HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

στρατείαν



Texte grec :

[201] (201a) δι´ ἡμᾶς γὰρ ἑωράκασι τὸν βασιλέα περιπατοῦντα. » Συναπεδήμει δ´ αὐτῷ φίλος μὲν εἷς φιλόσοφος Παναίτιος, οἰκέται δὲ πέντε· καὶ τοῦ ἑνὸς ἀποθανόντος ἐπὶ τῆς ξένης ἄλλον μὴ βουλόμενος πρίασθαι ἀπὸ Ῥώμης μετεπέμψατο. Τῶν δὲ Νομαντίνων ἀμάχων εἶναι δοκούντων καὶ πολλοὺς νενικηκότων στρατηγοὺς ὕπατον ἀπέδειξε Σκιπίωνα τὸ δεύτερον ὁ δῆμος ἐπὶ τὸν πόλεμον· ὡρμημένων δὲ πολλῶν ἐπὶ τὴν στρατείαν καὶ τοῦτο διεκώλυσεν ἡ σύγκλητος, ὡς ἐρήμου τῆς Ἰταλίας ἐσομένης, καὶ χρήματα λαβεῖν τῶν ἑτοίμων οὐκ εἴασεν, ἀλλὰ τὰς τελωνικὰς (201b) προσόδους ἀπέταξεν οὔπω χρόνον ἐχούσας. Ὁ δὲ Σκιπίων χρημάτων μὲν οὐκ ἔφη δεῖσθαι, τὰ γὰρ ἑαυτοῦ καὶ τῶν φίλων ἐξαρκέσειν, περὶ δὲ τῶν στρατιωτῶν ἐμέμψατο· χαλεπὸν γὰρ εἶναι τὸν πόλεμον, εἰ μὲν δι´ ἀνδρείαν τῶν πολεμίων ἥττηνται τοσαυτάκις, ὅτι πρὸς τοιούτους, εἰ δὲ δι´ ἀνανδρίαν τῶν πολιτῶν, ὅτι μετὰ τοιούτων. Ἐπεὶ δ´ ἐλθὼν εἰς τὸ στρατόπεδον πολλὴν ἀταξίαν καὶ ἀκολασίαν καὶ δεισιδαιμονίαν καὶ τρυφὴν κατέλαβε, μάντεις μὲν εὐθὺς ἐξήλασε καὶ θύτας καὶ πορνοβοσκούς, σκεύη δὲ προσέταξεν ἀποπέμπειν ἅπαντα πλὴν χύτρας, ὀβελίσκου καὶ ποτηρίου κεραμεοῦ· τῶν δ´ ἀργυρέων (201c) ἔκπωμα οὐ μεῖζον δύο λιτρῶν συνεχώρησε τοῖς βουλομένοις ἔχειν· λούεσθαι δ´ ἀπεῖπε, τῶν δ´ ἀλειφομένων τρίβειν ἕκαστον ἑαυτόν· τὰ γὰρ ὑποζύγια χεῖρας μὴ ἔχοντα ἑτέρου τρίψοντος δεῖσθαι· προσέταξε δ´ ἀριστᾶν μὲν ἑστῶτας ἄπυρον ὄψον, δειπνεῖν δὲ κατακειμένους ἄρτον ἢ πόλτον ἁπλῶς καὶ κρέας ὀπτὸν ἢ ἑφθόν· αὐτὸς δὲ σάγον ἐμπεπορπημένος μέλανα περιῄει, πενθεῖν τὴν τοῦ στρατεύματος αἰσχύνην λέγων. Μεμμίου δέ τινος χιλιάρχου λαβὼν ὑποζύγια ψυκτῆρας διαλίθους παρακομίζοντα καὶ Θηρικλείους « ἐμοὶ μέν » εἶπεν « ἡμέρας τριάκοντα καὶ τῇ πατρίδι, (201d) σαυτῷ δὲ τὸν βίον ἅπαντα τοιοῦτος ὢν ἄχρηστον πεποίηκας σεαυτόν. » Ἑτέρου δὲ θυρεὸν ἐπιδείξαντος εὖ κεκοσμημένον « ὁ μὲν θυρεός, » εἶπεν, « ὦ νεανία, καλός, πρέπει δὲ Ῥωμαῖον ἄνδρα μᾶλλον ἐν τῇ δεξιᾷ τὰς ἐλπίδας ἔχειν ἢ τῇ ἀριστερᾷ. » Τοῦ δὲ τὸν χάρακα ἄραντος σφόδρα πιέζεσθαι φάσκοντος « εἰκότως » ἔφη· « τῷ γὰρ ξύλῳ τούτῳ μᾶλλον ἢ τῇ μαχαίρᾳ πιστεύεις. » Ὁρῶν δὲ τὴν ἀπόνοιαν τῶν πολεμίων ἔλεγεν ὠνεῖσθαι τοῦ χρόνου τὴν ἀσφάλειαν· τὸν γὰρ ἀγαθὸν στρατηγὸν ὥσπερ ἰατρὸν ἐσχάτης δεῖσθαι τῆς διὰ τοῦ σιδήρου θεραπείας. Οὐ μὴν ἀλλ´ ἐπιθέμενος ἐν καιρῷ τοὺς Νομαντίνους ἐτρέψατο. (201e) Τῶν δὲ πρεσβυτέρων τοὺς ἡττημένους κακιζόντων, ὅτι πεφεύγασιν οὓς τοσαυτάκις ἐδίωξαν, εἰπεῖν τινα λέγεται τῶν Νομαντίνων ὡς τὰ πρόβατα ταὐτὰ καὶ νῦν ἐστιν, ὁ δὲ ποιμὴν ἄλλος. Ἐπεὶ δὲ τὴν Νομαντίαν ἑλὼν καὶ θριαμβεύσας τὸ δεύτερον ἐν τῇ πρὸς Γάιον Γράκχον ὑπέρ τε τῆς βουλῆς καὶ τῶν συμμάχων κατέστη διαφορᾷ καὶ λυπούμενος ὁ δῆμος ἐθορύβησεν αὐτὸν ἐπὶ τοῦ βήματος, « ἐμέ » εἶπεν « οὐδέποτε στρατοπέδων ἀλαλαγμὸς ἐθορύβησεν, οὔτι γε συγκλύδων ἀνθρώπων, ὧν οὐ μητέρα τὴν Ἰταλίαν ἀλλὰ μητρυιὰν οὖσαν ἐπίσταμαι. » Τῶν δὲ περὶ τὸν Γάιον βοώντων κτεῖναι τὸν (201f) τύραννον « εἰκότως » εἶπεν « οἱ τῇ πατρίδι πολεμοῦντες ἐμὲ βούλονται προανελεῖν· οὐ γὰρ οἷόν τε τὴν Ῥώμην πεσεῖν Σκιπίωνος ἑστῶτος οὐδὲ ζῆν Σκιπίωνα τῆς Ῥώμης πεσούσης. » ΚΑΙΚΙΛΙΟΣ ΜΕΤΕΛΛΟΣ. Καικίλιος Μέτελλος ὀχυρῷ χωρίῳ βουλευόμενος προσαγαγεῖν, εἰπόντος ἑκατοντάρχου πρὸς αὐτὸν ὡς, ἐὰν δέκα μόνους ἀποβάλῃ,

Traduction française :

[201] ils m'ont fait l'obligation de voir marcher leur roi. » Il n'avait pour compagnon de voyage que le philosophe Panétius, et pour toute suite que cinq esclaves. L'un d'eux étant mort en chemin, il ne voulut point en acheter un autre, et le fit venir de Rome. Le peuple romain, qui regardait les Numantins comme invincibles, parce qu'ils avaient battu plusieurs de ses généraux, éleva Scipion à un second consulat, et le chargea de la conduite de cette guerre. Les citoyens couraient en foule pour s'enrôler sous ses étendards. Le Sénat les arrêta, sous prétexte que l'Italie se trouverait déserte. : On ne lui permit pas non plus de prendre l'argent qui se trouvait prêt dans le trésor public ; et on lui destina les revenus de la république qui n'étaient pas encore échus. Scipion dit au Sénat que, pour de l'argent, il n'en avait pas besoin ; que le sien et celui de ses amis lui suffiraient. Il se plaignit seulement du décret qui avait arrêté les recrues. Il représenta qu'il s'agissait d'une guerre périlleuse, soit par les ennemis à qui il aurait à faire, si c'était la bravoure des Numantins qui les avait tant de fois rendus victorieux, soit par les soldats qu'il commanderait, si c'était leur lâcheté qui les avait fait battre. Arrivé au camp, il trouva l'armée dans le plus grand désordre, et livrée au libertinage, au luxe et à la superstition. Il congédia sur-le-champ les devins, les sacrificateurs étrangers, et tous les corrupteurs publics, retrancha toute espèce de vaisselle, et ne réserva qu'une marmite, une broche et une tasse de terre pour chaque tente. Il ne permit à ceux qui voudraient avoir de l'argenterie, qu'une coupe d'argent qui n'excédât pas le poids de deux livres. Il défendit de prendre le bain, et voulut qu'après s'être arrosé d'huile, on se frottât soi-même. Il disait à ce sujet que les animaux seuls avaient besoin d'être frottés, parce qu'ils n'avaient point de mains. Il ordonna que les soldats feraient leur dîner debout, et qu'ils n'y mangeraient rien qui fût cuit au feu ; qu'ils se mettraient à table pour le souper, qui ne serait composé que de pain ou de potage, avec du bouilli ou du rôti. Pour lui, il se promenait dans le camp, vêtu de noir, et disait qu'il portait le deuil pour l'ignominie dont l'armée s'était couverte. Il rencontra un tribun des soldats nommé Memmius, qui faisait transporter sur ses chevaux une vaisselle très riche. « Avec cette magnificence, vous vous êtes rendu inutile à moi et à votre patrie pour trente jours, et à vous-même pour tout le reste de votre vie. » Un soldat lui montrait son bouclier, qu'il avait orné avec beaucoup de soin. « Mon ami, lui dit le général, votre bouclier est bien beau, mais un soldat romain doit plus compter sur sa main droite que sur sa gauche . » Un autre, qui portait des pieux pour les retranchements, lui disait qu'il était accablé de ce poids. « Vous le méritez bien, lui dit Scipion, puisque vous mettez votre confiance dans ce bois, plutôt que dans votre épée. » Il disait, en voyant l'imprudence et la témérité des ennemis, qu'il achetait la sûreté avec le temps ; qu'un bon général faisait comme un médecin habile, qui n'emploie le fer qu'à la dernière extrémité. Cependant il sut attaquer à propos les Numantins et les battit. Les anciens de la ville reprochèrent à leurs concitoyens de fuir devant des ennemis qu'ils avaient mis si souvent en fuite. Un Numantin leur répondit : « C'est, il est vrai, le même troupeau, mais il est conduit par un autre pasteur. » Après qu'il eut détruit Numance et obtenu un second triomphe, il s'éleva, entre lui et C. Gracchus, une vive contestation pour les intérêts du Sénat et des alliés. Pendant qu'il parlait du haut de la tribune, le peuple, irrité, le menaçait avec de grandes clameurs. « Je n'ai jamais craint, dit-il, ni les cris des armées, ni les frémissements de ces étrangers, qui, je le sais, regardent l'Italie comme leur marâtre, et non comme leur mère. » Les factieux s'écrièrent qu'il fallait tuer le tyran, « C'est avec raison, répliqua-t-il, que ceux qui déclarent la guerre à leur patrie veulent d'abord se défaire de moi. Ils savent que Rome ne peut être détruite tant que Scipion subsistera, ni Scipion vivre quand Rome ne sera plus. » CÉCILIUS MÉTELLUS. Cécilius Métellus délibérait sur les moyens de prendre un château très fortifié, lorsqu'un centurion vint lui dire que, s'il voulait sacrifier seulement dix hommes, il en serait bientôt maître.





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Dernière mise à jour : 11/02/2009