Texte grec :
[192] ΝΙΚΟΣΤΡΑΤΟΣ.
(192a) Νικόστρατος ὁ τῶν Ἀργείων στρατηγὸς ὑπ´ Ἀρχιδάμου χωρίον
τι προδοῦναι παρακαλούμενος ἐπὶ χρήμασι πολλοῖς καὶ γάμῳ Λακαίνης,
ἣν βούλεται, δίχα τῶν βασιλικῶν, ἀπεκρίνατο μὴ εἶναι τὸν Ἀρχίδαμον ἀφ´
Ἡρακλέους· τὸν μὲν γὰρ Ἡρακλέα περιιόντα τοὺς κακοὺς κολάζειν,
Ἀρχίδαμον δὲ τοὺς ἀγαθοὺς κακοὺς ποιεῖν.
ΕΥΔΑΜΙΔΑΣ.
Εὐδαμίδας ἰδὼν ἐν Ἀκαδημείᾳ Ξενοκράτην πρεσβύτερον ἤδη μετὰ
τῶν μαθητῶν φιλοσοφοῦντα καὶ πυθόμενος ὅτι τὴν ἀρετὴν ζητεῖ, « πότ´
οὖν » εἶπεν « αὐτῇ χρήσεται; »
(192b) Πάλιν ἀκούσας φιλοσόφου διαλεχθέντος ὅτι μόνος ἀγαθὸς
στρατηγὸς ὁ σοφός ἐστιν, « ὁ μὲν λόγος » ἔφη « θαυμαστός, ὁ δὲ λέγων
οὐ περισεσάλπισται. »
ΑΝΤΙΟΧΟΣ.
Ἀντίοχος ἐφορεύων, ὡς ἤκουσεν ὅτι Μεσσηνίοις Φίλιππος τὴν χώραν
ἔδωκεν, ἠρώτησεν εἰ καὶ τὸ κρατεῖν αὐτοῖς μαχομένοις περὶ τῆς χώρας
ἔδωκεν.
ΑΝΤΑΛΚΙΔΑΣ.
Ἀνταλκίδας πρὸς τὸν Ἀθηναῖον ἀμαθεῖς ἀποκαλοῦντα τοὺς
Λακεδαιμονίους « μόνοι γοῦν » εἶπεν « ἡμεῖς οὐδὲν μεμαθήκαμεν κακὸν
παρ´ ὑμῶν. »
Ἑτέρου δ´ Ἀθηναίου πρὸς αὐτὸν εἰπόντος « ἀλλὰ μὴν (192c) ἡμεῖς
ἀπὸ τοῦ Κηφισοῦ πολλάκις ὑμᾶς ἐδιώξαμεν », « ἡμεῖς δ´ οὐδέποτε » εἶπεν
« ὑμᾶς ἀπὸ τοῦ Εὐρώτα. »
Σοφιστοῦ δὲ μέλλοντος ἀναγινώσκειν ἐγκώμιον Ἡρακλέους, ἔφη « τίς
γὰρ αὐτὸν ψέγει; »
ΕΠΑΜΕΙΝΩΝΔΑΣ.
Ἐπαμεινώνδου τοῦ Θηβαίου στρατηγοῦντος οὐδέποτε πανικὸς
θόρυβος ἐνέπεσεν εἰς τὸ στρατόπεδον.
Ἔλεγε δὲ τὸν ἐν πολέμῳ θάνατον εἶναι ἱερόθυτον.
Τῶν δὲ ὁπλιτῶν δεῖν ἀπέφαινεν εἶναι τὸ σῶμα γεγυμνασμένον οὐκ
ἀθλητικῶς μόνον ἀλλὰ καὶ στρατιωτικῶς· διὸ καὶ τοῖς πολυσάρκοις
ἐπολέμει, καί τινα τοιοῦτον (192d) ἀπήλασε τῆς στρατιᾶς εἰπὼν ὅτι μόλις
αὐτοῦ σκέπουσι τὴν γαστέρα ἀσπίδες τρεῖς ἢ τέσσαρες, δι´ ἣν οὐχ
ἑώρακεν αὑτοῦ τὸ αἰδοῖον.
Οὕτω δ´ ἦν εὐτελὴς περὶ τὴν δίαιταν, ὥστε κληθεὶς ἐπὶ δεῖπνον ὑπὸ
γείτονος εὑρὼν πεμμάτων καὶ ὄψων καὶ μύρων παρασκευὴν ἀπῆλθεν
εὐθύς, εἰπών « ἐγώ σε θύειν ᾠόμην οὐχ ὑβρίζειν. »
Τοῦ δὲ μαγείρου τοῖς συνάρχουσιν ἡμερῶν τινων δαπάνην
ἀπολογιζομένου πρὸς μόνον ἠγανάκτησε τὸ πλῆθος τοῦ ἐλαίου·
θαυμασάντων δὲ τῶν συναρχόντων, οὐ τὸ τῆς δαπάνης ἔφη λυπεῖν αὐτόν,
ἀλλ´ εἰ τοσοῦτον ἔλαιον ἐντὸς παραδέδεκται τοῦ σώματος.
(192e) Ἑορτὴν δὲ τῆς πόλεως ἀγούσης καὶ πάντων ἐν πότοις καὶ
συνουσίαις ὄντων ἀπήντησέ τινι τῶν συνήθων αὐχμηρὸς καὶ σύννους
βαδίζων· θαυμάζοντος δὲ καὶ πυνθανομένου τί δὴ μόνος οὕτως ἔχων
περίεισιν, « ὅπως » εἶπεν « ἐξῇ πᾶσιν ὑμῖν μεθύειν καὶ ῥᾳθυμεῖν. »
Ἄνθρωπον δὲ φαῦλον ἐξημαρτηκότα τι τῶν μετρίων τοῦ μὲν
Πελοπίδου παρακαλοῦντος οὐκ ἀφῆκε, τῆς δ´ ἐρωμένης δεηθείσης
ἀφῆκεν, εἰπὼν ὅτι τοιαῦτα πρέπει λαμβάνειν ἑταιριδίοις, ἀλλὰ μὴ
στρατηγοῖς.
Ἐπεὶ δὲ Λακεδαιμονίων ἐπιστρατευομένων ἀνεφέροντο χρησμοὶ τοῖς
Θηβαίοις, οἱ μὲν ἧτταν οἱ δὲ νίκην (192f) φράζοντες, ἐκέλευε τοὺς μὲν ἐπὶ
δεξιὰ τοῦ βήματος θεῖναι, τοὺς δ´ ἐπ´ ἀριστερά. τεθέντων δὲ πάντων
ἀναστὰς εἶπεν « ἐὰν μὲν ἐθελήσητε τοῖς ἄρχουσι πείθεσθαι καὶ τοῖς
πολεμίοις ὁμόσε χωρεῖν, οὗτοι ὑμῖν εἰσὶν οἱ χρησμοί » δείξας τοὺς
βελτίονας· « ἐὰν δ´ ἀποδειλιάσητε πρὸς τὸν κίνδυνον, ἐκεῖνοι » πρὸς τοὺς
χείρονας ἰδών. Πάλιν δὲ προσάγων τοῖς πολεμίοις, βροντῆς γενομένης καὶ
τῶν περὶ αὐτὸν πυνθανομένων τί σημαίνειν οἴεται τὸν θεόν,
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Traduction française :
[192] NICOSTRATE.
Nicostrate, général des Argiens, fut sollicité par Archidamus de livrer,
pour une grande somme d'argent, la place où il commandait, avec
promesse de lui faire épouser telle Lacédémonienne qu'il voudrait, pourvu
qu'elle ne fût pas du sang royal. Nicostrate répondit qu'Archidamus n'était
pas un descendant d'Hercule ; que ce héros parcourait l'univers pour en
purger les méchants, et qu'Archidamus cherchait à rendre méchants les
gens de bien.
EUDAMONIDAS.
Eudamonidas voyait dans l'Académie Xénocrate, déjà très vieux, qui
s'entretenait sur la philosophie avec ses disciples, et qui, lui disait-on,
cherchait la vertu. « Quand est-ce donc, dit Eudamonidas, qu'il compte la
pratiquer ? »
Un philosophe disait devant lui que le sage seul était bon général.
«La maxime, dit-il, est très belle ; mais celui qui la débite n'a jamais
entendu le son de la trompette. »
ANTIOCHUS.
Antiochus l'éphore apprit que Philippe avait adjugé aux Messéniens
un territoire qui était en litige. Il demanda s'il leur avait donné aussi le
pouvoir de vaincre quand ils auraient à le défendre.
ANTALCIDAS.
Un Athénien traitait les Spartiates d'ignorants. « Nous sommes
donc les seuls, dit Antalcidas, à qui vous n'avez pu rien apprendre de
mauvais. »
Un autre Athénien lui disait : « Nous avons souvent chassé les
Spartiates des bords du Céphise. Pour nous, repartit Antalcidas, nous
n'avons jamais chassé les Athéniens des bords de l'Eurotas. »
Un sophiste annonça qu'il allait faire le panégyrique d'Hercule. «Eh!
qui est-ce, lui dit Antalcidas, qui pense à le blâmer ? »
ÉPAMINONDAS.
Tant qu'Épaminondas commanda l'armée des Thébains, on
n'éprouva jamais de terreur panique dans son camp.
La plus belle mort, selon lui, était de périr sur le champ de bataille.
Il voulait que les corps des gens de guerre fussent exercés, non
comme ceux des athlètes, mais en vrais soldats. Aussi ne pouvait-il
souffrir les gens trop gras; et il renvoya de l'armée un soldat par cela seul,
disait-il, que son ventre était si gros, qu'il ne pouvait en voir lui-même
l'extrémité, et que trois ou quatre boucliers auraient à peine suffi pour le
couvrir. Il était de la plus grande frugalité. Invité à souper chez un de ses
voisins, il vit, en arrivant, les préparatifs d'un grand repas. « Je croyais,
dit-il à son hôte, que tu faisais un sacrifice, et non une partie de débauche
; » et sur-le-champ il s'en alla.
Son cuisinier lui rendait, en présence des autres généraux, le compte
de sa dépense pour plusieurs jours ; il ne se plaignit que de la quantité
d'huile qu'il avait employée. Comme ses collègues lui en témoignèrent
leur surprise, il dit que ce n'était pas la dépense qu'il regrettait, mais
qu'il voyait avec peine qu'une aussi grande quantité d'huile fût entrée
dans les corps.
Un jour qu'on célébrait à Thèbes une fête publique, et que tous les
citoyens se traitaient réciproquement, un de ses amis le rencontra vêtu
très simplement, qui se promenait dans la ville d'un air pensif. Surpris de
le voir dans cet état, il lui demanda pourquoi il allait ainsi seul et dans un
tel habillement. « C'est, dit-il, afin que vous puissiez tous vous livrer en
sûreté à vos plaisirs. »
Il avait fait arrêter un homme obscur pour une faute assez légère.
Pélopidas vint demander sa grâce, et ne l'obtint pas. Une femme qu'il
aimait vint ensuite la solliciter; il la lui accorda, en disant que c'était à des
courtisanes, et non à des généraux, qu'il fallait accorder de pareilles faveurs.
Lorsque les Lacédémoniens déclarèrent la guerre aux Thébains,
ceux-ci envoyèrent consulter plusieurs oracles dont les uns leur
annoncèrent leur défaite, et les autres leur promirent la victoire.
Épaminondas fit placer les réponses favorables aux Thébains du côté
droit de l'autel, et celles qui leur étaient contraires, du côté gauche. Quand
cela fut fait, il se leva et parla ainsi aux Thébains : « Si vous voulez obéir
à vos généraux et charger vigoureusement les ennemis, voilà ( en
montrant les réponses qui promettaient le succès), voilà les oracles qui
vous regardent. Si vous tremblez à la vue du danger, prenez ceux-ci pour
vous, » en leur montrant les réponses défavorables. Comme il marchait
aux ennemis, on entendit un coup de tonnerre. Ceux qui étaient le plus
près de sa personne lui demandèrent ce qu'il en pensait. « Je crois, leur
dit-il,
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