HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

ἑαυτὸν



Texte grec :

[184] ΑΝΤΙΟΧΟΣ Ο ΙΕΡΑΞ. (184a) Ἀντίοχος ὁ ἐπικληθεὶς Ἱέραξ ἐπολέμει περὶ τῆς βασιλείας πρὸς τὸν ἀδελφὸν Σέλευκον· ἐπεὶ δὲ ὁ Σέλευκος ἡττηθεὶς ὑπὸ Γαλατῶν οὐδαμοῦ φανερὸς ἦν ἀλλ´ ἐδόκει κατακεκόφθαι, θεὶς τὴν πορφύραν ὁ Ἀντίοχος φαιὸν ἱμάτιον ἀντέλαβε. μετ´ ὀλίγον δὲ πυθόμενος τὸν ἀδελφὸν σῴζεσθαι, εὐαγγέλια τοῖς θεοῖς ἔθυσε καὶ τὰς πόλεις τὰς ὑφ´ ἑαυτῷ στεφανηφορεῖν ἐποίησεν. ΕΥΜΕΝΗΣ. Εὐμένης ἐπιβουλευθεὶς ὑπὸ Περσέως ἔδοξε τεθνάναι· τῆς δὲ φήμης εἰς Πέργαμον κομισθείσης Ἄτταλος ὁ (184b) ἀδελφὸς αὐτοῦ περιθέμενος τὸ διάδημα καὶ τὴν γυναῖκα γήμας ἐβασίλευσε· πυθόμενος δὲ προσιόντα ζῶντα τὸν ἀδελφὸν ἀπήντησεν ὥσπερ εἰώθει μετὰ τῶν σωματοφυλάκων δοράτιον ἔχων· ὁ δ´ Εὐμένης φιλοφρόνως ἀσπασάμενος αὐτὸν καὶ πρὸς τὸ οὖς εἰπών « μὴ σπεῦδε γῆμαι πρὶν τελευτήσαντ´ ἴδῃς » οὐδὲν ἄλλο παρὰ πάντα τὸν βίον οὔτ´ εἶπεν ὕποπτον οὔτ´ ἐποίησεν, ἀλλὰ καὶ τελευτῶν ἐκείνῳ τὴν γυναῖκα καὶ τὴν βασιλείαν ἀπέλιπεν. ἀνθ´ ὧν ἐκεῖνος οὐδὲν ἐξ ἑαυτοῦ τέκνον † ἔθρεψε, πολλῶν γενομένων, ἀλλὰ τῷ Εὐμένους υἱῷ τὴν βασιλείαν ἔτι ζῶν ἐνηλίκῳ γενομένῳ παρέδωκε. ΠΥΡΡΟΣ. (184c) Πύρρον οἱ υἱοὶ παῖδες ὄντες ἠρώτων, τίνι καταλείψει τὴν βασιλείαν· καὶ ὁ Πύρρος εἶπεν « ὃς ἂν ὑμῶν ὀξυτέραν ἔχῃ τὴν μάχαιραν. » Ἐρωτηθεὶς δὲ πότερον Πύθων ἢ Καφισίας αὐλητὴς ἀμείνων « Πολυπέρχων » ἔφη « στρατηγός. » Ἐπεὶ δὲ συμβαλὼν Ῥωμαίοις δὶς ἐνίκησε πολλοὺς τῶν φίλων καὶ τῶν ἡγεμόνων ἀπολέσας, « ἂν ἔτι μίαν » ἔφη « μάχην Ῥωμαίους νικήσωμεν, ἀπολώλαμεν. » Ἐπεὶ δὲ Σικελίας ἀποτυχὼν ἐξέπλει, μεταστραφεὶς ὀπίσω πρὸς τοὺς φίλους « οἵαν » ἔφη « Ῥωμαίοις καὶ Καρχηδονίοις ἀπολείπομεν παλαίστραν. » Τῶν δὲ στρατιωτῶν Ἀετὸν αὐτὸν προσαγορευόντων (184d) « τί γάρ » εἶπεν « οὐ μέλλω, τοῖς ὑμετέροις ὅπλοις ὥσπερ ὠκυπτέροις αἰρόμενος; » Ἀκούσας δὲ ὅτι νεανίσκοι πολλὰ βλάσφημα περὶ αὐτοῦ πίνοντες εἰρήκασιν, ἐκέλευσεν ἀχθῆναι μεθ´ ἡμέραν πρὸς αὐτὸν ἅπαντας· ἀχθέντων δὲ τὸν πρῶτον ἠρώτησεν, εἰ ταῦτ´ εἰρήκασι περὶ αὐτοῦ· καὶ ὁ νεανίσκος « ταῦτα » εἶπεν « ὦ βασιλεῦ· πλείονα δ´ ἂν τούτων εἰρήκειμεν, εἰ πλείονα οἶνον εἴχομεν. » ΑΝΤΙΟΧΟΣ. Ἀντίοχος ὁ στρατεύσας δεύτερον ἐπὶ Πάρθους ἔν τινι κυνηγεσίῳ καὶ διωγμῷ τῶν φίλων καὶ θεραπόντων ἀποπλανηθεὶς εἰς ἔπαυλιν πενήτων ἀνθρώπων ἀγνοούμενος εἰσῆλθε καὶ παρὰ τὸ δεῖπνον ἐμβαλὼν λόγον περὶ τοῦ (184e) βασιλέως ἤκουσεν, ὅτι τἆλλα χρηστός ἐστιν, φίλοις δὲ μοχθηροῖς ἐπιτρέπων τὰ πλεῖστα παρορᾷ καὶ πολλάκις ἀμελεῖ τῶν ἀναγκαίων διὰ τὸ λίαν φιλόθηρος εἶναι. τότε μὲν οὖν ἐσιώπησεν· ἅμα δὲ ἡμέρᾳ τῶν δορυφόρων παραγενομένων ἐπὶ τὴν ἔπαυλιν φανερὸς γενόμενος, προσφερομένης τῆς πορφύρας αὐτῷ καὶ τοῦ διαδήματος, « ἀλλ´ ἀφ´ ἧς ἡμέρας » εἶπεν « ὑμᾶς ἀνείληφα, πρῶτον ἐχθὲς ἀληθινῶν λόγων ἤκουσα περὶ ἐμαυτοῦ. » Τῶν δ´ Ἰουδαίων, πολιορκοῦντος αὐτοῦ τὰ Ἱεροσόλυμα, πρὸς τὴν μεγίστην ἑορτὴν αἰτησαμένων ἑπτὰ ἡμερῶν ἀνοχὰς οὐ μόνον ἔδωκε ταύτας, ἀλλὰ καὶ ταύρους χρυσόκερως παρασκευασάμενος καὶ θυμιαμάτων καὶ ἀρωμάτων (184f) πλῆθος ἄχρι τῶν πυλῶν ἐπόμπευσε· καὶ παραδοὺς τοῖς ἐκείνων ἱερεῦσι τὴν θυσίαν αὐτὸς ἐπανῆλθεν εἰς τὸ στρατόπεδον. οἱ δ´ Ἰουδαῖοι θαυμάσαντες εὐθὺς ἑαυτοὺς μετὰ τὴν ἑορτὴν ἐνεχείρισαν. APOPHTHEGMES DES CAPITAINES GRECS, ATHÉNIENS, LACÉDÉMONIENS ET THÉBAINS. ΘΕΜΙΣΤΟΚΛΗΣ. Θεμιστοκλῆς ἔτι μειράκιον ὢν ἐν πότοις ἐκυλινδεῖτο καὶ γυναιξίν· ἐπεὶ δὲ Μιλτιάδης στρατηγῶν ἐνίκησεν ἐν Μαραθῶνι τοὺς βαρβάρους, οὐκέτι ἦν ἐντυχεῖν ἀτακτοῦντι Θεμιστοκλεῖ·

Traduction française :

[184] ANTIOCHUS IERAX. Antiochus Ierax disputait la couronne à son frère Séleucus, qui fut battu par les Gaulois. Comme il ne paraissait point après la bataille et qu'on le croyait mort, son frère quitta la pourpre et prit des habits de deuil. Mais dès qu'il eut appris que Séleucus était vivant, il fit aux dieux des sacrifices d'actions de grâces, et ordonna des réjouissance publiques dans tous ses États. EUMÈNE. Eumène donna dans une embuscade que le roi Persée lui avait tendue, et le bruit courut qu'il y avait péri. La nouvelle en étant venue à Pergame, son frère Attalus ceignit le diadème, épousa la veuve d'Eumène, et se fit déclarer roi. Peu de temps après, il apprend que son frère était vivant, et qu'il revenait dans ses États. Attalus sur-le-champ va au-devant de lui, et se met, comme auparavant, au nombre de ses gardes. Eumène le reçut avec beaucoup de bonté, et se contenta de lui dire à l'oreille : N'épouse point ma femme avant de me voir mort. De tout le reste de sa vie, il ne fit et ne dit rien qui pût donner la moindre défiance à Attalus. Bien plus, en mourant, il lui laissa son royaume et sa femme. Attalus, en reconnaissance, ne voulut élever au trône aucun de ses enfants, quoiqu'il en eût plusieurs de sa femme ; et quand le fils d'Eumène fut en âge de régner, il lui céda la couronne. PYRRHUS, ROI D'ÉPIRE. Les fils de Pyrrhus étant encore en bas âge lui demandèrent auquel d'entre eux il laisserait le royaume; il leur répondit : « A celui qui aura l'épée la plus tranchante. » On lui demandait lequel des deux musiciens Python et Caphisius il trouvait le meilleur : « Le général Polysperchon, » répondit-il. Dans la guerre qu'il fit aux Romains, il eut d'abord deux fois l'avantage sur eux. Mais comme ces combats lui avaient enlevé plusieurs de ses amis et de ses meilleurs officiers, il dit : « Nous sommes perdus si nous remportons encore une semblable victoire. » Après l'échec qu'il reçut en Sicile, il se rembarqua, et quand il fut en pleine mer, il dit à ses officiers : « Quel champ de bataille nous laissons là aux Romains et aux Carthaginois! » Comme ses soldats lui donnaient le surnom d'aigle, il leur dit : «Pourquoi ne le serais-je pas, porté sur vos armes comme sur des ailes rapides ? » Il sut que quelques jeunes gens avaient dit à table beaucoup de mal de lui ; il les fit venir le lendemain, et demanda au premier qui parut s'il était vrai qu'ils eussent tenu les propos qu'on leur imputait. Il lui répondit : « Cela est vrai, seigneur, et si le vin ne nous eût pas manqué, nous en aurions dit bien davantage. » ANTIOCHUS. Antiochus, celui qui fit deux fois la guerre contre les Parthes, se laissa emporter un jour à l'ardeur de la chasse. Se trouvant éloigné de toute sa suite, il se retira dans la cabane de pauvres gens de qui il n'était point connu. Pendant le souper, il fit lui-même tomber la conversation sur la personne du roi. Ces bonnes gens dirent que le prince était naturellement bon, mais que sa trop grande passion pour la chasse lui faisait négliger les affaires de son royaume, et qu'il s'en reposait sur des courtisans pervers qui abusaient de sa confiance. Antiochus, dans ce moment, ne répondit rien. Le lendemain, quand sa suite vint à la cabane, il fut reconnu pour ce qu'il était, et lorsque ses officiers lui présentèrent le diadème et la pourpre, il leur dit : ? Depuis que je vous ai attachés à mon service, ce n'est que d'hier que j'ai entendu la vérité sur ce qui me regarde. » Pendant qu'il assiégeait Jérusalem, les Juifs lui firent demander sept jours de trêve pour célébrer une de leurs plus grandes solennités. Non content de les leur accorder, il conduisit lui-même avec pompe jusqu'aux portes de la ville des taureaux dont il avait fait dorer les cornes et une grande quantité de parfums. Il les remit entre les mains des prêtres, et se retira dans son camp. Les Juifs, pleins d'admiration pour un procédé si généreux, quand le temps de la fête fut passé, lui ouvrirent les portes de la ville. APOPHTHEGMES DES CAPITAINES GRECS, ATHÉNIENS, LACÉDÉMONIENS ET THÉBAINS. THÉMISTOCLE. Thémistocle avait passé les premiers temps de sa jeunesse dans les plaisirs et la débauche. Mais après que Miltiade eut vaincu les Barbares à Marathon, il se réforma tellement, qu'on n'eut plus rien à reprendre dans sa conduite.





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Dernière mise à jour : 11/02/2009