HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

ΓΑΙΟΣ



Texte grec :

[204] ὑπατεύων ὁ Πομπήιος (204a) κατήγαγεν αὐτὸς τὸν ἵππον ἐπὶ τοὺς τιμητὰς Γέλλιον καὶ Λέντλον· ἐκείνων δὲ ὥσπερ ἔθος ἐστὶ πυθομένων, εἰ πάσας ἐστράτευται τὰς στρατείας, « πάσας » εἶπεν « ὑπ´ ἐμαυτῷ αὐτοκράτορι. » Τῶν δὲ Σερτωρίου γραμμάτων κρατήσας ἐν Ἰβηρίᾳ, ἐν οἷς ἦσαν ἐπιστολαὶ πολλῶν ἡγεμόνων ἐπὶ νεωτερισμῷ καὶ μεταβολῇ τῆς πολιτείας τὸν Σερτώριον εἰς Ῥώμην καλούντων, κατέκαυσε πάσας διδοὺς μετανοῆσαι καὶ βελτίονας γενέσθαι τοὺς πονηρούς. Ἐπεὶ δὲ Φραάτης ὁ Πάρθων βασιλεὺς ἔπεμψε πρὸς αὐτὸν ἀξιῶν ὅρῳ χρῆσθαι τῷ Εὐφράτῃ, μᾶλλον ἔφη χρήσεθαι Ῥωμαίους ὅρῳ πρὸς Πάρθους τῷ δικαίῳ. (204b) Λευκίου δὲ Λευκούλλου μετὰ τὰς στρατείας ἀφεικότος αὑτὸν εἰς ἡδονὰς καὶ πολυτελῶς ζῶντος, τὸν δὲ Πομπήιον ὡς παρ´ ἡλικίαν τοῦ πολλὰ πράσσειν ὀρεγόμενον ψέγοντος, μᾶλλον ἔφη γέροντι τὸ τρυφᾶν ἢ τὸ ἄρχειν εἶναι παρ´ ἡλικίαν. Νοσοῦντι δ´ αὐτῷ κίχλην ὁ ἰατρὸς λαβεῖν προσέταξεν· οἱ δὲ ζητοῦντες οὐχ εὗρον (ἦν γὰρ παρ´ ὥραν), ἔφη δέ τις εὑρεθήσεσθαι παρὰ Λευκούλλῳ δι´ ἔτους τρεφομένας· « εἶτα » ἔφη « εἰ μὴ Λεύκουλλος ἐτρύφα, Πομπήιος οὐκ ἂν ἔζησε; » καὶ χαίρειν ἐάσας τὸν ἰατρὸν ἔλαβέ τι τῶν εὐπορίστων. Ἰσχυρᾶς δὲ σιτοδείας ἐν Ῥώμῃ γενομένης ἀποδειχθεὶς (204c) λόγῳ μὲν ἀγορᾶς ἐπιμελητής, ἔργῳ δὲ γῆς καὶ θαλάσσης κύριος, ἔπλευσεν εἰς Λιβύην καὶ Σαρδόνα καὶ Σικελίαν· καὶ πολὺν ἀθροίσας σῖτον ἔσπευδεν εἰς τὴν Ῥώμην. Μεγάλου δὲ χειμῶνος γενομένου καὶ τῶν κυβερνητῶν ὀκνούντων, πρῶτος ἐμβὰς καὶ τὴν ἄγκυραν ἆραι κελεύσας ἀνεβόησε « πλεῖν ἀνάγκη, ζῆν οὐκ ἀνάγκη. » Τῆς δὲ πρὸς τὸν Καίσαρα διαφορᾶς ἀποκαλυπτομένης καὶ Μαρκελλίνου τινὸς τῶν ὑπὸ Πομπηίου προῆχθαι δοκούντων μεταβεβλημένου δὲ πρὸς Καίσαρα πολλὰ πρὸς αὐτὸν ἐν συγκλήτῳ λέγοντος, « οὐκ αἰσχύνῃ, Μαρκελλῖνε, » εἶπεν « ἐμοὶ λοιδορούμενος, δι´ ὃν ἐξ ἀφώνου λόγιος ἐκ δὲ πεινατικοῦ ἐμετικὸς γέγονας; » (204d) Πρὸς δὲ Κάτωνα πικρῶς καθαψάμενον, ὅτι πολλάκις αὐτοῦ προαγορεύοντος τὴν Καίσαρος δύναμιν καὶ αὔξησιν οὐκ ἐπ´ ἀγαθῷ τῆς δημοκρατίας γινομένην ἀντέπραττεν αὐτός, ἀπεκρίνατο « τὰ μὲν σὰ μαντικώτερα, τὰ δ´ ἐμὰ φιλικώτερα. » Περὶ δὲ αὑτοῦ παρρησιαζόμενος εἶπεν, ὡς πᾶσαν ἀρχὴν καὶ ἔλαβε θᾶσσον ἢ προσεδόκησε καὶ κατέθετο θᾶσσον ἢ προσεδοκήθη. Μετὰ δὲ τὴν ἐν Φαρσάλῳ μάχην φεύγων εἰς Αἴγυπτον, ὡς ἔμελλε διαβαίνειν ἐκ τῆς τριήρους εἰς ἁλιευτικὸν πλοῖον ἀποστείλαντος τοῦ βασιλέως, ἐπιστραφεὶς πρὸς τὴν γυναῖκα καὶ τὸν υἱὸν οὐδὲν ἕτερον ἢ τὸ τοῦ Σοφοκλέους εἶπεν (204e) « Ὅστις δὲ πρὸς τύραννον ἐμπορεύεται, κείνου ´στὶ δοῦλος, κἂν ἐλεύθερος μόλῃ. » μεταβὰς δὲ καὶ πληγεὶς ξίφει καὶ στενάξας ἅπαξ, εἰπὼν δὲ μηδὲν ἀλλ´ ἐγκαλυψάμενος παρέδωκεν ἑαυτόν. ΚΙΚΕΡΩΝ. Κικέρων ὁ ῥήτωρ εἰς τοὔνομα σκωπτόμενος καὶ τῶν φίλων μεταθέσθαι κελευόντων ἔφη τὸν Κικέρωνα ποιήσειν τῶν Κατώνων καὶ τῶν Κάτλων καὶ τῶν Σκαύρων ἐνδοξότερον. Ἔκπωμα δ´ ἀργυροῦν τοῖς θεοῖς ἀνατιθεὶς τὰ μὲν πρῶτα τῶν ὀνομάτων γράμμασιν ἐσήμηνεν, ἀντὶ δὲ τοῦ Κικέρωνος ἐρέβινθον ἐτόρευσε. Τῶν δὲ ῥητόρων τοὺς μέγα βοῶντας ἔλεγε δι´ (204f) ἀσθένειαν ἐπὶ τὴν κραυγὴν ὡς χωλοὺς ἀναβαίνειν ἐφ´ ἵππον. Οὐέρρου δὲ υἱὸν ἔχοντος οὐκ εὖ κεχρημένον ἐφ´ ὥρᾳ τῷ σώματι, τὸν δὲ Κικέρωνα λοιδοροῦντος εἰς μαλακίαν καὶ κίναιδον ἀποκαλοῦντος, « ἀγνοεῖς » εἶπεν « ὅτι προσήκει τοῖς τέκνοις ἐντὸς θυρῶν λοιδορεῖσθαι. » Μετέλλου δὲ Νέπωτος εἰπόντος πρὸς αὐτὸν ὅτι « πλείονας μαρτυρῶν ἀπέκτονας ἢ συνηγορῶν σέσωκας »,

Traduction française :

[204] Pompée, pendant son consulat, conduisit lui-même son cheval auprès des censeurs Gellius et Lentulus, qui lui demandèrent, selon l'usage, s'il avait fait toutes les campagnes requises. « Oui, répondit-il, et j'en ai été moi-même le général. » Il saisit en Espagne le portefeuille de Sertorius, qui renfermait les lettres de plusieurs citoyens du premier rang qui appelaient Sertorius à Rome pour y changer la forme du gouvernement. Il les brûla toutes, afin de laisser aux coupables le temps de rentrer en eux-mêmes. Phraate, roi des Parthes, lui fit proposer de prendre l'Euphrate pour borne des deux empires. Pompée répondit que le peuple romain prendrait plutôt pour bornes la justice. L. Lucullus, au retour de ses expéditions militaires, s'était abandonné au luxe et aux plaisirs, et il blâmait Pompée, qui, dans un âge avancé, désirait de nouveaux emplois. Pompée lui disait qu'il convenait bien moins à un vieillard de vivre dans les délices, que de prendre part aux affaires publiques. Dans une maladie, son médecin lui ordonna de manger une grive; mais on n'en trouva pas dans Rome, parce que ce n'était pas la saison. Quelqu'un lui du qu'il yen avait chez Lucullus, qui s'en nourrissait toute l'année. « Eh quoi ! dit-il, sans le faste de Lucullus, Pompée ne pourrait pas vivre? » Il laissa donc l'ordonnance du médecin, et mangea le premier mets qui se trouva. Dans une famine considérable qui survint à Rome, on lui déféra, sous le nom d'intendant des vivres, un pouvoir absolu sur la terre et sur les mers. Il parcourut la Lybie, la Sardaigne, la Sicile ; et après avoir ramassé une grande quantité de froment, il se disposa à retourner promptement en Italie. Mais à l'instant qu'on allait s'embarquer, il s'éleva une tempête affreuse, et les pilotes eux-mêmes n'osaient quitter le port. Pompée monte le premier sur son vaisseau, et fait lever l'ancre en disant »: « Il est nécessaire de s'embarquer, il ne l'est pas de vivre. » Lorsque la mésintelligence eut éclaté entre César et lui, un certain Marcellinus, dont Pompée avait procuré l'élévation, passa dans le parti de César et déclama vivement en plein Sénat contre son bienfaiteur. « "N'as-tu pas honte, lui dit Pompée, de médire de celui qui t'a donné la faculté de parler, et qui t'a arraché de la misère ? » Caton le reprenait avec aigreur de ce qu'il n'avait pas voulu le croire lorsqu'il lui répétait sans cesse que la puissance de César serait un jour funeste à la république. « Vos conseils, lui dit Pompée, marquaient plus de prévoyance, et les miens plus d'amitié. » Il disait à sa gloire qu'il était parvenu à toutes les dignités beaucoup plus tôt qu'il ne l'avait espéré, et qu'il les avait quittées beaucoup plus tôt qu'on ne s'y était attendu. Après la bataille de Pharsale, il s'enfuit d'Égypte. Lorsqu'il fut près de passer de la galère qui l'y avait amené sur une barque de pécheur que Ptolémée lui avait envoyée, il se tourna vers sa femme et son fils, et ne leur dit que ces vers de Sophocle : «Dans la cour d'un tyran cherche-t-on un asile? L'homme le moins esclave y perd sa liberté. » Quand il fut dans la barque, et que les assassins fondirent sur lui, il ne proféra pas une seule parole ; mais poussant un profond soupir, il se couvrit la tête, et se laissa frapper. CICÉRON. On plaisantait souvent l'orateur Cicéron sur son nom, et ses amis l'exhortaient à en changer. Il leur répondit qu'il rendrait ce nom plus illustre que celui des Catons, des Catulus et des Scaurus. Loin d'en rougir, il offrit aux dieux une coupe d'argent, sur laquelle il grava les premières lettres de ses deux autres noms, et désigna celui de Cicéron par un pois chiche. Il disait des orateurs qui déclamaient avec trop de véhémence, qu'à cause de la faiblesse de leur talent, ils avaient recours aux cris, comme les boiteux à un cheval. Verres avait un fils qui, dans sa première jeunesse, n'avait pas su garder son honneur. Le père taxait Cicéron de mollesse, et le traitait d'efféminé. « Ne savez-vous pas, lui dit cet orateur, qu'il ne faut relever les défauts de ses enfants que dans le secret de la maison? » Métellus Népos lui faisait le reproche d'avoir perdu plus d'accusés par ses dépositions, qu'il n'en avait sauvé par ses discours.





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Dernière mise à jour : 11/02/2009