HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

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[202] (202a) λήψεται τὸ χωρίον, ἠρώτησεν αὐτόν, εἰ βούλοιτο εἷς τῶν δέκα γενέσθαι. Τῶν δὲ νεωτέρων τινὸς χιλιάρχου πυνθανομένου τί μέλλει ποιεῖν, « εἰ τοῦτ´ » ἔφη « συνειδέναι μοι τὸν χιτωνίσκον ἐνόμιζον, ἀποδυσάμενος ἂν αὐτὸν ἐπὶ τὸ πῦρ ἐπέθηκα. » Σκιπίωνι δὲ ζῶντι πολεμῶν ἀποθανόντος ἠχθέσθη καὶ τοὺς μὲν υἱοὺς ἐκέλευσεν ὑποδύντας ἄρασθαι τὸ λέχος, τοῖς δὲ θεοῖς ἔφη χάριν ἔχειν ὑπὲρ τῆς Ῥώμης, ὅτι παρ´ ἄλλοις οὐκ ἐγένετο Σκιπίων. ΓΑΙΟΣ ΜΑΡΙΟΣ. Γάιος Μάριος ἐκ γένους ἀδόξου προϊὼν εἰς πολιτείαν (202b) διὰ τῶν στρατειῶν, ἀγορανομίαν τὴν μείζονα παρήγγειλεν· αἰσθόμενος δὲ ὅτι λείπεται τῆς αὐτῆς ἡμέρας ἐπὶ τὴν ἐλάττονα μετῆλθε· κἀκείνης ἀποτυχὼν ὅμως οὐκ ἀπέγνω τοῦ πρωτεύσειν Ῥωμαίων. Ἰξίας δ´ ἔχων ἐν ἀμφοτέροις τοῖς σκέλεσι παρέσχεν ἄδετος ἐκτεμεῖν τῷ ἰατρῷ καὶ μὴ στενάξας μηδὲ τὰς ὀφρῦς συναγαγὼν ἐνεκαρτέρησε τῇ χειρουργίᾳ· τοῦ δ´ ἰατροῦ μεταβαίνοντος ἐπὶ θάτερον οὐκ ἠθέλησεν εἰπὼν οὐκ εἶναι τὸ θεράπευμα τῆς ἀλγηδόνος ἄξιον. Ἐπεὶ δὲ Λούσιος ἀδελφιδοῦς αὐτοῦ τὸ δεύτερον ὑπατεύοντος ἐβιάζετο τῶν ἐν ὥρᾳ στρατευομένων τινὰ ὀνόματι Τρεβώνιον, δ´ ἀπέκτεινεν αὐτὸν καὶ πολλῶν (202c) κατηγορούντων οὐκ ἠρνήσατο κτεῖναι τὸν ἄρχοντα, τὴν δ´ αἰτίαν εἶπε καὶ ἀπέδειξε, κελεύσας Μάριος τὸν ἐπὶ ταῖς ἀριστείαις διδόμενον στέφανον κομισθῆναι τῷ Τρεβωνίῳ περιέθηκε. Τοῖς δὲ Τεύτοσι παραστρατοπεδεύσας ἐν χωρίῳ ὀλίγον ὕδωρ ἔχοντι, τῶν στρατιωτῶν διψῆν λεγόντων, δείξας αὐτοῖς ποταμὸν ἐγγὺς παραρρέοντα τῷ χάρακι τῶν πολεμίων « ἐκεῖθεν ὑμῖν ἔστιν » εἶπε « ποτὸν ὤνιον αἵματος. » Οἱ δ´ ἄγειν παρεκάλουν, ἕως ὑγρὸν ἔχωσι τὸ αἷμα καὶ μήπω πᾶν ὑπὸ τοῦ διψῆν ἐκπεπηγός. Ἐν δὲ τοῖς Κιμβρικοῖς πολέμοις Καμερίνων χιλίους ἄνδρας ἀγαθοὺς γενομένους ὁμοῦ Ῥωμαίους ἐποίησε, (202d) κατ´ οὐδένα νόμον· πρὸς δὲ τοὺς ἐγκαλοῦντας ἔλεγε τῶν νόμων οὐκ ἐξακοῦσαι διὰ τὸν τῶν ὅπλων ψόφον. Ἐν δὲ τῷ ἐμφυλίῳ πολέμῳ περιταφρευόμενος καὶ πολιορκούμενος ἐκαρτέρει, τὸν οἰκεῖον ἀναμένων καιρόν. Εἰπόντος δὲ Πομπαιδίου Σίλωνος πρὸς αὐτόν « εἰ μέγας εἶ στρατηγός, Μάριε, καταβὰς διαγώνισαι », « σὺ μὲν οὖν » εἶπεν « εἰ μέγας εἶ στρατηγός, ἀνάγκασόν με διαγωνίσασθαι καὶ μὴ βουλόμενον. » ΚΑΤΛΟΣ ΛΟΥΤΑΤΙΟΣ. Κάτλος Λουτάτιος ἐν τῷ Κιμβρικῷ πολέμῳ παρὰ τὸν Νατισῶνα ποταμὸν στρατοπεδεύων, ἐπεὶ τοὺς βαρβάρους ὁρῶντες οἱ Ῥωμαῖοι διαβαίνειν ἐπιχειροῦντας (202e) ἀνεχώρουν, μὴ δυνάμενος αὐτοὺς κατασχεῖν ὥρμησεν εἰς τοὺς πρώτους τῶν ἀποτρεχόντων, ὅπως δοκῶσι μὴ φεύγειν τοὺς πολεμίους, ἀλλὰ τῷ στρατηγῷ κατακολουθεῖν. ΣΥΛΛΑΣ. Σύλλας εὐτυχὴς ἀναγορευθεὶς τῶν μεγίστων εὐτυχιῶν ἐποιεῖτο δύο, τὴν Πίου Μετέλλου φιλίαν καὶ τὸ μὴ κατασκάψαι τὰς Ἀθήνας ἀλλὰ φείσασθαι τῆς πόλεως. ΓΑΙΟΣ ΠΟΠΙΛΛΙΟΣ. Γάιος Ποπίλλιος ἐπέμφθη πρὸς Ἀντίοχον ἐπιστολὴν παρὰ τῆς συγκλήτου κομίζων, κελεύουσαν ἀπάγειν ἐξ Αἰγύπτου τὸ στράτευμα καὶ μὴ σφετερίζεσθαι τῶν (202f) Πτολεμαίου τέκνων ὀρφανῶν ὄντων τὴν βασιλείαν· προσιόντα δ´ αὐτὸν διὰ τοῦ στρατοπέδου πόρρωθεν ἀσπασαμένου τοῦ Ἀντιόχου φιλοφρόνως οὐκ ἀντασπασάμενος τὸ γραμματεῖον ἀπέδωκεν· ἐπεὶ δ´ ἀναγνοὺς ἔφη βουλεύσεσθαι καὶ δώσειν τὴν ἀπόκρισιν, τῷ κλήματι γῦρον περὶ αὐτὸν Ποπίλλιος περιέγραψεν εἰπών « ἐνταῦθα τοίνυν ἑστὼς βούλευσαι καὶ ἀπόκριναι. » Πάντων δὲ τὸ φρόνημα τοῦ ἀνδρὸς καταπλαγέντων τοῦ τ´ Ἀντιόχου ποιήσειν ὁμολογοῦντος τὰ δοκοῦντα Ῥωμαίοις, [202] « Voulez-vous, lui dit Métellus, être un des dix? » Un jeune tribun des soldats lui demanda ce qu'il avait projet de faire. « Si je croyais, lui répondit Métellus, que ma tunique le sût, je la brûlerais tout à l'heure. » Après avoir été l'ennemi de Scipion pendant sa vie, il fut vivement affligé de sa mort. Il voulut que ses fils portassent le corps au bûcher, et dit qu'il rendait grâces aux dieux pour sa patrie de ce que Scipion n'avait pas existé ailleurs que dans Rome. CAÏUS MARIUS. Marius, quoique d'une naissance très obscure, crut que ses services lui donnaient droit de prétendre aux dignités de la république. Il brigua d'abord l'édilité curule, et comme il vit qu'il ne l'obtiendrait pas, il se mit le même jour sur les rangs pour l'édilité plébéienne. Il fut encore refusé, et ne désespéra pas cependant de parvenir un jour aux premiers honneurs. Il avait aux jambes des varices qu'il voulut faire couper. Il souffrit l'opération à une des jambes, sans être lié, sans pousser un soupir, sans laisser voir la moindre altération sur son visage. Le médecin allait passer à la seconde, mais il l'arrêta, et dit que la guérison ne valait pas la douleur du traitement. Pendant son second consulat, Lucius, un de ses neveux, voulut faire violence à un jeune soldat nommé Trébonius, qui le tua. Traduit devant Marius par plusieurs accusateurs, il ne nia pas qu'il avait tué son tribun, mais il en déclara le motif. Alors Marius fit apporter une de ces couronnes dont on récompensait les traits de valeur, et la mit sur la tête de Trébonius. Dans la guerre contre les Teutons, il était campé dans un lieu où l'on manquait d'eau ; et comme les soldats se plaignaient de la soif, il leur dit, en leur montrant un ruisseau qui coulait le long du camp ennemi : « Voilà où il vous faut aller chercher de l'eau, au prix de votre sang. » Les soldats le conjurèrent de les y mener avant que leur sang, entièrement desséché par la soif, eût perdu toute sa fluidité. Pendant qu'il faisait la guerre aux Cimbres, il donna, contre la loi, le droit de bourgeoisie à mille Camertins qui s'était signalés parleur valeur. Sur le reproche qu'on lui en fit, il dit que le bruit des armes l'avait empêché d'entendre les lois. Dans la guerre civile, il se laissa environner de lignes et de retranchements, résolu de ne sortir de son camp que lorsqu'il verrait l'occasion favorable pour agir. Popédius Silo, qui commandait dans l'autre camp, lui fit dire : « Si vous êtes un si grand général, sortez de vos lignes, et venez combattre, — Mais vous même, répondit Marius, si vous êtes si habile, forcez-moi d'en venir aux mains malgré moi. » CATULUS LUTATIUS. Dans la guerre contre les Cimbres, Catulus Lutatius était campé sur le fleuve Atison. Quand ses troupes virent les Barbares tenter le passage du fleuve, elles tournèrent le dos, et Catulus, ne pouvant les arrêter, courut se mettre à leur tête, afin qu'elles parussent, non pas fuir l'ennemi, mais suivre leur général. SYLLA. Sylla, surnommé l'Heureux, regardait comme les deux plus grands bienfaits de la fortune d'avoir eu Métellus pour ami, et d'avoir épargné la ville d'Athènes quand il pouvait la détruire. CAÏUS POPILIUS. C. Popilius fut chargé de remettre à Antiochus une lettre du Sénat qui ordonnait à ce prince de retirer ses troupes de l'Égypte et de ne pas usurper les États de Ptolémée, dont ses enfants devaient hériter. Dès qu'Antiochus l'aperçut de loin qui traversait le camp, il le salua d'un air d'amitié. Popilius, sans lui rendre le salut, lui présente la lettre du Sénat. Antiochus, après l'avoir lue, dit qu'il y penserait et qu'il rendrait réponse au Sénat. Popilius trace avec sa baguette un cercle autour de ce prince, et lui dit : « Délibérez tout à l'heure, sans sortir de ce cercle, et répondez. » Tous les spectateurs furent interdits à une action aussi fière. Antiochus promit sur-le-champ de faire ce que le Sénat exigeait.


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Dernière mise à jour : 11/02/2009