προῆλθεν αὐχμηρὸς καὶ ταπεινός· τῶν δὲ φίλων ἐρωτώντων μή τι λυπηρὸν αὐτῷ συμπέπτωκεν, « οὐδέν » εἶπεν « ἀλλ´ ἐχθὲς ᾐσθόμην ἐμαυτοῦ μεῖζον ἢ καλῶς ἔχει φρονήσαντος· διὸ σήμερον κολάζω τὴν (193b) ἀμετρίαν τῆς χαρᾶς. » Εἰδὼς δὲ τοὺς Σπαρτιάτας ἐπικρυπτομένους τὰ τοιαῦτα συμπτώματα καὶ βουλόμενος ἐξελέγξαι τὸ μέγεθος τῆς συμφορᾶς αὐτῶν, οὐχ ὁμοῦ πᾶσι νεκρῶν ἀναίρεσιν ἀλλ´ ἑκάστοις κατὰ πόλιν ἔδωκεν, ὥστε πλείονας ἢ χιλίους ὄντας ὀφθῆναι τοὺς Λακεδαιμονίων. Ἰάσονος δὲ τοῦ Θεσσαλῶν μονάρχου συμμάχου μὲν εἰς Θήβας παραγενομένου, δισχιλίους δὲ χρυσοῦς τῷ Ἐπαμεινώνδᾳ πέμψαντος ἰσχυρῶς πενομένῳ τὸ μὲν χρυσίον οὐκ ἔλαβε, τὸν δὲ Ἰάσονα θεασάμενος « ἀδίκων » ἔφη « χειρῶν ἄρχεις· » αὐτὸς δὲ πεντήκοντα δραχμὰς δανεισάμενος (193c) παρά τινος τῶν πολιτῶν ἐφόδιον τῆς στρατείας ἐνέβαλεν εἰς Πελοπόννησον. Αὖθις δὲ τοῦ Περσῶν βασιλέως τρισμυρίους δαρεικοὺς ἀποστείλαντος αὐτῷ, καθήψατο πικρῶς Διομέδοντος, εἰ τοσοῦτον πλοῦν πέπλευκε διαφθερῶν Ἐπαμεινώνδαν· πρὸς δὲ τὸν βασιλέα λέγειν ἐκέλευσεν, ὅτι τὰ συμφέροντα Θηβαίοις φρονῶν ἕξει προῖκα φίλον Ἐπαμεινώνδαν, τὰ δὲ μὴ συμφέροντα πολέμιον. Ἐπεὶ δ´ Ἀργεῖοι μὲν ἐγένοντο σύμμαχοι Θηβαίων, Ἀθηναίων δὲ πρέσβεις εἰς Ἀρκαδίαν παραγενόμενοι κατηγόρουν ἀμφοτέρων καὶ Καλλίστρατος ὁ ῥήτωρ ὠνείδισε τὸν Ὀρέστην καὶ τὸν Οἰδίποδα ταῖς πόλεσιν, ἐπαναστὰς ὁ (193d) Ἐπαμεινώνδας « ὁμολογοῦμεν » ἔφη « καὶ παρ´ ἡμῖν πατροκτόνον γενέσθαι καὶ παρ´ Ἀργείοις μητροκτόνον· ἀλλὰ τοὺς ταῦτα δράσαντας ἡμεῖς μὲν ἐξεβάλομεν, Ἀθηναῖοι δὲ ὑπεδέξαντο. » Πρὸς δὲ τοὺς Σπαρτιάτας πολλὰ καὶ μεγάλα τῶν Θηβαίων κατηγοροῦντας « οὗτοι μέντοι » εἶπεν « ὑμᾶς βραχυλογοῦντας ἔπαυσαν. » Ἐπεὶ δ´ Ἀλέξανδρον τὸν Φεραίων τύραννον πολέμιον ὄντα Θηβαίων Ἀθηναῖοι φίλον ἐποιήσαντο καὶ σύμμαχον ὑποσχόμενον αὐτοῖς ἡμιωβολίου τὴν μνᾶν κρεῶν ὤνιον παρέξειν, « ἡμεῖς δέ » ἔφη ὁ Ἐπαμεινώνδας « ξύλα (193e) προῖκα παρέξομεν Ἀθηναίοις ἐπὶ τὰ κρέα ταῦτα· τὴν γὰρ χώραν αὐτῶν τεμοῦμεν, ἂν πολυπραγμονῶσι. » Τοὺς δὲ Βοιωτοὺς ὑπὸ σχολῆς ἐκλυομένους ἀεὶ βουλόμενος ἐν τοῖς ὅπλοις συνέχειν, ὁπότε βοιωτάρχης αἱρεθείη, παραινῶν ἔλεγεν « ἔτι βουλεύσασθε, ὦ ἄνδρες· ἐὰν γὰρ ἐγὼ στρατηγῶ, στρατευτέον ἐστὶν ὑμῖν· » καὶ τὴν χώραν ὑπτίαν οὖσαν καὶ ἀναπεπταμένην « πολέμου ὀρχήστραν » προσηγόρευεν, ὡς μὴ δυναμένους κρατεῖν αὐτῆς, ἂν μὴ τὴν χεῖρα διὰ πόρπακος ἔχωσι. Τοῦ δὲ Χαβρίου περὶ Κόρινθον ὀλίγους τινὰς τῶν Θηβαίων ὑπὸ τὰ τείχη φιλομαχοῦντας καταβαλόντος καὶ (193f) στήσαντος τρόπαιον, ὁ Ἐπαμεινώνδας καταγελῶν ἔφη « ἐνταῦθα δεῖ οὐ τρόπαιον ἀλλὰ Ἑκατήσιον ἑστάναι· » τὴν γὰρ Ἑκάτην ἐπιεικῶς ἐν ταῖς πρὸ τῶν πυλῶν ἱδρύοντο τριόδοις. Ἀπαγγείλαντος δέ τινος ὡς Ἀθηναῖοι στράτευμα καινοῖς κεκοσμημένον ὅπλοις εἰς Πελοπόννησον ἀπεστάλκασι, « τί οὖν; » εἶπεν « Ἀντιγενίδας στένει καινοὺς Τελλῆνος αὐλοὺς ἔχοντος; » ἦν δ´ αὐλητὴς ὁ μὲν Τελλὴν κάκιστος, ὁ δ´ Ἀντιγενίδας κάλλιστος.

Traduction française :

[193] que Dieu a frappé nos ennemis de stupidité. Ils avaient près d'eux les postes les plus favorables, et vous voyez celui qu'ils ont préféré. » Il disait que de tous les événements heureux qu'il avait dans sa vie, rien ne lui avait été plus agréable que d'avoir vaincu les Lacédémoniens à Leuctres, du vivant de son père et de sa mère. Accoutumé à paraître en public vêtu proprement, et le visage riant, il se montra, le lendemain de cette victoire, dans un grand négligé. Ses amis lui demandèrent s'il lui était arrivé quelque malheur. « Non, répondit-il ; mais hier j'ai senti que ce succès avait trop enflé mon cœur, et je corrige aujourd'hui cette joie excessive. » Il savait que les Lacédémoniens avaient coutume de dissimuler autant qu'ils pouvaient leurs désastres. Il voulut montrer à découvert la grandeur de leur perte ; et au lieu de laisser enlever les morts tous ensemble, il exigea que chaque peuple enlevât séparément les siens. Par ce moyen, on reconnut qu'il avait péri plus de mille Lacédémoniens. Jason, tyran de Thessalie et allié des Thébains, étant venu à Thèbes, envoya deux mille écus d'or à Épaminondas, qu'il savait extrêmement pauvre. Il refusa cet argent et dit à Jason, la première fois qu'il le vit : « Vous voulez donc commencer à m'insulter? » En même temps, il emprunta d'un de ses concitoyens cinquante drachmes; et avec cette somme, qu'il crut suffisante pour sa propre dépense, il alla faire une irruption dans le Péloponnèse. Dans la suite, le roi de Perse lui envoya, trois mille dariques. Il reprit fortement Diomédon, qui les apportait, en lui demandant s'il avait entrepris un si long voyage pour corrompre Épaminondas. Il le chargea de dire à son maître que, s'il était bien intentionné pour les Thébains, il aurait Épaminondas pour ami, sans qu'il lui en coûtât rien ; qu'autrement il pouvait compter qu'il l'aurait pour ennemi. Lorsque ceux d'Argos eurent fait alliance avec les Thébains, Athènes envoya des ambassadeurs en Arcadie pour se plaindre de ces deux peuples. L'orateur Callistrate, qui portait la parole, reprocha aux Argiens Oreste, et aux Thébains Œdipe. Alors Épaminondas se lève, et lui dit : « Il est vrai que nous avons eu parmi nous un parricide, et ceux d'Argos, un meurtrier de sa mère. Mais nous avons banni ceux qui ont commis ces crimes, et les Athéniens les ont reçus. » Les Spartiates chargeaient les Thébains de plusieurs accusations graves : « Il est certain, au moins, leur dit Épaminondas, qu'ils vous ont fait quitter votre style laconique. » Alexandre, tyran de Phères, avait engagé les Athéniens dans son alliance, en leur promettant de leur fournir de la viande à une demi-obole la livre ; « Et nous, dit Épaminondas, nous leur fournirons gratis du bois pour la faire cuire ; car s'ils osent remuer, nous raserons tout leur pays. » Comme il remarquait que l'oisiveté amollissait les Béotiens, il cherchait à les tenir continuellement sous les armes. Lors donc qu'ils voulaient le nommer béotarque, il leur disait : « Citoyens, pensez-y bien, car si c'est moi que vous choisissez, il vous faudra faire la guerre. » Il appelait la Béotie, pays plat et découvert, le théâtre de la guerre, parce qu'elle ne pouvait être en sûreté, si l'on n'avait toujours le bouclier dans les mains. Chabrias fit dresser un trophée pour la défaite de quelques Thébains que l'ardeur du combat avait emportés jusqu'aux pieds des murs de Corinthe. Épaminondas disait par raillerie, que ce n'était pas un trophée, mais un monument d'Hécate, parce qu'on plaçait ordinairement les statues de cette déesse dans les carrefours devant les portes des villes. Quelqu'un vint lui dire que les Athéniens envoyaient dans le Péloponnèse des troupes à qui ils avaient donné une nouvelle armure : «Eh bien! dit-il, est-ce qu'Antigénidas s'afflige quand Tellius prend de nouvelles flûtes? » Ce Tellius était un très mauvais musicien, et Antigénidas excellait dans son art.





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Dernière mise à jour : 11/02/2009